Jouer à huis-clos ou ne pas jouer ? Cette question semble diviser une bonne partie des clubs de Jeep Élite comme de Pro B. En attendant que la LNB décide ou non de la poursuite de ces compétitions lors de son AG du 22 février prochain, et avec des perspectives de retour du public dans les salles peu encourageantes, le constat est clair : que l’on joue à huis-clos ou que l’on ne joue pas du tout, les clubs vont connaître des pertes. Mais est-ce que jouer à huis-clos ne serait pas moins pénalisant financièrement parlant que de ne pas jouer du tout ? Nous avons échangé avec Julien Monclar, le directeur des opérations de l’ADA Blois, pour en savoir plus sur le sujet.
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Il y a environ trois semaines (le 19 janvier), Julien Monclar déclarait que « personne n’aime jouer à huis-clos, mais un match non-joué coûte encore plus d’argent qu’un match disputé sans spectateurs. » Un propos qui nous a amenés à interroger ce même Julien Monclar pour entrer dans le détail de ces problématiques économiques.
Pour vous, il faut donc jouer, même à huis-clos ?
Nous n’aimons pas le huis-clos, mais nous devons faire avec et jouer. C’est de notre intérêt économique. Peut-être pas à très court terme, sur un match, mais sur le moyen terme, les saisons à venir. Si nous ne jouons pas, le public, les partenaires, etc. vont tous se détourner.
Avec l’espoir que le huis-clos soit bientôt levé ?
Personne ne sait quand le huis-clos finira. Et le problème est que la façon dont cette problématique est gérée n’est pas toujours cohérente. La LNB nous accompagne très bien sur les initiatives multimédia (production de matchs, de plateaux, etc.) mais pas sur le reste de la crise.
Vous avez déclaré qu’un match non-joué coûtait plus d’argent qu’un match à huis-clos. Pouvez-vous entrer dans le détail de ce propos ?
Il est clair que le huis-clos ne permet pas de générer certaines rentrées d’un match avec du public : il y a la perte sèche de la billetterie, de la buvette, de la boutique, de certaines prestations que nous offrons à nos partenaires (hospitalité, etc.). De surcroît, nous perdons sur les places à l’année, pour les abonnés et les VIP. Théoriquement, nous devrions rembourser ou compenser les sommes versées par abonnés et VIP au prorata : par exemple, si 25 % des matchs se déroulent à huis-clos et que l’on a facturé 100 à un abonné ou à un VIP, il faudrait lui rembourser (ou compenser) 25. Nous avons vu, la saison dernière, qu’une bonne part de nos partenaires et de nos abonnés ne nous demandaient pas le remboursement de ces sommes. Mais rien n’assure qu’il en soit de même cette année.
« Le match que nous avons joué face à Quimper, diffusé sur France 3 Bretagne et France 3 Val de Loire, a fait un carton d’audience »
À défaut de public, il existe malgré tout des opérations possibles avec vos partenaires ?
Pour nous, le budget partenaires pèse financièrement plus que la billetterie. Dans ce budget, il y a toute la partie « hospitalité » qui n’est pas assurée lors d’un match à huis-clos. En revanche, le huis-clos permet la sauvegarde des prestations de communication (qui représentent environ 40 % du budget partenaire), voire un peu de développement, à la marge. Mais cela n’est possible que si les matchs ont lieu. Pour sauvegarder ces prestations, il faut proposer des idées. Par exemple, nous avons un partenaire automobile qui fait gagner à chaque match une voiture à un spectateur s’il réussit un tir du milieu du terrain. Actuellement, ce n’est évidemment pas possible, mais nous diffusons des spots de pub de nos partenaires lorsque nous produisons nous-même des matchs retransmis sur LNB.TV. Et, pour les matchs retransmis à la télé (sur la chaîne L’Équipe, sur Sport en France ou sur une chaîne régionale de France 3), nous offrons une forte exposition à nos partenaires par affichage sur les maillots, sur le parquet, etc. Pour les partenaires, cette exposition est intéressante : lorsqu’un match se joue avec du public, il y a 2 300 à 2 500 personnes dans la salle alors qu’une retransmission télévisée en attire beaucoup plus. Le match que nous avons joué face à Quimper, diffusé sur France 3 Bretagne et France 3 Val de Loire, a fait un carton d’audience. C’est très bien pour le club de Quimper, mais aussi pour nous et nos partenaires, qui ont eu une visibilité importante.
Même si ces prestations limitent les pertes, il faut de toutes manières que les clubs soient le plus prudents possible, en termes budgétaires ?
Depuis que la crise a démarré, les clubs se sont organisés pour faire du mieux possible. En outre, l’État a attribué de nombreuses aides : exonération des charges, mécanisme de compensation de la billetterie à fin 2020, possibilité ponctuelle de recours au chômage partiel pour les employés… Grâce à ces aides, beaucoup de clubs ont pu améliorer leur bilan 2019-20, surtout grâce au chômage partiel entre avril et juin. Maintenant, ces diverses aides et le résultats de l’exercice 2019-2020 doivent être utilisés par les clubs pour pérenniser leur activité basket, pas pour servir d’opportunité budgétaire (NDLR : pour acheter/remplacer des joueurs, notamment).
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Il y a environ trois semaines (le 19 janvier), Julien Monclar déclarait que « personne n’aime jouer à huis-clos, mais un match non-joué coûte encore plus d’argent qu’un match disputé sans spectateurs. » Un propos qui nous a amenés à interroger ce même Julien Monclar pour entrer dans le détail de ces problématiques économiques.
Pour vous, il faut donc jouer, même à huis-clos ?
Nous n’aimons pas le huis-clos, mais nous devons faire avec et jouer. C’est de notre intérêt économique. Peut-être pas à très court terme, sur un match, mais sur le moyen terme, les saisons à venir. Si nous ne jouons pas, le public, les partenaires, etc. vont tous se détourner.
Avec l’espoir que le huis-clos soit bientôt levé ?
Personne ne sait quand le huis-clos finira. Et le problème est que la façon dont cette problématique est gérée n’est pas toujours cohérente.
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Photos: Tuan Nguyen