Quelques minutes après la victoire de l’équipe de France contre la Grande-Bretagne en clôture de sa préparation à l’EuroBasket (15-25 juin en Slovénie), Jean-Aimé Toupane a dressé le bilan de la préparation en conférence de presse. Le sélectionneur des Bleues a notamment expliqué son choix de ne pas prendre Helena Ciak et Pauline Astier dans la liste finale.
A quelques jours de l’Euro, quel bilan dressez-vous de cette préparation, conclue sur cinq victoires en autant de matches ?
« Le bilan de la préparation est positif, même s’il reste encore pas mal de choses à travailler. Nous avons beaucoup progressé dans l’état d’esprit. C’est important car la qualité du travail sur le terrain dépendra de ce que chaque joueuse y mettra. Il y a une volonté de partage et une solidarité dans l’équipe. Même quand il manque une joueuse (NDLR : Sandrine Gruda, préservée en raison de courbatures), on arrive à trouver des adaptations.
On sait que ce qu’on veut, tout le monde le veut. Il faudra être intenses et concentrées tout le temps, j’insiste beaucoup sur ça. Hier (vendredi, lors d’un scrimmage contre la Grande-Bretagne), on a commencé un match difficilement. Aujourd’hui (samedi), on fait un petit peu mieux. Mes joueuses ont eu une bonne réaction dans la difficulté (NDLR : après l’agression d’Iliana Rupert). Il faut savoir proposer autre chose quand ce n’est pas possible de jouer un beau basket. J’espère que ce sera encore mieux par la suite. Tout ne sera pas parfait au championnat d’Europe mais j’espère qu’on continuera de progresser.
Avez-vous fait le plein de confiance avant de partir en Slovénie ?
Oui, la confiance fait partie de ce qu’on recherche de manière générale. C’est rassurant, mais est-ce que ce sera pareil là-bas ? Je n’en sais rien. J’espère qu’on gardera cette confiance. J’insiste encore sur une chose, c’est l’état d’esprit des filles. Elles sont vraiment solidaires. Je loue cette volonté de faire les choses ensemble. Quand il y a un tel état d’esprit, tout est facile à mettre en place en tant que coach. Il n’y a eu aucun rappel de comportement, ce qui est déjà une bonne chose en soi, on ne perd pas de temps sur cet aspect-là et on peut se concentrer sur le basket.
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Comment avez-vous été reçus à Bourg-en-Bresse ?
On a été très bien accueillis à Bourg-en-Bresse. Ce choix d’être venu ici me réjouit. Le club nous a reçu dans des installations extraordinaires, et puis on a un membre du staff qui travaille ici toute l’année (NDLR : Fabrice Serrano, préparateur physique). On a vu un public chaleureux derrière les filles, ça aide. Il y a deux jours, je rappelais aux filles la responsabilité qu’on a quand on met ce maillot. Il y a une volonté de montrer aux gens qu’on veut faire du mieux possible parce qu’on est en mission et qu’on a la responsabilité de faire plaisir à tout un peuple.
Avez-vous le sentiment d’avoir les armes pour vous adapter à tous les styles de jeu ?
Oui, on l’a répété depuis le début de la préparation. C’est une chance qu’on a dans cette équipe. Dans les équipes de très haut niveau, il y a toujours cette notion de polyvalence. Et puis nous sommes dans un sport de rapport de force, l’une des choses importantes est de savoir sur quel aspect du jeu où on est dominant. Parfois, ce sera le jeu intérieur, parfois le jeu extérieur. Il faut avoir cette "intelligence de situation" pour se sortir de tous les obstacles qu’on aura à affronter. Il faut prendre ce que l’adversaire nous donne et restant constantes dans l’énergie et l’intensité.
Hormis Sandrine Gruda, toutes vos joueuses sont capables de tirer à 3-points. Est-ce une volonté de changer le jeu de l’équipe de France ?
Nous y travaillons. Il faut comprendre le sens du jeu, le momentum. Quand on a moins d’adresse, il faut savoir jouer différemment. Ces choses-là se construisent ensemble et cela demande du temps. Nous n’en avons pas eu beaucoup depuis le début du rassemblement. Mais ce soir, au fil du match, nous avons compris quand il fallait jouer vite et quand il fallait arrêter la balle et jouer les pick and roll.
Pour quelles raisons Sandrine Gruda n’a-t-elle pas disputé ce dernier match de préparation ?
C’était le dernier match de préparation, elle a ressenti des courbatures. Nous avons préféré ne pas prendre de risque et aussi donné des responsabilités aux autres. Les filles ont répondu présentes, c’est bien car il n’est pas à exclure qu’on retrouve un scénario similaire au championnat d’Europe. Que Sandrine soit là ou pas, il faudra que les autres continuent à performer et à comprendre ce que l’on recherche en équipe.
« Prendre une grande pour la mettre en difficulté sur des petites et ne la faire jouer que 5 minutes, ça ne vaut pas le coup »
Qu’est-ce qui a motivé votre choix de ne pas sélectionner Helena Ciak et Pauline Astier dans les 12 ?
C’est un choix de coach. Concernant Helena (Ciak), nous sommes dans un contexte européen avec très peu de joueuses de très grande taille. Prenez l’Espagne par exemple, il n’y a qu’une seule grande mais elle joue au large. Plusieurs de nos joueuses polyvalentes vont jouer à l’intérieur et le fait qu’Helena soit une vraie 5, proche du panier, avec un peu moins de mobilité que les autres, a motivé mon choix. Mais c’est un choix pour cette campagne. Ça ne veut pas dire qu’elle ne sera pas dans les prochains rassemblements. C’est un choix de coach beaucoup plus stratégique car on a des postes 2 qui jouent 3, des postes 3 qui jouent 4, tout est décalé pour amener de la densité sur ces postes 3-4. Est-ce le contexte du pauvre ou le contexte général ? Je n’en sais rien. Mais c’est notre choix. On aurait aussi pu ne pas regarder les autres équipes. Mais prendre une grande pour la mettre en difficulté sur des petites et ne la faire jouer que 5 minutes, ça ne vaut pas le coup.
Quant à Pauline (Astier), c’est celle qui s’est le moins entraîné. Elle était en délicatesse avec sa cheville. Notre staff médical a fait un travail extraordinaire pour essayer de la remettre sur pied. Mais, dans une logique de compétition où nous allons jouer six matches pratiquement tous les jours, je ne voulais pas prendre de risque. Je préférais prendre une joueuse totalement valide. Mais, dans le futur, Helena et Pauline reviendront. »
À Ekinox (Bourg-en-Bresse).
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Photo : Helena Ciak (FIBA)