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JO – Pékin’08 : Le plus grand match de tous les temps

Le dimanche 24 août 2008, 11 083 spectateurs et des millions de téléspectateurs ont assisté à un spectacle féérique. La finale des Jeux Olympiques de Pékin. USA vs Espagne. Pour beaucoup, le plus grand match de basket-ball de tous les temps. D’un côté, il y avait Kobe Bryant, LeBron James, Dwyane Wa

Le dimanche 24 août 2008, 11 083 spectateurs et des millions de téléspectateurs ont assisté à un spectacle féérique. La finale des Jeux Olympiques de Pékin. USA vs Espagne. Pour beaucoup, le plus grand match de basket-ball de tous les temps. D’un côté, il y avait Kobe Bryant, LeBron James, Dwyane Wade, Chris Paul, Carmelo Anthony, Jason Kidd… De l’autre, les frères Gasol, Juan Carlos Navarro, Ricky Rubio, Rudy Fernandez… Score final, 118-107, en raison d’une fabuleuse adresse.

Ceci est le 12e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi :

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Helsinki’52, Melbourne’56, Rome’60 : Interview Jean-Paul Beugnot.

Mexico’68 : Spencer Haywood, un prodige de 20 ans

Munich’72 : Trois secondes, une éternité

Los Angeles’84 : Bobby Knight, le Général

Séoul’88 : La fin d’une ère

Barcelone’92 : Moments Magiques

Atlanta’96 : Les Américaines font un tabac

Sydney’00: Ces Bleus venus de nulle part

Sydney’00 : Laurent Sciarra : « Le dunk de Carter, c’est l’image des Jeux »

Athènes’04 : Les Américains scalpés

Athènes’04: Meilleurs souvenirs

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Les Américains, qui avaient battu leurs adversaires de 30,2 points lors de leurs sept premiers matchs, un peu comme au bon vieux temps de la Dream Team, ont dû employer les grands moyens pour se sortir du piège espagnol. Ce sont deux trois-points qui permirent à Team USA de se détacher définitivement et de mériter le respect du monde du basket. L’un fut l’oeuvre de Kobe Bryant avec une faute de Rudy Fernandez en prime lorsque les Américains avaient encore chaud aux fesses (104-99). La star des Lakers posa alors son son doigt sur sa bouche pour faire signe à tout le monde de se taire. Et un autre de Dwayne Wade, officieusement le meilleur joueur du tournoi, à 2 minutes et 2 secondes de la fin, qui fut le dernier coup de massue.

Cette cuvée de l’équipe américaine ne ressemblait en rien aux chenapans de Sydney’2000 et aux zombies d’Athènes’04. Cette équipe « du rachat » l’a joué de bout en bout collectif, au point de tous se présenter à la conférence de presse post-finale dans un lieu qui n’était pas conçu pour accueillir plus de six personnes. Ils ont complimenté les Espagnols et déclaré que cette dernière soirée était l’aboutissement d’un long travail. « Tout le monde dit que les joueurs de NBA sont égoïstes et arrogants et que ce sont des individualités. Eh bien, ce que vous avez vu aujourd’hui, c’est une équipe soudée, affrontant l’adversité et sortant d’ici avec une grande victoire, » savoura Kobe Bryant. « Cela va rehausser l’image du basket-ball dans le monde entier, » ajouta le directeur général de USA Basketball, Jerry Colangelo. « C’était l’un des plus grands matches de tous les temps de l’histoire olympique. La qualité et le calibre des joueurs dans ce match étaient extraordinaires. La barre a été relevée et ce sera encore mieux la prochaine fois. »

Ce bouquet final valorisait la stratégie de Jerry Colangelo et de son organisation. Avec le concept de « Redeem Team », USA Basketball avait mobilisé plusieurs dizaines des meilleurs joueurs du pays pendant trois ans. « Le fait que nous ayons eu cette équipe pendant trois ans a été la différence significative dans ce match. Il y avait de la pression dès le départ et nous n’avons jamais craqué. Le fait que nous soyons ensemble pendant cette période a fait la différence, » estima Colangelo, qui exagéra un peu puisque seuls Carmelo Anthony, LeBron James et Dwight Howard participèrent à toutes les campagnes sur la durée. « Dans cette équipe, les douze joueurs sont des éléments majeurs dans leur club. Mais personne ne s’est jamais mis en avant, » apprécia Kobe Bryant. « Personne ne s’est jamais occupé de savoir qui marquait des points. C’est extraordinaire, ce qui s’est passé ici entre nous. Nous avons tissé des liens et partagé des choses qui ne s’effaceront jamais. »

Plus fort qu’un titre NBA

Les Américains avaient cessé de snober, de mépriser leurs adversaires et les avaient scouté minutieusement, comme tout un chacun. Contrairement au championnat du monde de 2006 au Japon, le coach Mike Krzyzewski connaissait désormais leurs noms et leurs prénoms.

Déboussolé à Athènes en 2004, Dwyane Wade a personnifié cette métamorphose. Il a fini le tournoi comme meilleur marqueur de son équipe (16,0 points à 67% de réussite) avec 27 points en finale. Avec LeBron James et Carmelo Anthony, déjà eux aussi présents quatre ans auparavant, ils ont formé un trio de choc. L’altruiste Jason Kidd, 35 ans, a représenté un modèle pour toute l’équipe, et bien sûr Kobe Bryant a constitué un formidable booster.

Kobe Bryant était une superstar en Chine, déclenchant des émeutes à chacune de ses apparitions, forcément limitées par mesure de sécurité. Mais lui non plus n’a pas voulu tirer la couverture à lui. « Nous ne sommes surtout pas une Dream Team. D’abord parce qu’il n’y a qu’une seule vraie Dream Team et qu’elle est unique. Mais aussi parce qu’à l’époque, la concurrence était beaucoup moins intense qu’aujourd’hui », constata t-il. « On savait que l’Espagne allait nous poser des problèmes et qu’il ne fallait pas penser à la victoire en match de poule de la semaine précédente (NDLR : 119-82). Les Espagnols ont fait une partie incroyable, ils ont montré pourquoi ils sont champions du monde. Ils se sont accrochés tout le match sans renoncer. »

Les Espagnols s’étaient attirés en amont les foudres du Comité International Olympique, en posant pour une publicité de mauvais goût où on les voyait se tirer la peau des yeux, ce qui a été considéré comme un geste ridiculisant les Asiatiques. Leurs pleurnicheries incessantes, le fait d’avoir jeté une serviette sur le terrain en signe de protestation d’une faute non sifflée, puis un coup de pied de Ricky Rubio dans une chaise, eurent le don d’exaspérer les observateurs. Mais chacun reconnut aussi leur talent, leur vaillance. Par des pénétrations et des shoots à longue distance, Rudy Fernandez scora 18 points en 22 minutes, Juan Carlos Navarro envoya des rafales, et Pau Gasol fit du Pau Gasol, c’est-à-dire qu’après avoir accumulé 21 points et 6 rebonds, il félicita les Américains. C’est aussi à cette occasion que Ricky Rubio, 17 ans, se fit connaître au monde entier. « Le ciel est sa seule limite. Je n’ai jamais vu un gamin aussi fort, » s’extasia Jason Kidd. « Rubio est un homme sur le terrain, mais encore un adolescent en dehors, qui appelle son père après chaque match », charria Rudy Fernandez. C’est le môme qui eut le plus gros temps de jeu (29’) de la finale ! La résistance des Espagnols en finale poussa LeBron James à leur rendre un hommage sincère et appuyé : « L’intensité était incroyable. Vous l’avez ressenti depuis les tribunes, alors imaginez sur le terrain. A chaque fois, on pensait les avoir décroché, on se disait : enfin ! Et à chaque fois, ils revenaient. C’était fou. Je n’ai même pas eu le temps d’avoir peur de perdre. »

A la question de savoir si cette médaille d’or olympique représentait davantage pour lui qu’un titre NBA, Kobe Bryant fut direct : « Oui, c’est beaucoup plus fort. Le titre NBA, il y en a un tous les ans, tu peux toujours te dire que tu gagneras la saison prochaine. Là, l’occasion est unique. »

Seize ans après ceux de Barcelone, le basket-ball sortit grandi de ses Jeux de Pékin, grâce à cette finale, et aussi à l’impact de ses stars lors de la cérémonie d’ouverture. Cinq basketteurs avaient été désignés comme porte-drapeau : Manu Ginobili (Argentine), Sarunas Jasikevicius (Lituanie), Andrei Kirolenko (Russie), Dirk Nowitzki (Allemagne) et le régional de l’étape, Yao Ming (Chine). Ainsi, Nowitzki avait été choisi suite à une pétition dans son pays car « plus qu’aucun autre, il incarne l’idée olympique », selon Michaem Vesper, le secrétaire général du Comité Olympique allemand. Jamais vingt ans auparavant on aurait pu imaginer qu’un joueur de NBA se voit décerner un tel label.

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Les Américains, qui avaient battu leurs adversaires de 30,2 points lors de leurs sept premiers matchs, un peu comme au bon vieux temps de la Dream Team, ont dû employer les grands moyens pour se sortir du piège espagnol. Ce sont deux trois-points qui permirent à Team USA de se détacher définitivement et de mériter le respect du monde du basket. L’un fut l’oeuvre de Kobe Bryant avec une faute de Rudy Fernandez en prime lorsque les Américains avaient encore chaud aux fesses (104-99). La star des Lakers posa alors son son doigt sur sa bouche pour faire signe à tout le monde de se taire. Et un autre de Dwayne Wade, officieusement le meilleur joueur du tournoi, à 2 minutes et 2 secondes de la fin, qui fut le dernier coup de massue.

Cette cuvée de l’équipe américaine ne ressemblait en rien aux chenapans de Sydney’2000 et aux zombies d’Athènes’04. Cette équipe « du rachat » l’a joué de bout en bout collectif, au point de tous se présenter à la conférence de presse post-finale dans un lieu qui n’était pas conçu pour accueillir plus de six personnes. Ils ont complimenté les Espagnols et déclaré que cette dernière soirée était l’aboutissement d’un long travail. « Tout le monde dit que les joueurs de NBA sont égoïstes et arrogants et que ce sont des individualités. Eh bien, ce que vous avez vu aujourd’hui,

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Photo d’ouverture: Kobe Bryant et LeBron James (FIBA)

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