Quatre ans après sa descente, Angers est de retour en Ligue Féminine. A quelques semaines du début de saison, son entraîneur David Gautier confie ses impressions sur la préparation de son groupe et son potentiel.
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« Après quatre saisons de purgatoire, on revient à notre place ». Ce sont les mots de votre président Brito De Sousa il y a quelques jours. Quel regard portez-vous sur ces quatre années en deuxième division ? Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle saison à l’étage supérieur ?
« On a appris, on a travaillé. Ce n’était pas facile de remonter. Après, les places se méritent. Cette année, on a mérité d’y être, ce qui n’était pas le cas les autres années où on n’avait peut-être pas fait ce qu’il fallait à certains moments clés de la saison, si on excepte la première saison Covid où on était bien partis. Maintenant, le passé est le passé. Le but est de continuer de se construire au quotidien et avancer. On aborde la saison avec beaucoup d’envie, avec du plaisir de pouvoir jouer à ce niveau et l’ambition d’y rester. »
En préparation, le coach de Landerneau a répété à votre égard : « On ne doit pas considérer Angers comme de simples promus. C’est un club qui connait bien le niveau de la LFB, et ils ont bien recruté ». Etes-vous d’accord avec ce constat ?
« Le club connait bien la Ligue Féminine. Concernant les joueuses, plus ou moins. On reste sur un nombre de saisons cumulées un peu en-dessous des autres clubs même si les joueuses qui arrivent de deuxième division ont déjà connu la Ligue Féminine. C’est un avantage en termes d’expérience. Après, on a fait notre recrutement dans un contexte où il fallait se positionner très tôt, ce qui n’est pas toujours évident. On a essayé de construire la meilleure équipe possible et on est contents de l’équipe qu’on a. »
Selon vous, quelles seront les forces de votre groupe cette saison ?
« On a un groupe complémentaire avec une profondeur de banc, ce qui va permettre d’avoir de l’agressivité sur 40 minutes. Il faudra jouer sur la polyvalence et la mobilité de nos joueuses. »
Oderah Chidom est partie en sélection nigériane pour l’AfroBasket. Qu’en est-il de Touty Gandega, attend-elle toujours des nouvelles de sa fédération ?
« Je ne sais pas moi-même. Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Elle reste dans le groupe pour le moment. Il pourrait y avoir un changement mais on suit le dossier au quotidien, et là-dessus, on ne maîtrise pas grand-chose (NDLR : Touty Gandega a depuis officialisé sa non-participation pour cause d’impayés de la fédération malienne). »
Avec ces potentielles absences, la fin de la préparation risque d’être perturbée et le début de championnat s’annonce très important pour vous avec déjà trois rencontres contre des clubs de deuxième partie de tableau, à savoir Saint-Amand, Tarbes à domicile puis Charnay…
« En ce qui concerne la préparation, on aimerait bien jouer des matches avec un groupe complet face à d’autres équipes complètes, ce qui ne sera pas le cas sans Oderah pendant l’AfroBasket. Pour l’instant, on travaille, on avance, c’est positif, mais c’est encore dur de s’évaluer sur notre niveau. On sait qu’on a un début de championnat compliqué dans le sens où il y aura de l’enjeu dès le départ. A nous de répondre présents. Nos adversaires arriveront aussi avec leurs ajustements de préparation, avec du plus et du moins. On arrivera tous sur le même pied d’égalité. Il faudra être prêt. »
Pour le moment, la préparation se passe très bien avant la réception de Bourges (quatre victoires en cinq matches). C’est prometteur pour le début de saison ?
« Tout à fait, il y a une bonne ambiance, de la complémentarité. Maintenant, il faudra voir aux moments où ça compte, c’est le plus important. Ça se passe bien pour l’instant, mais nous sommes ni trop confiants, ni pas assez, on reste les pieds sur terre. »
« Jasmine Bailey vient de passer trois saisons en Ligue Féminine avec des rôles majeurs, elle va nous apporter son expérience. C’est une guerrière, c’est important d’avoir une joueuse comme elle pour nous guider. »
Vous êtes satisfait du rendement défensif mais vous avez tout de même rappelé à votre groupe avoir « encore besoin de se mettre au niveau LFB ». Ce n’est pas encore le cas ?
« Dans le rythme des courses, dans l’intensité du jeu, nous sommes encore trop dépassés en début de match par rapport à la Ligue 2. Ça va plus vite. Au départ de l’action, dans la réactivité, on doit encore franchir un palier et s’y mettre dès le début des matches et non au milieu. »
Quel regard portez-vous sur vos recrues étrangères Alexis Peterson, Jasmine Bailey, Iva Slonjsak et Oderah Chidom ?
« Alexis (Peterson) vient de jouer trois années en Europe en Israël et en Pologne. C’est une meneuse qui aime beaucoup la création, une joueuse agressive et complète balle en main et capable de shooter comme passer tout en défendant bien. Jasmine (Bailey) vient de passer trois saisons en Ligue Féminine avec des rôles majeurs, elle va nous apporter son expérience. C’est une guerrière, c’est important d’avoir une joueuse comme elle pour nous guider. Iva (Slonjsak) est, elle, arrivée avant Noël au Hainaut. Elle a fait une solide deuxième partie de saison et nous apportera beaucoup d’adresse et de justesse de jeu. Oderah (Chidom) est une joueuse longiligne avec un QI basket élevé pour une intérieure. On l’a vu aux JO, elle joue d’abord avec sa tête. Il va falloir qu’elle monte le curseur dans l’engagement car la Ligue Féminine est à un niveau très élevé. Elle le sait et elle s’y prépare. »
Pouvez-vous également décrire les espoirs Cindy Perdriau et Axelle Merceron, qui ont rejoint le groupe durant la préparation ?
« Axelle est une 2003, Cindy est une 2004. Ce sont des postes 4 et 5. Ce sont des jeunes joueuses qui vont s’entraîner au quotidien avec nous. Cindy est un grand gabarit, elle mesure 1,96 m. On continue de développer ses qualités. Elle a encore du temps mais elle avance bien. Axelle sort du centre de formation de Bourges. Elle ne pouvait pas rester là-bas pour ses études. Elle aura donc un rôle important dans notre équipe Espoirs, et elle continuera de progresser avec nous. »
Vous serez toujours assisté de Maxime Cesbron cette année. Qu’apporte-t-il au groupe ? Quelles sont ses forces ?
« Déjà, Maxime connait très bien le basket. Grâce à son travail vidéo, il fait du très bon boulot sur nos adversaires, ce qui permet à l’équipe d’avoir un maximum d’infos sur elles. Il y a beaucoup de polyvalence dans ses interventions et dans sa capacité à aider le groupe. »
« Aujourd’hui, les joueurs français sont plus formés pour être capables de jouer en NBA plutôt que d’évoluer dans le basket européen »
Vous être retraité des terrains depuis maintenant une dizaine d’années. Comment se déroule votre reconversion dans le coaching ? Quel sentiment cela vous procure d’être passé de l’autre côté du terrain ?
« Je dirais que j’ai eu de la chance d’avoir pu côtoyer beaucoup de personnes, d’avoir pu voyager énormément pendant ma carrière. Actuellement, j’ai de la chance de continuer à vivre de ma passion, c’est le premier sentiment qui me vient. »
Vous avez d’abord formé des jeunes garçons à Cholet avant de basculer chez les filles à Angers en centre de formation puis en équipe pro. La transition est-elle facile ?
« C’était surtout une question d’opportunité de club et de prendre du plaisir. Pour moi, c’était très facile. Il y a toujours quelques différences entre les différents projets mais la qualité première d’un coach, c’est de s’adapter. Tout n’est pas totalement différent, il n’y a pas eu de difficulté particulière à passer des garçons aux filles. »
A titre personnel, vous avez connu une carrière de joueur plutôt atypique. On parlait de vous pour aller en NBA à une période où il n’y avait qu’une poignée de Français aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il y en a une dizaine chaque saison, les deux équipes de France sont médaillées olympiques à Tokyo. De quel oeil voyez-vous l’essor du basket français ?
« Le basket français évolue positivement par rapport au niveau intrinsèque des joueurs qui est assez fort. Le basket français se porte très bien au niveau international. On voit qu’on a une réserve et un potentiel impressionnant en équipe de France, notamment dans la raquette, qu’on n’avait pas il y a quelques années, ce qui n’est pas le cas des autres nations. A contrario, je ne trouve pas non plus que le niveau global du championnat de Betclic Elite/Pro A évolue tant que ça par rapport au niveau individuel. Aujourd’hui, les joueurs sont plus formés pour être capables de jouer en NBA plutôt que d’évoluer dans le basket européen. Je pense qu’on aura une saison très sympa avec l’ASVEL et Monaco en Euroleague. Ça va forcément drainer le championnat vers le haut. Il faudrait qu’on arrive à faire élever le niveau du championnat, et ça passera pas des résultats en coupe d’Europe. »
Avez-vous un favori pour cette saison de Ligue Féminine, une équipe que vous redoutez d’affronter plus que les autres ?
« Il y a des effectifs qui n’ont pas trop changé, d’autres qui n’ont pas trop été modifiés mais qui ont changé de coach. C’est le cas de l’ASVEL, qui a la même ossature mais qui récupère deux des meilleures joueuses du championnat à la mène et à l’intérieur avec Julie Allemand et Alexia Chartereau, le tout encadré par Pierre Vincent. Basket Landes est un beau champion et s’est renforcé sur le papier. Il n’y a pas de favori mais un quatuor très costaud. Tout le monde s’est renforcé. Il y a toujours de l’incertitude concernant la mayonnaise qui va prendre ou non. Mais en attendant, le top 7 va être très costaud. »
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« Après quatre saisons de purgatoire, on revient à notre place ». Ce sont les mots de votre président Brito De Sousa il y a quelques jours. Quel regard portez-vous sur ces quatre années en deuxième division ? Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle saison à l’étage supérieur ?
« On a appris, on a travaillé. Ce n’était pas facile de remonter. Après, les places se méritent. Cette année, on a mérité d’y être, ce qui n’était pas le cas les autres années où on n’avait peut-être pas fait ce qu’il fallait à certains moments clés de la saison, si on excepte la première saison Covid où on était bien partis. Maintenant, le passé est le passé. Le but est de continuer de se construire au quotidien et avancer. On aborde la saison avec beaucoup d’envie, avec du plaisir de pouvoir jouer à ce niveau et l’ambition d’y rester. »
En préparation, le coach de Landerneau a répété à votre égard : « On ne doit pas considérer Angers comme de simples promus. C’est un club qui connait bien le niveau de la LFB, et ils ont bien recruté ». Etes-vous d’accord avec ce constat ?
« Le club connait bien la Ligue Féminine. Concernant les joueuses, plus ou moins. On reste sur un nombre de saisons cumulées un peu en-dessous des autres clubs même si les joueuses qui arrivent de deuxième division ont déjà connu la Ligue Féminine. C’est un avantage en termes d’expérience. Après, on a fait notre recrutement dans un contexte où il fallait se positionner très tôt, ce qui n’est pas toujours évident. On a essayé de construire la meilleure équipe possible et on est contents de l’équipe qu’on a. »
Selon vous, quelles seront les forces de votre groupe cette saison ?
« On a un groupe complémentaire avec une profondeur de banc, ce qui va permettre d’avoir de l’agressivité sur 40 minutes. Il faudra jouer sur la polyvalence et la mobilité de nos joueuses…
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Photo : UFAB 49