La rencontre contre l’Iran est typiquement le genre de match qu’aucune équipe n’aime jouer : il n’y a aucun enjeu pour l’une ou l’autre des formations, ne reste que le risque de se blesser ou d’accumuler de la fatigue. Sur la route des quarts-de-finale, l’équipe de France aura donc ce samedi (à 3 heures du matin) comme seule mission de répéter ses gammes tout en économisant les cadres et en faisant attention à éviter les blessures. Un programme pas très enthousiasmant – il faudra juste garder une concentration suffisante pour éviter les bêtises…
Le basket-ball est un sport très prisé en Iran, qui se distingue sur la scène asiatique, avec notamment trois titres de champion continental depuis 2007. Mais, à l’étage supérieur, le pays musulman souffre et ne connaît que rarement la victoire. Il a ainsi subi deux défaites lors de ces Jeux olympiques. La courte victoire des Tchèques (+ 6) montre toutefois que le niveau de jeu des Iraniens est loin d’être mauvais. Ce qui s’explique en partie par le fait que cinq des joueurs de la sélection évoluent à l’étranger, en Allemagne ou en Chine notamment. Où ils progressent forcément.
Cela étant, la déroute subie face aux États-Unis démontre l’écart qui continue d’exister entre l’Iran et les plus fortes équipes du tournoi. Aux Français de faire le job pour l’emporter sans se faire peur…
Le palmarès aux Jeux olympiques
L’Iran participe pour la troisième fois seulement de son histoire aux Jeux olympiques, après une 14e place en 1948 et une 11e en 2008. Le pays a brillé ces derniers temps sur le continent asiatique, obtenant trois titres continentaux en 2007, 2009 et 2013. Ce qui lui a valu de participer aux trois dernières éditions du Mondial (2010, 2014, 2019) avec de modestes résultats : respectivement 19e, 20e et 23e.
La star : Hamed Haddadi
À 36 ans, le pivot est toujours le meilleur joueur iranien, produisant 14,5 points, 8,5 rebonds et 17,0 d’évaluation par match lors de ces JO. Meilleur joueur du championnat d’Asie lors des trois titres remportés par l’Iran, le joueur de 2,18 m a surtout marqué l’histoire en étant le premier Iranien (et à ce jour le seul) à avoir joué en NBA : si ses stats n’ont guère bouleversé l’Association entre 2008 et 2013 (2,2 points et 2,5 rebonds en 5 saisons à Memphis et Phoenix), le fait de jouer aux États-Unis pour un ressortissant d’un pays considéré comme un « ennemi » restera dans les livres d’histoire.
Avec Behnam Yakhchalidehkordi (14,5 pts, 3,0 pds, 13,0 d’éval) et Mohammad Jamshidijafarabadi (15,0 pts, 5,0 pds, 9,5 d’éval), il forme le trio des meilleurs joueurs iraniens.
Effectif
Nom | Poste | Âge | Taille | Club |
Mohammadsina Vahedi | 2 | 20 | 1,87 m | Mahram Sport Club |
Pujan Jalalpoor | 1 | 28 | 1,85 m | Medi Bayreuth (ALL) |
Mohammad Hassanzadeh | 4 | 30 | 2,01 m | Naft Abadan |
Saeid Davarpanah | 3 | 33 | 1,90 m | Naft Abadan |
Mohammad Jamshidijafarabadi | 3 | 30 | 1,99 m | Chemidor |
Mohammadsamad Nik Khahbahrami | 3 | 38 | 1,98 m | Petrochimi |
Hamed Haddadi | 5 | 36 | 2,18 m | Sichuan Blue Wales (CHN) |
Navid Rezaeifar | 2 | 24 | 1,91 m | Shahrdary Gorgan |
Michael Rostampour | 4 | 29 | 2,10 m | BC Prievidza (SLV) |
Aaron Geramipoor | 5 | 28 | 2,14 m | San Lorenzo de Almagro (ARG) |
Behnam Yakhchalidehkordi | 2 | 26 | 1,91 m | Rostock Seawolves (ALL) |
Arsalan Kazemi | 4 | 31 | 2,01 m | Naft Abadan |
Les précédents
La France et l’Iran se sont déjà rencontrées à quatre reprises. Les trois premiers matchs ont eu lieu entre 1948 (lors des Jeux olympiques déjà) et 1952 (en amical), avec trois faciles victoires à la clé. Bien plus près de nous, le dernier match entre les deux pays s’est disputé lors du Mondial 2014, se terminant sur une difficile victoire 81-76 des Français, avec Thomas Heurtel comme meilleur marqueur (15 points).
Les matchs joués à ces JO
L’Iran est d’ores et déjà éliminé de ces JO suite à ses deux défaites en autant de matchs. Si l’équipe a réussi à inquiéter jusqu’au bout la République Tchèque (84-78), elle n’a rien pu faire contre des États-Unis bien décidés à passer leurs nerfs sur leur adversaire après leur défaite face aux Français. Résultat : 120-66…
Notre pronostic : France 99 % – Iran 1 %
Bien sûr, le résultat de ce match n’a aucune importance, ni pour la France, sûre de terminer première de son groupe, ni pour l’Iran, éliminé. Il va donc s’agir d’une rencontre « pour du beurre ». Avec comme objectif de reposer les cadres, de travailler sur certaines situations de jeu et d’éviter les blessures. Cela étant, même sans envie de forcer, l’écart de niveau entre les deux formations semble tel qu’on voit mal la France perdre. Et ce même si l’on se souvient de quelques boulettes comme la défaite face au Liban (74-73) au Mondial 2006. Mais si les joueurs se concentrent un minimum sur le sujet, on voit mal l’Iran gagner. Même si une défaite n’aurait pas la moindre importance pour les Bleus.
Photos : FIBA