Au sourire de Endy Miyem, par ailleurs remarquable tout au long du match (meilleure marqueuse de son équipe avec 15 points), on comprenait qu’il y a des défaites (82-93), qui valent des victoires. Il suffisait aux Bleus de perdre de moins de 14 points pour se qualifier en quart-de-finale, et elles ont réalisé un match parfait de maîtrise face à l’invincible armada américaine, effaçant ainsi le péché originel face aux Japonaises, qui aurait pu leur coûter très cher.
Cette équipe de France-là, la meilleure qu’il soit, n’a à craindre personne lors du tirage au sort pour les quarts-de-finale. Tout est encore possible.
Sandrine Gruda connaissait d’entrée des difficultés défensives face à l’araignée Brittney Griner, et commettait deux fautes, en 1’45. Elle était remplacée aussitôt par Helena Ciak, qui a son tour était sanctionné deux fois. C’est ainsi que Iliana Rupert est entrée en piste pour faire une excellente première mi-temps (9 points dont 7 en 3’ et 2 rebonds).
Après avoir laissé passer l’orage, les Bleues jouaient les yeux dans les yeux avec Team USA grâce à une belle confiance offensive, et l’impact général de Gabby Williams, pas en réussite sur le plan offensif (10 points à 4/13), mais d’une incroyable vitalité. Sur des trois-points de Valériane Vukosavljevic, Alexia Chartereau et Marine Johannes, elles comptèrent une demi-douzaine de points d’avance une bonne partie du deuxième quart-temps. Seulement, il suffisait que leur adresse tombe un peu pour que les Américaines, menées par la meilleure joueuse du monde, Breanna Stewart (14 points en 18 minutes), et la MVP de la WNBA en titre, A’ja Wilson (12 points, 4 rebonds) dominatrices dans la peinture (68% de réussite à deux-points), aux multiples talents, reviennent et creusent un petit écart en fin de mi-temps (44-50) avec 31 points marqués dans le quart-temps.
Team USA est un rouleau compresseur, mais les Françaises ne perdaient pas les pédales et avec une Marine Johannes qui avait retrouvé entièrement son sens de la créativité (7 passes), elles étaient toujours dans la course, y compris même pour une victoire. Sur un drive de Valériane Vukosavljevic, elles passaient en tête à 72-71. Il restait alors 9’. Tenir, tenir, face à une A’ja Wilson… intenable (22 points). Un trois-points de Sue Bird tira la sonnette d’alarme (74-83), mais Sandrine Gruda répliqua sur un 2+1 avant que Tina Charles remette le couvert avec un panier bonifié. A 5’ de la fin, et à 77-87, les Françaises étaient sur le fil du rasoir. A l’image de Alexia Chartereau, auteure d’un trois-points plein d’audace, et d’une Sandrine Gruda (12 points et 6 passes) très volontaire, elles ne craquaient pas. Après un dernier panier de Breanna Stewart dans la peinture à 13 secondes du buzzer, Valérie Garnier demanda un temps-mort, la remise eut lieu dans la partie du terrain américaine, et, tranquillement, les Françaises purent laisser couler les secondes jusqu’à la qualification pour les quarts.
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Photo: Marine Johannes (FIBA)