Dans cette deuxième partie de l’interview, Olivia Epoupa nous raconte son aventure en Australie. Un pays dont elle a apprécié le basket comme les paysages. Elle a aussi été au cœur d’incendies qui ont détruit la faune et la flore.
Vous pouvez lire ICI la première partie de l’interview.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Comment se situe la ligue australienne vis à vis de la LFB ?
C’est un championnat très compétitif. Le style de jeu se rapproche plus du jeu américain avec la spécificité que l’on connaît des Australiens, la fluidité de jeu. Je sais que le championnat français a pris encore plus d’envergure, d’importance et qu’il y a de la compétitivité, de l’homogénéité dans les équipes. Quelques équipes se distinguent mais il y a cette saveur particulière avec le fait que l’on ne peut sous-estimer personne. C’est aussi le cas en Australie. Le style de jeu peut être différent mais tout dépend aussi de la philosophie du coach. C’est vrai aussi que les Australiennes sont très grandes, le jeu est basé sur la rapidité, la première intention, et après du jeu aéré sur demi-terrain.
Des joueuses de votre équipe comme la Canadienne Kia Nurse et Marianna Tolo qui a joué en France ont une grande expérience internationale, ça a facilité votre adaptation pour mieux vous comprendre ?
Je ne dirai pas pour mieux me comprendre car en définitive, on pratique du basket et c’est universel. Les joueuses que j’ai pu rencontrer et que je ne connaissais pas forcément, je n’avais pas d’a priori. J’étais vraiment dans l’optique de découvrir une nouvelle ligue. J’avais juste hâte de commencer cette nouvelle aventure avec mon équipe. C’est vrai qu’avec une Marianna Tolo que l’on rencontre dans les compétitions internationales l’adaptation s’est faite rapidement car j’ai été mise à l’aise par mes teamates et aussi par le staff et toute l’organisation. Il faut savoir aussi que c’était un nouveau groupe, même s’il y avait un noyau qui datait de l’année dernière, l’alchimie a pris. Il fallait faire preuve de patience, continuer à travailler, chose que l’on a fait et on a su atteindre l’objectif premier qui était d’être champion à la fin.
« Ce n’est pas simple de voyager 24 heures et d’enchaîner un entraînement le lendemain et deux ou trois jours après avoir un match »
Le basket féminin est-il bien médiatisé en Australie ?
Tout à fait. L’un des points positifs c’est que l’on peut voir les matches à la télé. Il y a eu encore plus d’engouement à Canberra où l’on a eu le soutien des médias. Les Australiens aiment le sport et c’est plaisant en tant que sportive de se sentir supportée par les collectivités et toutes les personnes qui travaillent autour de l’équipe. Dans les autres villes, j’ai aussi ressenti la communication qui était faite autour du basket et c’était assez plaisant.
Vous avez souvent été interviewée ?
Ça m’est arrivé. J’étais une joueuse étrangère, une Française, et ils voulaient savoir comment je me sentais au sein de l’équipe. Quand la saison a commencé, j’ai eu droit à des interviews pendant et après les matches. Le fait que je joue avec l’équipe de France contre l’Australie lors des qualifications pour les Jeux Olympiques, ça a attiré encore plus l’attention des gens. On s’est taquiné aussi là-dessus avec mes coéquipières. C’était plaisant.
Vous avez fait le voyage avec l’équipe d’Australie pour revenir en France pour le TQO à Bourges ? C’est original ?
On était dans le même avion et après on s’est séparé.
Vous êtes arrivées fatiguées avec la durée du voyage et le décalage horaire ?
Tout à fait. Il faut prendre en considération le fait que l’Australie mais aussi Porto Rico et le Brésil ont eu un trajet assez important et ça a peut-être pu influer sur leurs performances. Mais les connaissant et avec leur professionnalisme, les Australiennes n’ont pas pris ça comme prétexte. Elles ont l’habitude de ces situations là car il y a pas mal d’Australiennes qui sont exportées en Europe ou aux Etats-Unis. Mais il faut que les gens prennent conscience que ce n’est pas simple de voyager 24 heures et d’enchaîner un entraînement le lendemain et deux ou trois jours après avoir un match. Pour l’organisme c’est assez violent. Mais en fait, les Australiennes n’ont pas pris ça comme un fardeau et on n’a pas pris ça pour justifier d’éventuelles contre-performances. On était plusieurs dans le même état.
Lorsque vous êtes reparti en Australie, vous avez dû subir de nouveau les effets du décalage horaire ou avez-vous vite récupéré ?
C’était sur une courte période et le décalage horaire, je l’ai ressenti davantage lorsque je suis revenue en France pour les matches amicaux avec l’Espagne. Là, c’était plus terrible ! Lorsque je suis retournée en Australie, on a été bien pris en charge par le staff et on a eu quelques jours de repos. Ils ont permis de se régénérer avant de repartir au boulot car on avait des matches hyper importants. On était dans l’optique d’obtenir la meilleure place pour avoir l’avantage du terrain en playoffs et on ne voulait pas lâcher un seul match. On a très vite switché. Les joueuses professionnelles doivent être capables de faire ça dans certaines situations sans se trouver des excuses. Il faut s’adapter en ayant une rigueur.
Vous avez eu la sensation d’arriver à votre meilleur niveau pour la série de la finale ?
Je savais que j’allais monter en régime au fur et à mesure de la saison. J’ai une équipe qui travaille avec moi en off saison et même pendant la saison et j’étais consciente de mon état physique. C’était une nouvelle ligue et parfois plus physique et intense et il fallait prendre le rythme. Je ne me suis jamais mis la pression même si en tant qu’étrangères, les gens attendent de nous que l’on soit performantes de manière régulière. Mais je savais dans mon esprit qu’il fallait être prête pour le moment le plus important, les playoffs où tout se joue.
« Après un match le samedi, je pouvais rester le dimanche et rentrer sur Canberra le lundi. Aussi j’ai pu découvrir des villes comme Sydney, Melbourne, Townsville, d’autres. »
Vous avez déclaré que les Turcs sont les meilleurs supporters au monde. Comment sont les Australiens ?
Oui, les Turcs sont parmi les meilleurs supporters au monde et je ne change pas d’avis par rapport à ça. Comme je l’ai dit, il y avait un engouement et les Australiens sont de bons fans. La plupart de nos matches étaient remplis. Le public a vraiment joué son rôle de sixième homme et nous a poussé dans les matches dans nos retranchements. C’est un public connaisseur et chambreur quand il faut. C’était aussi plaisant après les matches de pouvoir échanger avec nos fans.
C’est un public comme aux Etats-Unis qui mange et qui boit pendant les matches ?
C’est une mentalité anglo-saxonne aussi il y a des similitudes par rapport à certains comportements dans la manière de vivre les matches. Après, je suis concentrée et je ne regarde pas ce qui se passe dans les tribunes mais dans la plupart des salles, oui, il y a des stands de nourriture qui permettent aux gens de se ravitailler, de s’hydrater. Les infrastructures australiennes sont de très, très bonne qualité. Les salles sont spacieuses, les terrains sont nickel. On n’a pas à se soucier de savoir s’il faut faire attention aux articulations sur tel ou tel terrain.
A quoi ressemble Canberra, à une ville américaine ?
C’est la capitale mais c’est plus petit que les grandes villes connues comme Melbourne et Sydney (NDLR : la ville fait 375 000 habitants). On fait vite le tour de Canberra, il n’y a pas de problèmes d’embouteillages. C’est la beauté des paysages en Australie qui coupe le souffle. Canberra c’est très nature, c’est un peu countryside, ce n’est pas très loin de la mer. Il y a pas mal de choses à faire et c’est très relaxant, apaisant comme ville, les gens sont très accueillants.
Avez-vous eu l’occasion de découvrir les autres villes ?
En fonction de notre programme, j’ai eu la chance par moments de pouvoir rester sur place. Après un match le samedi, je pouvais rester le dimanche et rentrer sur Canberra le lundi. Aussi j’ai pu découvrir des villes comme Sydney, Melbourne, Townsville, d’autres. Je suis contente car j’ai fait beaucoup de choses en Australie mais c’est un grand pays donc je n’ai pas eu le temps de tout voir. Les distances sont tellement importantes que l’on peut faire 4 heures de vol et être toujours en Australie alors qu’en France on a le temps d’aller en Grèce ou dans un autre pays.
« On a la chance grâce à notre métier de découvrir de nouveaux pays, de nouveaux continents, de nouvelles cultures »
Vous étiez en Australie au moment où il y a eu les terribles incendies qui ont ravagé la faune et la flore Vous étiez menacée dans les villes où vous étiez ?
Déjà à Canberra, on était menacé dans le sens où l’on vivait avec de la fumée toxique. On était obligé de porter des masques, de faire attention, de rester davantage chez soi. Les gens qui étaient en dehors de l’Australie n’ont pas réalisé l’ampleur mais à l’intérieur c’était une sorte de tremblement de terre. Ça s’est passé de manière progressive en commençant dès l’été australien et ça a pris de plus en plus d’ampleur. Il ne faut pas oublier que des personnes ont été délocalisées, elles ont tout perdu, leurs maisons, plein de choses. Physiquement, on n’a pas été touché mais quand vous allez dans votre salle de basket et qu’il y a de la fumée et que les entraînements sont annulés, ça vous impacte dans votre quotidien. Quand vous avez une coéquipière qui vous montre une vidéo et qui vous dit « c’est juste à côté », à quinze minutes, on peut être touché à tous moments. On était lucides vis-à-vis de ce qui se passait mais dans ce genre de situation, il faut garder son calme. Quand la programmation des matches faisait que l’on s’éloignait de cette zone c’était un soulagement pour nous mais on avait quand même une boule au ventre, on se demandait quand la situation allait s’améliorer de manière générale. Il ne fallait pas avoir un esprit individuel mais faire preuve de solidarité. On a été vraiment contentes de voir quand la situation s’est améliorée et que les gens ont pu reprendre place dans leur vie naturelle.
Et après vous avez enchaîné avec le confinement en France à cause du coronavirus. Ça fait deux évènements majeurs dans une vie à quelques semaines d’intervalle ?
C’est vrai. Je n’étais pas dans un confinement en Australie, on avait le droit de sortir mais pour se protéger, il fallait être à l’abri de la fumée et on était beaucoup chez nous et on faisait moins d’activités. Quand on sortait c’était pour aller aux entraînements et comme je le disais parfois ils étaient annulés du fait que la fumée était omniprésente dans les gymnases et que c’était pas du tout praticable. Et ensuite, il a malheureusement fallu enchaîner sur cette période de confinement et là c’est mondial.
Sans parler du basket, après la Turquie et l’Australie, vous aurez l’occasion de vivre aux Etats-Unis. C’est positif sur le plan humain et culturel ?
J’adore. J’aime bien voyager et on a la chance grâce à notre métier de découvrir de nouveaux pays, de nouveaux continents, de nouvelles cultures. On apprend de chaque expérience et ça nous permet d’enrichir notre panel culturel et de grandir encore plus. Il y a des modes de vie, des mentalités, des manières de travailler différentes. Il y a des gens que l’on n’aurait jamais côtoyé si on n’était pas sur ce terrain-là. C’est une opportunité géniale que je suis contente d’avoir, c’est un privilège. J’essaye d’en profiter un maximum et de mettre ça dans mon bagage culturel et intellectuel, dans mon développement personnel.
Vous devez parfaitement parler anglais maintenant ? L’accent australien n’est pas le plus facile à comprendre !
C’est a priori un peu british mais ma cousine qui a vécu un peu à Londres m’a dit que c’est différent. C’est plaisant de pouvoir échanger avec des gens qui ont des accents différents. Ça permet d’être en alerte, de challenger. On a plus l’habitude de côtoyer des joueuses américaines ou étrangères qui ont leur propre accent. C’est super enrichissant d’apprendre de nouvelles expressions. En Australie, j’ai eu des coéquipières et un staff en or, toujours disponibles, prêt à nous aider si par exemple on avait un doute sur une expression. C’est plaisant.
x
[armelse]
Comment se situe la ligue australienne vis à vis de la LFB ?
C’est un championnat très compétitif. Le style de jeu se rapproche plus du jeu américain avec la spécificité que l’on connaît des Australiens, la fluidité de jeu. Je sais que le championnat français a pris encore plus d’envergure, d’importance et qu’il y a de la compétitivité, de l’homogénéité dans les équipes. Quelques équipes se distinguent mais il y a cette saveur particulière avec le fait que l’on ne peut sous-estimer personne. C’est aussi le cas en Australie. Le style de jeu peut être différent mais tout dépend aussi de la philosophie du coach. C’est vrai aussi que les Australiennes sont très grandes, le jeu est basé sur la rapidité, la première intention, et après du jeu aéré sur demi-terrain.
Des joueuses de votre équipe comme la Canadienne Kia Nurse et Marianna Tolo qui a joué en France ont une grande expérience internationale, ça a facilité votre adaptation pour mieux vous comprendre ?
Je ne dirai pas pour mieux me comprendre car en définitive, on pratique du basket et c’est universel. Les joueuses que j’ai pu rencontrer et que je ne connaissais pas forcément, je n’avais pas d’a priori. J’étais vraiment dans l’optique de découvrir une nouvelle ligue. J’avais juste hâte de commencer cette nouvelle aventure avec mon équipe. C’est vrai qu’avec une Marianna Tolo que l’on rencontre dans les compétitions internationales l’adaptation s’est faite rapidement car j’ai été mise à l’aise par mes teamates et aussi par le staff et toute l’organisation. Il faut savoir aussi que c’était un nouveau groupe, même
[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]