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Interview – Elodie Godin (Bourges): « Plus il y a d’équipes fortes, plus ça me motive »

23e saison d’Euroleague en continu pour le Tango Bourges Basket. Un record d’Europe pour le club du Cher qui l’a gagnée trois fois (1998, 99 et 2001).

23e saison d’Euroleague en continu pour le Tango Bourges Basket. Un record d’Europe pour le club du Cher qui l’a gagnée trois fois (1998, 99 et 2001).

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Les Tango se retrouvent cette saison dans le Groupe A avec les Castors de Braine (Belgique), l’USK Prague (République Tchèque), Gelecek Koleji Cukurova (Turquie), Reyer Venezia (Italie) -son premier adversaire aujourd’hui en Italie-, et les deux clubs russes, Nadezhda Orenbourg et UMMC Ekaterinbourg, le tenant, l’épouvantail.

Sa capitaine Elodie Godin est rodée à l’épreuve. Elle y a mis les pieds à 18 ans en 2003, déjà à Bourges, alors qu’elle venait d’être sélectionnée en équipe de France pour un Euro à la sortie de l’INSEP. Après Bourges (3 saisons), elle a transité par Valenciennes (1), Prague (1), Tarente (4), Schio (2) et Lattes-Montpellier (3) avant de revenir au port en 2017. Elle a aujourd’hui 34 ans.

Elodie Godin est une guerrière, réputée pour ses aptitudes à aspirer les rebonds et avec l’autre ancienne Isabelle Yacoubou (33 ans) et les jeunes Alexia Chartereau (21 ans) et Iliana Rupert (18 ans), elles forment un carré d’intérieures à l’allure séduisante.

La Normande d’origine a été victime d’une rupture partielle du tendon d’Achille en mars dernier mais son rendement lors de la victoire à Basket Landes le week-end dernier (8 points à 4/6 aux tirs et 6 rebonds) prouve qu’il n’y a pas de séquelles. Elle le confirme dans cette interview.

Avez-vous retrouvé toutes vos sensations après votre opération du tendon d’Achille ?

Ça va très bien. J’ai fait une bonne préparation cet été. Je suis allée deux fois au centre de rééducation de Cap Breton qui m’a remis complètement dedans. Je n’ai plus aucune douleur. Tout est positif.

C’était du préventif pour ne pas qu’il se détériore encore ?

Il était pété à 80% et il fallait une opération. Il a été « désinséré » et j’ai eu un rabotage de l’os. C’est une opération assez lourde, qui nécessite normalement entre cinq et sept mois de récupération. Au bout de cinq mois, j’étais opérationnelle, j’ai vu mon chirurgien qui m’a donnée l’accord. J’ai récupéré assez rapidement.

Est-ce le premier problème physique sérieux de votre carrière ?

C’est mon premier arrêt de ce genre.

Vous avez commencé jeune en professionnel, le corps a eu le temps de souffrir surtout que vous avez un jeu qui demande beaucoup d’énergie ?

L’année dernière j’ai pété le ménisque interne et j’ai été arrêtée deux semaines. Là, ça allait. J’ai aussi un dos qui est un peu en vrac avec toutes ces années de basket. Il faut juste prendre soin de son corps. Je fais de la musculation pour garder ce corps en bon état et c’est vraiment la première opération que j’ai eue. J’ai 34 ans, j’ai eu de la chance, j’ai été assez épargnée.

Avec votre jeu très physique, vous avez des bleus le soir après les matches, des griffures, des ongles cassées ?

Ce n’est rien, les bleus (rires) ! Au fil des années, on voit que mon jeu commence à changer. Je m’écarte un peu plus du panier. Quand il faut aller au contact en défense, je ne rechigne pas mais en attaque, je vais moins au contact. Mais, oui, c’est mon style de jeu, mon identité et je ne le perdrai jamais et effectivement mon corps s’use par rapport à ça mais vous pouvez demander au coach (NDLR : elle regarde Olivier Lafargue), je tiens à peu près la route (rires).

Est-ce pour vous économiser que vous avez arrêté l’équipe de France après les Jeux de Londres à 27 ans ?

Tout à fait, complètement. C’était l’une des raisons. J’avais vécu neuf années en équipe A, j’ai été championne d’Europe, vice-championne olympique. A la fin c’était un peu dur mentalement car j’étais souvent la dernière coupée ou gardée. Et physiquement mon dos souffrait d’enchaîner équipe de France et saison. J’ai fait le choix d’arrêter l’équipe de France pour me reposer l’été et me remettre en forme pour le club, et je pense que c’est pour ça que je suis encore là à l’heure actuelle.

Lorsque vous avez re-signé pour deux ans à Bourges en janvier dernier, ça allait de soi ou avez-vous hésité à poursuivre votre carrière ?

Sincèrement, quand Olive (Olivier Lafargue) m’a demandée si je voulais rester deux ans de plus, je lui ai dit que j’avais eu effectivement des petits soucis durant ma carrière mais rien de trop grave, que je me sentais encore bien, et que finir à Bourges là où j’ai commencé, avec ce groupe-là, c’était super pour moi. Si au bout de cette saison je sens que physiquement je ne peux plus, je discuterai avec le club… Mais physiquement, je suis bien, j’aime ce que je fais, quand je vais à l’entraînement ce n’est pas à reculons, je suis toujours contente, aussi je ne vois pas pourquoi j’arrêterai maintenant.

Photo: FFBB, Hervé Bellenger
« C’est un plaisir de retrouver Isabelle (Yacoubou) avec qui j’ai joué en équipe de France et avec qui je me suis super bien entendu dans le jeu »

Pendant 25 ans, c’était obligatoire à Bourges de gagner un trophée. Avec la concurrence qui monte aujourd’hui, Lyon, mais aussi Montpellier et Charleville, c’est toujours d’actualité ?

Il faut même en ajouter plus que ces trois-là ! Quand on est à Bourges, on sait que les objectifs sont toujours les mêmes. Il faut gagner. On sait que la concurrence est de plus en plus forte mais on a aussi construit une équipe pour gagner. Les objectifs restent les mêmes. J’ai envie de dire que plus il y a d’équipes fortes et plus ça me motive. J’adore jouer l’Euroleague car on joue tout le temps contre de fortes équipes et c’est une motivation supplémentaire.

Même s’il y a moins de matches chez les filles que chez les garçons, le fait de jouer l’Euroleague entraîne des coups de mou durant la saison ?

Effectivement, il y en a. Mais comme j’ai l’avantage de ne plus faire l’équipe de France, il y a quand même les deux breaks en novembre et février où on peut se reposer un peu. Ça fait une coupure pour celles qui ne sont pas internationales… Après, dans mon équipe, on n’est que quatre dans ce cas-là. Mais, oui, c’est éprouvant pour les organismes et on voit ces dernières années qu’il y a de plus en plus de filles qui se blessent. Je pense que la qualité des matches et l’intensité que l’on doit mettre plus la quantité, ça fait peut-être un peu beaucoup, oui.

Qu’est-ce qui change cette saison à Bourges avec les entrantes et les partantes ?

On a une équipe qui est beaucoup plus expérimentée que la saison dernière. On a des filles qui ont connu l’Euroleague, un peu plus âgées. On a aussi ce contraste avec quelques jeunes, Alexia Chartereau, Iliana Rupert, et même Jade Hamaoui qui sort du centre de formation. Il y a un équilibre assez sympa. Le groupe fonctionne bien mais comme Isabelle Yacoubou revient de sa grossesse, on n’a pas encore fait un match au complet (NDLR : l’interview s’est déroulée lors de l’Open à Paris). A l’intérieur, on a des profils complètement différents. J’ai toujours aimé jouer avec des vrais numéros 5. C’est un plaisir de retrouver Isabelle avec qui j’ai joué en équipe de France et avec qui je me suis super bien entendu dans le jeu.

Pierre Fosset n’est plus le président du club et c’est une femme qui prend la relève. Ça vous inspire un commentaire ?

Quand je suis revenue au Bourges Basket, c’est vrai que ça a fait bizarre de ne plus voir Pierre Fosset à son bureau mais il vient quand même très régulièrement à la salle. Je vous rassure, on le voit toujours autant. Je trouve ça bien que Pierre Fosset ait laissé sa place à une femme comme à Mont-de-Marsan (Marie-Laure Lafargue) et l’ASVEL (Marie-Sophie Obama).

Depuis votre arrivée en Ligue Féminine en 2003, qu’est-ce qui a changé ? Le niveau de jeu des Françaises, des étrangères, les structures du club, la médiatisation, autre chose ?

Beaucoup d’équipes ne sont plus là en Ligue : Mondeville, c’est récent, Nice, Toulouse… Le niveau s’est encore haussé. Les effectifs cette année sont assez impressionnants. Bourges a toujours été très professionnel mais avec la nouvelle salle et les nouvelles installations, c’est top. On a le sauna et le jacuzzi à même le vestiaire. On a les installations rêvées.

Mieux qu’à Schio et Prague où vous avez joué ?

Rien à voir, on ne peut même pas comparer. Quand on me demande quelle est pour moi la plus belle salle dans laquelle j’ai joué, je réponds sans hésiter, le Prado. Alors que j’en ai fait des salles !

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Les Tango se retrouvent cette saison dans le Groupe A avec les Castors de Braine (Belgique), l’USK Prague (République Tchèque), Gelecek Koleji Cukurova (Turquie), Reyer Venezia (Italie) -son premier adversaire aujourd’hui en Italie-, et les deux clubs russes, Nadezhda Orenbourg et UMMC Ekaterinbourg, le tenant, l’épouvantail.

Sa capitaine Elodie Godin est rodée à l’épreuve. Elle y a mis les pieds à 18 ans en 2003, déjà à Bourges, alors qu’elle venait d’être sélectionnée en équipe de France pour un Euro à la sortie de l’INSEP. Après Bourges (3 saisons), elle a transité par Valenciennes (1), Prague (1), Tarente (4), Schio (2) et Lattes-Montpellier (3) avant de revenir au port en 2017. Elle a aujourd’hui 34 ans.

Elodie Godin est une guerrière, réputée pour ses aptitudes à aspirer les rebonds et avec l’autre ancienne Isabelle Yacoubou (33 ans) et les jeunes Alexia Chartereau (21 ans) et Iliana Rupert (18 ans), elles forment un carré d’intérieures à l’allure séduisante.

La Normande d’origine a été victime d’une rupture partielle du tendon d’Achille en mars dernier mais son rendement lors de la victoire à Basket Landes le week-end dernier (8 points à 4/6 aux tirs et 6 rebonds) prouve qu’il n’y a pas de séquelles. Elle le confirme dans cette interview.

Avez-vous retrouvé toutes vos sensations après votre opération du tendon d’Achille ?

Ça va très bien. J’ai fait une bonne préparation cet été. Je suis allée deux fois au centre de rééducation de Cap Breton qui m’a remis complètement dedans. Je n’ai plus aucune douleur.

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Photo d’ouverture: FFBB, Hervé Bellenger

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