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ITW Allan Dokossi (Fos Provence) : « Inconsciemment, je suis un joueur de show »

A 21 ans, Allan Dokossi (2,03 m) brille sous le soleil de Provence pour son premier exercice complet en Elite (9,3 points, 6,7 rebonds et 1,3 interception pour 11,8 d’évaluation en 24 minutes). Le jeune international centrafricain revient sur sa rencontre estivale avec Giannis Antetokounmpo, son rôl

A 21 ans, Allan Dokossi (2,03 m) brille sous le soleil de Provence pour son premier exercice complet en Elite (9,3 points, 6,7 rebonds et 1,3 interception pour 11,8 d’évaluation en 24 minutes). Le jeune international centrafricain revient sur sa rencontre estivale avec Giannis Antetokounmpo, son rôle avec Fos ou encore sa volonté de « placer la République Centrafricaine sur une carte ».

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En présaison, Giannis Antetokounmpo s’est invité dans le Forez pour voir le match ASVEL – Fos et vous a glissé de jolis mots après la rencontre… Une expérience inattendue ?
« Une superbe expérience, très inattendue. Personne ne s’attendait à le voir là-bas, j’avais du mal à le croire au début, c’était une surprise totale. J’ai réussi à faire un joli match, j’aurais été frustré si j’avais fait un mauvais match devant lui (rires). Après le match, il m’a dit qu’il aimait bien mon jeu et que je devais continuer à bosser pour atteindre le très haut niveau. Il a répété à mon coach qu’il fallait me faire bosser car je peux aller loin. C’était rapide et inattendu. Je regrette un peu de ne pas avoir encore plus profité de l’instant mais j’espère être amené à le revoir. »

Ça donne des ailes ?
« Bien sûr. C’est sûr que ce que m’a dit Giannis, ça me motive et ça me donne encore plus envie de travailler. Tu te dis qu’il n’y a pas de limites et que les spécialistes reconnaissent ton travail. J’ai très envie de montrer que je suis capable de performer au plus haut niveau français. »

D’autant que « Sky is the limit », c’est votre crédo. Vous êtes un joueur très athlétique et aérien…
« C’est ma devise bien sûr (sourires). Je la garde ! »

Considérez-vous que vous êtes un joueur de highlights, de show ou bien que vous êtes un joueur complet ?
« Je dirais que… Inconsciemment, je suis un joueur de show, mon jeu est aérien et orienté vers le show. Après, je suis très actif sur le terrain, j’ai beaucoup d’activité. Je suis capable de faire plein d’autres choses que sauter, dunker et prendre des rebonds. C’est sur que les gens ne le voient pas forcément mais c’est certain que j’essaie d’être le joueur le plus complet possible en essayant d’améliorer les points négatifs, mes lacunes. »

Quels sont vos axes de progression ?
« Mon adresse, ma main droite et mon aisance. Avant tout mon adresse extérieure. Aussi ma tendance à aller trop sur ma main gauche et ma faculté à faire des différences en dribbles. »

« Quand on t’annonce que des scouts NBA te suivent, tu es un peu choqué, tu te dis « pourquoi moi » ? Ensuite, il y a l’excitation puis après, l’euphorie passe »

Vous avez commencé en Nationale 3 et aujourd’hui, des scouts NBA s’intéressent à vous. Comment vivez-vous cette ascension ?
« Je suis passé par plusieurs étapes. Quand on t’annonce que des scouts te suivent, tu es un peu choqué, tu te dis « pourquoi moi » ? Ensuite, il y a l’excitation puis après, l’euphorie passe. Tu te dis que ce ne sont que des paroles, entre guillemets. Pour concrétiser ça, tu n’as pas d’autre choix que de performer et de travailler. »

La NBA est-elle dans votre viseur ? Quel regard portez-vous sur les compétitions européennes (Euroleague, Eurocup, BCL) ?
« Ce n’est pas facile de jouer ces compétitions. Si déjà j’arrive à toucher ce genre de compétitions, je serais déjà très heureux. Après, honnêtement, je ne regardais pas trop de basket avant mais Rémi (NDLR : Giuitta, le coach) a été derrière moi, il m’a donné envie de regarder des matches. Avec mon ancien coéquipier Lucas Hergott, on regardait tous les matches d’Euroleague, d’Eurocup et de BCL ensemble. Ce sont ces deux personnes qui m’ont inculqué ces valeurs du jeu européen. Si je joue dans l’un de ces championnats, je serais très heureux. »

Allan Dokossi avec le récent champion NBA Giannis Antetokounmpo à Feurs (Loire).

Avez-vous un exemple sur lequel vous appuyer ?
« J’ai plusieurs modèles. Si je pouvais avoir la carrière d’un Amara Sy, ce serait top. Ou celle de son petit frère Bandja. L’un ou l’autre, j’ai réussi à m’identifier à eux. Après, le joueur ultime auquel je voudrais ressembler, ça serait Nicolas Batum… ou Giannis Antetokounmpo ! »

Quelle est votre relation avec votre agent ?
« C’est une relation importante. On a toujours besoin de quelqu’un avec qui tracer son plan de carrière. C’est sûr qu’on a discuté du moyen et du long terme. Pour chaque jeune joueur, le long terme, c’est la NBA. Mais c’est sûr qu’on est toujours en discussion sur les prochains moves à faire. »

Votre coach, Rémi Giuitta vous aide aussi pour ça ?
« Rémi, je le considère entre guillemets comme mon père (sourires). Il ne me lâche pas d’une semelle. Quand il y a des erreurs, il les souligne bien. Mais on a une super relation. On peut parler de basket, d’extra basket. Quand j’ai des problèmes, c’est vers lui que je me tourne. Ça va faire 18 ans qu’il est à Fos, et c’est vraiment grâce à lui que tout est arrivé parce que c’est lui qui a le pouvoir de me mettre sur le terrain ou pas. Du jour où je suis arrivé à aujourd’hui, c’est certain que j’ai énormément progressé et j’espère que ça va continuer. »

« Aujourd’hui, les cadres de la sélection arrivent un peu sur la fin et nous passent le relais à nous, jeune génération. On est 3-4 joueurs amenés à porter l’équipe dans quelques années (…) Mon objectif, c’est mettre la République Centrafricaine sur la carte »

Les jeunes Français n’ont pas toujours eu les clés pour performer en première division. Aujourd’hui, trouvez-vous qu’il y a plus de possibilités de s’exprimer pour les jeunes joueurs ?
« Je trouve que les jeunes sont de plus en plus intégrés aux effectifs pro. C’est de bon augure, ça prouve que le championnat évolue et qu’on fait confiance aux jeunes déjà aptes à pouvoir jouer. C’est bien de développer ça et de ne pas donner tout le temps de jeu aux anciens. Après, honnêtement, je ne pensais pas arriver un jour à ce niveau-là donc je suis super content et j’espère y rester le plus longtemps possible, voire plus loin. »

Est-ce le championnat le plus relevé de l’histoire du championnat de France selon vous ?
« D’année en année, le championnat se relève de plus en plus. Les clubs réussissent à signer des bonnes perles. Pas de chance pour nous, Fos, entre guillemets. L’an dernier, on avait l’étiquette de favori en Pro B et on a réussi à monter. Cette année, on a l’étiquette du promu, c’est tout le contraire. Comme on est l’un des plus faibles budgets de la ligue (NDLR : le plus faible annoncé en début de saison avec 2,93 millions d’euros), on nous attend dans le bas de tableau. Après, c’est à nous de nous battre et de montrer qu’on est capable de performer dans cette ligue. »

Vous êtes les underdogs à Fos Provence…
« Oui, on est un peu les underdogs. Mais personnellement, j’aime les challenges. Et tous les jours, c’est un challenge, on va essayer d’aller chercher le maximum de victoires. »

Allan Dokossi (c) Fos Provence

A 21 ans, vous êtes international centrafricain et vous avez déjà performé avec votre sélection. Comment s’est déroulé le processus de sélection, vous qui êtes né à Paris ?
« J’ai commencé mon cursus en centre de formation, au Mans. Lors de ma première année, la République Centrafricaine m’a envoyé une convocation pour un stage. Mais mes coachs trouvaient que je n’étais pas encore prêt pour aller là-bas, c’était ma première année en centre de formation. Du coup, on a décidé de ne pas y aller. Il faut savoir que ma mère a une grande attache au pays et que c’est un peu son rêve que je le représente. Donc l’année d’après, ils m’ont convoqué pour un nouveau stage en Côte d’Ivoire et j’y suis allé. Mon intégration s’est super bien passée, il y avait quelques joueurs d’Elite et de Pro B, c’était facile de s’intégrer. Après, j’ai vu que c’était autre chose au niveau physique. J’étais un poids plume à mon arrivée. Mais aujourd’hui, les cadres de la sélection arrivent un peu sur la fin et nous passent le relais à nous, jeune génération. On est 3-4 joueurs amenés à porter l’équipe dans quelques années. »

Comptez-vous participer à toutes les compétitions internationales avec votre sélection ?
« Tout dépendra de mon état de santé. Récemment, il y a eu l’AfroBasket. Je n’ai pas pu y aller parce que j’étais blessé en fin de saison dernière. Ma condition physique ne m’a pas permis. Mais mon objectif, c’est mettre la République Centrafricaine sur la carte, qu’on nous respecte et qu’on aille le plus loin possible à chaque occasion. On va s’appuyer sur notre capitaine Max Kouguere, Yannick Zachée, Jimmy Djimrabaye. Concernant la nouvelle génération, il y a Evans Ganapamo (NDLR : ex Paris Basket), il y a plein de jeunes. Nous voulons porter cette équipe. »

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En présaison, Giannis Antetokounmpo s’est invité dans le Forez pour voir le match ASVEL – Fos et vous a glissé de jolis mots après la rencontre… Une expérience inattendue ?
« Une superbe expérience, très inattendue. Personne ne s’attendait à le voir là-bas, j’avais du mal à le croire au début, c’était une surprise totale. J’ai réussi à faire un joli match, j’aurais été frustré si j’avais fait un mauvais match devant lui (rires). Après le match, il m’a dit qu’il aimait bien mon jeu et que je devais continuer à bosser pour atteindre le très haut niveau. Il a répété à mon coach qu’il fallait me faire bosser car je peux aller loin. C’était rapide et inattendu. Je regrette un peu de ne pas avoir encore plus profité de l’instant mais j’espère être amené à le revoir. »

Ça donne des ailes ?
« Bien sûr. C’est sûr que ce que m’a dit Giannis, ça me motive et ça me donne encore plus envie de travailler. Tu te dis qu’il n’y a pas de limites et que les spécialistes reconnaissent ton travail. J’ai très envie de montrer que je suis capable de performer au plus haut niveau français. »

D’autant que « Sky is the limit », c’est votre crédo. Vous êtes un joueur très athlétique et aérien…
« C’est ma devise bien sûr (sourires). Je la garde ! »

Considérez-vous que vous êtes un joueur de highlights, de show ou bien que vous êtes un joueur complet ?
« Je dirais que… Inconsciemment, je suis un joueur de show, mon jeu est aérien et orienté vers le show. Après, je suis très actif sur le terrain, j’ai beaucoup d’activité. Je suis capable de faire plein d’autres choses que sauter, dunker et prendre des rebonds. C’est sur que les gens ne le voient pas forcément mais c’est certain que j’essaie d’être…

Allan Dokossi avec le récent champion NBA Giannis Antetokounmpo à Feurs (Loire).

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Photo : Allan Dokossi (Fos Provence)

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