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ITW Laurent Legname (coach Bourg) : « Tout faire pour gagner le maximum de matches en Eurocup » (2/2)

Après six saisons couronnées de succès à Dijon où il s’est affirmé comme l’un des coachs français les plus en vogue, Laurent Legname a rejoint la JL Bourg pour disputer l’Eurocup et poursuivre sa progression personnelle. L’entraîneur de 44 ans se livre sur son arrivée dans l’Ain, la mise en place du

Après six saisons couronnées de succès à Dijon où il s’est affirmé comme l’un des coachs français les plus en vogue, Laurent Legname a rejoint la JL Bourg pour disputer l’Eurocup et poursuivre sa progression personnelle. L’entraîneur de 44 ans se livre sur son arrivée dans l’Ain, la mise en place du nouveau cycle du club et les coulisses de la préparation. Deuxième partie.

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Après une fin de saison 2020-2021 chargée et tardive, y a-t-il une certaine usure mentale au moment de préparer cette nouvelle saison ?
« Oui, un petit peu. Je pense qu’on aurait gagné à repousser le championnat par rapport à cette fin de saison tardive. On a quand même joué jusqu’au 26 juin. Malgré tout, on a gagné une semaine grâce à la grève des joueurs. C’est déjà une bonne chose. Après, il y a toujours l’excitation de reprendre, de découvrir un club, une nouvelle équipe. Au début, il n’y a pas cette usure mentale parce qu’on a cette adrénaline de la découverte. Mais c’est possible qu’il y ait un coup de moins bien de la part des joueurs, des coachs, au cours de l’année. Ça sera à nous, staff et joueurs, de faire des breaks pour gérer la fatigue mentale. Pas au début, mais ça peut arriver dans l’année, surtout pour nous à Bourg avec nos 34 matches en championnat et nos 18 en Eurocup. A moi de faire en sorte de bien gérer le groupe, à la fois pour les joueurs et pour moi. »

Concernant votre arrivée, comment se passe votre acclimatation ici ? Etes-vous satisfait des conditions de reprise à Bourg ?
« C’est conforme au projet qu’on m’avait présenté. Les conditions basket sont excellentes. On dispose des infrastructures d’Ekinox, du centre d’entraînement. Le staff fait un très bon boulot. J’ai Gérald Simon et Fred Wiscart-Goetz (NDLR : venu de Dijon cet été) avec moi, Fabrice Serrano à la préparation physique, Slobodan Savovic au travail individuel, le staff médical est en place… Il y a tout ce qu’il faut pour bien bosser. Je prends petit-à-petit mes marques avec les salariés, le staff administratif. On se découvre mutuellement et on part sur de très bonnes bases. Pour l’instant, tout se passe bien. »

« Bourg-en-Bresse a cette volonté de progresser et je souhaite amener le club à un niveau supérieur. On a une volonté commune »

Sentez-vous déjà de l’engouement autour de votre arrivée et de ce nouveau cycle qui démarre au club ?
« Pour être honnête, pas encore. Nous n’avons fait que l’Ain Star Game, il n’y a eu que deux matches avec un peu de public. Il n’y a pas encore eu de soirées partenaires, de soirées abonnés, il n’y a pas encore eu assez d’échanges, c’est trop tôt pour le dire. Si on m’a choisi pour démarrer un nouveau cycle, c’est en espérant que le club progresse encore. Après, il y a beaucoup de clubs en France qui ont aussi de bonnes structures. Il y a une homogénéité de niveau dans ce championnat. Il y a trois clubs au-dessus en termes de budget, l’ASVEL, Monaco et Boulogne-Levallois. Après, entre la 3e et la 12e place, c’est un peu la foire d’empoigne, ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Bourg-en-Bresse a cette volonté de progresser, moi aussi je souhaite amener le club à un niveau supérieur. On a une volonté commune, les joueurs vont nous accompagner. J’espère donc qu’il y aura de l’engouement dans ce nouveau cycle. Si les gens m’apprécient, c’est mieux, ça permet de travailler plus sereinement. »

Votre équipe est apparue déjà en jambes en début de préparation avec notamment cette victoire lors du relevé Ain Star Game. Quel regard portez-vous sur la mise en route de votre nouvel effectif ?
« Comme toute préparation, il y a eu des bonnes choses, notamment en finale de l’Ain Star Game contre Dijon. Toutes les personnes présentes étaient d’accord pour dire que ce n’était pas un match amical. C’était un vrai match de championnat dans l’intensité, l’engagement, dans le contenu technique. On a gagné mais on aurait aussi pu perdre, ça s’est joué à pile ou face. La veille contre Nanterre, j’étais plutôt chafouin parce qu’on avait commis beaucoup d’erreurs sur des choses qu’on avait travaillées, et ça ne me plaisait pas trop. Il y a des hauts et des bas dans cette préparation, avec une charge de travail importante, c’est vrai. A part Axel (Julien), les joueurs ne sont pas habitués à ça. Les jambes sont lourdes. Mais, comme je leur explique, c’est pour leur bien afin qu’ils puissent encaisser une saison longue de 7-8 mois avec de grandes échéances. J’essaie d’apporter cette philosophie de ne pas chercher d’excuses, d’être impactants tout de suite car on aura beaucoup de batailles à livrer. »

« Je pense qu’à partir de maintenant, dès que je jouerai contre Dijon, ça sera un match particulier. C’est humain, il ne faut pas avoir honte de le dire ou se cacher (…) Bourg-Dijon peut devenir un vrai classique et un superbe rendez-vous pour les fans. Ce sont des belles histoires, comme le sport aime »

Qu’est-ce que ça vous a fait de rejouer contre vos anciens joueurs restés à Dijon, notamment David Holston, Jacques Alingué et Abdoulaye Loum, en finale de l’Ain Star Game ?
« Je pense qu’à partir de maintenant, dès que je jouerai contre Dijon, ça sera un match particulier. C’est humain, il ne faut pas avoir honte de le dire ou se cacher. Dijon, ça restera toujours particulier. On a vécu tellement de choses ensemble. J’ai tissé des liens forts avec les salariés du bureau, avec des Dijonnais, avec le staff… Ce sont des liens qui vont au-delà du basket. On ne passe pas six ans dans un club sans vivre une aventure humaine. Forcément, de jouer contre eux désormais, il va y avoir de l’affect en jeu, ça sera toujours particulier, et pour eux aussi. David, Abdou, Jacques, on s’est encore écrit cet été, ils feront toujours partie de moi. Quand on sera rejouera, ils voudront gagner contre moi, et moi contre eux. Sur cette saison et peut-être les prochaines, Dijon-Bourg peut devenir un vrai classique et un superbe rendez-vous pour les fans. Ce sont des belles histoires, comme le sport aime. »

Laurent Legname (c) FIBA

Jusqu’à présent, vous avez disputé la BCL à trois reprises. Cette année, vous allez découvrir l’Eurocup. Selon vous, quelles sont les différences entre ces deux coupes d’Europe de plus en plus proche sur le plan sportif ?
« L’Eurocup fait partie des raisons pour lesquelles je suis venu à Bourg. Je savais qu’il y avait plus de chance de l’avoir ici qu’à Dijon. La BCL est une très belle compétition, très bien organisée, on est arrivés troisièmes en 2020. L’Eurocup est l’antichambre de l’Euroleague, il n’y a plus que 20 clubs cette année, quatre de moins qu’avant. Quand je vois notre poule, je trouve que l’homogénéité du niveau est légèrement supérieure à la BCL. Le niveau est proche mais en Eurocup, je ne vois plus un match comme on aurait pu en avoir contre les Chypriotes par exemple. Je ne vois pas un match facile dans les 18 qu’on va jouer. J’espère qu’on arrivera tous ensemble à se mettre à ce niveau-là pour faire bonne figure car c’est une superbe compétition. Le club s’est donné les moyens de jouer l’Eurocup, à nous maintenant de faire le maximum et on verra où ça nous mènera. »

Avez-vous défini des objectifs précis avec vos dirigeants ?
« Non, je ne parle jamais d’objectifs chiffrés avec les dirigeants. Comme je l’ai dit au président Desbottes ou à Fred Sarre (NDLR : directeur sportif), on va tout faire pour gagner le maximum de matches en Eurocup comme en Betclic Elite. Forcément, si on en gagne beaucoup, on sera mieux classés. Mais il n’y a pas de pression à avoir. Il y a tellement d’aléas. Avec deux matches par semaine, ça va tellement vite. Ma philosophie, c’est de prendre match par match. On sait que chaque match est important et qu’il n’y en a pas un moins important que l’autre. Il faudra répondre présent dans l’agressivité à chaque minute pour espérer gagner chaque rencontre. »

« L’ASVEL, Monaco, Boulogne-Levallois… C’est bien d’avoir des locomotives pour le basket français, il en faut. Nous, on se situe derrière. Maintenant, comme à Dijon, on va tout faire avec nos armes, notre effectif, pour essayer d’aller le plus haut possible »

Pensez-vous être en mesure de concurrencer l’ASVEL, Monaco et Boulogne-Levallois dans le championnat de France ?
« En termes de masse salariale, en toute objectivité, non, ça c’est sûr. L’ASVEL a toujours 14-15 joueurs, et pas n’importe lesquels. Monaco, je n’en parle même pas. Boulogne-Levallois, quand on connait la fourchette salariale de leurs joueurs, ils n’ont pas baissé de masse salariale comme on l’entend ici ou là, elle est au-dessus. Et c’est bien d’avoir des locomotives pour le basket français, il en faut. Nous, on se situe derrière. Maintenant, comme à Dijon, on va tout faire avec nos armes, notre effectif, pour essayer d’aller le plus haut possible. Mais il faudra faire attention à des équipes comme Dijon, Strasbourg, Le Mans, Nanterre, Pau et d’autres… Ils ont tous construit des effectifs intéressants et ça va être une vraie bataille chaque weekend pour intégrer ce wagon haut en Elite. »

Dans quel état de forme se situe votre groupe aujourd’hui ? Est-ce que tout le monde est opérationnel ?
« Toutes les équipes subissent forcément des petits pépins de préparation, des aléas physiques. Maxime Roos est arrêté depuis une dizaine de jours à la suite d’une contracture à la cuisse et on espère lui donner quelques minutes au tournoi de Luxeuil (ce weekend). Eric Mika a eu une entorse qui l’a arrêté une semaine. Il y a quelques bobos mais on touche du bois, on a pu s’entraîner et avancer collectivement. »

C.J. Harris (passé par Pau lors de la saison 2018-2019), JaCorey Williams et Eric Mika arrivent après des expériences à l’étranger. Qu’est-ce qu’ils apportent à ce contingent de joueurs référencés en France ?
« C’est encore trop tôt pour le dire mais, de ce que j’ai déjà pu voir entre le scouting et le terrain, tous apportent déjà. C.J. Harris est un joueur qui a réussi à performer à Pau (NDLR : 5e du championnat en 2018-2019) mais aussi en Israël et en BCL après. C’est un vrai 2/1 capable de créer pour lui et pour les autres, qui a une réelle maîtrise des situations, il est toujours sous contrôle. Il sera l’un des leaders de notre équipe. JaCorey Williams a lui été une révélation de la saison dernière en Eurocup. C’est un vrai poste 5 dimensionné Pro A, athlétique et vertical. Il adore les espaces, il a une très bonne finition et il est très énergique. A lui de ferrer mon collectif, je pense qu’il a toutes les qualités pour le faire. Sur ce qu’il m’a montré, il a beaucoup de qualités. Pour le compléter, on a trouvé Eric Mika, aussi un habitué de l’Eurocup. Il est plus grand, plus au sol, mais il a aussi cette course et une capacité de shooter à 4-5 mètres. Il maîtrise les fondamentaux. De ce que j’ai pu voir, les deux intérieurs se complètent très bien. »

Retrouvez la première partie de cette interview ci-dessous sur Basket Europe.

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Après une fin de saison 2020-2021 chargée et tardive, y a-t-il une certaine usure mentale au moment de préparer cette nouvelle saison ?
« Oui, un petit peu. Je pense qu’on aurait gagné à repousser le championnat par rapport à cette fin de saison tardive. On a quand même joué jusqu’au 26 juin. Malgré tout, on a gagné une semaine grâce à la grève des joueurs. C’est déjà une bonne chose. Après, il y a toujours l’excitation de reprendre, de découvrir un club, une nouvelle équipe. Au début, il n’y a pas cette usure mentale parce qu’on a cette adrénaline de la découverte. Mais c’est possible qu’il y ait un coup de moins bien de la part des joueurs, des coachs, au cours de l’année. Ça sera à nous, staff et joueurs, de faire des breaks pour gérer la fatigue mentale. Pas au début, mais ça peut arriver dans l’année, surtout pour nous à Bourg avec nos 34 matches en championnat et nos 18 en Eurocup. A moi de faire en sorte de bien gérer le groupe, à la fois pour les joueurs et pour moi. »

Concernant votre arrivée, comment se passe votre acclimatation ici ? Etes-vous satisfait des conditions de reprise à Bourg ?
« C’est conforme au projet qu’on m’avait présenté. Les conditions basket sont excellentes. On dispose des infrastructures d’Ekinox, du centre d’entraînement. Le staff fait un très bon boulot. J’ai Gérald Simon et Fred Wiscart-Goetz (NDLR : venu de Dijon cet été) avec moi, Fabrice Serrano à la préparation physique, Slobodan Savovic au travail individuel, le staff médical est en place… Il y a tout ce qu’il faut pour bien bosser. Je prends petit-à-petit mes marques avec les salariés, le staff administratif. On se découvre mutuellement et on part sur de très bonnes bases. Pour l’instant, tout se passe bien. »

Rejouer contre vos anciens joueurs restés à Dijon, notamment David Holston, Jacques Alingué et Abdoulaye Loum, en finale de l’Ain Star Game, quel sentiment cela vous a procuré ?
« Je pense qu’à partir de maintenant, dès que je jouerai contre Dijon, ça sera un match particulier. C’est humain, il ne faut pas avoir honte de le dire ou se cacher. On a vécu tellement de choses ensemble…

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Photo : Laurent Legname (FIBA)

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