Malgré sa défaite face à Fos Provence Basket au Palais des Sports de Marseille vendredi soir (81-74), l’entraîneur orléanais Germain Castano peut être fier de la première partie de saison de son équipe alors que l’Orléans Loiret Basket caracole en tête de la Pro B depuis le début (14v-2d), fidèle à son objectif initial, la remontée dès cette année.
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Si l’ancien meneur de jeu est devenu l’un des nouveaux hommes forts de l’OLB, impossible de le dissocier de Boulogne-sur-Mer, club où Germain Castano a été coach de 2009 à 2016, amenant notamment le SOMB de la Nationale 1 à la Pro A, en 2014-2015. Humainement et sportivement l’aventure a été d’exception. Et forcément, la chute, le 23 décembre 2016 après un 9e défaite en 12 matchs concédée face à Rouen, a été rude.
De retour au premier plan aujourd’hui, Germain Castano n’a pas oublié les bons comme les moins bons moments, et se sert encore de son expérience boulonnaise pour continuer à avancer. Plutôt que de parler de revanche, le frère de l’ancien arbitre international Anibal Castano préfère utiliser le terme de motivation pour expliquer la capacité que le natif du Creusot a eu pour rebondir dès cette saison avec Orléans.
Dans la première partie de cet entretien, l’ex porte-bonheur de l’Elan Chalon (1992-1995 puis 96-97) aborde sa part de revanche et celle de son groupe, principalement bâti sur cette thématique à l’intersaison.
Germain Castano, avez-vous fait le deuil de Boulogne-sur-Mer si le mot n’est pas trop fort ?
Oui j’ai fait le deuil, ça a pas été simple parce que je suis quand même resté presque neuf ans, et au delà des belles années sportives que j’ai pu passer, j’ai aussi rencontré des gens qui malgré tout te manquent au quotidien, même si ça reste des amis et des potes. Tu les vois un peu moins, c’est sûr, mais aujourd’hui j’ai fait le deuil parce que je suis rentré dans un super projet orléanais et comme ma vie sociale à Orléans a bien changé par rapport à celle que j’avais à Boulogne-sur-Mer, j’ai la tête focalisée sur le travail et uniquement là-dessus. Donc voilà, on va dire que je suis passé à autre chose.
Sans vouloir chercher des coupables, avec le recul qu’est ce qui n’a pas marché ?
L’effectif n’était pas trop mal ! Mais je pense qu’on s’est un peu trompé dans le recrutement. Et l’alchimie d’une équipe, je suis assez bien placé pour en parler car cette année c’est complètement différent, c’est vraiment important. La mayonnaise elle prend ou elle prend pas. Et parfois il y a des éléments que tu as recruté et qui ne correspondent pas du tout au caractère et au talent des autres. On a fait quelques erreurs là-dessus l’année dernière et on a traîné un boulet en début de saison en perdant des matchs que tu dois gagner. Le premier chez toi par exemple contre Aix-Maurienne (63-71). Après tu vas perdre au buzzer à Denain (63-62)… Quand tu commences la saison comme ça, tu sais que c’est mal parti. C’est tout simplement une erreur de casting. On n’a pas réussi à mettre une alchimie dans cette équipe. Dans un groupe, j’aime bien quand les mecs se battent les uns pour les autres. Là, il n’y avait pas de mauvais mecs, mais bon, il ne s’est pas vraiment passé grand-chose.
« Oui j’ai appris ça lors de la conférence de presse. J’étais surtout surpris. Mais c’est difficile de revenir là-dessus. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier »
Ce sont les journalistes qui vous ont appris que le club vous remerciait, le 23 décembre 2016. Vous rappelez-vous de votre réaction à ce moment là ?
Oui j’ai appris ça lors de la conférence de presse. J’étais surtout surpris. Mais c’est difficile de revenir là-dessus. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Voilà c’est comme ça. Je l’ai répété plusieurs fois, je le dis encore aujourd’hui, je pense que c’était une erreur de communication et en l’occurrence le président (Jean-Pierre Desgardin) que je salue très fort a été un petit peu maladroit. Vous imaginez bien que j’aurais préféré qu’on me dise ça, et que je pouvais entendre, les yeux dans les yeux après avoir passé presque neuf ans dans un club, plutôt que de l’apprendre en conférence de presse. Mais je ne suis pas rancunier, ce n’est pas très grave comme épisode.
Qu’est ce qu’on fait quand on a entraîné autant d’années dans le même club et que du jour au lendemain, tout s’arrête ?
Ce n’est pas simple. Pour parler de choses très terre à terre, ton quotidien change déjà. Quand tu es au boulot depuis neuf ans, tu as tes habitudes, ta routine même si je n’aime pas ce mot et que j’essaie toujours de changer les choses pour pas qu’on s’endorme, tout ça s’arrête d’un coup. Il faut être honnête aussi, ton amour propre en prend un petit coup quand même. J’étais intimement persuadé de ne pas avoir fini le travail avec Boulogne-sur-Mer, et que j’étais encore l’homme de la situation. Aujourd’hui avec du recul, je suis content d’avoir mis à profit ces six mois d’inactivité pour aller voir ce qui se passait à droite à gauche. J’ai aussi essayé de revoir les choses qu’on avait bien et moins bien faites pour essayer de bien rebondir. Donc ton quotidien change mais il ne faut surtout pas te laisser trop cogiter, il faut vite rebondir.
Avez-vous été beaucoup sollicité entre votre limogeage et le moment où vous avez donné votre accord à Orléans, fin mai dernier ?
Je vais être très honnête, j’ai eu un petit peu peur à un moment donné. Tu plonges vite dans le doute lorsque tu es dans l’inactivité. Et puis à partir de fin avril-début mai, j’ai eu pas mal de sollicitations. La première a été celle de Denain qui a finalement trouvé un accord avec Rémy Valin. J’ai eu deux entretiens avec Nantes, où ça a failli se faire, un avec Châlons-Reims, et puis le dernier a été avec Orléans, avec qui ça s’est plutôt bien passé. Une heure seulement après l’entretien terminé, j’ai vraiment senti que le club voulait que je vienne. Et c’est pour ça que ça s’est fait.
Vous ne visiez pas la Pro A mais plutôt un club armé pour une remontée à court terme ?
Tout à fait, mais les autres projets étaient vraiment intéressants aussi. Disons que lorsque tu as l’embarras du choix c’est quand même un problème sympa. J’ai bien aimé le projet que m’a proposé l’OLB, et même si le club était en difficulté, je sais pourquoi on m’a fait venir. Donc j’ai été séduit plutôt rapidement et je me suis dit « allez pourquoi pas, je me sens capable de le faire ». On verra si j’ai fait le bon choix.
« Tous les jours lorsque je regarde les résultats de Boulogne, je leur souhaite que du bien et que des victoires »
Étiez-vous malgré tout animé d’un sentiment de revanche au moment d’aborder cette nouvelle saison ?
C’est difficile, je ne vois pas trop ce que voulez insinuer, mais je ne suis pas quelqu’un comme ça. Par contre ça motive. Revanchard, ça voudrait dire que je veux leur prouver que je suis un bon coach. A Boulogne-sur-Mer, j’ai pu faire mes preuves et je pense que je n’avais plus grand-chose à prouver. Mais j’ai quand même envie de montrer que j’étais encore l’homme de la situation. Il n’y a rien de personnel, et tous les jours lorsque je regarde les résultats de Boulogne, je leur souhaite que du bien et que des victoires. Je ne peux pas avoir d’ondes négatives envers ce club. Maintenant, j’avais aussi envie de rebondir et de faire mon petit bonhomme de chemin sans avoir pour moteur l’envie de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Ça te donne juste de la motivation supplémentaire. Et cette année, le 23 décembre, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire : Germain, l’année dernière tu étais limogé et un plus tard, tu es premier du championnat en ayant gagné onze matchs de suite. C’est quand même une forme de motivation.
J’aborde la question de la revanche car c’est la thématique qui ressort en premier lorsqu’on voit l’effectif que vous avez composé cet été, avec beaucoup de joueurs qui sortaient d’une saison compliquée …
Là pour le coup la question est plus que perspicace parce que vous avez mille fois raison. Il y a deux choses. Comme vous dîtes, il y avait des mecs qui étaient un peu revanchards et qui avaient envie d’effacer leur mauvaise saison dernière, je parle des deux patrons qui étaient déjà là (Kyle McAlarney et Marcellus Sommerville). Ils ont quand même vécu une bonne saison galère, et quand je parle avec eux ils me disent combien ça fait du bien d’avoir retrouvé un bon état d’esprit. Il y a aussi des garçons comme Loïc Akono, Kadri Moendadze qui ne sortaient pas de saisons extraordinaires. Donc c’est vrai pour ce côté de la thématique.Et là où vous avez aussi raison, c’est que j’ai fait quand même venir trois anciens boulonnais : Kadri, Loïc et Junior (Mbida). Après l’année difficile d’Orléans, je voulais arriver avec des mecs que je connaissais, qui me rassurait, avec qui je savais qu’il n’allait rien se passer de mal dans le vestiaire et que l’état d’esprit allait être nickel parce que j’avais au moins ces mecs là. Les autres, on ne m’en a dit que du bien, c’est pour ça qu’ils sont là aussi. Donc effectivement, ce n’est pas un hasard si on trouve un paquet de mecs un peu revanchards et que je connaissais dans l’état d’esprit.
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Si l’ancien meneur de jeu est devenu l’un des nouveaux hommes forts de l’OLB, impossible de le dissocier de Boulogne-sur-Mer, club où Germain Castano a été coach de 2009 à 2016, amenant notamment le SOMB de la Nationale 1 à la Pro A, en 2014-2015. Humainement et sportivement l’aventure a été d’exception. Et forcément, la chute, le 23 décembre 2016 après un 9e défaite en 12 matchs concédée face à Rouen, a été rude.
De retour au premier plan aujourd’hui, Germain Castano n’a pas oublié les bons comme les moins bons moments, et se sert encore de son expérience boulonnaise pour continuer à avancer. Plutôt que de parler de revanche, le frère de l’ancien arbitre international Anibal Castano préfère utiliser le terme de motivation pour expliquer la capacité que le natif du Creusot a eu pour rebondir dès cette saison avec Orléans.
Dans la première partie de cet entretien, l’ex porte-bonheur de l’Elan Chalon (1992-1995 puis 96-97) aborde sa part de revanche et celle de son groupe, principalement bâti sur cette thématique à l’intersaison.
Germain Castano, avez-vous fait le deuil de Boulogne-sur-Mer si le mot n’est pas trop fort ?
Oui j’ai fait le deuil, ça a pas été simple parce que je suis quand même resté presque neuf ans, et au delà des belles années sportives que j’ai pu passer, j’ai aussi rencontré des gens qui malgré tout te manquent au quotidien, même si ça reste des amis et des potes. Tu les vois un peu moins, c’est sûr, mais aujourd’hui j’ai fait le deuil parce que je suis rentré dans un super projet orléanais et comme ma vie sociale à Orléans a bien changé par rapport à celle que j’avais à Boulogne-sur-Mer, j’ai la tête focalisée sur le travail et uniquement là-dessus. Donc voilà, on va dire que je suis passé à autre chose.
Sans vouloir chercher des coupables, avec le recul qu’est ce qui n’a pas marché ?
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Photo OLB