Les mauvais signes aperçus en préparation et en début de tournoi se sont confirmés à la puissance 10. L'équipe de France a été remise à sa place par les champions du monde, c'est à dire une équipe qui était allée dans les décors au premier tour de la compétition mondiale il y a un an.
Tout s'est joué dans le deuxième quart-temps au cours duquel les Français se sont fait passer à tabac. Ce que l'on a vu ? Un collectif affligeant avec certaines individualités totalement dépassées. Des trop jeunes, des trop vieux et crûment des pas au niveau. Pas de meneur consistant, pas de défense (8 interceptions pour les Allemands contre zéro pour les Français en première mi-temps), pas de jeu intérieur sinon Victor Wembanyama pour ramasser les miettes (8 rebonds en première mi-temps). Du très rarement vu dans l'ère Vincent Collet. Qu'elle était loin l'équipe de France vice-championne olympique de 2021 !
L'architecte de la victoire allemande c'est Dennis Schröder (26 points et 9 passes) dont la vitesse rappelle celle de Tony Parker. Lui et Frantz Wagner (26 points et 5 rebonds) sont de VRAIS joueurs de NBA dans la plénitude de leurs moyens et pas de papier comme beaucoup de Français. Quel boulot aussi du coach canadien Gordon Herbert, qui a totalement surclassé Vincent Collet.
La réaction en deuxième mi-temps avec un étonnant Isaïa Cordinier nous aura évité la honte absolue. Si Victor Wembanyama a obtenu une fois encore les meilleurs chiffres des Français (14 points et 12 rebonds), il n'a pas pesé quand les champions du monde ont passé la cinquième.
Dennis Schröder-Frantz Wagner, la paire d'as
Matthew Strazel, héros du match face au Japon, était dépêché dans le cinq de départ par Vincent Collet et c'est Rudy Gobert qui se signalait d'entrée de jeu par un dunk. Avec le souffle du public, le match n'avait pas de prélude avec Dennis Schröder qui faisait déjà des siennes, c'est à dire des merveilles. Tout comme Rudy Gobert auteur de deux contres magistraux et d'un deuxième dunk. Le lead au scoring était partagé. Nico Batum se chargeait de marquer Schröder à la culotte. Le banc français n'était pas tout à fait au niveau des titulaires et sur un dernier shoot à trois-points de Isaac Bonga, l'Allemagne prenait 6 points d'avance (18-26). A eux deux Schröder et Frantz Wagner en avaient mis 18.
Un deuxième quart-temps catastrophique
Alors que les Bleus manquaient de construction ordonnée en attaque, à l'image des shoots forcés de Victor Wembanyama, les Allemands avaient clairement la maîtrise du match. Deux lancers-francs ratés sur trois de Frank Ntilikina, une anti-sportive de Nando De Colo, par ailleurs complètement à la ramasse -une grave erreur de casting au départ-, pas de systèmes apparents, des mauvais choix à tout va et la France se faisait balloter. Après avoir compté dix points de retard (18-28), les hommes de Vincent Collet prenaient l'eau jusqu'au cou : 23-39 (18e).
La zone 2-3 n'y changeait rien. Cela donnait un 25-45 sur un trois-points de Schröder comme à l'entraînement. Et un autre de Johannes Voigtmann dans ses chaussons. Jusqu'à 23 points de retard. Une humiliation. Personne n'était capable de rameuter les troupes. Rien de rien.
Le quart-temps de Isaïa Cordinier
Pour remonter à la surface, les Français cherchaient à défendre plus intensément mais se retrouvaient très vite dans la pénalité. Ce n'est pas dans un vestiaire à la mi-temps que l'on se forge un collectif. Personne n'était capable de stopper Dennis Schröder. Mathias Lessort constatait que la défense allemande est encore plus solide que celles d'Euroleague. Humiliation supplémentaire : après avoir laissé sur place Nicolas Batum, Frantz Wagner réalisait un extraordinaire poster dunk. Les optimistes pourront toujours constater qu'après le 9-24 du quart-temps précédent, le troisième s'est soldé par un 19-21.
De nouveau avec une zone 2-3, l'appui du public -26 860 spectateurs bien méritants-, sans Victor Wembanyama et six points successifs d'Isaïa Cordinier dont deux dunks, un autre de Guerschon Yabusele, les Français relevaient la tête avec un run de 11-0.
Dennis Schröder se mettait en mode gestionnaire, quatre trois-points des Allemands dont un avec la planche de Herr Schröder anéantissaient tout espoir d'impossible retour. Au moins les Bleus auront évité la noyade qui se profilait.
Les Bleus sont attendus demain après-midi samedi au Club France du Parc de la Villette à Paris pour une conférence de presse.
La boxscore est ICI.