Le contrat de cinq ans avec Altice/RMC Sport et la Ligue Nationale de Basket se termine au 30 juin prochain. La LNB est actuellement en discussion afin de trouver le ou les bons opérateurs. Parallèlement, une révolution numérique est en train de se dessiner.
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Son président Alain Béral trace les grandes lignes des objectifs de la LNB en matière télévisuelle :
« L’argent est important pour les clubs. On arrive à avoir des évolutions positives même si les subventions des collectivités ont tendance à fortement baisser. Mais quand on parle d’argent pour les clubs on ne peut pas parler que de droits TV. La visibilité apporte du sponsoring soit directement aux clubs soit par l’intermédiaire de la ligue. Si une chaîne gratuite nous dit, je vous diffuse tous les matches en les produisant et on quadruple le montant des droits marketing des clubs, ça nous ira très bien. Que ça passe par la ligue ou pas, on s’en fiche. Ce contrat avec RMC nous a beaucoup aidé à structurer la ligue. Ça a donné une valeur à notre basket de même que ça nous a beaucoup aidé d’avoir un namer avec Jeep Elite. Un très bon, qui est très content avec nous. Ça donne aussi des signes. Je ne dis pas que l’on choisit nos sponsors mais on les trie. Amazon, Jeep, TCL, DLSI, ce sont des enseignes pour la plupart internationales. C’est aussi le cas de Best Western avec qui on vient de signer. On démontre que notre produit intéresse les belles enseignes. On veut de belles images, on veut les produire nous-mêmes. C’est la tendance dans d’autres sports. La ligue espagnole est en train d’y travailler aussi. »
Le montant du contrat décroché en 2015 par la LNB avec à l’époque SFR-Numéricable et L’Equipe 21 avait été important pour du basket français : un record de 50 millions d’euros sur cinq ans. Cela avait entraîné une certaine jalousie du côté de la ligue de hand qui se contentait alors d’un apport de 4M€ la saison. Alors que certains experts du marché estiment que le montant du prochain contrat sera revu à la baisse, Alain Béral est confiant :
« On a des arguments pour avoir au moins ça ou plus », assure t-il. « Nous avons commencé, pas encore des négociations, mais des discussions sur ce que l’on veut apporter comme matière à ces candidats. On a fait beaucoup d’analyses et d’études dans le courant de l’année dernière avec des cabinets très spécialisés. C’est la première fois que l’on va aussi loin dans la définition de la matière. Maintenant on est équipé. Ce que je peux vous dire c’est que l’on est très flatté de l’intérêt que l’on ressent sur le produit basket et par rapport à ce que l’on commence à leur proposer. Il était important pour nous que la situation se décante avec notamment l’attribution d’autres sports. »
Alain Béral évoque ici le retour sur la scène du championnat de France de foot de Canal+ en plus de Mediapro ainsi que sur la Champions League avec BeIN SPORTS alors que SFR/RMC Sport a été le grand perdant des dernières attributions.
La quantité de matchs diffusés par RMC Sport -qui possède d’autres droits comme ceux de l’Euroleague et de l’Eurocup et qui propose une émission hebdomadaire « Buzzer » avec désormais sa déclinaison « Buzzer Europe » – est juste exceptionnelle. Il suffit de consulter chaque semaine notre programme TV pour s’en convaincre. La qualité des retransmissions et des commentaires est également remarquable. Le problème, c’est que ceci s’adresse à un public averti. Si elles ne sont pas déclarées officiellement, les audiences qui circulent sous le manteau sont reconnues comme confidentielles. La première saison, L’Equipe 21 avait permis des ouvertures en clair mais les audiences, généralement sous les 100 000 téléspectateurs, n’étaient pas non plus formidables. La chaîne ne pouvait pas mettre les meilleures affiches à l’antenne et la programmation chaotique se faisait parfois à la dernière minute. Le basket des clubs a disparu de L’Equipe 21 et aussi des chaînes de la TNT si l’on exclue quelques diffusions sur Numéro 23 dont la grande majorité des téléspectateurs ignorent jusqu’à l’existence.
Historiquement, et après l’âge d’or sur Antenne 2, cela fait vingt-cinq ans que la Pro A/Jeep Elite est reléguée sur des chaînes qui diffusent beaucoup de matches mais au très faible impact populaire -qui se souvient de Canal+ Vert, sa première prison dorée ? La LNB a conscience de cette problématique mais a-t-elle la possibilité de la résoudre ?
« Evidemment, il y a une priorité financière car c’est la responsabilité d’une ligue mais l’autre responsabilité c’est que son sport soit diffusé et visible le plus possible. Demain, on sera à même de faire un arbitrage entre une proposition financière et la visibilité, » déclare Michel Mimran, le nouveau Directeur Général de la LNB.
A propos de la télé gratuite, Alain Béral mesure la difficulté de la mission :
« On parle de visibilité et on ne peut pas imaginer oublier cette possibilité. Mais vous savez que le sport professionnel -je ne parle pas de l’équipe de France- est rarement sur les chaînes gratuites. Evidemment on n’a pas oublié ça et on discute avec tout le monde y compris Amazon même s’ils sont tout récents dans l’affaire d’autant qu’ils sont proches de nous. »
Amazon dans le jeu ?
Amazon, qui est donc sponsor de la ligue, s’est lancé dans la diffusion d’évènements sportifs par le biais de Twitch. Alain Béral confirme ainsi qu’il s’agit d’une piste pour la LNB et ce rapprochement a déjà créé le buzz sur les sites spécialisés. Ainsi Mediasportif a écrit récemment :
« Le bourreau d’Eurosport pour Roland Garros, c’est Amazon. Le géant d’internet s’est offert sa première acquisition d’importance en France avec les Nights Sessions et les matchs du Court Simone-Matthieu des internationaux de France à compter de 2021. D’ici là, Amazon pourrait très bien créer la surprise en s’investissant sur d’autres droits disponibles à coût modéré. On pense évidemment aux Sports US, et notamment à la NFL sur laquelle le groupe est présent aux États-Unis mais aussi à la NBA et son nombre considérable de matchs. La présence du groupe dans le sponsoring du basket crédibilise d’ailleurs les bruits évoquant des discussions avec la Ligue Nationale de Basket pour son contrat à partir de la rentrée 2020. La prise serait remarquable. »
Parallèlement au chantier télévisuel, la LNB en a de fait ouvert un autre sur le numérique. Le montant des investissements global sera de 6M€ sur les trois prochaines années.
Actuellement, RMC Sport diffuse sur ses différents canaux l’ensemble des matches de Jeep Elite. Très bien. Seulement les matches qui ne sont pas sur l’une de ses trois chaînes principales sont captés automatiquement par seulement deux caméras et sont sans commentaires. C’est le procédé Keemotion. En gros, c’est réservé aux super fans qui veulent absolument voir leur équipe préféré à l’extérieur.
« Il y a un upgrade (NDLR : une amélioration) de Keemotion qui est en train d’être fait afin que la qualité soit bien meilleure », répond Michel Mimran. « Notre volonté est qu’il y ait plus de diffusions de match dans le contrat TV. C’est en négociation. L’idée c’est qu’en digital, en télé pure, ce soit de meilleure qualité. Des tests ont été faits récemment lors de matches des espoirs à Nanterre avec une nouvelle formule Keemotion pour augmenter cette qualité. »
C’est mieux mais toujours insuffisant.
« Même si ces matches feront en moyenne 8 à 10 000 connexions -on peut imaginer une fois et demie plus que de spectateurs-, ce n’est pas l’avenir pour nous. Des matches de cette qualité sans commentaires, ce n’est pas ce que l’on veut. On travaille jusqu’à un niveau qui soit un niveau de spectacle. »
Michel Mimran donne davantage de détails :
« Il y a évidemment la volonté d’avoir un commentaire et on travaille même sur une solution qui permettrait de produire nos matches avec une qualité de TV et des commentaires en français et en anglais en cas d’une diffusion à l’international. Keemotion est par exemple une solution qui conviendrait très bien à la Pro B et il y a une volonté d’upgrader ça pour la Jeep Elite avec plus de matches diffusés en télévision. Notre capacité à investir dans une solution comme ça peut dépendre du prochain contrat TV. Il faut juste savoir qu’il y a une volonté, on travaille dessus, on essaye que budgétairement ça soit assumable. A terme, très rapidement, on veut être autonome pour que l’on puisse voir tous les matches de Jeep Elite en qualité diffusable avec commentaires. »
L’idée en fait de la LNB, c’est d’avoir sa propre chaîne OTT (Over The Top), qui permettrait d’avoir accès à des matches sans passer par un opérateur à l’instar du League Pass de la NBA.
« Absolument », répond Michel Mimran. « L’avenir pour une ligue comme la nôtre avec les facilités que proposent le basket en matière de production avec un terrain très restreint, fait que l’on réfléchit à une solution OTT telle que vous la connaissez en NBA. Ça serait une très belle alternative pour nos fans. Ce n’est pas parce qu’on l’a en tête qu’elle sera opérationnelle en début de saison. L’échéance est relativement rapide mais on est actuellement dans un cercle où la négociation des droits TV va beaucoup influer sur la capacité à développer en parallèle notre propre production et notre propre diffusion. Cela relève d’une négociation avec les télévisions. On n’a pas du tout envie que notre destin soit bloqué. On est tout à fait conscient de ce que le digital propose aujourd’hui. Il faut qu’à la fin il y ait plus de facilités à voir les matches, en voir plus, en télé, en digital, en Pro B et Jeep Elite. »
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Son président Alain Béral trace les grandes lignes des objectifs de la LNB en matière télévisuelle :
« L’argent est important pour les clubs. On arrive à avoir des évolutions positives même si les subventions des collectivités ont tendance à fortement baisser. Mais quand on parle d’argent pour les clubs on ne peut pas parler que de droits TV. La visibilité apporte du sponsoring soit directement aux clubs soit par l’intermédiaire de la ligue. Si une chaîne gratuite nous dit, je vous diffuse tous les matches en les produisant et on quadruple le montant des droits marketing des clubs, ça nous ira très bien. Que ça passe par la ligue ou pas, on s’en fiche. Ce contrat avec RMC nous a beaucoup aidé à structurer la ligue. Ça a donné une valeur à notre basket de même que ça nous a beaucoup aidé d’avoir un namer avec Jeep Elite. Un très bon, qui est très content avec nous. Ça donne aussi des signes. Je ne dis pas que l’on choisit nos sponsors mais on les trie. Amazon, Jeep, TCL, DLSI, ce sont des enseignes pour la plupart internationales. C’est aussi le cas de Best Western avec qui on vient de signer. On démontre que notre produit intéresse les belles enseignes. On veut de belles images, on veut les produire nous-mêmes. C’est la tendance dans d’autres sports. La ligue espagnole est en train d’y travailler aussi. »
Le montant du contrat décroché en 2015 par la LNB avec à l’époque SFR-Numéricable et L’Equipe 21 avait été important pour du basket français : un record de 50 millions d’euros sur cinq ans. Cela avait entraîné une certaine jalousie du côté de la ligue de hand qui se contentait alors d’un apport de 4M€ la saison. Alors que certains experts du marché estiment que le montant du prochain contrat sera revu à la baisse, Alain Béral est confiant :
« On a des arguments pour avoir au moins ça ou plus », assure t-il. « Nous avons commencé, pas encore des négociations, mais des discussions sur ce que l’on veut apporter comme matière à ces candidats. On a fait beaucoup d’analyses et d’études dans le courant de l’année dernière avec des cabinets très spécialisés. C’est la première fois que l’on va aussi loin dans la définition de la matière. Maintenant on est équipé. Ce que je peux vous dire c’est que l’on est très flatté de l’intérêt que l’on ressent sur le produit basket et par rapport à ce que l’on commence à leur proposer.
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