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JO : La mène, point faible des Bleus ?

Qui vont être les meneurs de jeu de l’équipe de France aux Jeux Olympiques ? Le coach Vincent Collet va devoir trancher très rapidement alors qu’aucun candidat ne s’impose réellement.

Andrew Albicy, Frank Ntilikina, Théo Maledon, Matthew Strazel, Nadir Hifi, Elie Okobo © FFBB et DR

En décembre 2016, Frank Ntilikina était champion d’Europe U18 en marquant 31 points en finale et avec un trophée de MVP dans les bras. Deux ans plus tard, Killian Hayes et Théo Maledon décrochaient l’argent au championnat du monde U17 avec en sus une place dans le cinq majeur de la compétition pour le Choletais. Les trois Français sont partis à l’abordage de la NBA à 19 ans et il était convenu qu’ils pourraient prendre le gouvernail de l’équipe de France alors que se profilaient quatre ans plus tard les Jeux Olympiques de Paris.

Personne ne peut leur reprocher d’avoir succombé aux sirènes de la NBA alors qu’ils étaient à peine sortis de l’adolescence. « Un rêve pour eux, devenu un objectif » et une manne financière digne de Crésus : 6,4 millions de dollars sur la durée pour Théo Maledon, 16,7 pour Killian Hayes et 22,5 pour Frank Ntilikina.

Seulement, les trois jeunes hommes, encore insuffisamment développés, se sont fait broyer par le système. Le bilan de leur saison 2023-24 est pour chacun épouvantable. Théo Maledon a participé à 17 matches de NBA dans deux franchises et a été renvoyé en G-League. Blessé, Frank Ntilikina en compte 5 et vient de se rapatrier en Europe, au Partizan Belgrade. Killian Hayes, 42 matches à 6,9 points et 4,9 passes dans la plus faible équipe de la ligue, les Detroit Pistons, a été remercié en février.

Evidemment, les trois ne peuvent pas avoir de regrets de ne pas avoir patienté plus longtemps en Europe après leur draft car l’histoire ne repasse pas forcément deux fois les plats. « Il faut juste saisir l’opportunité et vivre avec, tout donner pour ne pas avoir de regrets », nous fait remarquer Théo Maledon. « Je n’ai que 23 ans, je suis encore très jeune, j’ai encore une très longue carrière à venir. Ça fait partie de la vie d’un basketteur, des hauts, des bas. A la fin, le plus important, c’est de garder cette ligne droite, conserver ton énergie, garder tes valeurs. Et à la fin de ta carrière, tu regardes en arrière et tu te dis, "ah oui, j’ai fait quelque chose que peu de gens ont fait en France". »

On le sent hésitant sur le virage à prendre dans sa trajectoire personnelle. Quand on lui fait remarquer que se réfugier en G-League est le meilleur moyen de demeurer dans le circuit de la NBA, il rétorque : « Pas forcément. Il y a des joueurs de G-League qui réussissent à retrouver leur chemin en NBA. Et pour l’Europe, c’est pareil. Dante Exum a réussi à jouer deux ans en Europe (NDLR : Barcelone et Partizan) et il fait la finale avec Dallas. Je ne crois pas qu’il y ait un chemin meilleur que l’autre. Il faut juste croire en soi. »

Théo Maledon. © BasketEurope
« Avec une défense comme ça, on peut avoir plus de jeu rapide. On a des qualités supérieures à la moyenne en Europe et il faut que l’on arrive à en profiter » - Andrew Albicy

Ce qui est certain, c’est que les anciens prospects de première classe ne joueront pas tous les trois les Jeux Olympiques de Paris. Ils ont été convoqués par Vincent Collet parmi les dix-neuf prétendants et Killian Hayes, sans attaches désormais avec la NBA, a pu rallier l’INSEP et faire tests médicaux et entraînements pré-collectifs dès le 17 juin. Neuf jours plus tard, on apprenait que l’ancien Choletais et Ousmane Dieng, qui sont depuis longtemps déjà débranchés du basket français, n’étaient pas conservés. Une claque.

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