«C’était le premier dimanche des 20 dernières années vécu sans basket, sans l’angoisse du jeu, sans risque de se mettre en colère ou tous ces rituels superstitieux qui sont devenus une habitude. Le seul aspect positif ? La famille en a profité… ».
C’est le commentaire au Corriere Della Serra du propriétaire de la Virtus Roma, Claudio Toti qui vient de retirer son équipe de la Serie A faute d’argent et de nouveaux investisseurs.
«Le premier sentiment est une grande déception pour ce que je n’ai pas pu faire: transférer le club entre de bonnes mains, lui donner une perspective, lui garantir ce projet que son histoire aurait mérité (…) La vérité est qu’après de nombreuses années à régler moi-même les pertes, la situation devenait ingérable et si le déficit est systématique, il faut se demander s’il est juste de continuer (…) Le tournant négatif est venu quand ils ont fermé les salles de sport. Nous nous sommes retrouvés désorientés, les problèmes se sont ajoutés aux problèmes. Rome est une ville difficile, le manque d’installations est endémique et il n’y a pas beaucoup de place pour le sport en dehors du football ».
Claudio Toti revient sur les tractations avec d’éventuels investisseurs qui ont finalement échoué.
«Avant le Covid, nous avons commencé à parler à une entreprise italienne et les perspectives étaient excellentes. Puis tout s’est arrêté et je ne sais pas pourquoi. Peu de temps après, un groupe pharmaceutique américain a fait une offre initiale, ils avaient des intermédiaires crédibles. En fait, j’ai décidé d’inscrire l’équipe au championnat. Le Covid arrive, la pandémie, tout se complique. La négociation la plus sérieuse a été la dernière, avec Kian Investment. Le jour du match contre Pesaro, deux émissaires du groupe arrivent au PalaEur. Ils m’assurent qu’un accord sera trouvé, ils veulent se rendre au vestiaire pour parler à l’équipe pour la rassurer. »
Et pourquoi n’ont-ils pas concrétisé leur offre ?
« Je pense qu’après avoir évalué les pertes, ils ont réalisé à quel point il est difficile de faire des affaires dans notre basket ».
Claudio Toti est pessimiste pour l’ensemble du basket italien:
«Je suis inquiet, de nombreux clubs vivent des revenus publics et c’est sans issue aujourd’hui. Il n’y a pas de visibilité, les contrats télévisuels sont négligeables, la fiscalité sur les contrats des joueurs est insupportable. La Ligue est divisée et querelleuse, trop peu indépendante de la Fédération. Ce n’est pas un hasard si de grands entrepreneurs se sont éloignés: Benetton, Cazzola, Stefanel, Seragnoli, Scavolini… ».