L’AS Monaco a remporté sa troisième Leaders Cup en trois ans, demeurant invaincue en neuf matches à Disneyland. En finale, les Monégasques ont contrôlé la situation sans jamais faiblir mentalement. Le Mans, un habitué de l’épreuve, vainqueur en 2006, 2009 et 2014 a constitué une menace jusqu’au bout mais sans pouvoir revenir à un quelconque moment en tête.
DJ Cooper a été élu MVP du tournoi.
« Et un, et deux, et trois pour nous! », criait la poignée de supporters placée juste derrière l’un des panneaux. Oui, Monaco est favori pour le titre national. Mais on est désormais méfiant car on avait écrit la même chose les deux années précédentes.
Entre les playoffs du championnat, la Semaine des As/Leaders Cup et la Coupe de France, il s’agissait pour le MSB de la 13e finale depuis 2004, avec sept déjà gagnées. Quant à l’AS Monaco, on sait que depuis son retour en Pro A, il s’est déjà offert deux Leaders Cup et qu’il partait favori pour un troisième trophée même s’il avait été battu deux fois par son adversaire du jour en saison régulière. C’est que les chevilles douloureuses de DJ Stephens et de Chris Lofton constituaient a priori un lourd handicap dans le camp sarthois un peu moins équipé numériquement que la Roca Team qui avait fait très forte impression les deux jours précédents.
Le Bosniaque Elmedin Kikanovic pourtant listé à 2,11m souffre d’un handicap de dix centimètres vis à vis de Youssoupha Fall, bras et mains non compromis. C’est cependant par des shoots extérieurs que le MSB prenait les devants (11-4) et avec toujours une capacité défensive au-dessus des normes de la Pro A. Comme Jerry Boutsiele à Cholet, Elmedin Kikanovic avait compris que la meilleure façon d’attaquer Fall c’est par le shoot intermédiaire car sinon le risque de contres -le Franco-Sénégalais en réalisait deux en quatre secondes- est anormalement élevé.
La Roca Team durcissait considérablement sa défense et c’était à son tour de prendre la main et même la poudre d’escampette sur des trois-points de Gerald Robinson puis de DJ Cooper et une contre-attaque conclue par Ali Traoré. Les Manceaux étaient dans les cordes et voyaient trente-six chandelles. 29-16 après 16 minutes. Antoine Eito entendait peut-être les sifflets à son encontre quand il avait la balle en main. C’est ça quand on est un joueur de caractère et reconnu!
Le bulldozer monégasque
Bref, on voyait à l’oeuvre le bulldozer monégasque fabriqué par Zvezdan Mitrovic et dans lequel Paul Lacombe se sent si bien (meilleure évaluation de la Roca Team avec 18). Quand Youssoupha Fall n’était pas dans la peinture, l’ASM sécurisait tous les rebonds défensifs. DJ Stephens était revenu au turbin et… loupait un dunk stratosphérique. Il suffisait que Mykal Riley manque la cible à trois-points pour que -boum!- Sergii Gladyr rouvre la plaie en réussissant le sien bientôt imité par DJ Cooper. 38-23 (15e).
A ce moment-là, une équipe lambda aurait sombré. Mais Le Mans n’est pas co-leader pour rien et possède de multiples ressources. C’est Antoine Eito (11 points en 11 minutes), probablement galvanisé par le contexte, qui sonnait la révolte: 38-42 (18e) avant que l’ASM repousse un peu son adversaire juste avant la mi-temps (46-38). Kikanovic et Cooper avaient scoré 12 points chacun.
Justin Cobbs candenassé
Le meneur du MSB Justin Cobbs souffrait énormément physiquement et était toujours fanny. Chaque ballon mal négocié, chaque faute d’inattention étaient payés au prix fort. Sur une contre-attaque rondement menée et ponctuée d’un dunk par Gerald Robinson, les Monégasques avaient redonné de l’ampleur à leur avance, 53-43.
Dans le contexte aseptisé de la Disney Arena, c’était un vrai bon match de playoffs qui nous était offert. Le plus dur des sept rencontres de la Leaders Cup. Malgré les coups de boutoir du MSB, Monaco se maintenait entre six et dix points d’avance. Georgi Joseph, 35 ans, était pas mal utilisé (18′) symbolisant la capacité de coach Z à faire des joueurs compétitifs avec des role players peu sollicités sur le marché. Souvenons nous de Jordan Aboudou.
Le MSB faisant une tentative de rapprochement mais un and one de Chris Evans suivi d’une pénétration de Aaron Craft le renvoyait au large (72-61, 35e). L’inefficacité de Justin Cobbs (son premier point n’a été comptabilisé qu’à la 37e minute), parfaitement maîtrisé, de DJ Stephens meurtri alors que Chris Lofton demeurait scotché sur le banc (il a joué moins de 4 minutes), pesaient très lourd dans la balance.
A Antarès, le 4 février, Monaco s’était totalement déconcentré en deuxième mi-temps subissant une amplitude de 23 points. Pas là. Pas pour une finale de Leaders Cup. Les Monégasques ne baissaient pas le degré d’intensité. Quand Romeo Travis (14 points et 8 rebonds) a réussi à faire revenir Le Mans à cinq points (70-75) sur un panier primé, les Monégasques ont serré une dernière fois les rangs. Mychal Riley s’est enferré dans leur défense et sur l’action suivante, Elmedin Kikanovic réussissait la claquette qui tue.
La boxscore est ici.
Photo: Romain Davesne