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ITW Yannick Zachée, aventurier de Koh Lanta et basketteur au Cannet (NM2) : « J’ai pris un mini-tsunami dans la tronche »

Champion de France Pro B en 2007 avec Vichy sous les ordres de Jean-Louis Borg, Yannick Zachée (1,94 m, 35 ans) fait partie du casting de la nouvelle saison du célèbre jeu d’aventures de TF1 Koh Lanta. L’international centrafricain explique les raisons de sa participation, la difficulté de l’expérie

Champion de France Pro B en 2007 avec Vichy sous les ordres de Jean-Louis Borg, Yannick Zachée (1,94 m, 35 ans) fait partie du casting de la nouvelle saison du célèbre jeu d’aventures de TF1 Koh Lanta. L’international centrafricain explique les raisons de sa participation, la difficulté de l’expérience en terrain hostile mais aussi ses espoirs pour la fin de saison en Nationale 2 alors que son club du Cannet est relégable.

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Le basket, c’est toute sa vie. À 35 ans, Yannick Zachée a pourtant décidé de mettre sa carrière entre parenthèse le temps de l’aventure Koh Lanta « le totem maudit », l’une des émissions les plus populaires de France, diffusée tous les mardis soirs sur TF1 devant près de 4 millions de téléspectateurs. Un nouveau challenge dont il rêvait, alors que l’essentiel de sa carrière de basketteur est aujourd’hui derrière lui.
Formé à Fos, le Francilien a signé son premier contrat professionnel à la Chorale de Roanne en 2005 puis a remporté le titre de Pro B à Vichy en 2007 avant de passer l’essentiel de sa carrière en Nationale 1 et Nationale 2, entre Fos-sur-Mer, le GET Vosges, Charleville-Mézières, Vanves, Tarbes-Lourdes, LyonSO, Holtzheim et Le Cannet. Mais le Fauve est aussi passé par le championnat suisse et a disputé plusieurs plusieurs AfroBasket avec la République centrafricaine. Rencontre.

Depuis le début de la diffusion de Koh Lanta en février, votre vie de basketteur a-t-elle changé ?
« Ma vie n’a pas complètement changé. Elle a légèrement changé dans la rue compte tenu des personnes qui peuvent m’arrêter, me demander de prendre une photo… Tout le côté bienveillant. Après, je m’entraîne toujours, je joue toujours, je coache toujours (NDLR : il a lancé en 2019 sa société de coaching individuel). Il n’y a pas eu de changements majeurs au niveau du basket, si ce n’est quelques photos après les matches. »

Yannick Zachée (c) FIBA

Aviez-vous conscience que, même si vous ne jouez qu’en Nationale 2, vous risquiez de devenir l’un des basketteurs les plus connus de France auprès du grand public ?
« J’ai pris la pleine mesure de cela au moment où j’ai annoncé ma participation à Koh Lanta. Le téléphone n’a pas arrêté de sonner. J’ai pris un mini-tsunami dans la tronche. Je ne pensais pas qu’il y aurait dès le départ un tel engouement. Maintenant, est-ce que je suis le basketteur le plus connu de France ? Je ne pense pas (rires). Mais ce qui m’arrive est très sympa. »

« A 35 ans, l’essentiel de ma carrière est derrière moi »

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à une telle aventure ?
« Tout d’abord, je suis fan de l’émission. Je ne rate pas une saison. J’avoue avoir émis un côté critique au départ en me disant : « untel aurait pu faire ça, untel aurait dû faire comme ça ». Puis après, je me suis dit : « tu restes dans ton canapé, tu critiques, pourquoi pas toi ? » Je me suis lancé et j’ai fait partie des vingt-quatre chanceux. »

Yannick Zachée sous les couleurs du Cannet (c) Miko Missana

C’est aussi parce qu’à 35 ans, l’essentiel de votre carrière de basketteur est derrière vous ?
« C’est vrai qu’au départ, je me suis posé la question si une demi-saison en moins en Nationale 2 pouvait changer ce que j’avais accompli dans ma carrière. La réponse est non. À l’inverse, est-ce que participer à Koh Lanta pouvait changer le tout ? Peut-être. Je suis en train de me découvrir. Et effectivement, l’essentiel de ma carrière est derrière moi. A 35 ans, il ne me reste pas beaucoup d’années mais le basket reste quand même une des pièces majeures de ma vie et je continue à en profiter. »

Comment vivez-vous votre médiatisation et la diffusion de l’émission avec vos coéquipiers du Cannet ?
« On regarde l’émission ensemble, on est plusieurs à être fans du programme. Certains ont décrété que je n’allais jamais regarder un seul épisode seul (rires). Tous les mardis, on se donne rendez-vous chez moi et on regarde ensemble. Mes coéquipiers sont bienveillants. Il y a des choses que je peux leur expliquer après diffusion, d’autres que je dois garder pour moi pour des raisons de confidentialité. En tout cas, ils le vivent bien. Mon club aussi, le président est vraiment content parce que le club est aussi mis en lumière à travers cette aventure. »

Comment s’est organisée votre participation entre la production du jeu et le club du Cannet ?
« J’ai fait le casting. Une fois que j’ai été pris, j’ai demandé à la production de prévenir mon club, au moins mon entraîneur et mon président, c’était la moindre des choses. Ils ont accepté, mais il y avait des clauses de confidentialité, il fallait absolument qu’ils le gardent pour eux. Ça s’est fait. En voyant l’ampleur de l’émission et ce que représentait cette aventure pour moi, ils m’ont donné leur accord. »

« Il faudrait que les gens fassent un petit test, mais aller sur une île déserte avec de la pluie dans la tronche pendant des jours, sans se laver, sans manger, en dormant sur des bambous… C’est dur »

Votre départ a-t-il eu une incidence sur la première partie de saison en dents de scie, avec 3 victoires en tout début d’exercice, puis un gros passage à vide jusqu’à fin janvier (1 victoire, 9 défaites) selon vous ?
« Je ne peux pas nier que mon départ a eu une incidence sur l’équipe. En mon absence, on a manqué de victoires. Et derrière, il a fallu retrouver une alchimie et ma place dans le groupe, sachant que je suis l’un des joueurs majeurs. Ce processus prend toujours un peu de temps, et il nous en a fallu pour gagner à nouveau des matches. On a perdu des matches qu’on ne devait pas perdre sur des détails. Et à titre personnel, j’ai connu un passage à vide en termes de performance offensive. J’ai fini par me remettre dedans. Et on sait qu’on va vers des échéances importantes et qu’il va falloir être bons. »

Vous avez raté huit rencontres pour le tournage de l’émission aux Philippines. Comment s’est passé le retour à la compétition ?
« Ce n’était pas forcément évident. Physiquement, je n’étais pas du tout en forme, c’est peu de le dire. Il m’a fallu me remettre dedans à la fois physiquement et mentalement. Heureusement, j’ai un métier qui me permet de me préparer correctement et mon retour coïncidait avec le break de Noël. Donc ça m’a permis de retourner en région parisienne pour me ressourcer auprès de ma famille, j’ai pu voir ma fille. Recharger les batteries était nécéssaire. »

Yannick Zachée (c) FIBA

Quatre mois après votre retour, avez-vous retrouvé votre niveau physique ?
« A 97 %. En partant, j’étais vraiment très en forme. Là, c’est la période de la saison qui veut ça, je suis un petit peu plus fatigué. Mais j’ai globalement retrouvé ma forme. Koh Lanta n’a pas eu d’incidence sur ma carrière sur le moyen terme. »

Est-ce l’expérience la plus dure que vous ayez vécu ?
« Sans aucun doute. Il faudrait que les gens fassent un petit test, mais aller sur une île déserte avec de la pluie dans la tronche pendant des jours, sans se laver, sans manger, en dormant sur des bambous… C’est dur. Je ne sais pas s’ils diraient la même chose après l’avoir vécu (rires). »

Au cours de l’aventure, vous avez hérité de deux « bracelets maudits », ce qui signifiait que vous aviez deux votes contre vous jusqu’à la réunification avant même le conseil, une première dans l’aventure. Comment avez-vous géré cette « malédiction » ?
« J’en ai fait abstraction. J’ai perdu à deux jeux de réflexion, ça arrive. Tout ce que je voulais, c’était me rendre indispensable à mon équipe et qu’on puisse gagner. Ces bracelets, ils n’étaient en jeu que si notre équipe perdait et allait au conseil, donc il suffisait de se donner à fond sur les jeux pour ne pas y aller. Ça n’a pas été le cas dès le départ, mais en n’étant pas dans un radar ou en ne me montrant pas infect avec les autres membres de ma tribu, ces bracelets n’avaient aucune incidence. En faisant le parallèle avec le basket, je l’ai pris comme une série de défaites. On perd deux batailles mais on fait en sorte de se relever et d’aller de l’avant pour performer. Même si on est dans un jeu qui nous le rappelle, on fait abstraction. »

« J’aurais pu évoluer plus haut, peut-être rester plus longtemps en Pro B ou en Pro A, parce que j’avais le niveau pour le faire. Mais le basket, c’est aussi une question de chance et de choix. »

Karim Zaza – directeur technique à Lyon SO et ancien coéquipier de Yannick Zachée à la Chorale de Roanne en Espoirs lors de la saison 2005-2006 – dit de vous : « Yannick, c’est un gars qui est comme à la télé : un leader. Il donne toujours le meilleur de lui, il essaie d’amener les autres avec lui par son travail. Il a beaucoup d’humour et qui cherche à mettre les gens à l’aise. C’est un gros caractère qui dit ce qu’il pense et il essaie toujours de se remettre en question. C’est un vrai bon gars, avec un caractère fort, mais avec un grand cœur ». Qui est Yannick Zachée au-delà de l’émission et des parquets ?
« Déjà, c’est touchant sa part. S’il pense ça de moi, c’est qu’il a été le plus honnête possible. C’est effectivement ce que j’essaie et ce que j’ai essayé de faire tout au long de ma vie. J’essaie de faire en sorte que les personnes qui m’entourent se sentent bien, soient à l’aise, même si ce n’est pas toujours évident car je sais que je ne suis pas facile à vivre (rires). Mais c’est important pour moi. La manière dont Karim me voit, il y a beaucoup de choses qui sont vraies. »

Yannick Zachée (c) FIBA

Votre père a fondé le club à Meulan-en-Yvelines, c’est comme ça que vous êtes venu au basket ?
« J’ai commencé le basket à 8 ans au club d’Ozoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne. De mes 11 à mes 14 ans, je suis parti vivre chez mon père puis je suis retourné à Ozoir-la-Ferrière pour jouer en championnat de France cadets deuxième division. C’est ensuite que j’ai été repéré par l’actuel coach de Fos, Rémi Giuitta, avec qui j’ai des rapports particuliers. J’ai passé trois années là-bas puis j’ai signé mon premier contrat professionnel à la Chorale de Roanne en 2005. »

Le basket chez les Zachée, c’est donc une histoire de famille au départ ?
« Le basket, c’est une histoire de famille. Mon père était entraîneur, mes oncles et mes grands frères jouaient au basket, l’un de mes grands frères a été espoir à Besançon, mon petit frère Théo a été en équipe de France jeunes. Et le basket est le sport numéro un dans mon pays d’origine (NDLR : la République centrafricaine). Je me suis tourné naturellement vers le basket et j’ai tout de suite décidé de faire carrière. Et je suis battu pour atteindre mes objectifs. »

« Je sais que mon départ a eu des conséquences sur l’équipe et sur le club. J’ai à coeur de me racheter et que le club se maintienne dans la division »

En professionnel, vous avez été champion de France Pro B en 2007 avec Vichy avant de réaliser l’essentiel de votre carrière en Nationale 1 et Nationale 2. Avez-vous eu la carrière que vous souhaitiez ?
« Peut-être pas la carrière que je voulais. L’un de mes objectifs était de performer au plus haut niveau, et le plus longtemps possible. À un moment donné, j’aurais pu évoluer plus haut, peut-être rester plus longtemps en Pro B ou en Pro A, parce que j’avais le niveau pour le faire. Mais le basket, c’est aussi une question de chance et de choix. Il faut tomber sur le bon entraîneur au bon moment mais aussi faire les choix pour être là où tu veux être. Je n’ai pas fait, au moins une fois, le choix qu’il fallait. Ça m’a donné une carrière différente. Maintenant, est-ce que je le regrette ? Non. Parce que sans ce choix-là, je n’aurais peut-être pas vécu les mêmes difficultés, je n’aurais pas eu ma fille. Et je ne le changerai pour rien au monde. »

Malgré tout, vous avez la chance d’être international et d’avoir disputé plusieurs AfroBasket avec la République centrafricaine. Il parait que 1 000 personnes vous attendaient à l’aéroport pour votre première sélection ?
« C’est vrai. C’est une grande fierté pour moi de représenter ma sélection dans le pays d’origine de mes parents. Je pense que tout athlète, tous sports confondus, qui est appelé pour représenter son pays doit ressentir cette fierté. On devient forcément ambassadeur de son pays après avoir porté le maillot, chanté son hymne. Cette fierté, je l’ai vue sur le visage de mes parents dans toutes les compétitions que j’ai pu faire. Et ces matches internationaux, notamment à l’AfroBasket, m’ont aussi permis de me mesurer à de très beaux bons joueurs issus de différentes nations. Le tout est une expérience exceptionnelle. »

En Nationale 2, Le Cannet est actuellement en position de relégable à cinq journées de la fin de saison. Il y aura un duel très important le 23 avril à domicile contre Aix Venelles. Comment vivez-vous cette fin de saison particulière après cette aventure Koh Lanta ?
« Dans un premier temps, c’est un challenge excitant. Ce ne sont que des matches importants. Pour certaines équipes du milieu de tableau, elles sont déjà maintenues, et leur motivation n’est plus la même. A l’inverse, nous sommes dans une situation différente : on est dans l’obligation de gagner. Ca te pousse à un état d’engagement et de concentration plus important. Ça rajoute une pression supplémentaire à titre individuel parce que je sais que mon départ a eu des conséquences sur l’équipe et sur le club, et j’ai à coeur de me racheter et que le club se maintienne dans la division. Mais c’est un challenge qui ne me fait pas peur, bien au contraire. Le staff le sait, et on va tout faire pour. »

Votre reconversion est déjà bien entamée avec votre statut de coach sportif. Vous avez eu entre vos mains de jeunes issus de l’agence ISE, dont Kymany Houinsou, Maxime Yomi, Hugo Mienandi, Kenny Kasiama… Quel avenir leur prédisez-vous ?
« Travailler avec des jeunes qui ont l’avenir pour eux, c’est challengeant. Ça me permet aussi de leur donner ce que je n’ai pas eu : un investissement physique et mental pour arriver à utiliser au maximum leur plein potentiel. Ils sont à l’écoute et savent ce qu’ils veulent. Le fait de faire appel à un préparateur physique montre déjà à quel point ils sont déterminés. Ce sont tous des gros bosseurs. En cela, je suis persuadé qu’ils arriveront aux objectifs qu’ils se sont fixés. »

Yannick Zachée, avec Kenny Kasiama (ASVEL) (c) @zy_personaltrainer_kohlanta_22

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Le basket, c’est toute sa vie. À 35 ans, Yannick Zachée a pourtant décidé de mettre sa carrière entre parenthèse le temps de l’aventure Koh Lanta « le totem maudit », l’une des émissions les plus populaires de France, diffusée tous les mardis soirs sur TF1 devant près de 4 millions de téléspectateurs. Un nouveau challenge dont il rêvait, alors que l’essentiel de sa carrière de basketteur est aujourd’hui derrière lui.
Formé à Fos, le Francilien a signé son premier contrat professionnel à la Chorale de Roanne en 2005 puis a remporté le titre de Pro B à Vichy en 2007 avant de passer l’essentiel de sa carrière en Nationale 1 et Nationale 2, entre Fos-sur-Mer, le GET Vosges, Charleville-Mézières, Vanves, Tarbes-Lourdes, LyonSO, Holtzheim et Le Cannet. Mais le Fauve est aussi passé par le championnat suisse et a disputé plusieurs plusieurs AfroBasket avec la République centrafricaine. Rencontre.

Yannick Zachée (c) FIBA

Depuis le début de la diffusion de Koh Lanta en février, votre vie de basketteur a-t-elle changé ?
« Ma vie n’a pas complètement changé. Elle a légèrement changé dans la rue compte tenu des personnes qui peuvent m’arrêter, me demander de prendre une photo… Tout le côté bienveillant. Après, je m’entraîne toujours, je joue toujours, je coache toujours (NDLR : il a lancé en 2019 sa société de coaching individuel). Il n’y a pas eu de changements majeurs au niveau du basket. »

Aviez-vous conscience que, même si vous ne jouez qu’en Nationale 2, vous risquiez de devenir l’un des basketteurs les plus connus de France auprès du grand public ?
« J’ai pris la pleine mesure de cela au moment où…

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Photo : Yannick Zachée – Koh Lanta – ALP Productions

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