Demain soir, cinquième match de la finale de Ligue Féminine entre Lyon ASVEL féminin et Lattes-Montpellier. Décisif. Les Héraultaises pourront compter sur une arme supplémentaire qui peut faire des dégâts irréparables dans la peinture : Helena Ciak (1,97m, 29 ans). La MVP de la saison. 13,6 points, 7,1 rebonds et 0,8 contre en moyenne par match. La pivot internationale s’est remise plus vite que prévu d’une entorse à la cheville. Interview.
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C’est votre première distinction individuelle ?
Je suis très émue. En Ligue 2, j’ai eu un trophée de MVP du Final Four lors de ma première année à Perpignan. Les distinctions personnelles, ce n’est pas ce que je recherche à la base, ce sont les titres avec l’équipe. Là c’est la première fois. Il y a toutes ces années où j’ai galéré et où j’ai travaillé d’arrache-pied, j’ai eu des moments difficiles, de doute. Je n’avais pas confiance, j’avais l’impression que l’on ne me faisait pas confiance*. C’est ça qui m’a émue car je me suis souvenue d’où je viens. Je suis vraiment contente.
Il y avait une grosse concurrence. Qu’est-ce qui fait que vous avez pu passer devant par exemple Marine Johannès ?
C’est ça qui a fait que j’ai été surprise. Les quatre autres (NDLR : du Cinq majeur) le méritaient tout autant. Moi, je me suis éclatée cette année, j’ai eu des coéquipières en or, des coaches qui m’ont fait confiance. J’ai juste voulu prendre du plaisir et c’est ce qui me manquait les années précédentes. Je me suis lâchée. Je suis animée par la gagne et c’est ce qui me fait lever tous les matins.
Vous allez jouer le Match 5 de la finale ?
Je pense. Quand j’ai eu mon entorse, ça a été un coup de massue. Je ne me suis pas fait ça en marchant sur un pied. C’est lors d’un entraînement, j’ai eu un contact dans le dos, je suis partie en dribbles, j’ai voulu aller au panier sur un pas et en fait mon pied est parti vers l’intérieur et j’ai senti tout le poids de mon corps sur cet appui. Ça m’a fait vraiment très mal sur le moment et dans ma tête je me suis dit que c’était mort. A deux jours du premier match, c’était pas possible ! Et la violence du choc… Je me suis dit oh là, là… Dans ma tête c’était hors de question que ce soit la fin de saison. J’ai fait des soins à gogo, je ne sortais même plus de chez moi. Je marchais le moins possible. Mon but c’était de faire au moins un match, le match 5. J’ai voulu jouer le match 4 car les filles m’ont clairement donnée envie après leur performance au match 3. Je me sentais mieux. Je n’étais pas rétablie à 100% mais j’avais envie de serrer les dents pour l’équipe.
Comment vous êtes-vous senti lors de ce match de reprise ?
Avant le match 4, je me sentais bien. Comme je n’étais pas rétablie à 100%, j’avais une appréhension. Mais dans ma tête j’étais 100% sûre de ce que je faisais. J’avais vraiment envie d’être sur le terrain pour le dernier match à domicile. C’était impensable de le passer sur le banc.
L’impression de l’extérieur c’est que le niveau de ces quatre premiers matches de la finale était très élevé. Avez-vous eu la même sensation sur le banc et ensuite de l’intérieur ?
Oui ! Pour le coup, on a une vraie finale. On a deux grosses équipes, des scenarii improbables, des prolongations, un truc de fous. Le niveau est super intense et on fait une remontada en passant de 0 à 2-2. C’est super.
Ce n’est pas un problème ce temps d’attente d’une semaine entre le Match 4 et le Match 5 ?
Personnellement, je suis contente car ça fait reposer ma cheville (sourire). Ça fait une petite coupure mais pas tant que ça. Ça va être une finale, on va la jouer à 100%, peu importe le jour
C’est agréable d’être ici pour cette remise des trophées ou auriez-vous préféré continuer les soins et l’entraînement ?
Je suis contente, ça permet de couper même si un aller-retour à deux jours de la finale ce n’est pas simple. Je suis hyper honorée, super contente, et je voulais venir. Ça permet de revoir des gens.
Vous faites toujours des soins ?
Toujours. Je suis venue en avion et j’ai ramené mes bottes de pressothérapie, des bottes qui compressent. Je les ai mises après le voyage et je vais les remettre après la soirée. Je fais tout pour me soigner et l’évolution est belle vue l’entorse que je me suis faite. Je ne pensais pas que ça guérirait comme ça.
« La WNBA n’a jamais été mon rêve »
C’est spécial de jouer en finale contre l’équipe que l’on va rejoindre ensuite ?
J’ai toujours dit : peu importe l’adversaire. J’ai beau avoir signé là-bas, pour le moment mon cœur et mon corps sont à Montpellier. Que ce soit Lyon en face ou un autre, j’ai envie de gagner avec Montpellier.
Au moins le résultat de cette finale n’est pas décisive dans l’attribution d’une place en Euroleague ?
Le vainqueur de la saison est en Euroleague et le perdant de la finale aux préliminaires.
C’est plus confortable ?
C’est ça.
Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre l’ASVEL ? La longueur du contrat est un facteur important ?
C’est un tout. C’est un projet européen à long terme, les ambitions qu’ils ont. Ce n’est pas que la longueur du contrat même si c’est important.
Ca prouve aussi que vous préférez jouer en France plutôt qu’à l’étranger ?
On ne sait pas ce que l’avenir réserve (sourire). Franchement, je vis vraiment saison après saison. Je ne sais pas. Après, c’est sûr, en France on est bien. Le niveau est d’une intensité extrême et encore plus l’année prochaine. On verra !
Vous n’avez pas des envies de WNBA ?
Ce n’est pas quelque chose qui m’attire, je ne m’y suis jamais intéressée, je n’ai jamais suivi une saison. Après, pourquoi ne pas faire comme Céline (Dumerc) ? Tenter un été, juste pour voir, pour l’expérience. Après, ça n’a jamais été mon rêve. C’est plus leur monde et en fait je ne me vois pas dedans…. Mais bon pourquoi pas ?
Là vous êtes en robe et on découvre dans le haut du dos les anneaux olympiques. Ça prouve que ça c’est votre rêve ?
Je suis déjà allée à Rio en 2016 ! J’ai fait ça juste en rentrant car c’était juste énorme. J’ai envie d’y retourner, c’est le rêve de tout sportif.
Partagez-vous l’ambition de la fédération et de son président Jean-Pierre Siutat d’être championne d’Europe ?
Oui, bien sûr. C’est ce qui me manque (rires). L’or avec l’équipe de France c’est le but de cet été. On va tout faire pour aller chercher ça. Je sais aussi que le championnat d’Europe c’est le plus intense si on compare avec le championnat du monde. Dès les matches de poule c’est un truc de fous. Il y a des équipes qui montent en régime comme la Slovénie et il y a toujours l’Espagne, la Serbie. On verra match après match.
*Helena a comme particularité d’avoir eu une éclosion tardive, ce qui explique qu’elle ne fut pas sélectionnée en équipe de France jeune et qu’elle a découvert la Ligue Féminine à 23 ans.
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C’est votre première distinction individuelle ?
Je suis très émue. En Ligue 2, j’ai eu un trophée de MVP du Final Four lors de ma première année à Perpignan. Les distinctions personnelles, ce n’est pas ce que je recherche à la base, ce sont les titres avec l’équipe. Là c’est la première fois. Il y a toutes ces années où j’ai galéré et où j’ai travaillé d’arrache-pied, j’ai eu des moments difficiles, de doute. Je n’avais pas confiance, j’avais l’impression que l’on ne me faisait pas confiance*. C’est ça qui m’a émue car je me suis souvenue d’où je viens. Je suis vraiment contente.
Il y avait une grosse concurrence. Qu’est-ce qui fait que vous avez pu passer devant par exemple Marine Johannès ?
C’est ça qui a fait que j’ai été surprise. Les quatre autres (NDLR : du Cinq majeur) le méritaient tout autant. Moi, je me suis éclatée cette année, j’ai eu des coéquipières en or, des coaches qui m’ont fait confiance. J’ai juste voulu prendre du plaisir et c’est ce qui me manquait les années précédentes. Je me suis lâchée. Je suis animée par la gagne et c’est ce qui me fait lever tous les matins.
Vous allez jouer le Match 5 de la finale ?
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Photo d’ouverture: Kariata Diaby (Landerneau), Marine Johannès (Bourges), Helena Ciak (Lattes-Montpellier) et Julie Allemand (Lyon), LNB/LFB. Avec le maillot de Montpellier, FIBA.