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ITW Joffrey Lauvergne (ASVEL) : "On sera plus compétitifs cette année"

Après plus de dix mois sans jouer, Joffrey Lauvergne va retrouver les parquets d’Euroleague et de Betclic Elite ce dimanche lors de la réception du Mans (19h sur La Chaîne L’Equipe). L’intérieur, repositionné en partie sur le poste 4 par T.J. Parker, revient sur cette année quasi-blanche et se projette sur la nouvelle saison de l’ASVEL.

Joffrey, ce fut un long processus mais vous allez rejouer au basket, pratiquement un an après. Quel effet ça vous fait ?
"J’ai attendu ça pendant longtemps. Ça faisait dix mois que je n’avais pas joué. Ça me manquait. Je suis en forme. Je n’ai pas d’appréhension, pas de douleur. J’ai hâte que la saison commence.

Comment s’est déroulée votre rééducation ?
Pour synthétiser, je suis resté alité les 10 premiers jours à la maison. Après, je suis retourné à la salle mais sans toucher au genou. Puis on a commencé à remuscler en augmentant la charge progressivement. La force est revenue très vite. Je n’ai jamais été enflammé et ça n’a jamais été douloureux, donc c’était une bonne rééducation. J’ai pu remarcher sans béquilles après à peu près deux mois, le processus était plus long parce que j’avais aussi le ménisque. Ensuite, on a suivi les étapes classiques : course, changement de direction et jeu. J’avais la volonté de rester avec le staff de l’ASVEL parce que je m'inscris sur la durée avec le club (NDLR : sous contrat jusqu’en 2025). J’avais envie de leur faire confiance et j'ai bien fait car ils se sont très bien occupés de moi. J’ai été opéré par Bertrand Sonnery-Cottet, qui est un spécialiste. Sur les 125 sportifs qu’il a opérés, 20 % ont rechuté avant 8 mois, 0 % après 8 mois. Donc on a pris la décision de ne pas brusquer les choses.

Joffrey Lauvergne ce mercredi à Paris © Léo Morillon/LNB

Avez-vous imaginé revenir pendant les playoffs de Betclic Elite, sept mois après l’opération ?
Oui, bien sûr, on a abordé le sujet. C’était vraiment une discussion ouverte parce que le club et moi, on est on est partenaires sur le long terme donc ma santé importe. Finalement, on a décidé de ne pas prendre de risque et d'aller jusqu'au bout du protocole classique. C’était une bonne décision.

Vous avez connu d'autres blessures dans votre carrière. Celle-ci était-elle plus dure que les autres dans la dimension mentale ?
Avant celle-ci, la principale blessure qui avait été compliquée à gérer et qui m’avait écarté huit mois des terrains, c’est celle de Fenerbahçe parce que je ne savais pas ce que j’avais et je ne savais pas quand j’allais reprendre. Là, c'était dur, par rapport à la qualité du traitement qu'ils ont proposé. Cette fois, c'était très clair dès le début. Il y a eu de la déception pendant les 48 premières heures mais je suis vite passé à autre chose. Au niveau de la rééducation, aussi, je me rappelle de l’épaule à Kaunas. Je ne pouvais plus la bouger mais je savais que je pouvais potentiellement rejouer un mois plus tard, de passer pratiquement de zéro à cent. C’était très long, très court, le bras était tout maigre au départ. Mais là aussi, une fois que tu connais le processus qui t’attend, c’est plus facile.

“Sur le papier, Monaco est favori. Maintenant, il y a beaucoup de favoris qui perdent”

L’ASVEL a connu une saison délicate, êtes-vous revanchard ?
Revanchard, un petit peu, forcément. La saison dernière, je l’ai vécue un petit peu différemment car je n’ai pas joué. Mais oui, il y a une forme de revanche, de volonté de faire mieux. L’équipe a pas mal changé mais on a expliqué aux nouveaux que le club avait d’autres attentes (qu’une demi-finale de championnat).

Ce mardi, Tony Parker a justement montré au nouvel effectif villeurbannais des images de la saison dernière, qui ne l’ont pas satisfait. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
De toute façon, Tony m’inspire depuis que je suis gamin. Il continue de m'inspirer dans l’extra-basket, c'est surtout ça que je retiens et que je quantifie. Le contenu du discours était très bien aussi mais ce qui m’interpelle à chaque fois, c’est sa capacité à communiquer avec les gens. C’est intéressant de côtoyer des gens qui réussissent et d'observer comment ils gèrent leur vie extra-basket.

Monaco part-elle avec une longueur d’avance ?
Probablement. Je ne sais pas. Sur le papier, ils sont favoris. Maintenant, il y a beaucoup de favoris qui perdent. On ne va pas se mentir, on veut être champion de France. Mais la saison est longue et beaucoup de choses peuvent se passer. Nous aussi, nous avons une belle équipe. On va voir comment on apprend à jouer ensemble et à se connaître. Mais il y a le talent qui fait que je pense qu'on a beaucoup plus de chances d'être plus compétitifs cette année.


https://www.basketeurope.com/livenews-fr/en-france/lnb/688679/guide-betclic-elite-2023-24-asvel-lyon-villeurbanne-lachez-les-lions-dans-larene/



L’effectif villeurbannais est-il plus complémentaire et expérimenté que celui de l’année dernière en votre absence ?
Même si j’avais été là, oui (rires). C’est bien. Ça veut tout et rien dire mais ça a de la gueule. Nous avons plus de talent individuel et d’expérience, je pense que c'est mieux. Le chemin va être long mais il y a ce qu'il faut pour faire une bonne saison en tout cas.

Mike Scott, Timothé Luwawu et Frank Jackson ont joué plus de 1 000 matches NBA à eux trois…
Oui, pour autant, ce n’est pas forcément un gage d'expérience car le jeu NBA est tellement différent du jeu européen. Je ne sais pas si on veut vraiment parler d’expérience dans ce genre de cas, mais pas pour tout le monde en tout cas (rires).

Vous n’avez plus joué au poste 4 depuis l’époque de Fenerbahçe (en 2019-2020) mais T.J. Parker compte vous réutiliser à ce poste. Qu’est que cela change concrètement ?
Dans le jeu de l'ASVEL, on n'est pas obligé de jouer sur un même poste de la même manière. T.J. m'a fait part de cette possibilité dès l'année dernière, peut-être deux mois avant la fin de la saison. Je respecte sa bienveillance de m’avoir demandé ce que j’en pensais bien évidemment mais, de toute façon, je suis prêt à m’adapter à tout ce qui est dans mon possible, il n’y a aucun problème. C’est au coaching staff de trouver la meilleure manière de m’utiliser, donc si c’est sur le poste 4, tant mieux, je le ferai du mieux que je peux. Je me suis préparé un peu de la sorte. J'ai déjà joué à ce poste dans le passé, c’est un non-sujet pour moi.

“Dans ma carrière, j’ai souffert d’avoir rarement réussi à m’implanter plusieurs années au même endroit. Ici, j’avais pour volonté de m’inscrire dans un projet dans sa globalité”

L’ASVEL va entrer dans sa nouvelle salle, la LDLC Arena. Est-ce excitant pour vous, qui avez déjà joué au Partizan Belgrade, à Fenerbahçe ou au Zalgiris Kaunas ?
Clairement, c’est un plus. Evidemment, ça nous excite. Plus il y a de monde dans la salle, plus c’est sympa.

Est-ce stimulant de faire partie d’un club qui dispose d’une Arena de 12 000 places, qui en est le club résident, ce qui lui permet de dépasser les 20 millions d’euros de budget ?
Complètement, c’est aussi pour ça que je me suis inscrit ici dans la longueur. Dans ma carrière, j’ai souffert d’avoir rarement réussi à m’implanter plusieurs années au même endroit. Ici, j’avais pour volonté de m’inscrire dans un projet dans sa globalité. J’avais confiance en Tony et T.J. (Parker) pour que l’équipe et le club se construisent.



Tony Parker a annoncé vouloir organiser un match ASVEL - Spurs à l’avenir. On imagine que ça vous tiendrait à cœur d’y prendre part…
C’est vrai, ce serait sympa. Maintenant, on verra quand ça se fera. J'espère que je serai encore là. Mais c’est vrai que mon passage aux Spurs était un bon moment de ma carrière. Ça me fait toujours plaisir de rejouer contre des équipes dans lesquelles je suis passé. Ce serait improbable de rejouer contre une équipe NBA. Ce serait marrant.

Le championnat de France a pas mal attiré la lumière la saison dernière avec notamment Victor Wembanyama ou Monaco en Euroleague. Comment jugez-vous la densité de la Betclic Elite cette saison ?
Très bonne question. C’est un championnat très homogène, très compliqué. Toutes les équipes ont quelques joueurs avec du talent, c’est très physique. Ce n’est pas le basket le plus léché mais, dans sa globalité, c’est l’un des meilleurs championnats européens. Et ça monte petit-à-petit."

À Paris.

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/689871/asvel-un-budget-largement-superieur-a-20-millions-deuros-cette-saison/



Photo : Joffrey Lauvergne (Jade Avet L’Oiseau)

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