Pour la fenêtre de qualification à la Coupe du monde 2023, Vincent Collet a décidé d’intégrer de nouvelles têtes à sa sélection. Une d’entre elles suscite l’attention de tous : le phénomène Victor Wembanyama, que le coach encadre quotidiennement à Boulogne-Levallois. Le sélectionneur de l’équipe de France a répondu aux questions des journalistes en conférence de presse à Nanterre avant de rejoindre la Lituanie (coup d’envoi vendredi à 18h30).
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Avec la défaite en Bosnie juste avant l’EuroBasket, il y a un devoir de résultats. Comment voyez-vous cette nouvelle fenêtre avec, pour débuter, un adversaire qui n’est jamais facile à affronter, la Lituanie ?
« Au-delà de la composition de l’équipe, il faut se persuader que ce n’est jamais facile, surtout à l’extérieur. Pour l’avoir expérimenté en Europe, le basket lituanien s’appuie sur beaucoup de dureté, de contacts. De notre côté, on a une équipe jeune, très renouvelée. Il faudra répondre de la meilleure des manières, ne pas être surpris par l’intensité physique qui nous attend. Malgré tout, il y a une qualification à aller chercher. Gagner en Lituanie nous permettrait de devenir momentanément premier du groupe et ensuite de pouvoir conclure ces qualifications contre la Bosnie. »
Il y a de nombreux « rookies » pour cette fenêtre, est-ce un défi en plus lorsque l’on a seulement trois jours de préparation ?
« À chaque fois, on expérimente des choses nouvelles. Au-delà de l’absence quasiment systématique des joueurs NBA et Euroleague, il y a aussi des joueurs de l’an passé qui évoluent désormais en C1 et qui ne sont plus sélectionnables. La vraie difficulté, c’est la reconstruction. On a malgré tout deux-trois jours d’entraînements, mais c’est insuffisant pour développer notre jeu collectif. L’équipe sélectionnée sur cette fenêtre a très peu de vécu collectif. Andrew Albicy, Paul Lacombe, Nicolas Lang et Axel Toupane qui revient en équipe de France sont nos joueurs les plus expérimentés. Le secteur intérieur est totalement neuf. Ismaël Kamagate était simplement partenaire d’entrainement auparavant. On est conscient que cette équipe a un manque de repère. À l’entraînement, on reste sur des basiques pour pouvoir s’appuyer sur quelques systèmes dans notre jeu. Cette difficulté est partagée avec les joueurs. On n’y va pas la fleur au fusil… Ceci étant, l’effectif contient des joueurs aux grandes qualités individuelles, il faudra s’appuyer sur cela. Sur leur talent, sur la générosité, et la vaillance de tous. »
Dans une équipe aussi jeune, quel sera le rôle d’Andrew Albicy ?
« En tant que meneur de jeu, il a un rôle de stabilisateur, celui qui peut avoir le plus d’impact sur le rythme du match. C’est aussi le joueur le plus expérimenté, notre capitaine, donc il va avoir un rôle majeur dans la communication avec ses partenaires. Il connaît l’enjeu du match et il sait comment guider la France vers la victoire. C’est une sorte de grand frère. »
Être le coach de Victor Wembanyama en club est-il différent qu’être son entraîneur en équipe de France ?
« Non, ça ne change pas, je n’enfile pas un nouveau costume. La seule chose qui pourrait changer, c’est plutôt pour lui. Aussi talentueux qu’il soit, c’est sa grande première en équipe de France, un match à enjeu dans son évolution. Forcément, il y a un aspect émotionnel et psychologique particulier que tous les joueurs connaissent quand ils disputent leur première rencontre en Bleu. »
Quelle place attendez-vous que Victor Wembanyama prenne dans cette équipe de France ?
« Je veux qu’il soit un des leaders de cette équipe, ce qu’il montre de façon hebdomadaire en championnat. J’espère qu’il va avoir le même type d’impact, même dans un match international. Il a les armes pour y parvenir. Le risque, c’est la notion de première rencontre, de se perdre un peu dans les objectifs. Il faut qu’il soit émotionnellement le plus près du texte possible. Si c’est le cas, il réussira en équipe de France. »
Allez-vous utiliser Victor Wembanyama en équipe de France au même poste qu’à Boulogne-Levallois ?
« Tout à fait, à l’intérieur en poste 4-5. Ça dépendra de son coéquipier sur le terrain. Si c’est avec Damien Inglis, il jouera 5. Si c’est avec Ismaël Kamagate, ce sera en 4 par exemple. Pour l’instant, on le fait jouer à l’intérieur. On verra quand il sera aligné avec Rudy Gobert et Joël Embiid dans le futur (sourires). »
« Victor, on ne peut pas savoir jusqu’où il va s’arrêter »
Quelle est la promesse à long terme d’avoir un joueur aussi grand et tellement à l’aise balle en mains ?
« On dit souvent que c’est celui qui monte la balle qui est meneur de jeu, mais le basket est un sport de prise de décision. Victor en poste 4, un poste central puisque l’on passe par lui pour transférer la balle d’un côté à un autre, sera amené à faire les choix. Sa capacité de passe sera très importante pour bonifier n’importe quel collectif offensivement. Il fait de plus en plus de passes, et des passes géniales ! Sa palette est si large que sa plus grande difficulté sera de reconnaître ce qu’il fait vraiment de très bien et d’un peu moins bien. Ce n’est pas un joueur unidimensionnel.
Parce qu’il a 18 ans, ses choix sont parfois douteux mais il devient de plus en plus juste. C’est là où il a progressé dans ses trois derniers matches avec Boulogne-Levallois. Il a été plus juste dans ses lectures. Ça se retrouve dans les statistiques : il a marqué plus de points en prenant moins de tirs. Mais le basket n’est pas une science exacte. Quand tu prends 25 fois la responsabilité, tu ne peux pas faire 25 bons choix. Ou alors c’est Dieu… Avec Victor, il faut être exigeant car c’est déjà un grand joueur. »
Prodigieux sur le terrain, Wemby semble aussi être un phénomène en termes de maturité émotionnelle, est-ce que vous pouvez nous confirmer cela ?
« Ça ne fait qu’un mois et demi que je le côtoie mais on voit déjà qu’il répond présent lorsqu’il est très attendu. Lors des matches à Las Vegas, il a fait preuve d’une grande maturité. Il doit simplement être plus juste dans ses choix. Il possède des capacités dans l’apprentissage qui sortent de l’ordinaire, au-delà des capacités intrinsèques, de ses skills. C’est une grande force car cela veut dire que, pour l’instant, on ne peut pas savoir jusqu’où cela va s’arrêter. »
Avec ce groupe, la défense reste encore le secteur fort de l’équipe de France ?
« Je veux que l’équipe soit dans l’énergie, dans la générosité, en plus d’être en place et d’avoir un minimum d’intelligence collective. En défense, il y a toujours beaucoup de choix à faire donc on va essayer de faire le mieux possible. C’est difficile de se trouver dans les aides après trois jours d’entraînements. On va d’abord compter sur la qualité individuelle et limiter les fois où l’on sera battu dans les duels. »
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Avec la défaite en Bosnie juste avant l’EuroBasket, il y a un devoir de résultats. Comment voyez-vous cette nouvelle fenêtre avec, pour débuter, un adversaire qui n’est jamais facile à affronter, la Lituanie ?
« Au-delà de la composition de l’équipe, il faut se persuader que ce n’est jamais facile, surtout à l’extérieur. Pour l’avoir expérimenté en Europe, le basket lituanien s’appuie sur beaucoup de dureté, de contacts. De notre côté, on a une équipe jeune, très renouvelée. Il faudra répondre de la meilleure des manières, ne pas être surpris par l’intensité physique qui nous attend. Malgré tout, il y a une qualification à aller chercher. Gagner en Lituanie nous permettrait de devenir momentanément premier du groupe et ensuite de pouvoir conclure ces qualifications contre la Bosnie. »
Il y a de nombreux « rookies » pour cette fenêtre, est-ce un défi en plus lorsque l’on a seulement trois jours de préparation ?
« À chaque fois, on expérimente…
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À Nanterre.
Photo : Vincent Collet (FIBA)