L’an dernier, Isaia Cordinier (1,96m, 20 ans) n’était connu que des spécialistes. Avec Denain, en Pro B, il réalisa une saison tout à fait remarquable pour son âge (10,8 pts, 40,4% à trois-points, 11.0 d’évaluation).
S’en suivit une draft surprise par les Atlanta Hawks en 44e position. Jamais un Français issu de Pro B n’avait été drafté. Pour monter en puissance, le fils de l’ancien international de handball, Stéphane, est retourné dans son club d’origine, les Sharks d’Antibes en Pro A avec désormais une étiquette dans le dos, celle d’un prospect de valeur mondiale.
Seulement depuis, c’est la cata ! Malgré un temps de jeu très correct (18 minutes), Isaia se contente de 3,2 pts à 29,4% aux shoots et son ardeur se traduit trop souvent par beaucoup trop de fautes (2,7 en moyenne par match). L’Equipe est allé à sa rencontre à la veille du derby contre Monaco.
« Je n’ai pas trop d’explication. Je ne peux pas faire pire que ce début de saison. Mais j’ai toujours confiance en mon jeu, et en ce que je peux apporter à mon équipe. Il y a sûrement un temps d’adaptation plus long que ce je pensais à la Pro A. »
Son de cloche concordant du côté de son coach, Julien Espinosa, qui rappelle que son joueur a été victime durant l’inter-saison d’une blessure au poignet droit.
«La draft biaise la perception et le calendrier des attentes autour de lui. On lui demande de réussir tout, tout de suite. Les observateurs l’attendent, certains l’exigent. Or son développement est un processus long, l’équipe n’est pas censée dépendre de lui aujourd’hui. C’est trop tôt ! Il a un statut à assumer, il est en deçà de ce qu’on pouvait espérer, mais je le trouve fort mentalement. Il a de la sérénité, essaie de rester concentré et continue à travailler, cela se voit dans son investissement défensif. Il faut être patient. Et ne pas oublier qu’il revient à peine en pleine possession de ses moyens. »
