Premier Camerounais drafté en NBA (50ème choix en 2001), Ruben Boumtje Boumtje (33 ans) n’y aura pourtant évolué que 3 saisons.
Venu en Europe poursuivre sa carrière, cet intérieur de 2m13 et 120 kg évoluait dans le championnat allemand depuis 2007 avec des passages à Munich, Berlin ou Oldenbourg avec qui il a été champion en 2008.
La semaine dernière, des tests ont révélé une malformation cardiaque et il a préféré prendre sa retraite.
Pour Basket Europe, il revient sur ce malheureux épisode et l’ensemble de sa carrière.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre retraite subite ?
J’ai des problèmes cardiaques et les médecins ont jugé qu’il n’était pas très raisonnable de me laisser continuer ma carrière au haut niveau. J’avais le choix de continuer ou pas, mais j’ai préféré arrêter car je ne dois pas imposer de stress à mon cœur et le basket est un sport qui est très épuisant. A partir de là, ma décision a été vite prise.
Comment les médecins ont décelé ce problème ?
Lors d’une visite médicale de routine avec mon club. Par nature, j’ai un cœur un peu plus gros que la plupart des gens et j’ai demandé à faire des examens plus poussés pour vérifier que je n’étais pas en danger.
Cela fait plusieurs saisons maintenant que vous évoluiez en Allemagne. Qu’appréciez-vous dans ce championnat ?
C’est un championnat très athlétique car il y a beaucoup d’Américains. Il y a également un niveau assez homogène, seules 3 ou 4 équipes sont au-dessus des autres, et c’est donc très compétitif. Par ailleurs, c’est une ligue très professionnelle sans problème d’argent.
Sans vous désormais, le Bayern peut encore jouer le titre cette saison ?
Je crois vraiment qu’ils en ont le potentiel. Cela ne sera pas facile mais lorsque je regarde les meilleures équipes de la ligue comme Bamberg ou Berlin, je me dis que c’est réalisable.
Quels sont vos projets désormais ?
A court terme, mon souhait serait de rentrer dans le monde du coaching. C’est quelque chose qui m’a toujours intéressé et j’aimerais intégrer un club pour voir comment tout cela fonctionne. A long terme, je voudrais aussi m’intéresser à la finance ou le management. Je vais essayer de suivre une formation et voir par la suite ce que je préfère faire.
Des projets caritatifs au Cameroun ?
Toujours ! J’essaie de voir dans quelle mesure je peux aider les jeunes au Cameroun. On essaye d’envoyer du matériel aux enfants et parfois d’organiser des évènements.
Il y a 10 ans, vous deveniez le premier Camerounais à jouer en NBA. Vous en retenez quoi ?
Cela signifie tout simplement que peut-être, j’ai permis à des joueurs de saisir leur chance. Les fans camerounais qui suivaient ma carrière se sont mis à davantage me suivre. Il y a désormais beaucoup de joueurs de mon pays qui évoluent en NBA, NCAA ou en Europe.
Avez-vous des regrets de n’être resté que 3 ans dans ce championnat ?
Non pas du tout. Je suis une personne qui positive tout le temps. Avec le temps que j’ai passé en Europe, je n’a jamais cherché à repartir en NBA. J’ai continué à retenir les bonnes choses que la vie m’a offerte.
Vous gardez donc que de bons souvenirs de cette période ?
J’ai toujours apprécié le temps que j’ai passé là bas. Cette expérience, même si elle a été courte a été une bénédiction pour moi : avoir été drafté, avoir joué 3 ans en NBA, le temps que j’ai passé avec mes coéquipiers… Tout cela était vraiment une belle expérience. Quand j’ai commencé à jouer au Cameroun, personne n’imaginait qu’un jour, je rejoindrais la NBA.