Le jour de la qualification pour les Jeux Olympiques est-il le plus beau de votre vie ou du moins de votre carrière de sportif ?
"Sportivement, ça a été le plus beau. De ma vie, je ne sais pas. Si on ne parle que de terrain, c’est l’un des meilleurs moments, le mieux géré de ma carrière de sportif jusqu’à aujourd’hui. Ce qui a été un peu dommage, c’est qu’après les matches, on n’a pas pu fêter la qualif.
Ça se joue à rien, un panier dont le décisif à deux-points avec la planche que vous avez marqué contre l’Allemagne lors de la prolongation ?
C’est ça. Comme je l’ai dit plusieurs fois, c’est presque un pile ou face. Il reste dix secondes à la fin, ils ont un tir compliqué, s’ils le mettent ils gagnent, ils ne le mettent pas et moi j’ai la chance de le mettre en prolong.
Lorsqu’on vous a proposé d’intégrer l’équipe de Paris de 3x3, c’est-à-dire aussi d’arrêter le 5x5, était-ce une décision facile à prendre ou pas ?
Il y a eu une vraie réflexion car j’ai toujours joué au 5x5 depuis que j’ai commencé le basket. J’ai eu un parcours fédéral et j’ai participé à beaucoup d’équipes de France, toutes de U15 à U20. J’ai fait le CREPS à Reims et après trois ans d’INSEP. Je suis arrivé espoir à Reims et je suis passé pro ensuite. Le 5x5 a été très important pour moi. J’avais une carte à jouer en tant que joueur pro et j’avais d’autres choses à montrer. Je n’ai pas eu réellement d’opportunités et j’ai eu pas mal de pépins physiques qui m’ont empêché de vraiment me montrer. J’ai eu une bonne saison en Pro B à Quimper (6,0 points et 2,6 rebonds lors de la saison 2020-21) et la suite à Boulazac a été un peu compliquée.
A la sortie de la première saison à Boulazac, il y a eu cette proposition de 3x3 qui est arrivée. Avec Karim (Souchu, le coach des Bleus du 3x3), on avait déjà bossé ensemble puisqu’on avait fait la Coupe d’Europe 3x3 à Paris en 2021. J’ai tourné aussi tous les étés avec les U23, j’ai fait une Coupe du monde U18. Le 3x3 était vraiment familier pour moi. Ce fut donc une vraie réflexion, mais au final j’ai choisi le projet qui était le plus ambitieux pour moi où j’avais le plus de chance de grandir en tant que personne et aussi en tant que basketteur. Karim est arrivé en me disant que c’était un projet olympique sur deux ans, qu’on n’allait faire que ça, que l’on allait tourner sur le World Tour, faire beaucoup de voyage, de tournois, et qu’à la clé il y aurait peut-être une qualification aux Jeux. Au niveau ambition, il n’y avait pas plus haut. Dans le 5x5, je sortais d’une saison compliquée, je n’avais pas de grandes ambitions à faire quoi que ce soit.
Le projet de 3x3 est donc arrivé dans le bon timing ?