Passé de la SIG Strasbourg à la Chorale de Roanne cet été, l’intérieur français Yannis Morin (2,08 m, 29 ans) a revu ses ambitions personnelles à la hausse.
Comment abordez-vous cette nouvelle saison, la première avec la Chorale Basket ?
« Je suis en meilleure forme physique et ça fait un moment que je n’ai pas été blessé. À titre individuel, je vais essayer de faire ma meilleure saison en carrière. Je ne me fixe aucune limite. J’aimerais faire partie des meilleurs intérieurs du championnat, pas seulement que français. Je me suis préparé tout l’été. Je pense que le problème par le passé était plus mental qu’autre chose. »
Où vous situez-vous dans l’équipe, comme le leader que vous étiez à Châlons-Reims ?
« Je suis un joueur majeur dans l’équipe. Le club me l’a bien fait comprendre en me contactant très tôt pour me vouloir. Quand on regarde les systèmes de jeu, la façon dont on joue, c’est très orienté vers moi. J’aurai beaucoup de responsabilités, notamment quand ce sera difficile. Je l’ai déjà senti en préparation. Mentalement, ça me fait du bien, ça me permet de prendre confiance en moi et de progresser. Je suis moins dans l’hésitation et davantage dans l’action. »
Comment s’est déroulée la préparation et ce début de la saison ?
« Le staff est agréablement surpris de la cohésion d’équipe. Il n’y a pas de joueurs qui trichent, tout le monde se respecte et tout le monde se bouge. On a un état d’esprit très revanchard cette année.
Les Américains ont compris que l’on était pas une équipe assez prise au sérieux par les adversaires. Ils sont prêts à montrer qu’il faut nous respecter et faire de grandes choses. »
« On veut montrer que l’on est une équipe solide, créer la surprise »
Comme à chaque intersaison, il y a l’arrivée de nouveaux joueurs dans l’équipe, dont vous faites partie, mais aussi des joueurs américains, dont deux sortant de NCAA. Comment se passe leur intégration ?
« Elle se déroule plutôt bien. Ils sont surtout surpris de la différence d’intensité entre les premiers matches et les entraînements. On les avait prévenu pourtant « en match, ça ne va pas passer ». Kyle Foster et Silvio De Sousa sont deux joueurs qui ont des qualités individuelles indéniables et qui sont capables de les mettre en place sur le terrain. »
Qui sera à surveiller cette saison dans les rangs de la Chorale ?
« Je pense que ça va tourner. On a une équipe homogène. Il y a des menaces sur tous les postes de jeu. Ça va être difficile de prédire qui va être le joueur le plus fort. C’est un avantage. Si on en choisit un… l’image de l’équipe : Ronald March. C’est un Américain, ça fait trois ans qu’il joue pour la Chorale. Cette année, il veut gagner et il est prêt à tout pour atteindre ses ambitions. »
L’ambition collective, c’est une des raisons qui vous a convaincu de venir ?
« Entre autres, oui, mais c’était aussi pour le coach (NDLR : Jean-Denys Choulet). Aujourd’hui, avec ce qu’il s’est passé à Strasbourg, je veux surtout prouver aux gens ce que je suis capable d’être sur un terrain. J’approche de la fleur de l’âge, j’ai 29 ans aujourd’hui, pour un intérieur c’est le moment où on commence à être le plus performant possible. J’ai des ambitions personnelles, je suis bien physiquement, j’ai confiance en mon jeu … je veux dominer les raquettes de Betclic Elite ! »
Vous évoquez le passé, quel rôle a joué votre saison aux Etats-Unis, en 2017-18 ?
« Je pense que c’est une période clé dans ma carrière. J’ai changé physiquement, j’ai pris 11 kilos là-bas, mais j’ai énormément travaillé. J’ai vu un autre esprit de compétition où ça bataillait plus, « chacun pour sa gueule », ça m’a fait mûrir. Ça m’a beaucoup aidé dans mon jeu. Ça m’a permis d’être moins en dent de scie. Je le suis encore aujourd’hui. Je veux faire des matches complets. »
Photo : Yannis Morin (LNB)