Après quatre échecs de suite en préparation face à des cadors (Allemagne, Serbie, Canada et Australie), la France a retrouvé de l'allant face à un adversaire un peu moins talentueux que les quatre équipes pré-citées.
Après des affluences tout à fait extraordinaires pour les deux matches d'ouverture dans le Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d'Ascq -Australie-Espagne et Allemagne-Japon ont été suivis par 26 991 spectateurs-, l'équipe de France a forcément fait aussi presque le plein (26 766) pour sa première sortie olympique et elle a été accueillie par un déluge de cris "Allez les Bleus!", de tambours, et d'applaudissements. Les fans se sont ensuite égosillés pour chanter La Marseillaise. Un vrai match "à la maison". Et dire que le COJO voulait initialement relégué la phase de groupe des tournois de basket dans un Hall de la Porte de Versailles !
Lors de son match d'ouverture, l'hôte est souvent crispé et cela s'est vérifié cet après-midi. Ainsi les Bleus avaient un avantage de taille important face au Brésil puisqu'avec ses 2,07 m l’ailier-fort Lucas Dias est le joueur le plus haut de la Seleçao et il a écopé rapidement de deux fautes. Pourtant ils ont mis du temps à trouver leurs marques à l'intérieur. Ils n'ont pas toujours fait preuve d'une parfaite gestion de la balle avec 19 pertes de balle ; un défaut déjà souligné en rouge en préparation. On peut remarquer que les Français ont cumulé 11 interceptions mais les Brésiliens trois de plus.
Victor Wembanyama (17 points, 7/13 aux shoots, 9 rebonds, 4 interceptions, 3 contres) a été à la hauteur de sa réputation, mais c'est Nicolas Batum (19 points, 5 rebonds et une grosse défense) qui peut être considéré comme l'homme du match. A 35 ans, il est toujours très frais !
De -12...
Vincent Collet a fait confiance à Matthew Strazel comme meneur -quelle promotion cet été même s'il n'a joué au final qu'un peu plus de quatre minutes- aux côtés du carré classique Evan Fournier, Nicolas Batum, Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Mais les Français ont du faire face d'entrée à des Brésiliens en feu.
Marcelinho Huertas commençait par un tear drop au-dessus du bras de Victor Wembanyama et enchaînait par un shoot à mi-distance. Deux trois-points de Leo Meindl et un alley oop de Joao Cardoso plaçaient les Sud Américains solidement en tête alors que l'adresse était absente côté français et que les picks and roll brésiliens étaient très académiques : 5-12, 10-19, et encore 15-23 à la fin du premier quart-temps avec 4 interceptions pour les Brésiliens. De plus ceux-ci arrivaient à déjouer la défense intérieure des Bleus, a priori pourtant leur point fort.
... à +3
1'22 de jeu dans la deuxième portion de dix minutes et la France était menée 15-27. La côte d'alerte était atteinte si bien que Vincent Collet commandait un temps-mort. L'intensité française a alors augmenté de volume avec Nico Batum en défense sur le maître à jouer Marcelinho Huertas. Avec l'énergie du public, Wemby était au centre de la remontée des Bleus avec un 11-0 pour un 26-27 avec en prime un contre de Rudy Gobert sur Huertas.
Victor Wembanyama réalisait un dunk incroyable -mais ce qualificatif à t-il encore un sens avec lui ?- avec son bras téléscopique. Et un autre pour égaliser à 34 avant que Evan Fournier sur un trois-point avec step back donne l'avantage pour la première fois aux Français à 39-36. Wemby en était à 14 points, 5 rebonds, 1 passe et 1 contre en 18 minutes.
Une défense intensive
Bruno Caboclo, déjà en-dessous de ses standards (0 point et 0 rebond en 8') commettait de suite sa quatrième faute et les arbitres oubliaient de lui en siffler une cinquième. Dans un match qui devenait un peu fous-fou, les Brésiliens perdaient beaucoup de ballons -la faute à la défense française-, et voyaient les Français s'échapper 44-38 et 54-41. Nicolas Batum était XXL et Andrew Albicy effectuait un bon passage. Les Brésiliens paraissaient épuisés par la défense harassante des Bleus et ne marquaient que 22 points sur les 2e et 3e quart-temps. Et sur un 2+1 de Bilal Coulibaly les Français signaient un avantage de 12 points à la fin du 3e quart-temps (57-45).
Nicolas Batum met la dernière main à la victoire
Les Français étaient sur un temps faible dans la première moitié du dernier quart-temps avec des initiatives malheureuses et plus de réussite. Des shoots à trois-points remettaient les Brésiliens complètement dans le jeu : 62-58.
C'est à ce moment-là qu'un trois-points de Frank Ntilikina et une action Gobert-Batum redonnaient en quelques secondes un gros bol d'air frais : 69-58 (36e). Seulement les Bleus ne prenaient pas soin du ballon par manque de concentration et les Brésiliens redevenaient menaçants : 69-62.
C'est toujours et encore en défense que les Bleus ont fait une différence définitive. Deux trois-points de Nicolas Batum et un alley oop de Victor Wembanyama sur une passe de Andrew Albicy ont clôturé les espoirs des Sud-Américains. Le vibrant public de Pierre-Mauroy pouvait chanter La Marseillaise et scander le nom de Batum.
L’équipe de France jouera l'esprit plus le libre le Japon le 30 juillet puis l’Allemagne le 2 août en espérant que ce soit un "véritable 8e de finale" comme l'espérait Vincent Collet.
La boxscore est ICI.