Surprise. Ce n’est pas la Dream Team qui apparaissait en couverture du Spécial Jeux Olympiques de Sports Illustrated. Pas plus que Michael Jackson ou Carl Lewis. Ni une gymnaste. Ce sont cinq joueuses de l’équipe féminine américaine de basket-ball et leur coach. Ça, personne ne s’y attendait.
Ceci est le 8e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi :
JO Berlin’36 : Le régisseur, l’inventeur et le dictateur.
Helsinki’52, Melbourne’56, Rome’60 : Interview Jean-Paul Beugnot.
Mexico’68 : Spencer Haywood, un prodige de 20 ans
Munich’72 : Trois secondes, une éternité
Los Angeles’84 : Bobby Knight, le Général
Barcelone’92 : Moments Magiques
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The U.S. Women’s Olympic Basketball Team, comme on l’appelle aux USA, fut une attraction majeure de ces Jeux Olympiques. Elle draina le chiffre record et absolument renversant de 30 000 spectateurs à chaque apparition au Georgia Dome. Certains fans portaient un T-shirt sur lequel étaient réunies les caricatures des douze joueuses. Tous hurlaient de contentement à chaque action victorieuse de leurs troupes. Bill et Harry Clinton n’ont pas manqué de passer faire un tour dans leurs vestiaires, le 25 juillet, pour les féliciter de leur victoire sur le Zaïre. Enfin, les organisateurs avaient programmé la finale du tournoi juste avant la cérémonie de clôture et elle fut servie à une heure de forte écoute, et dans son intégralité, aux spectateurs de NBC. Un budget de 16 millions de Francs a été nécessaire pour lancer la plus vaste opération jamais vue sur cette planète pour une équipe sportive féminine. Et davantage qu’un élan spontané, l’effet « Dream Team féminine » fut savamment orchestré par la branche marketing de USA basketball, la NBA elle-même. On a fait cracher au bassinet des marques comme Champion, Nike, Kraft et même Tampax. On a mené une campagne de promotion à peu près égale à celle de la Dream Team des mecs.
Reprendre le pouvoir…
Mais tout d’abord, la réunion de toutes les meilleures joueuses du pays pour ces Jeux d’Atlanta obéissait à une terrible envie : reprendre le pouvoir. Les USA avaient été battus en demi-finale, aussi bien à Barcelone qu’au championnat du monde en Australie, en 94.
Alors, USA Basketball a employé les grands moyens. On a fait appel à des joueuses expérimentées, dont dix ont déjà joué à l’étranger. C’est ainsi, par exemple, que Jennifer Azzi est passée par VA-Orchies, et Teresa Edwards et Dawn Staley par Tarbes. On a convaincu du bien fondé de la mission une Katrina McClain, fantastique rebondeuse, une Lisa Leslie, un pivot d’une mobilité rare qui scora un jour 101 points dans une mi-temps et qui, top-model à ses heures, a récemment posé pour le magazine Vogue, une Teresa Edwards, qui participa ainsi à des quatrième Jeux Olympiques, une Sheryl Swoopes, qui possède, par la grâce de Nike, sa propre chaussure de basket, la Air Swoopes. On les a payées 50 000 dollars pour qu’elles soient disponibles toute la saison. Ce qui a représenté pour la plupart, un sacrifice financier ; Katrina McClain pouvait aspirer à six fois plus en signant dans un club européen fortuné.
On dit qu’une petite touche de… marketing a prévalu dans certains choix. Et il apparaît que le coach Tara VanDereveer – la seule femme maîtresse du banc des douze équipes participantes aux J.O. – s’est fait un peu forcer la main par le comité de sélection. « Parfois, je pense que notre équipe a des besoins différents de stars. » Surtout que les filles ne se sont pas contentées de trois-quatre entraînements et de quelques matches de démonstration avant de passer aux actes. Elles ont fait le tour du monde, allant de Sibérie en Chine et de Chine en Australie. 20 000 kilomètres en tout. 52 matches de préparation contre à peu près tout le monde et parfois n’importe qui. 52 victoires. Les victoires, c’est ce qui fait oublier les frictions, la fatigue, les heures de désœuvrement. Tara VanDerveer a joué un rôle majeur dans la construction de l’édifice. VanDerveer est une adepte de Bobby Knight – discipline, défense – mais sans chercher à imiter le coach d’Indiana dans ses excès verbaux. « Si nous sommes devenues si proches les unes des autres, c’est qu’au début, c’était les coaches contre l’équipe », reconnait Lisa Leslie.
… Et lancer une ligue pro
Il n’était pas fait mystère que cette Dream Team féminine avait comme objectif de servir de rampe de lancement à la Women NBA, une ligue professionnelle féminine, dont le championnat débutera en juin 1997, et qui a déjà signé des contrats avec NBC et ESPN pour la retransmission de trois matches par semaine. Une grande première pour un sport collectif chez les nanas. « Le basket féminin est en pleine progression. Nous n’aurions jamais lancé ce type d’opération il y a cinq ans, » dit Valérie Ackerman de la NBA.
Visiblement le timing doit être bon car… une ligue concurrente, l’American Basketball League, fonctionnera dès octobre. Sont au programme 42 matches de saison régulière plus des playoffs jusqu’en mars. L’ABL a dans son projet d’offrir des places à bas prix. Les joueuses seront employées par la ligue et gagneront en moyenne 70 000 dollars (125 000 pour les stars). Même si la quasi-totalité des membres de l’équipe olympique a foncé vers l’ABL, on voit mal comment cette équipe néophyte pourrait résister à la toute puissante NBA. Alors faut-il envisager une fusion, ou plus cruellement une disparition ?
Voici pourquoi à Atlanta, les Américaines ne pouvaient être intéressées que par un seul métal, le plus précieux, l’or. Et elles l’ont gagné haut la main. La marge moyenne avec leurs adversaires s’est élevée à 29 points. Même le Brésil – qui avait refusé de rencontrer les USA lors des matchs préparatoires – s’est fait hacher menu. Huit des douze joueuses américaines étaient de la défaite au Mondial australien, il y a deux ans. Elle se souvenaient que les deux arrières du Brésil, Hortencia et Paula, avaient accumulé 61 points. Le Brésil s’était imposé sur un score fleuve, 110-107. Les Américaines ont ruminé cet échec et préparé leur revanche avec une motivation toute spéciale. Les deux Brésiliennes ont subi une pression défensive terrifiante qui les a totalement étouffées : 1 panier pour 8 shoots pour Paula, 11 points pour Hortencia. C’était la clef du match. Et comme la réussite était là en attaque (66,6 % de réussite !), ce fut une démonstration menée par Lisa Leslie (29 points, 12/14). Une démonstration comme le public américain en attendait une de la Dream Team. Score final : 111-87.
60 matches, 60 victoires. « On veut être la plus grande équipe de l’Histoire, » disaient les Américaines avant le tournoi. C’est très probablement le cas.
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The U.S. Women’s Olympic Basketball Team, comme on l’appelle aux USA, fut une attraction majeure de ces Jeux Olympiques. Elle draina le chiffre record et absolument renversant de 30 000 spectateurs à chaque apparition au Georgia Dome. Certains fans portaient un T-shirt sur lequel étaient réunies les caricatures des douze joueuses. Tous hurlaient de contentement à chaque action victorieuse de leurs troupes. Bill et Harry Clinton n’ont pas manqué de passer faire un tour dans leurs vestiaires, le 25 juillet, pour les féliciter de leur victoire sur le Zaïre. Enfin, les organisateurs avaient programmé la finale du tournoi juste avant la cérémonie de clôture et elle fut servie à une heure de forte écoute, et dans son intégralité, aux spectateurs de NBC. Un budget de 16 millions de Francs a été nécessaire pour lancer la plus vaste opération jamais vue sur cette planète pour une équipe sportive féminine. Et davantage qu’un élan spontané, l’effet « Dream Team féminine » fut savamment orchestré par la branche marketing de USA basketball, la NBA elle-même. On a fait cracher au bassinet des marques comme Champion, Nike, Kraft et même Tampax. On a mené une campagne de promotion à peu près égale à celle de la Dream Team des mecs.
Reprendre le pouvoir…
Mais tout d’abord, la réunion de toutes les meilleures joueuses du pays pour ces jeux d’Atlanta obéissait à une terrible envie : reprendre le pouvoir. Les USA avaient été battus en demi-finale, aussi bien à Barcelone qu’au championnat du monde en Australie, en 94.
Alors, USA Basketball a employé les grands moyens. On a fait appel à des joueuses expérimentées, dont dix ont déjà joué à l’étranger. C’est ainsi, par exemple, que Jennifer Azzi est passée par VA-Orchies, et Teresa Edwards et Dawn Staley par Tarbes. On a convaincu du bien fondé
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