Aller au contenu

Interview Frédéric Bourdillon : « Je voulais tenter l’aventure à l’étranger »

Passé des requins d’Antibes au Maccabi Haïfa, Frédéric Bourdillon (1,96m, 26 ans) a au moins gardé la Méditerranée en horizon commun. Après trois saisons sur la Côte d’Azur, le shooteur de 26 ans a effectivement décidé de sauter le pas et d’aller jouer à l’étranger. Bien lui en a pris car il a déjà

Passé des requins d’Antibes au Maccabi Haïfa, Frédéric Bourdillon (1,96m, 26 ans) a au moins gardé la Méditerranée en horizon commun.

Après trois saisons sur la Côte d’Azur, le shooteur de 26 ans a effectivement décidé de sauter le pas et d’aller jouer à l’étranger. Bien lui en a pris car il a déjà pu se frotter à des joueurs NBA en présaison.

En quête de nouvelles expériences et de responsabilités accrues, Bourdillon se régale de cette rentrée outre-Atlantique avant de se concentrer pleinement sur la saison du Maccabi Haïfa en Israël.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Frédéric, pouvez-vous revenir tout d’abord sur votre parcours ?

Après trois ans à l’INSEP, j’ai commencé ma carrière à Antibes car je viens de là-bas, à la base. J’y ai fait ma première saison pro. Après, je suis parti à Chalon sur Saône. Ensuite, je suis redescendu en 3e division à Charleville Mézières pour retrouver beaucoup de temps de jeu et après, j’ai fait une année à Rueil. Et derrière, j’ai fait ces trois dernières saisons à Antibes.

Qu’est-ce que ça vous fait de vivre l’aventure NBA en présaison ?

On a fait deux matchs déjà cette semaine mais c’est évidemment une superbe expérience. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut affronter les meilleurs joueurs de la planète, c’est même assez exceptionnel pour un club européen de pouvoir vivre ça. C’est une opportunité unique mais on est aussi là pour préparer notre saison, c’est le plus important. C’est un vrai plaisir de découvrir les salles NBA et de jouer face à ces joueurs. Après, on sait que notre objectif, c’est de faire une bonne saison avec Haifa dans le championnat israélien.

Etiez-vous au courant de ces matchs NBA avant votre signature à Haïfa ? Etait-ce un argument qui a aidé ?

Non, je ne le savais pas. Après, je ne te cache pas que c’est un bon bonus. Mais ce n’était pas un argument qui m’a fait signer. Je l’ai su quand on a commencé à discuter avec le club. Mon agent m’en a parlé. C’est très excitant au début mais on essaie de relativiser tout ça.

Pouvez-vous nous confirmer une grosse différence de niveau ? D’un point de vue physique a priori…

La plus grosse différence est la densité physique. Ils sont plus grands, plus costauds. En termes de pur basket, je préfère quand même le basket européen mais c’est sûr qu’au niveau athlétique, ce sont les meilleurs du monde et c’est pour ça qu’ils dominent. Ils courent plus vite, ils sautent plus haut, ça devient difficile de les arrêter. Mais ça reste des joueurs de basket.

Quel était votre raisonnement pour signer au Maccabi Haïfa cet été ?

J’ai fait mes trois dernières années à Antibes et j’ai eu une progression constante. Derrière, j’ai eu l’opportunité de partir à l’étranger. J’ai 26 ans. Si je ne partais pas maintenant, c’était peut-être trop tard et j’allais finir ma carrière à Antibes. J’avais l’envie de partir à l’étranger en sachant que je peux obtenir la double nationalité. Tous les éléments étaient réunis pour que je puisse partir à Haïfa cette année.

Avez-vous eu d’autres offres en France ? Ailleurs en Europe ?

Je pouvais rester à Antibes. Après, je n’ai pas du tout cherché ailleurs en France car mon objectif était de partir. J’ai eu ce contact avec Haïfa et quelques autres clubs. Mais comme ça s’est super bien passé avec le club, je n’ai pas hésité longtemps.

Vous avez évoqué la double nationalité, est-ce un processus en cours ?

Ma mère est juive, et comme chez les juifs, la religion se transmet par la mère, je suis juif. Ça me permet de pouvoir prétendre à la nationalité israélienne. Pour l’instant, c’est provisoire car je dois rester sur le territoire durant une certaine période.

Etait-ce un projet que vous entreteniez depuis un certain temps du coup ?

Non pas du tout. Ça s’est fait sur les derniers mois. Ce n’était pas du tout prévu. Je voulais partir à l’étranger mais [l’Israël] s’est décidé sur la fin.

« Le Maccabi Tel Aviv était mon équipe de coeur quand j’étais plus jeune »

Quel est le niveau de compétition en Israël ? Avez-vous déjà eu des matchs de préparation ?

Oui, on a déjà fait quatre matchs de préparation. Face à des équipes qu’on jouera cette année en championnat. C’est un jeu qui me correspond plutôt bien car c’est moins athlétique qu’en France. J’ai un style de jeu plutôt européen on va dire, et c’est donc un basket qui me convient bien. J’espère réaliser une bonne saison là-bas.

Comment est l’ambiance dans les salles ? Est-ce vraiment plus chaud qu’en France ?

C’est une bonne ambiance. Il y en a plus qu’en France. Parce qu’en France, à part pour trois ou quatre équipes où ça bouge, derrière, c’est très calme. En Israël, c’est très très chaud car les supporters du foot viennent aussi au basket et, ils vivent leur passion sur ces deux sports. Et il n’y a rien d’autre. Il y a beaucoup de passion.

On imagine que jouer face au Maccabi Tel Aviv, ça doit être quelque chose…

Jouer au Maccabi Tel Aviv, c’est un rêve… Le Maccabi Tel Aviv était mon équipe de coeur quand j’étais plus jeune. Jouer contre eux, c’est formidable. Mais pour moi, la plus grosse ambiance, c’est l’Hapoel Tel Aviv qui ont des fans complètement fous.

Comment se passe votre adaptation au quotidien ?

Je suis parti de la maison à 13 ans. J’étais dans un internat, après j’étais à l’INSEP et je suis revenu à Antibes un an. Mais j’ai déjà pas mal vadrouillé en France. J’étais avec ma copine et on a beaucoup bougé. Haïfa ressemble beaucoup au Sud de la France. Il y a la mer, le soleil, il fait bon et on mange bien.

Au niveau des déplacements, vous allez gagner en récupération, non ?

Il y a moins d’équipes mais il y a autant de matchs en fait. Le seul truc, c’est que c’est deux heures maximum de déplacement en bus, pour aller à Jérusalem. Et le seul déplacement en avion, c’est pour aller à Eilat [tout au sud du pays]. Tout le reste, c’est vers Tel Aviv et c’est à trois quarts d’heure, une heure de Haïfa.

On parlait du grand Maccabi Tel Aviv, le club nation comme ils disent… Mais quelles sont les forces en présence ?

Ils dominaient. Sur les trois-quatre dernières années, ils ont plus de mal. C’est Jérusalem qui est champion en titre et quelques années avant, c’est Haïfa qui avait gagné aussi [en 2013]. Ça s’équilibre un peu alors qu’avant, ils étaient ultra-dominants et gagnaient tout. Cette année, ils ont balayé tout le monde. Ils recommencent tout de zéro. Ils ont gagné leur premier match en Euroleague. Je pense qu’ils ont une équipe très compétitive. On verra.

Après quelques recherches, il semblerait que vous soyez le premier Français à jouer en Israël. En savez-vous plus ?

C’est fort probable. Je n’en ai pas la certitude. Je sais qu’Afik Nissim y joue. Il a la double nationalité. Il a joué à Strasbourg et là, c’est le meneur d’Eilat. C’est à peu près tout pour les joueurs francophones que je connais.

Qu’est-ce qui va vous manquer le plus de la France ?

C’est surtout la famille. On a la chance cette année qu’il y ait les fenêtres internationales. Ça va nous permettre de pouvoir rentrer au pays, de passer trois-quatre jours avec la famille en novembre et en février, il me semble. Voir mes proches tout simplement.

« William Howard va être All Star bien qu’il dise qu’il est nul ! »

 

Quel va être votre rôle avec le Maccabi Haïfa ? Avez-vous un objectif en termes de minutes ?

Je ne peux pas vous dire combien de minutes mais je sais que le coach compte sur moi. Il m’a dit plusieurs fois que j’allais être un joueur important de l’équipe. En présaison, j’ai eu de très gros temps de jeu. Du fait qu’il y ait des blessés et que j’ai été plutôt performant. Je m’attends à jouer, à avoir des responsabilités, je suis venu là pour ça. J’espère avoir un grand rôle et continuer à progresser au fur et à mesure de la saison.

Comment se passe l’intégration dans l’équipe ?

Très bien. Les gars sont super cools. J’essaie aussi de faire des efforts, j’apprends la langue car c’est toujours intéressant. Que ce soit avec les Américains ou les Israéliens, tout se passe super bien.

Est-ce une aventure que vous souhaitez inscrire sur le long-terme ?

Oui, tout à fait, j’espère pouvoir faire plusieurs années en Israël. C’est un pays qui me correspond. Je suis plus soleil que pluie par exemple. Pourquoi ne pas faire trois-quatre ans, voire plus ? Et découvrir un autre championnat derrière. On verra.

La saison de Pro A a bien recommencé déjà, avez-vous des choses à dire à certains de vos amis ?

J’ai pas mal de bons amis en Pro A. On va en citer deux avec lesquels je suis très proche. William Howard de Limoges qui joue l’EuroCup. On est tout le temps en contact. Voilà, je sais qu’il va être All Star bien qu’il continue de dire qu’il est nul. Il dit tout le temps qu’il fait des mauvais matchs mais il finit à 15 points. Et le deuxième, c’est Jonathan Tornato avec qui j’étais à Antibes l’an passé. C’est un ami très proche comme William. J’espère qu’il va tout défoncer cette année. C’est un gros caractère mais il a du basket plein les mains.

Avez-vous suivi l’évolution de Timothé Luwawu-Cabarrot, également formé à Antibes comme vous ?

Bien sûr. On a fait une saison ensemble. On est resté proche. On s’est échange des messages parce que j’étais aux Etats-Unis. C’est un très gros potentiel. Je n’ai vraiment pas été étonné de son ascension rapide car il a fait un choix très intelligent. Il est parti en Serbie pour pouvoir dominer le championnat physiquement, et c’est ce qui s’est passé. Ça lui a permis d’avoir une grosse exposition et de pouvoir signer en NBA après. Il a saisi son opportunité en fin de saison. Je lui souhaite de continuer comme ça.

Lui, c’était la Serbie, vous c’est l’Israël… Chacun son truc, n’est-ce pas ?

Oui, chaque joueur doit trouver le championnat qui lui correspond le mieux. J’espère que ça marchera aussi bien pour moi.

Pensez-vous revenir jouer en France à un moment donné tout de même ?

Je pense. Pour l’instant, je ne sais pas trop car je viens tout juste de partir et je veux vraiment découvrir d’autres championnats. Mais oui, pour mes deux dernières saisons en carrière, je pense que je reviendrai. Je suis bien ici pour le moment. Si on pouvait faire une petite coupe d’Europe aussi… Pour justement affronter des clubs français !

Merci beaucoup pour votre disponibilité, Frédéric, bonne saison à vous !

Si je peux glisser un dernier message, je voulais passer un petit bonjour à Moustapha Fall et Joffrey Lauvergne. C’est la famille !

Propos recueillis à Portland

 

[armelse]

Après trois ans à l’INSEP, j’ai commencé ma carrière à Antibes car je viens de là-bas, à la base. J’y ai fait ma première saison pro. Après, je suis parti à Chalon sur Saône. Ensuite, je suis redescendu en 3e division à Charleville Mézières pour retrouver beaucoup de temps de jeu et après, j’ai fait une année à Rueil. Et derrière, j’ai fait ces trois dernières saisons à Antibes.

Qu’est-ce que ça vous fait de vivre l’aventure NBA en présaison ?

On a fait deux matchs déjà cette semaine mais c’est évidemment une superbe expérience. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut affronter les meilleurs joueurs de la planète, c’est même assez exceptionnel pour un club européen de pouvoir vivre ça. C’est une opportunité unique mais on est aussi là pour préparer notre saison, c’est le plus important. C’est un vrai plaisir de découvrir les salles NBA et de jouer face à ces joueurs. Après, on sait que notre objectif, c’est de faire une bonne saison avec Haifa dans le championnat israélien.

Etiez-vous au courant de ces matchs NBA avant votre signature à Haïfa ? Etait-ce un argument qui a aidé ?

Non, je ne le savais pas. Après, je ne te cache pas que c’est un bon bonus. Mais ce n’était pas un argument qui m’a fait signer. Je l’ai su quand on a commencé à discuter avec le club. Mon agent m’en a parlé. C’est très excitant au début mais on essaie de relativiser tout ça.

Pouvez-vous nous confirmer une grosse différence de niveau ? D’un point de vue physique a priori…

[/arm_restrict_content]

[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité