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ITW Moustapha Fall (Olympiakos) : « Un Final Four d’Euroleague, ça ne se présente pas souvent dans une carrière »

À tout juste 30 ans, le pivot de l’Olympiakos Moustapha Fall va vivre à Belgrade le premier Final Four d’Euroleague de sa carrière lors de ces trois prochains jours. Le vice-champion olympique attend cet événement avec impatience, sans pression particulière. Il a répondu aux questions de Basket Euro

À tout juste 30 ans, le pivot de l’Olympiakos Moustapha Fall va vivre à Belgrade le premier Final Four d’Euroleague de sa carrière lors de ces trois prochains jours. Le vice-champion olympique attend cet événement avec impatience, sans pression particulière. Il a répondu aux questions de Basket Europe.

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La cuvée 2022 de l’Euroleague est d’ores et déjà exceptionnelle pour les joueurs français. Huit représentants tricolores sont à Belgrade pour y disputer le Final Four de la plus importante des compétitions européennes du 19 au 21 mai, un record au XXIe siècle. Parmi eux, le géant Moustapha Fall (2,18 m, 30 ans), qui ne doit sa place dans le dernier carré qu’à la précieuse victoire de l’Olympiakos dans un match 5 contre l’AS Monaco, l’un de ses anciens clubs.

Les Français au Final Four de l’Euroleague depuis 2001
Moustapha Fall : 2022
Livio Jean-Charles : 2022
Guerschon Yabusele : 2022
Fabien Causeur : 2016, 2018, 2019, 2022
Vincent Poirier : 2022
Thomas Heurtel* : 2022
Rodrigue Beaubois : 2019, 2021, 2022
Adrien Moerman : 2019, 2021, 2022
Léo Westermann : 2018, 2021
Nando De Colo : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019
Joffrey Lauvergne : 2019
Axel Toupane : 2018
Kim Tillie : 2016
Florent Piétrus : 2007
* Toujours sous contrat mais écarté du groupe depuis le 8 avril, Thomas Heurtel pourrait ne pas prendre part au Final Four

Lors de ses trois saisons, le colosse a changé de dimension. Après la découverte de l’Euroleague à l’ASVEL, Mous Fall est devenu l’été dernier vice-champion olympique avec l’équipe de France et a convaincu l’Olympiakos de le signer puis de le prolonger jusqu’en 2025. Il est aujourd’hui l’un des éléments centraux (8,4 points, 5,1 rebonds en 23 minutes en C1) d’une équipe grecque dont on loue le collectif. Et qui, en cas de victoire face à l’Anadolu Efes ce jeudi soir (18h), pourrait retrouver la finale de l’Euroleague samedi, qu’elle n’a plus atteint depuis 2017. Entretien.

Comment avez-vous vécu la série contre Monaco ?
« C’était une série très difficile, très intense contre une équipe très bien coachée et avec des joueurs de talent. Ce n’était vraiment pas évident. Je suis satisfait qu’on ait réussi à s’en sortir. »

Aviez-vous déjà vécu une effervescence comme lors de cette série face à Monaco ?
« Non, pas à ce point-là. J’avais déjà vécu des derbies contre le Pana et c’était déjà de très grosses ambiances mais là, ce match 5, c’est quelque chose que je n’avais encore jamais vécu. Jusqu’à présent, c’est l’un des plus gros matches dans ma carrière. »

Envahissement du terrain, fumigènes… les fans de l’Olympiakos ont créé « l’apocalypse » lors du match 5 contre Monaco, selon les mots de Kevin Durant présent dans la salle.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Monaco ?
« Un peu mitigés. Mon passage à Monaco (NDLR : saison 2014-2015) a été un peu compliqué malgré le fait qu’on finisse champions de Pro B car il y a eu pas mal de remaniement dans l’équipe durant la saison. Ils (Les dirigeants) étaient vraiment pressés de faire des résultats donc il n’y avait pas beaucoup de patience. Disons que je suis satisfait de la manière dont ça s’est terminé avec le titre mais que ce n’était pas la meilleure des expériences que j’ai eu jusqu’à présent. »

« L’Anadolu Efes est une très grosse équipe, ils ont gagné l’Euroleague la saison dernière, ce n’est pas pour rien. Eux seront prêts pour ce type de matches »

Comment vous préparez-vous individuellement et collectivement avant d’affronter l’Anadolu Efes ?
« C’est une très grosse équipe, ils ont gagné l’Euroleague la saison dernière, ce n’est pas pour rien. Eux seront prêts pour ce type de matches. Donc il va falloir se préparer mentalement pour une grande bataille. Et collectivement, le coach nous a donné sa stratégie et ce sera à nous de l’exécuter du mieux possible. »

Comment abordez-vous votre premier Final Four, probablement l’événement le plus important de votre carrière en club ?
« Pour l’instant, je suis assez détendu, je ne me mets pas de pression particulière. Je me dis que c’est que du positif, ce sont des opportunités qui ne se présentent pas souvent dans une carrière. Là j’ai cette opportunité donc je vais tout donner, sans pression, pour ne rien regretter. »

(c) Euroleague

Quel est le pivot qui vous a posé le plus de problème en Euroleague cette saison ?
« Walter Tavares. Il est encore plus grand que moi, encore plus longiligne, il a de longs bras, une grosse présence défensive. C’est le joueur sur lequel c’est le plus difficile d’attaquer. En revanche, offensivement, je n’ai pas un nom plus que d’autres sur lequel c’est plus difficile de défendre, il y a beaucoup de joueurs aussi talentueux les uns que les autres offensivement dans cette compétition. »

«Il n’y a pas beaucoup de destinations comme Athènes qui allient un niveau de compétition aussi fort et une si bonne qualité de vie »

Que vaut le championnat grec ? Y a-t-il des matches où il vous arrive de jouer en roue libre ?
« Ça dépend. C’est sûr que j’ai connu des championnats plus difficiles que le championnat grec, ce n’est pas le plus fort championnat dans lequel j’ai joué jusqu’à présent. Maintenant, il y a toujours quelques joueurs qui sortent un peu du lot, quelles que soient les équipes, donc il faut s’en méfier. Après, oui, c’est sûr que ça ne vaut pas le championnat de France. Il y a surtout quatre grosses équipes, dont nous et le Pana. »

Existe-t-il une complicité particulière avec Livio Jean-Charles du fait qu’il est Français (et qu’il joue désormais au même poste que vous) ?
« Clairement, c’est devenu un très bon ami. Je ne le connaissais pas avant mais c’est vrai que le fait qu’il parle français nous a rapproché. On a appris à se connaître et on s’entend vraiment super bien ensemble. Je suis très content qu’il soit là et je pense que c’est réciproque. »

(c) Euroleague

Entre les matches, avez-vous le temps de profiter de la vie athénienne ?
« Oui, surtout maintenant parce qu’il commence à faire vraiment beau. C’est vraiment super agréable de vivre à Athènes, c’est une très belle ville avec de très beaux endroits. Il n’y a pas beaucoup de meilleures destinations qui allient un niveau de compétition aussi fort et une si bonne qualité de vie. Je suis très heureux d’être là. »

« Si on va en finale de Euroleague et qu’on perd derrière contre le Pana, ça ne va pas aller du tout »

Comment sont vos rapports avec les fans grecs ?
« On a de très très bons rapports. Ils me montrent énormément d’amour depuis que je suis arrivé, beaucoup de soutien. C’est vrai qu’on gagne beaucoup de matches aussi donc ça aide. Mais depuis mon arrivée, c’est vraiment super, je n’ai eu que des retours positifs, les fans nous soutiennent vraiment à fond. Ils arrivent à la salle une heure à l’avance, c’est presque qu’ils sont sur le terrain avant nous (sourire). »

Lorsque vous êtes dans les rues d’Athènes, cela vous arrive de croiser des fans du Panathinaïkos ?
« Je croise souvent des fans du Pana, mais même eux nous félicitent pour notre saison et notre qualification pour le Final Four ! Ils nous disent « On est pour le Pana mais on respecte ce que vous faites », donc même ceux que je croise dans la rue sont sympas et positifs. »

(c) Euroleague

La tension lors des derbies face au Pana est-elle au paroxysme ?
« On ne va pas se mentir, c’est vraiment un très gros derby. Le plus important, ça restera toujours de battre le Pana. Si on va en finale de Euroleague et qu’on perd derrière contre le Pana, ça ne va pas aller du tout. La priorité, ça restera toujours de battre le Pana. »

Etes-vous souvent sollicité par les médias grecs ?
« Jusqu’à présent, je ne suis pas très médiatisé par les médias grecs, ce n’est jamais lourd. »

« Si les Bleus m’appellent, je répondrai évidemment présent »

Que pensez-vous des jeunes intérieurs français Victor Wembanyama et Ismaël Kamagate ?
« Que du positif ! Ils ont l’avenir devant eux. Ils font de très belles saisons en France. Pour Victor, je pense qu’on a plus besoin de le présenter. C’est un énorme prospect, c’est un potentiel hors-normes, c’est l’avenir de l’équipe de France. Si rien ne lui arrive, il devrait dans le pire des cas être dans le top 10 de la prochaine draft NBA. Rien que ça, c’est déjà énorme. Quant à Ismaël, je l’ai côtoyé l’été dernier. C’est vraiment un très bon gars, bosseur. Je ne suis pas du tout surpris de sa saison parce qu’on avait déjà pu voir ses qualités lors de son stage en équipe de France. Je suis très content de sa saison, je suis fier de lui. J’espère qu’il pourra atteindre son objectif d’aller en NBA. »

Avec du recul, est-ce une frustration de ne pas avoir eu votre chance en NBA ?
« Pas vraiment parce que j’ai commencé le basket assez tard. Compte tenu de mes débuts tardifs, la draft n’a jamais été un objectif parce qu’à cette époque, il faut être honnête, je n’étais pas du tout au niveau. Ensuite, j’ai eu pas mal de pépins physiques dans ma carrière. A chaque fois que je commençais à exploser, un pépin physique me faisait revenir en arrière. Là, ça fait trois ans que je suis vraiment bien, vraiment confortable avec mon corps. Le train est passé mais je n’ai aucun regret par rapport à ça, ce n’était juste pas mon destin. »

(c) FIBA

Etes-vous prêt à jouer les matches de qualification à la Coupe du monde en juin/juillet puis l’EuroBasket en septembre ?
« Je n’ai pas encore pris connaissance de la potentielle liste en équipe de France, je ne sais même pas si je serai pris ou pas. Après, s’ils m’appellent, je répondrai évidemment présent, il n’y a aucun problème là-dessus. Mais, pour le moment, je suis vraiment concentré sur la tache qui est la mienne ici en club, chaque chose en son temps. »

Que pensez-vous de la possibilité que Joel Embiid puisse jouer avec les Bleus ?
« Chacun a son point de vue là-dessus. C’est sûr qu’il n’est pas Français mais maintenant, les règles autorisent chaque pays à avoir un joueur naturalisé par sélection. Et si tout le monde le fait, nous aussi on a le droit de le faire. Donc je suis mitigé, je n’ai pas vraiment d’avis sur la question. Mais ce n’est pas à moi de prendre cette décision de toute façon. Honnêtement, je ne me pose même pas la question. Arrivera ce qui arrivera. »

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La cuvée 2022 de l’Euroleague est d’ores et déjà exceptionnelle pour les joueurs français. Huit représentants tricolores sont à Belgrade pour y disputer le Final Four (du 19 au 21 mai) de la plus importante des compétitions européennes, un record au XXIe siècle. Parmi eux, le géant Moustapha Fall (2,18 m, 30 ans), qui ne doit sa place dans le dernier carré qu’à la précieuse victoire collective de l’Olympiakos dans un match 5 contre l’AS Monaco, l’un de ses anciens clubs.

Les Français au Final Four de l’Euroleague depuis 2001
Moustapha Fall : 2022
Livio Jean-Charles : 2022
Guerschon Yabusele : 2022
Fabien Causeur : 2016, 2018, 2019, 2022
Vincent Poirier : 2022
Thomas Heurtel* : 2022
Rodrigue Beaubois : 2019, 2021, 2022
Adrien Moerman : 2019, 2021, 2022
Léo Westermann : 2018, 2021
Nando De Colo : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019
Joffrey Lauvergne : 2019
Axel Toupane : 2018
Kim Tillie : 2016
Florent Piétrus : 2007
* Toujours sous contrat mais écarté du groupe depuis le 8 avril, Thomas Heurtel pourrait ne pas prendre part au Final Four

Lors de ses trois saisons, le colosse a changé de dimension. Après la découverte de l’Euroleague à l’ASVEL, Mous Fall est devenu l’été dernier vice-champion olympique avec l’équipe de France et a convaincu l’Olympiakos de le signer puis de le prolonger jusqu’en 2025. Il est aujourd’hui l’un des éléments centraux (8,4 points, 5,1 rebonds en 23 minutes en C1) d’une équipe grecque dont on loue le collectif. Et qui, en cas de victoire face à l’Anadolu Efes ce jeudi soir (18h), pourrait retrouver la finale de l’Euroleague samedi, qu’elle n’a plus atteint depuis 2017. Entretien.

Comment avez-vous vécu la série contre Monaco ?
« C’était une série très difficile, très intense contre une équipe très bien coachée et avec des joueurs de talent. Ce n’était vraiment pas évident. Je suis satisfait qu’on ait réussi à s’en sortir. »

Aviez-vous déjà vécu une effervescence comme lors de cette série face à Monaco ?
« Non, pas à ce point-là. J’avais déjà vécu des derbies contre le Pana et c’était déjà de très grosses ambiances mais là, ce match 5, c’est quelque chose que je n’avais encore jamais vécu…

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Photo : Moustapha Fall (Euroleague)

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