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Interview rétro – Nicolas Batum, il y a dix ans: « Je ne veux pas aller deux, trois ans en NBA pour galérer et revenir en France »

Il y a très exactement dix ans, juste avant la draft de 2008, nous réalisions cette interview de Nicolas Batum. Alors que l’ailier des Charlotte Hornets vient de disputer deux matches de qualification à la Coupe du Monde en Bosnie et en Russie, il est intéressant de regarder dans le rétro pour se re

Il y a très exactement dix ans, juste avant la draft de 2008, nous réalisions cette interview de Nicolas Batum. Alors que l’ailier des Charlotte Hornets vient de disputer deux matches de qualification à la Coupe du Monde en Bosnie et en Russie, il est intéressant de regarder dans le rétro pour se rendre compte comment l’état d’esprit du Manceau d’alors était à 19 ans et aussi voir son évolution.

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Gamin tu rêvais d’être : Scottie Pippen. J’étais déjà plus basket que fiction et dessins animés. Depuis en fait, 1996, je me suis intéressé aux Bulls avec le retour de Michael Jordan en NBA.

Pont l’Évêque : Je suis né là-bas, j’y ai grandi, j’y ai fait mes débuts de basketteur. Ma mère y habite toujours. Ma sœur a joué également à Pont l’Evêque. Et mon papa, bien sûr (Richard Batum, qui fut notamment équipier de Dwayne Scholten à Pont l’Évêque, est décédé sur un terrain d’une crise cardiaque. Nicolas avait 3 ans). Ce sont mes racines. Quand j’ai un petit coup de blues au Mans, je vais y faire un tour le week-end histoire de me ressourcer.

Le Centre de formation du Mans : C’est là que j’ai découvert une grande structure de basket. Il m’a beaucoup apporté. C’est grâce à Philippe Desnos que j’y suis venu. J’ai joué à Pont l’Évêque en benjamin. Ensuite, je suis allé au pôle espoirs de Caen. J’ai joué au Caen Basket Calvados pendant deux ans et demi. J’ai fait des tests au Havre, à Cholet, au Mans et à l’INSEP j’ai été refusé. Je suis arrivé au Mans à 14 ans. On a préféré Le Mans pour les structures, le logement au Gué Bernisson, le suivi de Philippe Desnos. J’ai signé mon premier contrat pro en mars 2006. C’était une grande surprise, je l’ai su le matin même de ma signature. Ça s’est fait dans mon dos ! L’été suivant, il y a eu le championnat d’Europe juniors, j’ai été élu MVP et le coach m’a dit : tu ne joues plus avec les espoirs, tu seras avec nous. Là, j’ai compris dans ma tête que j’allais me consacrer à 100% au basket. J’étais en Première ES, j’ai arrêté mes études. S’il n’y avait pas eu le basket, je pense que je serais allé dans la filière du droit.

Ton poste à tes débuts : Intérieur. A Pont l’Évêque, interdiction de sortir de la raquette ! Lorsque je suis arrivé au pôle de Caen, Nicolas Faure (futur coach de Dijon), m’a mis directement à l’aile, même si je faisais quelques petits passages à l’intérieur.

Les titres en jeunes avec Le Mans : On a gagné la Coupe de France cadets, été deux fois vice-champions de France et on a remporté le Trophée du Futur avec les espoirs. J’ai également remporté le titre de champion de France scolaire avec le Lycée Sud du Mans. On a participé au Championnat du monde, avec plusieurs joueurs du club. Il y avait beaucoup d’équipes, vingt-huit, dont une dizaine qui avait un bon niveau. Je me suis blessé. On a terminé 6e. C’était très festif.

Vincent Collet : C’est la personne qui m’a lancé dans le milieu pro en me faisant, une grande, grande confiance. L’année dernière, il m’a mis en jeu dès le début de certains matches alors que je pense qu’il me faudrait attendre, comme l’année d’avant, qu’il y ait +20 ou +30, le dernier quart temps. Il m’a même mis dans le cinq en fin d’année. Et puis, il m’a dit, que pour cette saison, il comptait beaucoup sur moi. Ça m’a surpris. Quand tu regardes les autres équipes Pro A quasiment partout, il y a des ailiers américains, sauf nous.

Ce qui restera des médailles en jeunes : Des aventures humaines exceptionnelles, deux titres de champions d’Europe, le Tournoi de Mannheim… On est toujours en contact, on s’appelle après les matches. On en reparlera encore entre nous dans vingt ans. Je pense que la médaille la plus importante, c’était la première, le titre de champion d’Europe cadets. Tout le monde s’attendait à une victoire de la Turquie, de l’Espagne, de la Russie, de la Lituanie. Nous, on était évalué à la 5-6e place. La France n’avait jamais eu de médailles. Pourtant, je ne suis arrivé que deux mois avant le championnat d’Europe. Adrien Moerman, lui, durant la préparation. Mais on est devenu une grande bande de potes et on a fait preuves d’une grosse cohésion. On était là pour s’amuser, pour aller jusqu’au bout ensemble, alors qu’on a vu des joueurs de la même équipe se battre entre eux. Ce qui était, vraiment surprenant, c’est que les Turcs en cadets, ce sont des hommes et toi, tu es un enfant. On a foncé dans le tas !

« Il y a des scouts NBA pratiquement à tous mes matches »

Le rival le plus coriace : Kenny Gregory pendant deux ans à l’entrainement. Au début, comme j’étais un p’tit jeune, il n’y allait pas à fond. J’ai joué dur sur lui. Ça l’a énervé et il a joué dur à son tour. L’année dernière, je me suis retrouvé en permanence contre lui. Quand on voit ce qu’il fait cette année à Efes Pilsen, on se rend compte que c’est un très bon Américain d’Europe.

Une lacune : Je suis trop facile sur un terrain ! C’est dans ma nature… Il faut que ce soit chaud pour que je commence à réagir. Le meilleur exemple cette année, c’est Vichy à la semaine des As. Je ne fais rien en première mi-temps, et après, je me réveille. On en parle beaucoup avec Vincent (Collet). Il faut que j’agisse, pas que je réagisse.

Ta contestation des décisions des arbitres : (Il se marre) Je n’arrive pas à ne pas le faire ! Pourtant, je me le dis, qu’il faut que j’arrête de parler aux arbitres. Même en Euroleague, je leur parle, en anglais. C’est dans ma nature aussi. Je me dis que je ne mérite pas une faute. Et j’ai peur d’en prendre une deuxième, une troisième… Bon, là, depuis quelques matches, j’arrive à me taire.

Le contact de Vitoria : C’était après le Tournoi de Mannheim. Juste avant, j’étais en cadets France et là, je me retrouve avec une proposition de je ne sais combien de milliers de dollars. Ça m’a fait plaisir, j’ai même rigolé d’avoir des propositions de Vitoria, mais aussi de Sienne, Trévise. Mais, je savais très bien que je n’irais pas.  Ce n’était pas le moment de partir en Espagne. J’avais 17 ans, j’avais signé pour un mois avant. J’étais pleinement satisfait du Mans, des structures, du fait qu’ils font confiance aux jeunes. On ne savait pas qu’on allait faire l’Euroleague, mais au moins l’ULEB Cup. SI j’étais allé à Vitoria, je pense que je serais en train de jouer en LEB !

Un club où tu ne signerais pour rien au monde : En Turquie et en Russie. Ce n’est pas une question de clubs, mais de pays. Si mes projets ne se réalisent pas, je peux aller jouer en Grèce, en Italie ou en Espagne, mais je n’ai pas envie en Turquie et en Russie. Si je dois rester en France… Je ne vais pas me mettre de clubs à dos ! (il sourit)

Ta salle préférée : A part Antarès, je dirais Nancy. A chaque fois, j’ai fait un bon match là-bas. Sauf en finale de la Semaine des As, mais j’avais fait un bon match la veille.

Boris Diaw : Oui, on me compare à lui depuis l’Euro cadets. On m’a dit : « essaye de ne pas faire comme lui ! ». C’était à l’époque où il jouait à Atlanta et il ne prenait pas un shoot par match. Cela a changé à Phoenix. Lui, c’est plus un « 4 » qu’un « 3 », alors que moi, je suis vraiment un « 3 ». Cela m’arrive de faire quelques séquences en meneur, mais je n’ai jamais fait un match entier en pro à ce poste. En jeunes, si. J’ai joué 1, 2, 3, 4, 5 en cadet ! Si je fais la même carrière que Boris, ça serait déjà pas mal.

Deux victoires seulement du MSB en Euroleague : Si on avait eu plus d’expérience, on aurait pu en avoir six, sept ou huit. Le point positif, c’est que désormais en Pro A, on fait preuve de lucidité en fin de match. Si on est à +10 à l’entrée du dernier quart, on gagne le match. Je pense que si on avait remporté le premier match au Maccabi, cela aurait changé la suite. On était à +15 ! On a fait les cons dans les dernières minutes. On ne prend pas un seul tir sur les quatre dernières possessions. Eux, ils ont trois tirs et ils en mettent deux. Chaque équipe du top-16 a des go to guys, des joueurs à grosse expérience, qui mettent les paniers gagnants et qui correspondent à toute la masse salariale du MSB !

Tu paierais ta place pour voir jouer : la Dream Team 92. Magic Johnson, Jordan, Pippen, Bird, c’est incroyable que des stars comma ça aient pu arriver à jouer ensemble.

Avant un match : Je fais la sieste et, quand je suis chez moi, je prends toujours la même collation, un bol de chocapic, même si je sais que ce n’est pas bon. Je me mets de la musique dans le vestiaire. A l’échauffement, je prends toujours les mêmes cinq premiers shoots depuis que je suis en ligue. Par superstition.

La joueuse la plus sexy : Becky Hammon, qui joue en WNBA, aux San Antonio Silver Stars. Une petite blonde, pas moche du tout.

Ce que tu connais de l’Amérique : J’y suis allé deux fois. A Memphis, pour le Nike Hoop Summit. Et puis, une autre fois, à Dallas, à l’invitation de mon agent Boune N’Diaye, à Noël 2006. Nous sommes allés voir les Spurs à Oklahoma, à deux heures de route de Dallas. On a mangé avec Manu Ginobili. L’Amérique ? Ça n’a rien à voir avec ici, tout est plus grand, surdimensionné, les buildings, il y a des 4×4 partout. J’ai bien aimé Dallas. C’est grand, mais pas trop grand comme New York, c’est sophistiqué. Bon, c’est vrai, au départ c’est plaisant car ça change mais, à force, c’est peut-être lassant. Oklahoma, c’est un peu paumé, tranquille. J’ai vu Dallas contre les Clippers. Nous étions bien placés. Les contacts, les courses, l’intensité, l’ambiance, ça n’a rien à voir… Ça donne vraiment envie d’être sur le terrain ! Comme tu n’as pas la pub, tu peux voir tous les shows pendant les temps-morts. En Euroleague, ce qui fait, la différence, c’est qu’il y a des kops de supporters impressionnants. Tu ne verras pas une salle de NBA avec des spectateurs tout en jaune et debout tout le match, comme au Maccabi. Tu n’auras pas la démesure que tu vois au Partizan Belgrade.

Ton niveau d’anglais : Moyen. Je comprends, mais j’ai encore du mal à parler. L’année dernière, lorsque j’étais au Hoop Summit, on avait un coach australien, je n’ai pas eu de problèmes. Tu es sur place, et tu es obligé de parler anglais, tu apprends vite.

Les scouts NBA : Il y en a pratiquement à tous les matches. A domicile, c’est peut-être arrivé une fois ou deux où il n’y en avait pas. Samedi, je croyais que c’était le cas et l’un des arbitres m’a dit, « il y a un coach de Boston qui est là, j’ai pris le train avec lui ». Je les vois, je commence à les reconnaitre. Ils n’ont pas le droit de me parler. Il n’y en a qu’un qui l’a fait, au Championnat du monde car c’était un coach de Toronto, un ancien de Denver, qui est aussi assistant du Nigéria. Donc, il l’a fait à ce titre. En fait, avant j’appréhendais à chaque fois qu’il y avait un scout dans la salle. C’est l’erreur que j’ai faite en début d’année 2007. Je ne jouais que par rapport à eux ! Je ne pensais pas à gagner le match ! ça ne sert à rien, d’autant que mes agents, je crois, envoient tous mes matches aux clubs. Je sais que depuis deux ans, je suscite beaucoup d’attente, du côté du Mans, du monde de basket, de la NBA. J’en parle souvent avec Vincent Collet. C’est vrai que depuis la Semaine des As, je pense beaucoup au mois de juin. Je sais qu’ils me connaissent, et pourtant j’ai tendance à essayer à tort de leur montrer à chaque match de nouveaux trucs…

La célébrité : Un peu au Mans, ou quand je rentre chez moi à Pont l’Evêque, mais ce n’est pas grand-chose. Quand je serai en NBA, il faudra être fort mentalement, garder les pieds sur terre, avoir comme objectif le basket, basket, basket. Pas divaguer comme certains joueurs en NBA ont pu le faire.

Euroleague ou NBA : C’était Euroleague pendant deux ans, ça m’a beaucoup apporté, et maintenant, c’est la NBA. Depuis 2008, je ne regarde plus les sites de draft. Je ne sais plus combien je suis (dernièrement NBADraft projetait Nicolas à la 7e position, et DraftExpress 12e). Quand je regardais, j’étais en stress si je baissais ! J’ai mieux compris le système de la draft. Ce qui compte, ce n’est pas tant le rang. Tu peux être 3e et tomber dans une équipe qui ne va pas te faire jouer car ils ont déjà des ailiers. Tu peux être 12e et jouer. Tony Parker était en bas du 1er tour, mais il a joué tout de suite. La date butoir pour s’inscrire, c’est fin avril. Je pense m’y inscrire et ensuite aller à la cérémonie en juin à New York.

Un acteur pour raconter ta vie : Ray Allen (dans He got Game, film sorti en 1998).

Un bouquin : Toute la série de bouquins de Patricia Cornwell.

Une expression : Je dis toujours « j’avoue », « j’avoue », « j’avoue »…

La musique dans ton ipod : R’nB’, surtout US. Du rap.

Tes cinq derniers achats : CD vierges, webcam et le cadeau d’anniversaire de ma copine. Si je vais aux Etats-Unis, ma mère viendra avec moi, donc je n’aurai pas de problèmes pour les courses ! J’ai parlé un peu de la vie américaine avec Mike Piétrus au Hoop Summit, l’année dernière à Memphis. Il m’a dit que l’acclimatation n’est pas si difficile que ça. C’est le championnat qui est dur, pas l’intégration.

Un objet qui te tient à cœur : Une chaine que ma mère m’a offerte pour mes 18 ans car je sais qu’elle s’est ruinée pour ce cadeau.

Ce qui te rend de bonne humeur : Une belle victoire

Tu n’aimes pas que l’on dise de toi : Que j’ai la grosse tête. Ce n’est pas vrai.

Ta plus grande peur : De me blesser et de ne plus pouvoir jouer (On parle alors du fait que l’année dernière, il avait le choix entre jouer tout de suite en NBA, avoir un très bon contrat, ou favoriser un plan de carrière en restant au Mans et en Euroleague, au risque de tout perdre à cause d’une grave blessure). L’argent, l’argent, l’argent (il répète). Je le sais, on me l’a dit. Je répondais, mais j’ai 18 ans, mon pote, pourquoi aller tout de suite chercher de l’argent. Laisse-moi progresser, je ne veux pas aller deux, trois ans en NBA pour galérer et revenir en France. Je savais que je pouvais me blesser. Mais qui ne tente rien n’a rien, j’ai pris le risque. J’ai pris aussi une assurance. (Et quand on lui demande si elle lui aurait permis de bien vivre ensuite, Nicolas fait un signe positif de la tête).

Une folie : Je m’achèterai une grosse, grosse, grosse voiture, tout équipée.

Un don caché : Tout le monde dit la cuisine… Mais, oui, moi aussi, je suis un bon cuisinier. La cuisine normande, c’est facile. Tu mets des pommes au four, tu fais du boudin. J’aime bien faire des recettes chez moi le dimanche.

Tu refuses de faire quoi, même pour 10 millions d’euros : Trahir ma famille. La famille, c’est ce qui me permet, surtout en ce moment, de rester dans le droit chemin. J’ai un bon entourage, ma mère, mes oncles, ma tante. Bon, j’avoue, ça m’est arrivé l’année dernière d’avoir la grosse tête après le Hoop Summit. Ma famille me permet de ne pas divaguer complètement, de rester concentrer sur le basket, de ne pas acheter n’importe quoi.

Ton premier baiser : En 6e. On avait 10-11 ans. Elle s’était mise sur une marche !

Plus grosse bêtise : J’ai failli mettre le feu à la maison. J’avais commencé à faire brûler un bouquet de fleurs séchées. J’étais paniqué.

Plus gros mensonge : Je n’ai jamais fait part de fausses blessures. Pas de gros mensonges. Juste de mauvaises excuses pour ne pas aller en cours.

« Je dépends beaucoup du regard des autres »

Un fantasme : Je le garde pour moi (il se marre).

Trois personnes avec qui diner : Scottie Pippen, Martin Luther King et Nicolas Sarkozy. A Pippen, je lui demande comment il a fait pour émerger malgré Michael Jordan. A Martin Luther King, je lui parle de la cause qu’il a défendue (c’était un militant pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis). Et Sarkozy, je lui demande ce que ça fait de ne pas être aimé… Oui, moi, j’ai besoin d’être aimé. Je dépends beaucoup du regard des autres.

Une journée dans la peau de : Michael Jordan. Pour savoir ce que ça fait d’être le meilleur joueur de tous les temps. Physiquement, il avait ses trucs à lui, moi aussi. Mais mentalement, Jordan c’était vraiment impressionnant. Jamais douter. Jamais faire deux mauvais matches de suite. Louper un tir, mais mettre l’autre derrière. Refuser l’échec. Je travaille à tout ça.

Ton idée de la mort : Je n’y pense pas.

Une question interdite : (Il réfléchit) Une fois, une question m’a énervé. Un journaliste m’a demandé si ça m’avait fait quelque chose lorsque mon père est décédé. Je n’ai pas répondu…

Celle qu’on a oublié de te poser : Le Mans va-t-il être champion cette année ? Oui. C’est l’objectif du club. Je n’avais pas joué la finale contre Nancy, il y a deux ans et demi. Lors de la victoire à Dijon, en finale de la Semaine des As, contre Bourg, j’étais l’espoir qui est entré deux minutes à la fin. La seule finale que j’ai vraiment vécue, c’est la Semaine des As, perdue, contre Roanne.

Celle que tu aimerais poser à un coach : Comment faites-vous pour passer des journées entières à la vidéo ?

Paru dans Maxi-Basket en avril 2008

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Gamin tu rêvais d’être : Scottie Pippen. J’étais déjà plus basket que fiction et dessins animés. Depuis en fait, 1996, je me suis intéressé aux Bulls avec le retour de Michael Jordan en NBA.

Pont l’Évêque : Je suis né là-bas, j’y ai grandi, j’y ai fait mes débuts de basketteur. Ma mère y habite toujours. Ma sœur a joué également à Pont l’Evêque. Et mon papa, bien sûr (Richard Batum, qui fut notamment équipier de Dwayne Scholten à Pont l’Évêque, est décédé sur un terrain d’une crise cardiaque. Nicolas avait 3 ans). Ce sont mes racines. Quand j’ai un petit coup de blues au Mans, je vais y faire un tour le week-end histoire de me ressourcer.

Le Centre de formation du Mans : C’est là que j’ai découvert une grande structure de basket. Il m’a beaucoup apporté. C’est grâce à Philippe Desnos que j’y suis venu. J’ai joué à Pont l’Évêque en benjamin. Ensuite, je suis allé au pôle espoirs de Caen. J’ai joué au Caen Basket Calvados pendant deux ans et demi. J’ai fait des tests au Havre, à Cholet, au Mans et à l’INSEP j’ai été refusé. Je suis arrivé au Mans à 14 ans. On a préféré Le Mans pour les structures, le logement au Gué Bernisson, le suivi de Philippe Desnos. J’ai signé mon premier contrat pro en mars 2006. C’était une grande surprise, je l’ai su le matin même de ma signature. Ça s’est fait dans mon dos ! L’été suivant, il y a eu le championnat d’Europe juniors, j’ai été élu MVP et le coach m’a dit : tu ne joues plus avec les espoirs, tu seras avec nous. Là, j’ai compris dans ma tête que j’allais me consacrer à 100% au basket. J’étais en Première ES, j’ai arrêté mes études. S’il n’y avait pas eu le basket, je pense que je serais allé dans la filière du droit.

Ton poste à tes débuts : Intérieur. A Pont l’Évêque, interdiction de sortir de la raquette ! Lorsque je suis arrivé au pôle de Caen, Nicolas Faure (futur coach de Dijon), m’a mis directement à l’aile, même si je faisais quelques petits passages à l’intérieur.

Les titres en jeunes avec Le Mans : On a gagné la Coupe de France cadets, été deux fois vice-champions de France et on a remporté le Trophée du Futur avec les espoirs. J’ai également remporté le titre de champion de France scolaire avec le Lycée Sud du Mans. On a participé au Championnat du monde, avec plusieurs joueurs du club. Il y avait beaucoup d’équipes, vingt-huit, dont une dizaine qui avait un bon niveau. Je me suis blessé. On a terminé 6e. C’était très festif.

Vincent Collet : C’est la personne qui m’a lancé dans le milieu pro en me faisant, une grande, grande confiance. L’année dernière, il m’a mis en jeu dès le début de certains matches alors que je pense qu’il me faudrait attendre, comme l’année d’avant, qu’il y ait +20 ou +30, le dernier quart temps. Il m’a même mis dans le cinq en fin d’année. Et puis, il m’a dit, que pour cette saison, il comptait beaucoup sur moi. Ça m’a surpris. Quand tu regardes les autres équipes Pro A quasiment partout, il y a des ailiers américains, sauf nous.

Ce qui restera des médailles en jeunes :

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Photo: Euroleague

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