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JO – Athènes’04 (2) : Meilleurs souvenirs

Le tournoi olympique de basket a été conçu à Athènes comme un véritable show, et il a permis aux Grecs de respirer le parfum d’une gloire passée. Ceci est la 2e partie du 11e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi : JO Berli

Le tournoi olympique de basket a été conçu à Athènes comme un véritable show, et il a permis aux Grecs de respirer le parfum d’une gloire passée.

Ceci est la 2e partie du 11e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi :

JO Berlin’36 : Le régisseur, l’inventeur et le dictateur.

Helsinki’52, Melbourne’56, Rome’60 : Interview Jean-Paul Beugnot.

Mexico’68 : Spencer Haywood, un prodige de 20 ans

Munich’72 : Trois secondes, une éternité

Los Angeles’84 : Bobby Knight, le Général

Séoul’88 : La fin d’une ère

Barcelone’92 : Moments Magiques

Atlanta’96 : Les Américaines font un tabac

Sydney’00: Ces Bleus venus de nulle part

Sydney’00 : Laurent Sciarra : « Le dunk de Carter, c’est l’image des Jeux »

Athènes’04 : Les Américains scalpés

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Il faut quatre-vingt-dix minutes pour s’y rendre à partir de la place Omonia, le poumon encrassé de la capitale grecque. Par métro, tout d’abord. Direction Le Pirée. Les stations du centre-ville en marbre, enrichies de vestiges archéologiques, sans papier gras, aérées, témoignent des immenses efforts qu’Athènes a entrepris pour mériter les Jeux. Ces stations tranchent avec la saleté des trottoirs en surface d’où remontent souvent des odeurs d’urine, et les tristes immeubles construits, à l’identique, après la guerre. Descendre du métro à Faliro, prendre le tramway, tout neuf lui aussi, et doté de l’air conditionné. Il longe la côte et les plages souillées où se déversent les égouts de la ville, ce qui ne rebute pas les baigneurs.

Le gigantesque Helliniko Olympic Complex a été bâti sur l’ancien aéroport. Il abrite les compétitions de baseball, de softball, de hockey, de hand, de canoë/kayak, d’escrime et de basket, pour ce qui est de la première phase. Une fois descendu à la station 2nd Ag. Kosma, il faut emprunter une passerelle qui enjambe l’autoroute qui mène au Cap Sounio, et éviter l’insolation. Ne parlez pas ici de température à l’ombre, il n’y en a pas. Pas d’arbre, pas de verdure. La capitale grecque manque d’espaces verts, comme de parkings et de canalisations. Pour être prête pour le Jour J, Athènes s’est imposé les derniers mois les travaux d’Hercule. De là à soigner les détails…

Les deux lignes de métro, le tram, les bus modernes, le train de banlieue, et les voies rapides – du béton, toujours du béton, toujours pas de brindilles d’herbe – ont oxygéné la circulation dans la capitale. D’autant qu’en ce mois d’août, l’Athénien, comme le Parisien, a fui sa ville pour investir les plages et les îles. Les Jeux ont fertilisé le tourisme, mais les journaux informent que c’est au détriment des autres régions du pays, Corfu et Rhodes en tête. Beaucoup de Grecs se demandent s’ils n’auront pas la gueule de bois une fois le grand chapiteau olympique démonté.

Les Athéniens n’apprécient pas non plus, parait-il, le Zeppelin, équipé de caméras à haute résolution, qui survole en permanence la ville, et les 1 500 caméras fixes à l’affût des moindres mouvements suspects. C’est l’un des signes les plus spectaculaires des immenses moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des Jeux. Les autorités grecques ont mobilisé 70 000 hommes, obtenu le concours de l’OTAN, déployé des missiles Patriot, S-300 et Crotale, et dépensé 1,2 milliard d’euros… Les 531 sportifs américains envoyés à Athènes dont les douze basketteurs, logés sur le Queen Mary 2 qui mouille dans le port du Pirée, représentent une cible idéale pour des terroristes en mal de publicité mondiale. Ils sont accompagnés par 400 hommes des forces spéciales et de 150 agents américains qui servent de gardes du corps.

Deux contrôles sont au programme avant de pénétrer dans le Helliniko Indoor Arena. Une montre ou quelques pièces de monnaie font hurler les détecteurs de métaux. L’interdiction de fumer dans l’enceinte est respectée. Une gageure dans l’un des derniers pays d’Europe où sortir un paquet de clopes n’est pas considéré comme un acte terroriste. « Passez par ici, pas par là. Votre accréditation ? » Les consignes du CIO sont appliquées inlassablement à la lettre, mais avec cette gentillesse méditerranéenne qui avait fait tant défaut à certains sbires, à Atlanta.

Vive la salsa !

Chaque session comprend deux matches et renouvelle le parterre de supporters. Les Serbes sont les plus bruyants. Les Néo-zélandais font le « haka », leur danse guerrière, dans les tribunes. Les Espagnols sont les plus nombreux, colorés, joyeux. A moins que ça ne soit les Argentins. A l’évidence, les plus réceptifs aux animations sont les Chinois, tous en tee-shirt blancs et munis de petits drapeaux rouges qu’ils agitent en criant. Une réussite, les « à côtés », fruit de la coopération entre la FIBA et la NBA, qui donnent une véritable spécificité au basket, à comparer avec le tournoi de hand démuni de toute attraction. Au menu : tee-shirts lancés avec une fronde, distribution de mascottes olympiques à la tête du client – ce qui fait de tout le monde s’agite en criant « à moi ! à moi ! » dans toutes les langues –, avant que l’on expédie dans les tribunes un globe en pratique géant, ce qui permet aux spectateurs de se le renvoyer de main en main. On joue aussi des airs de chaque pays – vive la salsa de Porto Rico ! – tout en n’oubliant pas d’autres traditionnels « plus » made-in-NBA : les jingles dont le « Rock and Roll… » de Gary Glitter, le tableau où scintille un « Slam Dunk » à chaque fois qu’un joueur écrase le ballon dans le cercle, et les mascottes avec qui les mômes, et leurs chers parents, veulent se faire photographier au mépris du match qui se déroule devant eux.

Une mention spéciale à ce type qui dribble et marque des paniers avec sa tête – dingue ! – et à la troupe des Center Court Dancers. On veut dire par là que ces demoiselles, jeunes, blondes, souriantes, lituaniennes et ukrainiennes, disposent d’une panoplie de tenues à rendre jalouses les princesses de Monaco, que leurs chorégraphies sont excellentes, et que ce sont vraiment, mais alors vraiment, des canons !

Notons aussi la touche française de l’arbitre Chantal Julien, l’ancien joueur et journaliste David Bialski, bilingue franco-anglais, ce qui lui permet du haut de ses 2,10 m d’être le speaker idéal, et les Crazy Dunkers dont les acrobaties sur trampoline ont été appréciées de tous. Et plus spécialement des Chinois. A mon avis, pour Pékin 2008, in the pocket !

En anglais dans le texte. Car, désolé pour les défenseurs de la francophonie, mais c’est plus que jamais la langue universelle des JO, et spécialement au tournoi de basket. Tiens, une anecdote à ce sujet. Après la défaite contre l’Argentine, le coach serbe et polyglotte Zeljko Obradovic a quitté précipitamment la conférence de presse. Il estimait que la traduction de ses propos du serbo-croate à l’anglais était déficiente. « Je ne veux pas parler car le traducteur est très mauvais. Je peux m’exprimer en anglais mais je ne veux pas le faire. J’ai le droit de parler dans ma propre langue. » Quelques jours plus tard, la fédé serbe recevait une lettre de rappel à l’ordre de la part de la Fédération Internationale, toujours en anglais.

Photo: Carlos Boozer

Les Grecs ont une dent contre les Américains

Sur les murs de la ville, Tim Duncan est l’un des sportifs que la marque Adidas a placardés pour faire sa pub. « Impossible is Tradition » lit-on. Yao Ming et ses 2,29 m se font remarquer lors de la cérémonie d’ouverture du stade olympique. Le géant chinois est l’un des six basketteurs choisis comme porte-drapeau avec le Serbe Dejan Bodiroga, l’Angolais Angelo Victoriano, le Portoricain Carlos Arroyo, le Lituanien Saulius Stombergas et l’Américaine Dawn Staley. « C’est super. C’est la troisième fois que je participe aux Jeux et c’est peut-être pour ça que le comité lituanien m’a choisi comme porte-drapeau, » commente Stombergas. Le basket est le sport numéro 1 dans son pays.

C’était le cas en Grèce, il y a quelques années. La présence du Dieu vivant, Nick Galis, comme l’un des six porteurs de la torche olympique lors de cette cérémonie d’ouverture est là pour nous le rappeler. La victoire incroyable lors de l’Euro 87 au Palais de la Paix et de l’Amitié – la salle sert de site olympique au volley – avait embrasé tout une ville, tout un pays. L’âge d’or du basket grec allait durer une bonne dizaine d’années. Ce sont les footballeurs, dont les maillots sont en vente dans les kiosques sur la place Omonia, qui sont devenus les nouveaux héros grecs depuis leur triomphe, en juillet, à l’Euro portugais.

Galis-Yannakis. Ils étaient indissociables sur le terrain, en équipe nationale comme à l’Aris Salonique. On retrouve les deux grands prêtres à ces Jeux puisque Panayotis Yannakis, 45 ans, les cheveux blanchis par les travaux guerriers, est le coach de la sélection. Même si elle a perdu de son prestige, cette sélection nationale ne laisse toujours pas indifférent. En ville, il y a des postes partout, des écrans géants ou de simples téléviseurs dans les cafés et restaurants, pour donner en prime time les matches des Grecs. Celui contre les Etats-Unis est tout à fait spécial. Il existe dans le pays un fort sentiment anti-américain. Beaucoup estiment que toutes ces mesures sécuritaires sont excessives, la Grèce, disent-ils, n’a rien à craindre des Arabes ! Plus une place n’est à vendre depuis le mois de mars, et c’est au marché noir qu’il faut s’en procurer si l’on veut, croit-on, assister à l’exploit du siècle. Le premier ministre Kostas Karamanlis était bien placé pour en dégotter une ; il a pris place dans la tribune présidentielle.

Quatre heures avant le premier entre-deux, on entend les premiers encouragements pour la Grèce durant la rencontre Italie-Serbie. A l’entrée des artistes, on fait résonner The Final Countdown du groupe Europe, le même hymne qu’en 1987, histoire pour les superstitieux de mettre toutes les chances de leur côté. Les Américains sont hués à leur arrivée. Pourtant le public, constitué de VIP et de gens d’une classe sociale nettement supérieure à celle qui remplit les salles de l’Olympiakos ou des clubs de Salonique, n’est pas spécialement vindicatif. Pas de jets de drachmes, ni d’euros. Et puis quand les Grecs reviennent à portée des Américains, le public chauffe la salle avec des « ohé… ohé… » et des « Hellas ! Hellas », le tube des Jeux. Fabuleux.

Les Grecs ont bien lutté, ont absorbé deux fois un déficit supérieur à dix points, mais se sont inclinés de six points (77-71). A l’impossible, nul n’est tenu. Cette équipe hellène manque incontestablement de talents, si ce n’est a priori Antonis Fotsis du Real Madrid. Yannakis s’était délibérément privé du seul joueur NBA, du seul pivot d’envergure, l’énorme « Jack » Tsakalidis, qui n’avait pas voulu rejoindre la sélection dans les temps. Comme son confrère serbe Obradovic, le coach grec n’avait pas voulu faire de passe-droit. Marre des caprices de stars ! Surnommé « le Dragon », 351 sélections en équipe nationale, seul Grec à avoir son maillot retiré au Basketball Hall of Fame de Springfield, Yannakis est l’un des rares coaches grecs à pouvoir maintenir une stricte discipline dans le vestiaire. Mais que faire quand on a sous la main des joueurs raides, lents, voire patauds comme l’ex-prodige Dimitris Papanikolaou, ou que l’adresse vous trahit comme celle de Frangiskos Alvertis, qui s’est laissé pousser les cheveux comme un footballeur ? Peut-être pour être toujours populaire auprès des filles…

Ce soir-là, Yannakis a pu compter sur un bon Fotsis (22 points et 5 rebonds), un trois sur trois à 3pts de Michalis Kakiouzis et une production exemplaire (14 points, 7 rebonds) de son unique véritable centre, Lazaro Papadopoulos, 2,10 m, qui s’est permis avec son hook shot de rouler plusieurs fois Tim Duncan dans la farine. Insuffisant.

Le jeudi 26 août, ils sont officiellement 14 500 pour voir leur sélection se mesurer à l’Argentine en quarts de finale. Chacun ou presque, a apporté son drapeau. L’Olympic Indoor Hall, qui servit d’écrin à l’Euro 95 et au Mondial 98, s’est fait belle pour les Jeux. La Grèce mène, invariablement, de la fin du deuxième quart-temps au milieu du quatrième. Quelle hargne ! Mais la réussite à 3pts est beaucoup trop faible (3 sur 16) pour décramponner les Argentins, qui reviennent suite à l’arrivée sur le parquet de Walter Herrmann. Alvertis tente, à six secondes de la fin, un shoot pathétique qui brise les derniers rêves hellènes. « Alvertis m’a tuer » pourrait écrire Yannakis.

Photo: Lisa Leslie

82% de remplissage pour les garçons, 26% pour les filles

Les filles aussi ont connu leur moment de gloire. C’était leur première apparition aux JO et elles n’ont d’ailleurs participé jusqu’à maintenant qu’à deux éditions de l’Euro, les deux dernières. Dans un pays encore très machiste, le basket féminin n’intéresse que les inconditionnels. « La plus grande affluence devant laquelle j’avais joué, c’est peut-être 500 personnes, » dira Anastasia Kostaki, ex-Nice. Il n’y avait même pas autant de monde pour l’Euro 2003 à Patras ! « Personne en Grèce ne nous connaissait. C’était notre but de faire le top-8 et le faire devant un public de 7 000 personnes était incroyable, » racontait-elle après leur sortie réussie contre le Japon. Kostaki était véritablement très excitée de jouer ce quart de finale devant les USA et 8 100 spectateurs à l’Olympic Indoor Hall. Elle a mis la défense américaine à feu et à sang (26 pts, 8 passes, 10 fautes provoquées). Bon, les Américaines ont gagné de trente points. Normal, c’est une Dream Team.

La Fiba a pu annoncer fièrement que la capacité de la salle avait été remplie à 82 % pour le tournoi masculin (206 135 billets vendus), chiffre excellent un peu tempéré par le modeste écho rencontré par la compétition féminine (67 825 billets vendus, 26 %). Ils étaient encore 14 500 à se rendre, à la fraîche, à l’Olympic Indoor Hall pour encourager la Grèce dans sa lutte pour la 5ème place. Interrogé par Le Monde, Vincent Amalvy, coordinateur photos pour l’Agence France Presse, regrettera le peu d’engouement de la population pour ses Jeux, et conclura : « Les Grecs, à part le football et le basket, se fichent des JO. »

Le basket grec comptait justement sur ces JO pour se remplumer et desserrer l’étau (droits TV et spectateurs en baisse) qui l’oppresse depuis plusieurs années. Ce coup de projecteur sera-t-il suffisant ? Va-t-on assister à un véritable rebond ou le soufflé va-t-il retomber aussi vite ? Maintenant que la fête est finie, les superbes salles construites pour les Jeux risquent de demeurer désespérément vides, de se transformer en vaisseaux fantômes. Tout ceci, équipements sportifs, tram, et mascottes compris, a tout de même coûté près de 10 milliards d’euros.

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Il faut quatre-vingt-dix minutes pour s’y rendre à partir de la place Omonia, le poumon encrassé de la capitale grecque. Par métro, tout d’abord. Direction Le Pirée. Les stations du centre-ville en marbre, enrichies de vestiges archéologiques, sans papier gras, aérées, témoignent des immenses efforts qu’Athènes a entrepris pour mériter les Jeux. Ces stations tranchent avec la saleté des trottoirs en surface d’où remontent souvent des odeurs d’urine, et les tristes immeubles construits, à l’identique, après la guerre. Descendre du métro à Faliro, prendre le tramway, tout neuf lui aussi, et doté de l’air conditionné. Il longe la côte et les plages souillées où se déversent les égouts de la ville, ce qui ne rebute pas les baigneurs.

Le gigantesque Helliniko Olympic Complex a été bâti sur l’ancien aéroport. Il abrite les compétitions de baseball, de softball, de hockey, de hand, de canoë/kayak, d’escrime et de basket, pour ce qui est de la première phase. Une fois descendu à la station 2nd Ag. Kosma, il faut emprunter une passerelle qui enjambe l’autoroute qui mène au Cap Sounio, et éviter l’insolation. Ne parlez pas ici de température à l’ombre, il n’y en a pas. Pas d’arbre, pas de verdure. La capitale grecque manque d’espaces verts, comme de parkings et de canalisations. Pour être prête pour le Jour J, Athènes s’est imposé les derniers mois les travaux d’Hercule. De là à soigner les détails…

Les deux lignes de métro, le tram, les bus modernes, le train de banlieue, et les voies rapides – du béton, toujours du béton, toujours pas de brindilles d’herbe – ont oxygéné la circulation dans la capitale. D’autant qu’en ce mois d’août, l’Athénien, comme le Parisien, a fui sa ville pour investir les plages et les îles. Les Jeux ont fertilisé le tourisme, mais les journaux informent que c’est au détriment des autres régions du pays, Corfu et Rhodes en tête. Beaucoup de Grecs se demandent s’ils n’auront pas la gueule de bois une fois le grand chapiteau olympique démonté.

Les Athéniens n’apprécient pas non plus, parait-il, le Zeppelin, équipé de caméras à haute résolution, qui survole en permanence la ville, et les 1 500 caméras fixes à l’affût des moindres mouvements suspects. C’est l’un des signes les plus spectaculaires des immenses moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des Jeux. Les autorités grecques ont mobilisé 70 000 hommes, obtenu le concours de l’OTAN, déployé des missiles Patriot, S-300 et Crotale, et dépensé 1,2 milliard d’euros… Les 531 sportifs américains envoyés à Athènes dont les douze basketteurs, logés sur le Queen Mary 2 qui mouille dans le port du Pirée, représentent une cible idéale pour des terroristes en mal de publicité mondiale. Ils sont accompagnés par 400 hommes des forces spéciales et de 150 agents américains qui

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Photo d’ouverture: Argentine, championne olympique (FIBA)

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