Resté à Orléans pour une cinquième saison malgré la relégation en Pro B, Kyle McAlarney (1,83m, 30 ans) était ce samedi à Levallois pour le deuxième match de préparation de son équipe. Après la rencontre, le shooteur a accepté de répondre aux questions de Basket Europe.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rester à Orléans malgré la descente en Pro B ?
J’étais sous contrat donc ce n’est pas complétement mon choix. J’ai eu quelques contacts avec des équipes de Pro A, Cholet notamment. Financièrement, c’était pareil, mais ma famille est bien à Orléans. J’ai deux jeunes enfants et c’est devenu notre deuxième maison donc ça a joué un grand rôle dans ma décision. Honnêtement, je sens que j’arrive sur la fin de ma carrière, et je voulais faire partie de quelque chose à Orléans depuis le début, construire quelque chose depuis la base. C’est quelque chose que tous les joueurs souhaitent. Bien sûr, si des équipes comme Strasbourg, l’ASVEL ou d’autres grosses équipes qui ont une chance de gagner le championnat avaient essayé de me faire venir, ça aurait été différent. Mais cela n’a pas été le cas. Maintenant je suis heureux d’être de retour à Orléans et je suis à 100% avec eux.
Cette saison l’objectif d’Orléans sera de remonter en Pro A. Après deux semaines de préparation, comment sentez-vous l’équipe ?
Evidemment le but est de retrouver la Pro A, pour les supporters, pour la ville. Mais nous n’en parlons pas énormément. La saison dernière a vraiment été horrible, même pour moi. Nous avons vécu beaucoup d’évènements négatifs donc la première chose à faire c’est d’être professionnel chaque jour, et de progresser pour avoir une bonne ambiance au sein du club. Ensuite nous pourrons rêver de la Pro A. C’est ce que tout le monde veut, mais nous essayons de ne pas trop en parler. J’ai déjà joué en Pro B, mais c’était il y a six ans. Maintenant c’est différent, les gens me connaissent en France. Ça sera difficile. J’aime vraiment le coach, j’adore jouer pour lui. C’est un coach très intelligent. J’aime notre équipe et je pense que l’on a de quoi atteindre notre objectif.
Comment imaginez-vous cette saison en Pro B ?
Si l’on regarde Nancy, Fos ou Blois par sa proximité géographique, il y aura énormément de rivalité. Nous serons une cible pour toutes les équipes. Nous sommes descendus de Pro A. Moi et Marcellus [Sommerville] y avons joué plusieurs saisons. Tout le monde voudra essayer de nous tuer, mais nous devrons faire avec.
Qu’est-ce qui vous a fait rester en France depuis autant de temps ? Pourquoi ne jamais avoir tenté l’aventure ailleurs en Europe ?
J’ai essayé. Après ma première saison à Orléans avec Philippe Hervé, qui a été ma meilleure saison, j’ai prospecté sur d’autres marchés mais Orléans m’a proposé un contrat de deux ans. Pour ma femme et mes enfants, c’était, à ce moment, la meilleure situation. Nous aimons la ville donc nous avons décidé de rester. Après ce contrat, ils m’ont de nouveau proposé un contrat de deux ans. Je venais d’avoir un bébé et cela nous a permis d’avoir de la stabilité. Vous savez, le basketball français est différent de celui pratiqué à l’étranger. Ailleurs, tu peux avoir un meilleur contrat mais tu ne reçois jamais l’argent. Ce n’est pas stable. De ce que je connais, c’est la principale différence. Il n’y a peut-être qu’en Allemagne où cela se passe aussi bien qu’en France. Pour en revenir à Orléans, je voulais vraiment une situation stable. C’est rare qu’un joueur reste aussi longtemps dans la même équipe, surtout un Américain. J’en suis extrêmement fier.
Depuis le temps que vous êtes en France, vous devez avoir un avis sur le basket français. Qu’avez-vous pensé de l’élimination de la France par l’Allemagne ?
A mon avis, c’est une énorme déception. Ça fait sept ans que je suis en France, et le basketball et l’intérêt qui lui est porté ont vraiment énormément progressé. Même avec les jeunes joueurs. J’ai vu énormément de jeunes joueurs talentueux. Je sais que vous êtes déçu que la France ait perdu aujourd’hui (ndlr : interview réalisée samedi soir), mais l’avenir s’annonce brillant. Il y a de très bons jeunes joueurs. On en a d’ailleurs vu quelques-uns ce soir.
Photo : LNB