Non seulement les D'Tigress ont accompli un exploit historique en tombant l'Australie lors du match d'ouverture (75-62), mais il faut se souvenir qu'elles avaient fait mordre la poussière aux Françaises, à Belgrade, lors des qualifications à la Coupe du monde 2022 (65-67), alors que celles-ci avaient eu 17 points d'avance à l'issue du premier quart-temps. Cela prouve que les Nigérianes ne s'avouent jamais vaincues.
Face à cette équipe made-in-USA, le mérite des Françaises est immense d'autant que leur jeu collectif, des deux côtés du terrain fut impeccable avec même des plays absolument magnifiques. Chacune est à sa place et tout le monde a joué au moins 9 minutes avec un record de 27 minutes de Marième Badiane, ce qui est significatif.
Une joueuse est à extraire du lot, Gabby Williams, un geyser d'énergie, qui a terminé le match avec des stats qu'on vous laisse apprécier : 14 points à 7/10, 5 rebonds, 7 passes et ... 6 interceptions pour 3 balles perdues. Le tout récompensé par 23 d'éval.
Gabby Williams en leader
L'entrée sur le parquet des Françaises sous les vivas du public -17 483 spectateurs- et La Marseillaise chantée à l'unisson donnent toujours des frissons... comme les "Allez les Bleues" et les "Défense ! Défense !". D'ailleurs avec sa leader Gabby Williams, les Françaises mettaient la pression sur les championnes d'Afrique qui cumulaient trois pertes de balle en un peu plus de trois minutes et qui se faisaient mener 11-4. Gabby Williams se chargeait même de la finition sur les contre-attaques.
Dès le milieu du premier quart-temps, Iliana Rupert entrait en jeu elle qui avait été maintenue sur le banc contre le Canada et elle réussissait quelques actions positives. Ce n'est pas tant la France qui baissait pied que le Nigéria qui trouvaient des solutions en attaque notamment par Ezinne Kalu (7 points dans le quart-temps) et qui remontait à 24-20.
Deux trois-points de Marine Johannes et la France se donnait brièvement un peu d'air, à 30-23. Mais, même si elle était également de belle facture, cette seconde période ne ressemblait pas à la première. Les deux équipes sortaient les barbelés. Via le trio Ezinne Kalu, Murjanatu Musa, Amy Okonkwo, le Nigéria remontait à 32-30. Il fallait l'à propos de Marième Badiane, épatante cet été, et définitivement la pivot titulaire, et le retour en jeu de Gabby Williams (10 points et aussi 4 interceptions) pour que la France soit à +7 (38-31) à la pause. Soit 11 points pour les Africaines mais que 3 de plus pour les Bleues sur ce deuxième quart-temps.
Les Nigérianes épuisées
Les chevauchées de Gabby Williams se poursuivaient à l'entame du troisième quart-temps. 42-31. Les Nigérianes commençaient à s'épuiser et perdaient de multiples ballons et de leur adresse. 49-35. Il y avait nécessité à maintenir le même degré d'intensité car les Africaines ne lâchaient pas prise pour autant et un retour sur le banc de Gabby Williams coïncidait avec un bon passage leur part.
Quelle défense de Romane Bernies -la meneuse titulaire de ce tournoi olympique même si elle n'est pas dans le cinq de départ- sur Ifunanya Okoro qui commettait une faute ! C'était l'illustration de la performance magnifique du collectif français ; les Bleues en profitaient pour atteindre un écart maximum de 15 points (54-39) juste avant la fin de la troisième période.
Marine Johannes faisait ce qu'elle fait de mieux, à savoir planter des paniers derrière l'arc sans fioritures. Et son cinquième tir primé donnait à la France pour la première fois vingt points de bonus : 62-42 (33e). Les Nigérianes payaient cash leur manque de banc et se contentaient des miettes.
L'équipe de France livrera son troisième et dernier match de groupe dimanche à 21h contre l'Australie. Elle peut voir loin, très loin.
La boxscore est ICI.