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JO féminin : Le Canada pris dans le tourbillon des Bleues

Invaincue en préparation, l'équipe de France a enchaîné avec une superbe victoire sur le Canada (75-54), une équipe pourtant considérée comme une candidate au podium.

Leila Lacan. ©FIBA

En prélude à ce France-Canada, nous avions assisté à une énorme surprise avec la défaite de l’Australie, potentiellement médaillable, face au Nigéria, imprudemment jugé comme le petit poucet du groupe, et avec une marge considérable de 13 points (75-62).

Les pertes de balle et les lancers francs manqués ont été la clé de la soirée pour les Opals qui ont perdu le ballon 26 fois et n’ont réussi que 8 de leurs tirs sur la ligne des lancers-francs sur 18 tentatives. « Ce n’est pas bon. Ce fut un désastre », a lâché la doyenne Lauren Jackson. « Les lancers-francs vous feront gagner ou perdre un match. Nous aurions réussi nos lancers-francs et cela aurait été un match différent », a-t-elle estimé.

C’est la première fois que les sextuples championnes d’Afrique remportent un match de la phase de groupe et leur dernière victoire remontait aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2024 en supplantant la Corée du Sud dans un match de classement, 68-64.  Un succès des D’Tigress dû pour une bonne part à un trio de joueuses vues et reconnues dans la Ligue Féminine :  Ezinne Kalu (ex-Landerneau) a brillé en marquant 19 points et en captant cinq rebonds, tandis que Promise Amukamara (ex-Charnay et Landerneau) a ajouté 14 points et Amy Okonkwo (Saint-Amand et Landerneau) 13.

Dans ce contexte, cette victoire sur le Canada de 21 points est hyper précieuse et met l'équipe de France sur les rails des quarts-de-finale. Elle a été animée par Gabby Williams meilleure défenseur d'Europe et qui a été omniprésente (12 points, 8 passes, 5 interceptions). Le 2e quart-temps des Françaises a été su-bli-me. Les Canadiennes ont-elles craqué face à la pression mise par les 20 211 spectateurs ? En tous les cas, elles ont concédé 25 pertes de balle et mis moins d'un shoot sur trois (32% de réussite).

Si Marine Fauthoux a peu joué (4'), Iliana Rupert pas du tout (que se passe t-il ?), si Marine Johannes a été cette fois maladroite (1/9 à trois-points), les Bleues méritent toutes des lauriers, surtout Gabby Williams, Marième Badiane, qui s'affirme comme l'intérieure numéro 1 (30' de temps de jeu), ce qui n'était pas a priori une évidence et aussi Leila Lacan, 20 ans, qui ne cesse d'épater à chacune de ses sorties.

Valériane Ayayi. ©FIBA

Un 22-0 !

Malgré un 0-3 en 14 secondes, les Françaises étaient bien en place des deux côtés du terrain et répondaient aux attentes de la foule qui demandaient de la "défense ! défense !". Mais un moment à la remorque (8-3), les Canadiennes durcissaient aussi leur défense et trouvaient des solutions en attaque pour égaliser à 10. Le banc canadien apportait davantage que le français, l'ancienne meneuse/arrière de Bourges, Shay Colley (7 points), perçait plusieurs fois la défense des Bleues et son équipe menait jusqu'à quatre points (14-18, 9e).

Marine Johannes faisait un airball et avait du mal à se mettre dans le bain ratant ainsi ses quatre premiers shoots derrière l'arc. Mais une belle série de Alexia Chery remettait les Bleues sur la bonne piste (20-18). Et c'est sur un drive que MJ obtenait ses deux premiers points avant de planter son premier (et seul) panier primé. 25-18. Dominique Malonga apportait sa taille, son agilité, Romane Bernies son agressivité, et Leila Lacan ses multiples talents.

Le passage à vide des Canadiennes se prolongeait éternellement. Elles étaient prises dans les phares de la défense française, complètement éblouies, au point de prendre un 22-0 ! Et d'attendre d'être à 1'29 de la fin du deuxième quart-temps pour inscrire les deux seuls points de la période. En fait, à cheval sur les deux quart-temps, les Nord Américaines qui en étaient à 11 pertes de balle et 29% aux shoots sont demeurées 9'30 sans marquer. Voilà pourquoi la France menait 38-20 à la mi-temps, que le public lui faisait une standing ovation, hurlait "allez les bleues" et chantait La Marseillaise !

Gabby Williams. ©FIBA

Gabby Williams veille au grain

Les Canadiennes ont sans doute eu droit à une remontée de bretelles dans les vestiaires de la part du coach espagnol Victor Lapena. Elles ont en tous les cas retrouvé du punch et un peu de sérénité à l'attaque de la deuxième mi-temps. L'équipe de France va d'ailleurs connaître un temps faible dans ce troisième quart-temps à l'image de ce nouvel airball de Marine Johannes, qui faisait ensuite une mauvaise passe. Vive, solide, inspirée, Gabby Williams maintenait heureusement le cap (46-27) et un trois-points de Marième Badiane a été une clé pour repousser les ardeurs des Canadiennes, qui étaient encore bien loin au score après trente minutes (53-36).

Et c'est un autre trois-points de Sarah Michel-Boury puis un de Leila Lacan qui donnaient plus 20 points d'avance aux filles de Jean-Aimé Toupane : 59-36. Un moment complètement dans les vaps, les Canadiennes ont évité de couler à pic mais elles n'ont pas évité un ultime layup de Dominique Malonga. L'addition est tout de même douloureuse et les voilà dans une mauvaise posture -comme les Australiennes- pour la suite des évènements.

Prochain match des Bleues, le 1er août face au Nigéria.

La boxscore est ICI.

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