Les centaines de supporters serbes éparpillés parmi les 27 000 spectateurs du Stade Pierre-Mauroy en sont restés bouche bée. Pas Spike Lee. Il fait cela à tous les Jeux Olympiques et l’on arrive toujours à être surpris. Sans un seul match de préparation dans les jambes, en raison d’une blessure au mollet depuis la mi-juin, Kevin Durant a montré une nouvelle fois qu’il n’était pas un joueur comme les autres.
Auteur d’une première mi-temps parfaite (21 points à 8/8 aux tirs dont 5/5 à 3-points en 8’39, 23 points à 8/9 au final), l’ailier de 35 ans a guidé les Etats-Unis, qui avaient pourtant ratés leur entame, vers leur premier succès des Jeux Olympiques face à la Serbie (110-84).
Bien sûr, il n’est pas le seul Avengers à avoir montré l’étendue de ses talents. Outre Devin Booker (12 points, 4 passes) et Anthony Edwards (11 points, 5 rebonds), LeBron James, 39 ans, a affiché un leadership et une polyvalence extraordinaires que l’on peut résumer à une ligne de stats : 21 points à 9/13 aux tirs, 7 rebonds et 9 passes décisives - mais aussi 6 ballons perdus - pour 28 d’évaluation en 27 minutes.
En face, Nikola Jokic (20 points à 8/14 aux tirs, 4 rebonds, 7 passes, 4 interceptions, 24 d’éval en 29 minutes) leur a donné du fil à retordre, principalement en première mi-temps. Il a même fait jeu égal quand il était sur le terrain (voir stat ci-dessous) mais les vice-champions du monde n’ont pas tenu la distance face à des Américains adroits (13/19 à 3-points au coeur du troisième acte), vraisemblablement armés comme jamais - ou presque - et déterminés à ne pas manquer leur entrée en lice.
Kevin Durant et LeBron James, les tontons flingueurs
Le cinq de départ américain - Curry, Holiday, Booker, James et Embiid - a pourtant traîné sa peine dans les premières minutes du match. Cadenassée par la défense des coéquipiers d’Aleksa Avramovic, Team USA a pris de plein fer la première vague serbe (2-10, 3e). Celle-ci n’a pas duré, la faute à l’adresse extérieure de Devin Booker et la rage de LeBron James, 39 ans, bien décidé à montrer la voie à ses partenaires (13-12, 5e).
Mais les Serbes étaient toujours en rythme (14-20, 8e). Et c’est à l’entrée d’Anthony Edwards et de KD que tout a basculé, avec un 13-0 à cheval entre les deux quart-temps (27-20, 11e) et un début de masterclass signé Kevin Durant, 14 points et +17 de +/- en cinq minutes.
En difficulté depuis son coup de chaud inaugural, la Serbie s’en remettait à la justesse d’Ognjen Dobric, 10 points en première mi-temps, mais surtout au talent de son Joker, auteur de deux 2+1 consécutifs puis d’un tir primé en l’espace de deux minutes (40-36, 17e puis 46-44, 19e). Insuffisant pour repasser devant, alors que KD concluait son récital de la première mi-temps sur un shoot exceptionnel en déséquilibre (58-49).
La Serbie un ton en-dessous
Acculée et en panne d'adresse après la pause (8/37 à 3-points), l’équipe de Svetislav Pesic n’a jamais été en mesure de réagir, à l’image d’un troisième quart-temps à sens unique remporté 26 à 16 par les coéquipiers d’Anthony Edwards (84-65).
Le duel aux allures de finale a fini par tourner court. La barre symbolique des +20 était franchie en début de quatrième acte et Steve Kerr pouvait ouvrir son banc - ce qu’il n’a pas fait. Lui qui n’a même pas pris la peine de faire jouer Jayson Tatum et Tyrese Haliburton. Tout sourire, LeBron James a quitté le terrain avec la fierté du devoir accompli. Cela valait bien une accolade avec son ancien coéquipier, Dwayne Wade, aux commentaires pour la télé américaine.
Prochain adversaire des Américains : le Soudan du Sud, qui l'avait challengé en préparation, pour un test cette fois-ci grandeur nature. Une nation qui a ouvert sa compétition sur un succès, son premier aux JO, face à Porto Rico. Un adversaire face auquel la Serbie ne devra pas passer à côté ce mercredi 31 juillet.
L’info en plus : c’est l’arbitre français Yohan Rosso qui était au sifflet de ce passionnant Etats-Unis Serbie.
À Villeneuve d'Ascq.