On comprend que les Français n’aient pas abordé ce match face à la Grande-Bretagne avec la même rage que s’ils n’avaient pas eu leur billet en poche pour l’EuroBasket. On se doutait bien que les Britanniques seraient revanchards après la déroute du match aller. On imaginait qu’ils pouvaient postuler à leur première victoire depuis 1988, mais jamais on avait crû que la France pouvait perdre la première place du groupe en s’inclinant de plus de 23 points. Et l’impensable fut tout prêt de se produire.
La Grande-Bretagne a prouvé qu’elle n’est absolument pas une petite nation du basket et elle a trouvé en deux joueurs de Jeep Elite des fers de lance en acier : 23 points et 21 d’évaluation pour Myles Hesson (Chalon), et surtout 27 points et 28 d’évaluation pour le classieux et musculeux Ovie Soko (Le Mans), qui est indiscutablement l’un des postulants au trophée de MVP de la saison.
Il n’y a pas grand chose de positif à retenir de ces 40 minutes côté bleu, sinon l’activité souvent brouillonne de Mathias Lessort (15 points, 6 rebonds) et par séquences de Isaia Cordinier et Yakouba Ouattara. Pas si grave: l’équipe de France ira à l’Euro en 2022 comme tête de série, et d’ici là l’attendent les Jeux Olympiques de Tokyo avec une toute autre équipe, et… des qualifications à la Coupe du Monde avec probablement pas mal des joueurs de cette fenêtre. Mais ce sont d’autres histoires à raconter…
Vincent Collet a composé un cinq de départ avec Andrew Albicy, Isaia Cordinier, Axel Bouteille, Amath Mbaye et Jerry Boutsiele. Le démarrage ne ressemblait en rien à celui du match aller où les Français avaient asphyxié d’entrée les Britanniques. Ceux-ci faisaient bien circuler le ballon pour se construire un avantage de 10 points (7-17). « Ils nous mangent en agressivité », lâchait Vincent Collet obligé de demander un premier temps-mort. Malgré plusieurs changements, l’écart montait jusqu’à 13 points (9-22).
Ovie Soko, le tueur
En fait, les Bleus ne parvenaient pas à prendre le bon rythme du match et manquaient de rigueur. A l’inverse, les Britanniques jouaient sans complexe et le Manceau Ovie Soko, absent au match aller, prenait le relais de Gabriel Oleseni pour jouer des muscles à l’intérieur et faire apprécier sa palette technique (14 points à 5/6 aux shoots et 5 rebonds, en 11′ !).
L’écart montait, montait pour atteindre les 23 points (23-46), soit celui du match aller. La première place du groupe était donc en jeu. Offensivement, les Bleus ne parvenait pas à trouver l’homme idoine pour les sortir du pétrin et c’est Maxime Roos, pour ses grands débuts en équipe de France, qui s’avérait le meilleur marqueur avec 9 points. Heureusement, les derniers échanges avant la mi-temps marquait un léger reflux (35-52).
Les Bleus revenaient des vestiaires les couteaux entre les dents, et serraient la ceinture défensive de deux crans, mais les Britanniques étaient toujours intenses et un peu sur un nuage. Les Français sollicitaient beaucoup Mathias Lessort mais manquaient trop de tirs à bouts portants et l’écart était toujours très conséquent après 30 minutes (55-73).
Les Bleus revenaient à 11 points avec une bonne entrée de Yakuba Ouattara, mais la Grande-Bretagne repartait de plus belle: 67-88. C’était au point que Vincent Collet prenait un temps-mort et, en colère, rappelait à ses joueurs qu’il ne fallait pas perdre de plus de 23 points.
Les Français faisaient à peu près tout à l’envers, à l’image de cette passe dans le dos de Mathias Lessort à Isaia Cordinier ou ses shoots précipités d’Andrew Albicy. Heureusement, les Britanniques paraissaient un peu las et curieusement, ils n’ont pas cherché à faire faute lors des 22 dernières secondes pour envoyer les Bleus sur la ligne. On va dire que l’essentiel est sauf.
La boxscore est ICI.
Photo d’ouverture : Mathias Lessort et Tarik Phillip (FIBA)