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Interview – Clément Vauchel (responsable marketing digital de la Ligue Nationale de Basket): « Le plus gros carton, c’est le buzzer beater de Boris Diaw. 800 000 vues »

Pour terminer notre immersion dans les réseaux sociaux des clubs de Jeep Elite, voici un entretien en deux parties avec Clément Vauchel qui est le responsable marketing digital de la Ligue Nationale de Basket.

Pour terminer notre immersion dans les réseaux sociaux des clubs de Jeep Elite, voici un entretien en deux parties avec Clément Vauchel qui est le responsable marketing digital de la Ligue Nationale de Basket.

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Quel est votre parcours professionnel et éventuellement celui de basketteur ?

Il faut remettre dans le contexte. Je suis le responsable digital à la ligue, aussi le community management, qui n’est pas à la base mon métier, est une petite partie de ma fonction. J’ai joué de l’âge de 5 à 20 ans au basket à l’ASPTT Caen et j’ai arrêté lorsque je suis arrivé à Paris. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans les paris sportifs en travaillant près de dix ans pour Bwin, l’un des plus gros opérateurs au monde. J’étais responsable marketing des paris sportifs pour la France. Bwin a fermé ses bureaux en France, aussi j’ai postulé à la ligue et j’ai été pris au tout début 2017, quelques mois après l’arrivée d’Isabelle Collette (NDLR : Directrice Générale Adjointe).

Quelles sont vos différentes tâches ?

Je suis responsable du site internet, des réseaux sociaux, c’est-à-dire Facebook, Twitter, Instagram, on vient de lancer aussi une chaîne YouTube, je m’occupe de la partie CRM du site, et tout ce qui est en rapport avec le digital. On utilise plutôt Instagram et Snapchat lorsqu’on est présent sur site pour nos événements, le All-Star Game, la Leaders Cup et les finales car au quotidien depuis nos bureaux, on n’a pas grand-chose à montrer à nos fans, on ne peut pas mettre du contenu vraiment exclusif avec des insides. Alors que quand on est sur place, on peut facilement faire des stories, mettre du contenu.

Les cibles sont-elles différentes suivant le support ?

On a des données mais qui ne sont pas encore précises mais on essaye d’adapter le contenu au réseau, à ses pratiques. On se rend compte que sur facebook, tout ce qui est vidéo va fonctionner et le reste beaucoup moins. L’algorithme facebook met en valeur les vidéos au détriment d’autres posts quels qu’ils soient. Aujourd’hui la ligue a 104 000 fans sur facebook mais une publication, quelle qu’elle soit va avoir une portée d’environ 10 000 personnes. Evidemment, si le « reach » est bon, elle va bien fonctionner car les gens likent, commentent, partagent, ce qui fait que l’algorithme facebook va la mettre en avant. Par exemple, le buzzer beater de AJ Slaughter en début de saison (NDLR : Monaco-Villeurbanne) est monté à 40 000 vues sur facebook.

https://www.facebook.com/LNBOfficiel/videos/buzzer-beater-boris-diaw/1626073044098611/

« J’ai pu poster le buzzer beater d’AJ Slaughter en début de saison deux minutes après qu’il ait eu lieu alors que l’an passé, il m’aurait fallu trois jours »

Et celui de Boris Diaw, la saison dernière à Bourg ?

Depuis que je suis là, c’est le plus gros carton que l’on ait fait et de loin. C’est autour de 800 000 vues toutes plateformes confondues. Ça a été partagé par des sites étrangers, notamment par Manu Ginobili sur twitter et forcément ça a une portée totalement différente lorsqu’un joueur NBA de ce calibre en parle. Nous, on touche notre base de fans mais après ce sont les partages qui font que ça devient plus important. Ce panier, c’est Boris, il donne la gagne, la vidéo, on a réussi à la poster les premiers. Ce n’était pas gagné d’avance et c’était des images Keemotion (donc pas de ralentis, pas de commentaires) mais ça prouve que ça fonctionne malgré tout. Les gens de Bourg ont été sympas car, même si c’était en leur défaveur, ils nous ont donnés quelques images puisqu’ils avaient filmé eux-mêmes. On avait quand même beaucoup de choses qui faisaient que ça allait être une belle histoire. C’est Boris et je pense que même avec un bon joueur de notre élite aujourd’hui, on n’aurait pas le même retentissement. Pour revenir à Facebook, ça ne sert à rien de vouloir faire dix posts dans la journée car ils ne seront pas forcément mis en avant. Il faut se limiter à trois, quatre posts par jour. Sur Twitter, on va être plus dans l’instantanéité, le live, aussi on fait du live tweet sur les matches. On poste des vidéos mais il faut être assez réactif. On ne peut pas trop parler de la performance d’un joueur trois ou quatre jours après, les gens sont passés à autre chose. Boris avait davantage cartonné sur Twitter. L’avantage c’est qu’il y a moins de contraintes. On fait des tweets en dix secondes. On peut y poster une belle action ou des belles performances de joueur mais on ne va pas y poster le résumé d’un match. Il sera sur le site et si c’est un super match, il peut être posté sur Facebook et sur YouTube où l’on met tout. La chaîne YouTube, c’est la nouveauté de la saison car avant on n’avait pas beaucoup de contenu vidéo à part nos résumés de match. Aujourd’hui, on s’est équipé d’outils qui nous permettent d’avoir plein de choses.

Vous avez un logiciel qui permet de sélectionner les actions importantes d’un match ?

Oui. On peut faire un focus sur un joueur sur un match, sur plusieurs matchs, faire un top 10. C’est le même outil qu’utilise la NBA, la FIBA et l’Euroleague, toutes les grandes ligues de basket. J’ai pu poster le buzzer beater d’AJ Slaughter en début de saison deux minutes après qu’il ait eu lieu alors que l’an passé, il m’aurait fallu trois jours. Il m’aurait fallu récupérer les images de RMC Sport le lendemain ou deux jours après, faire le montage vidéo, envoyer la vidéo brut à un presta qui l’aurait retravaillée pour que l’on puisse la poster. Sauf pour le buzzer beater de Boris Diaw car c’était du Keemotion, qui nous permet de récupérer assez facilement une action mais notre volonté n’était pas de mettre en avant des actions filmées par Keemotion mais plus du RMC Sport car on a des ralentis, des commentaires.

Le basket français est constamment comparé à la NBA depuis vingt-cinq ans et aujourd’hui, il y a également de très belles images sur l’Euroleague et la BCL, aussi lorsque les matches sont filmés avec le système Keemotion, le rendu est forcément bien inférieur ?

Dans son cahier des charges, la FIBA oblige à ce que tous les matches soient filmés en broadcast via un opérateur dans chaque pays, ce qui n’est pas notre cas en Jeep Elite. Ils sont tous filmés par Keemotion au minimum et RMC Sport en diffuse trois. Ce qui est déjà bien puisque le contrat en prévoit deux. Les six autres sont effectivement en qualité réduite mais au moins ont le mérite d’exister.

Est-ce envisageable qu’à terme tous les matches soient filmés en broadcast ?

Les clubs payent Keemotion, on peut difficilement leur demander -ou que nous on le fasse- de payer une production supplémentaire. Six matches par journée, au final ça monterait financièrement assez haut. On essaye constamment avec Keemotion d’améliorer le produit. La qualité est inégale. Il y a des salles où ça passe très bien. Ça dépend de plusieurs choses comme l’emplacement de la caméra, dans certaines salles, c’est trop haut. Parfois les connexions ne sont pas terribles et ça saute. A l’inverse, à Boulazac, à Nanterre, c’est plutôt agréable à regarder. En tous les cas, tous les matches sont diffusés et ce n’est pas le cas de toutes les ligues. Nous, le fan de Bourg, s’il est abonné à RMC, il peut voir tous les matches de son équipe.

https://www.facebook.com/LNBOfficiel/videos/354423331999343/

« On organise régulièrement des séminaires où les clubs sont conviés. On partage des choses, sur ce que nous on fait et aussi on les met en situation par rapport à d’autres clubs pour qu’ils voient ce qui est fait et pour que ça leur donne des idées »

Depuis la rentrée, on sent une poussée des clubs vis-à-vis des réseaux sociaux. C’est aussi votre impression ?

Forcément. Nous aussi on les sensibilise. A la Ligue, on est là pour les clubs. On organise régulièrement des séminaires où les clubs sont conviés. On partage des choses, sur ce que nous on fait et aussi on les met en situation par rapport à d’autres clubs pour qu’ils voient ce qui est fait et pour que ça leur donne des idées. Par exemple, au dernier séminaire, on a fait venir l’équipe de community management du PSG foot. Ça a beaucoup intéressé les clubs car ils se sont rendus compte que même au PSG l’équipe de community management n’est que de deux ou trois personnes alors qu’ils s’attendaient sans doute qu’il y en ait dix ou quinze. Et avec cette équipe-là, ils arrivent à produire énormément de contenu. Ainsi, ils peuvent se dire « je suis tout seul, mais je ne suis pas si mal loti. » On essaye aussi de les rapprocher de clubs d’autres sports qui peuvent avoir les mêmes problèmes, les mêmes ressources. L’idée, c’est que même si les clubs sont concurrents entre eux, les community managers ont intérêt à se parler plutôt que d’être concurrents. Quand un club fait quelque chose qui marche, les autres essaient de prendre le pli et ça tire tout le monde vers le haut.

Y a-t-il un responsable digital pour chacun des dix-huit clubs de Jeep Elite ?

Non. Il n’y a même pas un responsable com’ partout. Parfois c’est une boîte de com’ externe. En gros, on va dire qu’il y a une personne dédiée à la communication. Cela peut être pour la relation avec les journalistes, les partenaires, un community manager..

Et si l’on compare avec les autres sports ?

Je pense que l’on n’a pas grand-chose à envier à nos concurrents directs, le hand, et à degré moindre le volley. On est moins bien loti que le foot où je pense qu’ils ont au minimum un community manager par club. Il y a pas mal de choses à améliorer mais on n’est pas trop mal.

A suivre

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Quel est votre parcours professionnel et éventuellement celui de basketteur ?

Il faut remettre dans le contexte. Je suis le responsable digital à la ligue, aussi le community management, qui n’est pas à la base mon métier, est une petite partie de ma fonction. J’ai joué de l’âge de 5 à 20 ans au basket à l’ASPTT Caen et j’ai arrêté lorsque je suis arrivé à Paris. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans les paris sportifs en travaillant près de dix ans pour Bwin, l’un des plus gros opérateurs au monde. J’étais responsable marketing des paris sportifs pour la France. Bwin a fermé ses bureaux en France, aussi j’ai postulé à la ligue et j’ai été pris au tout début 2017, quelques mois après l’arrivée d’Isabelle Collette (NDLR : Directrice Générale Adjointe).

Quelles sont vos différentes tâches ?

Je suis responsable du site internet, des réseaux sociaux, c’est-à-dire Facebook, Twitter, Instagram, on vient de lancer aussi une chaîne YouTube, je m’occupe de la partie CRM du site, et tout ce qui est en rapport avec le digital. On utilise plutôt Instagram et Snapchat lorsqu’on est présent sur site pour nos événements, le All-Star Game, la Leaders Cup et les finales car au quotidien depuis nos bureaux, on n’a pas grand-chose à montrer à nos fans, on ne peut pas mettre du contenu vraiment exclusif avec des insides. Alors que quand on est sur place, on peut facilement faire des stories, mettre du contenu.

Les cibles sont-elles différentes suivant le support ?

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