Révélation de cette première moitié de saison en NBA, le meneur français des Detroit Pistons Killian Hayes (1,96 m, 21 ans) s’est confié dans un entretien à L’Equipe. Il parle de sa volonté de rejoindre l’équipe de France mais aussi de son bonheur de retrouver l’Hexagone, alors que son équipe affronte les Chicago Bulls ce jeudi à Paris.
Son excellent début de saison contraste forcément avec le bilan catastrophique des Detroit Pistons (12-35, 14e). Killian Hayes ne reste pas moins le joueur français de NBA à la plus forte progression par rapport à la saison dernière. Il pointe à ce jour à 9,9 points à 38,4 % aux tirs et 32 % à 3-points, 6,0 passes décisives et 1,3 interception pour 11,9 d’évaluation en 27 minutes, soit ses records statistiques sur toute la ligne.
Conséquence : les journalistes le questionnent sur l’équipe de France, tandis que le joueur formé à Cholet n’a jamais été appelé par Vincent Collet et s’était montré plutôt discret sur le sujet jusqu’alors. Voici sa réponse formulée dans les colonnes de L’Equipe.
« Je me sens prêt et j’ai envie de faire partie de ce groupe. Après, ta place n’est pas donnée, il faut se battre pour l’avoir. J’ai pu discuter notamment avec Nico Batum sur mon état d’esprit, et le camp d’entraînement prévu cet été. C’est quelque chose que je veux faire. Mon objectif est la Coupe du monde cet été (NDLR : du 25 août au 10 septembre au Japon, Philippines et Indonésie). Mais il faut gagner sa place. Il y a beaucoup de joueurs qui sont là depuis des années. Tout va se jouer au camp d’entraînement cet été. Je vais jouer, apprendre le jeu de l’équipe, les systèmes en place et on verra. »
L’intéressé indique avoir eu une discussion avec l’assistant du sélectionneur, Ruddy Nelhomme, avant sans doute d’en avoir une avec Vincent Collet durant le séjour des Pistons dans la capitale.
« Il est clairement dans ma réflexion, il fait partie des joueurs concernés, a détaillé le sélectionneur, toujours à L’Equipe. On l’observe et on voit de très bonnes choses, ce qui est une bonne nouvelle, surtout à son poste de meneur. Il avance dans un contexte particulier, celui d’une équipe en difficulté (Detroit), mais ses progrès et sa capacité de création, dans la passe notamment, sont des choses intéressantes. Au regard de certaines déficiences que l’on a observées cet été à l’Euro d’abord. Et particulièrement dans le contexte de lignes arrière à reconfigurer, quand on connaît la situation de Thomas Heurtel (plus sélectionnable car évoluant en Russie). »
En attendant, Killian Hayes est en France pour le NBA Paris Game. Il a prévu une escale à Cholet pour voir sa grand-mère, avant de tenter de faire rêver les spectateurs de l’Accor Arena – qui ont par ailleurs payé très cher pour avoir leur place – jeudi soir contre les Bulls.
« Venir jouer devant le public français est l’opportunité d’une vie. C’est une chance énorme de venir en France. Il y avait 30 équipes et c’est nous qui avons été choisis avec les Bulls. On y va avant tout pour jouer ce match. Gagner à la maison serait parfait, d’autant que j’ai beaucoup d’amis et de famille qui ne m’ont jamais vu jouer en NBA. Ce sera aussi la première fois en France pour beaucoup de mes coéquipiers, j’espère partager de très bons moments avec eux en dehors du terrain. En espérant qu’il y ait du beau temps (rires)… »
Photo : Killian Hayes