En plus de quarante ans d’âge, Le Livre d’Or du Basket est devenu une institution. Un cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année et un ouvrage que l’on aime ressortir périodiquement de sa bibliothèque.
L’édition 2018 évoque évidemment la rivalité entre les Warriors de Stephen Curry et les Cavs de LeBron James, les quatre finales NBA consécutives et la naissance d’une dynastie avec le troisième titre en quatre ans pour Golden State, dont deux d’affilée depuis l’arrivée de Kevin Durant (en couverture), l’homme qui a fait basculer la NBA.
Le Livre d’or du Basket 2018 dresse également un bilan complet de la saison avec Rudy Gobert meilleur défenseur du monde, le titre de champion de France pour une équipe du Mans au cœur énorme, la retraite de Boris Diaw, capitaine éternel des Bleus en bonne position pour se qualifier pour la Coupe du monde 2019, la fin des Spurs avec les départs de Tony Parker, Manu Ginobili et Kawhi Leonard, les 15 200 spectateurs à Nanterre, une cuvée rookie NBA exceptionnelle, un hommage au regretté Fred Forte et un éclairage sur Zach Peacock, MVP fidèle de Bourg-en-Bresse.
On en a profité pour faire une interview de son auteur, Thomas Berjoan.
Quel est votre parcours de journaliste basket et combien d’ouvrages avez-vous publié ?
J’ai débuté dans le journalisme basket fin 2004. Grand lecteur de Basket News et de toutes les publications touchant au basket, un sport qui m’a accompagné toute ma vie, j’ai été recruté à cette période par Didier Le Corre, Pierre Matigot et Thierry Bretagne pour remplacer Julien Guérineau qui partait pour la fédération. D’abord journaliste reporter puis rédacteur en chef à partir de 2008 quand nous avons fusionné les rédactions avec les équipes de Maxi-Basket. J’avais alors la charge de BAM, BasketNews America, un mensuels dont les 12-13 premiers numéros restent pour moi de grands souvenirs. On avait les moyens de traiter le basket américain pour de vrai, avec des gars sur place, une équipe exceptionnelle, Fred Gonella, Pascal Giberné, Rémi Reverchon, Jérémy Barbier, Gaétan Scherrer. On sortait vraiment des choses incroyables. J’étais aussi rédacteur en chef adjoint de Fabien Friconnet sur l’hebdo. Tout cela a duré sous diverses formes jusqu’en avril 2016 pour moi où je démissionne de la dernière mouture de Basket Hebdo pour me lancer dans d’autres aventures. Depuis, j’écris toujours sur le basket, en publiant des bouquins. Depuis 2010, en solo depuis 2013, je suis l’auteur du Livre d’Or du Basket chez Solar, une collection qui est une véritable institution dans l’édition de sport. Encore un en 2019 et ce sera donc le dixième ! J’ai aussi signé chez le même éditeur en 2016 American Dream, qui raconte l’épopée des Français en NBA, de Jean-Claude Lefebvre et Hervé Dubuisson à la période contemporaine. Enfin, le 14 mars 2018, pile pour le jour de ses 30 ans, est sorti ma biographie de Stephen Curry, Révolution chez Hachette. Bref, ça fait donc 11 bouquins. Bill Russell et le CSP Limoges ont autant de titres de champions !
Quel est pour vous le fait le plus marquant de l’année écoulée dans le basket français?
La retraite de Boris Diaw. Fort heureusement, on a appris récemment qu’il allait rester dans le giron des Bleus, et c’est vraiment une très bonne chose pour tout le monde, mais Bobo va énormément manquer. Sa dernière saison avec Levallois a réservé des moments sympas (j’étais à Bourg pour son incroyable buzzer-beater), il a quitté les Bleus en faisant le job jusqu’au bout pour mettre l’équipe sur les rails pour la coupe du monde 2019, il s’arrête au même nombre de sélections que sa mère, son annonce de retraite est parfaitement unique, avec ses potes de toujours et un débardeur qui passera à la postérité. Sans même parler de son immense carrière, de sa personnalité hédoniste et généreuse, de son intelligence et sa curiosité, je dirai qu’il a réussi sa sortie. J’ai eu la chance que ma carrière journalistique coïncide pratiquement à sa carrière pro. C’était un privilège de le côtoyer.
Et dans le basket européen?
Il semble évident que le phénomène Luka Doncic a tout arraché sur son passage. Le niveau de précocité et de maturité de ce gamin, de l’Euro 2017 à la saison de la saison 2017-18 est sidérant. Je ne vais enfoncer des portes ouvertes, mais il faut remonter à Drazen Petrovic, Arvydas Sabonis pour chercher des éléments de comparaison solides. Ce qui est génial avec la période actuelle, c’est qu’il peut désormais se mesurer immédiatement aux meilleurs du monde, ce qui n’a pas été possible pour les premières générations d’Européens. Son début de saison NBA est très prometteur et j’ai vraiment hâte de découvrir la suite de cette histoire fantastique.
Pourquoi avez-vous choisi le spationaute Thomas Pesquet pour réaliser la Préface?
En fait, ça fait un moment que j’essayais de le joindre, mais son emploi du temps est démentiel. Pour une préface, on cherche évidemment quelqu’un de connu pour permettre à l’éditeur de communiquer sur le nom du préfacier. Mais pour avoir lu pas mal de ses interventions, je savais que Thomas était également un vrai fan de basket. Un connaisseur. D’ailleurs, quand on a commencé à parler de LeBron, il était intarissable et très pertinent. Pointu. Il apportait des éclairages vraiment intéressants, dressait des parallèles avec son activité d’astronaute. Une Préface n’occupe que deux pages mais je ne me résolvais pas à couper plus dans son texte. Donc j’ai demandé à l’éditeur si on pouvait prendre quatre pages et le résultat est dans le bouquin.
22 x 28 cm – 128 pages
29,99 euros
Parution le 15 novembre 2018