A peine revenu du périple en Bosnie et en Russie conclu par deux victoires, le président Jean-Pierre Siutat, le directeur de l’équipe de France, Patrick Beesley et le coach Vincent Collet ont donné une conférence de presse dont voici la deuxième partie du verbatim.
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LES JOUEURS QUI POURRAIENT ETRE DISPONIBLES EN SEPTEMBRE
Vincent Collet : On va revenir davantage à une situation que l’on a connu en novembre et février que pour cette fenêtre de juin-juillet avec quand même un espoir pour septembre pour quelques joueurs. Avec Patrick (Beesley), dès vendredi dernier à Nanterre, on les a reçus un par un pour évoquer ça. Malheureusement, pour l’instant, la plupart ne savent pas vraiment. Ils savent que c’est tendu mais ce n’est pas impossible. On a décidé de faire le point fin juillet puisqu’on va annoncer notre liste mais on s’attend à revenir à une situation plus proche de la situation des fenêtres précédentes. J’ai malgré tout déjà fait une projection et ce que je peux dire, c’est que l’on aura a priori une équipe compétitive comme on l’avait en novembre et février mais forcément moins forte que celle que l’on avait dans cette fenêtre de juin. C’est du cas par cas. Par exemple, pour les joueurs NBA c’est très dépendant de leur position dans leur franchise. Cela a toujours été le cas d’ailleurs. Tony (Parker) expliquait toujours qu’il avait la capacité de dire aux Spurs, « je viens ! » alors que pour les jeunes joueurs, c’est moins facile. Je ne vais pas faire de fausses promesses parce que eux-mêmes ne le savent pas totalement.
Patrick Beesley : D’autant que autant Charlotte (Nicolas Batum) que Orlando (Evan Fournier) ont complètement changé de staff. Donc à ce jour, les joueurs ne connaissent pas les staffs et nous, tous les contacts que l’on avait ne sont plus bons, il faut repartir à zéro même si à Charlotte c’est (NDLR : comme general manager) Mitch Kupchak qui était à Los Angeles. Le conditionnement d’un joueur avec un ancien staff n’est pas le même qu’avec un nouveau.
Vincent Collet : Par contre, il y a quelque chose de positif c’est que la NBA reconnaît la fenêtre de septembre. En fait, le problème est subtil. La saison NBA commence beaucoup plus tôt maintenant, juste après le 15 octobre pour limiter le nombre de back to back donc le training camp recommence environ le 20 septembre. Ça permet normalement de pouvoir disputer ces fenêtres mais on sait tous que les franchises démarrent avant de façon officieuse et convoquent les joueurs pour du travail individuel et des pick up games et reprennent vraiment le vif du travail plus tard. Beaucoup de joueurs ont l’obligation d’être présents pour ce travail préalable.
Jean-Pierre Siutat : Quand il y a eu à la FIBA le débat définitif sur le positionnement des fenêtres, j’avais posé la question à propos des deux d’été pour que celle de juin-juillet commence un peu plus tard et celle de septembre un peu plus tôt. Il y a eu une discussion avec Marc Tatum qui est très important à la NBA (Deputy Commissioner et Chief Operating Officer) et qui siège à la FIBA. Il expliquait que ce que l’on vient de vivre ne posait pas de problème vis-à-vis de la Summer League… Ce qui n’a pas été tout à fait le cas… Et que septembre, ça ne devait pas en poser non plus. C’était en 2016 quand on a finalisé complètement le calendrier. On s’est aperçu que ça n’a pas été aussi simple que ça déjà pour juin-juillet, on verra au mois de septembre ce qu’il en sera.
RUDY GOBERT DISAIT QU’IL ENVISAGERAIT DE VENIR SEPTEMBRE EN CAS D’ABSOLU NECESSITE. LE FAIT QUE LA QUALIFICATION SOIT SI PROCHE RISQUE DE JOUER CONTRE SA PRESENCE
Vincent Collet : Sûrement. On peut le penser car c’est quand même pour eux à chaque fois l’obligation de solliciter leurs franchises pour les libérer. C’est aussi ce qui a mobilisé autant l’équipe hier. Les joueurs savaient l’importance du résultat. Donc c’est effectivement une crainte potentielle et légitime.
Jean-Pierre Siutat : Sur les réseaux sociaux, on dit souvent que la fédération n’a pas les moyens de payer les assurances des joueurs et c’est pour ça qu’on les prend au compte-goutte. Je veux confirmer que les assurances sont payées entièrement par la FIBA. C’est la nouveauté pour les fenêtres. Et par le passé, je confirme que l’on n’a jamais eu de problèmes pour payer les assurances.
« Pour l’instant, Boris Diaw n’a pas de club mais on sait qu’il cherche »
LA SITUATION DE BORIS DIAW
Vincent Collet : C’est effectivement une situation particulière puisqu’en fait personne ne sait. Lui-même ne sait pas non plus. Il s’interroge. Nous, on espère. Je souhaite qu’il puisse continuer par rapport à tout ce qu’il nous apporte à la fois sur le terrain mais aussi en dehors. Il reste le leader charismatique de cette équipe. Pour l’instant, il n’a pas de club mais on sait qu’il cherche.
LA SITUATION QUAND LA QUALIFICATION SERA ACQUISE
Vincent Collet : Autant on peut se poser des questions pour la fenêtre de septembre, autant pour celles de novembre et février, on sait que l’on sera dans le même contexte que pour les deux premières. On aura une ossature Jeep Elite avec je l’espère quelques joueurs qui jouent l’Eurocup à l’étranger. C’est le cas de Andrew (Albicy) cette année ou de Moustapha Fall. Pour Mous Fall, il est possible sinon probable qu’il intègre une équipe d’Euroleague surtout après le match qu’il a fait hier (NDLR : avant-hier). Malgré tout, on aura je pense une équipe compétitive et on essaiera de gagner ces matches. C’est aussi important par rapport à l’éthique de la compétition et vis-à-vis d’adversaires qui ne seront pas encore qualifiés et qui attendront que l’on ait le bon comportement. Et puis pour nous aussi c’est important. Avant d’aller jouer la Bosnie vendredi soir, j’ai eu l’opportunité de regarder Géorgie-Serbie et j’ai été très impressionné par la prestation serbe avec une équipe totalement remaniée puisqu’eux n’avaient pas bénéficié du retour de joueurs NBA et avec beaucoup de noms peu connus sur la planète basket. Et pourtant, ils jouaient à un niveau incroyable. Ils ont mis 30 points aux Géorgiens en Géorgie pourtant il y avait (Tornike) Shengelia, Giorgi (Sharmadini), (Thaddus) McFadden et quelques pointures. C’est un résultat totalement inattendu à ce niveau-là et je pense que nous, il faut que l’on ait le même objectif. C’est important d’essayer de garder un niveau de performance qui soit le plus élevé possible même si ça sera forcément plus compliqué. On a vu que ce que l’on a pu produire hier, en février on n’en était pas capable. C’est pour ça que pour moi, le match bascule c’est celui que l’on a pu faire en février contre la Russie car normalement celui-là on n’aurait pas dû le gagner.
« Il y a la volonté de promouvoir le basket aux Antilles car il y a d’autres sports qui sont en train de conquérir l’Ile. Il faut absolument que le basket marque le territoire »
DES ABSENTS AUSSI CHEZ LES TROIS ADVERSAIRES DU DEUXIEME TOUR
Vincent Collet : Les Bulgares auront leur équipe mais on doit être capable de jouer contre eux. Par contre dans l’équipe tchèque, il manquera (Tomas) Satoranski, (Jan) Vesely. (Lauri) Markkanen sera peut-être là en septembre avec la Finlande mais pas après. (Petteri) Koponen non plus. Ça pénalise ces équipes. Pour en discuter avec Lassi Tuovi qui est assistant en Finlande (NDLR : et aussi à Strasbourg), c’est peut-être plus dommageable pour une équipe comme la Finlande que pour nous car on a la chance -et on l’a vu l’an dernier- d’avoir un réservoir conséquent. Et ça permet de révéler des joueurs. C’est le cas pour Mous Fall. Ce sont les fenêtres qui lui ont permis de se révéler sur la scène internationale.
LES INTERROGATIONS SUR LA PERTINENCE DE CES FENETRES QUAND ON VOIT LES DIFFICULTES DE LA SLOVENIE, CHAMPIONNE D’EUROPE, OU DE LA CROATIE
Jean-Pierre Siutat : C’est sûr que c’est très mitigé. Je sais que si on n’avait rien fait, le basket international aurait continué, je pense, à régresser. Est-ce la bonne solution ? Je ne sais pas. Elle peut être bonne si demain, au moins en Europe, tout le monde se sent concerné. Mais la terre est grande et quand on regarde, il n’y a que l’Europe qui est concernée par le sujet même si de temps en temps, par endroit, il y a quelques difficultés. Si l’Europe s’harmonise autour de ça, ça peut être un beau projet. Nous, on est contre pour plein de raisons. On a fondé notre gouvernance sur le plan économique sur l’équipe de France. On a beaucoup de joueurs qui partent en NBA et on s’aperçoit que même sur les jeunes, les U18, les U20, la seule chose qu’ils ont en tête, c’est de partir jouer en NBA plus que de jouer en équipe nationale. Ça pose un vrai problème. On ne peut pas les empêcher de partir. Mais l’important c’est qu’on puisse les récupérer pour les équipes nationales. Et ce que l’on propose aujourd’hui dans une Europe qui n’est pas harmonisée, c’est compliqué pour nous. Certains pays ont failli passer par la fenêtre. On ne sait pas si la Croatie va se qualifier, la Slovénie c’est compliqué pour eux. Le bilan sera fait pour 2019. La FIBA repartira t-elle sur des fenêtres comme ça ? A priori, oui, mais peut-être sur des scénarios un peu différents. Ce n’est pas normal qu’il nous manque autant de joueurs dans les équipes nationales si on compare au foot, au handball. Tous les sports. Il n’y a que le basket. C’était déjà compliqué avec la NBA, ça l’est encore plus avec l’Euroleague. Il faut que l’on trouve des solutions pour avoir nos meilleurs joueurs au bon moment. Que l’on n’ait pas les joueurs NBA, c’est une chose mais que l’on puisse avoir les autres.
LE JUBILE DE MICKAEL GELABALE ET FLORENT PIETRUS EN GUADELOUPE
Patrick Beesley : Avec Jean-Pierre, on avait depuis longtemps la volonté d’honorer le basket antillais et il y a eu l’opportunité de ce jubilé de Flo et de Mike en Guadeloupe pour faire donc ce que l’on ne fait pas trop en basket, honorer deux internationaux. On a reconstruit un team France qui va partir demain (aujourd’hui) avec une sélection qui a été composée par Flo et Mike avec des anciens joueurs, des amis. Autour de ça, il y a la volonté de promouvoir le basket aux Antilles car il y a d’autres sports qui sont en train de conquérir l’Ile. Il faut absolument que le basket marque le territoire. Le Team France n’a jamais été là-bas et c’est une occasion de le faire. Il y aura des opérations de 3×3, sur la jeunesse. On va profiter de ces trois jours pour faire monter la température basket.
Jean-Pierre Siutat : On a été recadré par la NBA, aucun joueur en activité ne peut officiellement prendre part à des activités amicales. Ils sont mis à disposition pour les équipes nationales sous conditions. Ils peuvent organiser leurs propres matches mais la fédération -puisqu’on a signé un contrat avec la NBA à travers la FIBA- peut le faire dans un cadre précis mais pas pour des matches amicaux. Ça aurait même posé des problèmes si on avait fait le jubilé pour Tony (Parker).
Le programme du jubilé:
Mercredi 4 juillet
15H00 : Arrivée du Team France Basket, de Florent Piétrus et de Mickaël Gelabale – Accueil des médias à l’aéroport de Pointe à Pitre
Jeudi 5 juillet
11H00 :Passage de quelques joueurs du Team France Basket, Florent Pietrus et Mike Gelabale, à l’animation 3X3 sur l’Esplanade du Palais des Sports « Le Gosier »
17h00 à 18h30 : Entrainement du Team France Basket au Palais des sports du Gosier (ouvert au public et dédicaces)
Vendredi 6 juillet
10h30 à 12h00 : Entrainement de l’équipe All Stars au Palais des Sports du Gosier
20h00 : Match de Gala Team France Basket VS All Stars Flo et Mike
Samedi 7 juillet
10h00 : Mike Gelabale, Florent Pietrus et 2 joueurs du Team France Basket passeront au camp de Basket MJCA
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LE NOMBRE DE JOUEURS QUI POURRAIT ETRE DISPONIBLES EN SEPTEMBRE
Vincent Collet : On va revenir davantage à une situation que l’on a connu en novembre et février que pour cette fenêtre de juin-juillet avec quand même un espoir pour septembre pour quelques joueurs. Avec Patrick (Beesley), dès vendredi dernier à Nanterre, on les a reçus un par un pour évoquer ça. Malheureusement, pour l’instant, la plupart ne savent pas vraiment. Ils savent que c’est tendu mais ce n’est pas impossible. On a décidé de faire le point fin juillet puisqu’on va annoncer notre liste mais on s’attend à revenir à une situation plus proche de la situation des fenêtres précédentes. J’ai malgré tout déjà fait une projection et ce que je peux dire, c’est que l’on aura a priori une équipe compétitive comme on l’avait en novembre et février mais forcément moins forte que celle que l’on avait dans cette fenêtre de juin. C’est du cas par cas. Par exemple, pour les joueurs NBA c’est très dépendant de leur position dans leur franchise. Cela a toujours été le cas d’ailleurs. Tony (Parker) expliquait toujours qu’il avait la capacité de dire aux Spurs, « je viens ! » alors que pour les jeunes joueurs, c’est moins facile. Je ne vais pas faire de fausses promesses parce que eux-mêmes ne le savent pas totalement.
Patrick Beesley : D’autant que autant Charlotte (Nicolas Batum) que Orlando (Evan Fournier) ont complètement changé de staff. Donc à ce jour, les joueurs ne connaissent pas les staffs et nous, tous les contacts que l’on avait ne sont plus bons, il faut repartir à zéro même si à Charlotte c’est (NDLR : comme general manager) Mitch Kupchak qui était à Los Angeles. Le conditionnement d’un joueur avec un ancien staff n’est pas le même qu’avec un nouveau.
Vincent Collet : Par contre, il y a quelque chose de positif c’est que la NBA reconnaît la fenêtre de septembre. En fait, le problème est subtil. La saison NBA commence beaucoup plus tôt maintenant, juste après le 15 octobre pour limiter le nombre de back to back donc le training camp recommence environ le 20 septembre. Ça permet normalement de pouvoir disputer ces fenêtres mais on sait tous que les franchises démarrent avant de façon officieuse et convoquent les joueurs pour du travail individuel et des pick up games et reprennent vraiment le vif du travail plus tard. Beaucoup de joueurs ont l’obligation d’être présents pour ce travail préalable.
Jean-Pierre Siutat :
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Photos: Rudy Gobert, Thomas Heurtel, supporters, FIBA