La place des U21 en Europe 2020-21 : l’Euroleague en marche arrière

Photo d’ouverture : Rokas Jokubaitis – Zalgiris Kaunas (Photo : Euroleague)

Pour la troisième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, après les grands championnats et les championnats « mineurs », nous continuons notre analyse par les coupes d’Europe, en commençant par l’Euroleague.

Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.

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L’Euroleague n’a jamais été une compétition très accueillante pour les U21. Comme il s’agit de ce qui se fait de mieux en termes de compétitions de club à l’échelle européenne, cette coupe d’Europe ne regroupe que le haut du panier continental, pour qui la lutte est féroce. Pour de jeunes joueurs, sans trop d’expérience, il devient alors bien difficile d’avoir la possibilité de s’y exprimer. Sauf à s’appeler Luka Doncic, Goga Bitadze, Deni Avdija ou Théo Maledon, tous MVP U21 des années passées en Euroleague et tous aujourd’hui en NBA, où le premier a acquis un statut de super-star.

Le souci, c’est que des Luka Doncic, et même des Deni Avdija ou des Théo Maledon, on n’en trouve pas sous n’importe quel panier, l’Europe ne les produit pas à la chaîne. Et, donc, forcément, le niveau des U21 plus ou moins impliqués par leur équipe en Euroleague fluctue. Ce d’autant plus que la plupart de ces clubs n’ont pas une politique de développement des prospects locaux (ou même internationaux) très ambitieuse. Au point que trois des 18 clubs d’Euroleague n’ont pas accordé la moindre seconde à un jeune joueur cette saison : l’Olympiakos, Milan et le Zénit Saint-Petersbourg.

Ce qui n’a pas empêché les 15 clubs restants de battre un record : celui du nombre de U21 qui ont eu droit à au moins quelques secondes le temps d’un match dans cette coupe d’Europe. Alors qu’ils étaient 26 dans ce cas en 2018-19 et 30 la saison dernière, ils ont été 34 à avoir ce plaisir cette saison. Mais leur rendement est inversement proportionnel à leur nombre : de 2,24 points et 2,33 d’évaluation en 6,18 minutes il y a deux ans, en passant par les 1,78 pt et 1,37 d’éval en 6,06 mn l’année passée, on est dégringolé cette année à 1,42 pt et 0,87 d’éval en 5,78 mn.

Une tendance « peau de chagrin » qui peut aussi s’observer lorsqu’on s’intéresse aux U21 ayant eu un minimum de temps de jeu (5 mn/match sur au moins 12 matchs). S’ils sont, une nouvelle fois, plus nombreux que les saisons précédentes (19 contre 12 l’année dernière et 10 il y a deux ans), ils sont de moins en moins performants : 2,45 pts et 1,99 d’éval en 9,02 mn contre 3,47 pts et 3,18 d’éval en 11,80 mn l’an dernier et 4,2 pts et 4,23 d’éval en 10,65 mn en 2018-19. Des stats en diminution, donc, avec un temps de jeu qui se restreint. Du reste, ils ne sont que 8 à avoir 10 mn/match ou plus et un seul joue plus de 20 mn. Pis, un seul joueur dépasse les 5 pts et les 5 d’éval de moyenne.

Globalement, les U21 capables de pousser la porte de l’Euroleague sont donc cette saison moins forts que leurs prédécesseurs. Cela étant, ils sont pour une bonne part relativement jeunes. Parmi les 19 joueurs responsabilisés, 3 sont nés en 2002 et autant en 2001, soit des joueurs entre 17 et 20 ans. Et parmi eux figure un Français, Matthew Strazel (2002, LDLC Asvel), qui figure du reste dans notre cinq majeur, pour la deuxième saison consécutive.

Le cinq majeur

Le cinq majeur de cette saison présente du reste plusieurs particularités, dont celle d’intégrer deux garçons nés en 2002. On notera également que le rendement de ces 5 U21 est en net fléchissement alors que leur temps de jeu est supérieur à celui de leurs homologues de 2018-19 et proche de celui du cinq majeur de l’an passé. En 2019-20, les cinq marquaient 5,04 pts et produisaient 4,98 d’éval en 14,90 mn, ceux de 2018-19 5,30 pts et 6,16 d’éval en 12,76 mn, ceux de cette saison 4,12 pts et 4,2 d’éval en 14,28 mn. La faute en revient au fait que certains joueurs stagnent mais aussi à celui qu’il n’y a probablement pas de forts prospects NBA parmi ces cinq joueurs.

Du cinq majeur de la saison passée font à nouveau partie de celui de cette année les deux plus jeunes, Usman Garuba et Matthew Strazel, alors que Yovel Zoosman, né en 1998, sort du cadre de cette enquête et que Deni Avdija (Washington Wizards, 37 matchs, 22,0 mn, 6,0 pts, 4,5 rbds, 1,2 pd, 5,9 d’éval) et Théo Maledon (OKC, 36 matchs, 26,3 mn, 8,1 pts, 3,1 rbds, 3,4 pds, 6,2 d’éval) ont rejoint la NBA où ils se montrent performants.

Si l’on ausculte les statistiques des deux 2002 de notre cinq majeur U21, on s’aperçoit que leur rendement n’est pas à la hausse. Matthew Strazel (4,0 pts et 2,3 d’éval en 13,5 mn) pâtit de la densification de l’Asvel sur le poste de meneur alors qu’Usman Garuba (5,4 pts et 5,7 d’éval en 17,4 mn la saison passée) semble plafonner, ne se montrant guère plus productif en Liga Endesa (4,8 pts et 6,7 d’éval en 17,1 mn cette année contre 4,7 pts et 7,9 d’éval en 17,3 mn la saison passée).

Pour sa part, Jonas Mattisseck progresse doucement avec l’Alba Berlin, lui qui y valait, en Euroleague, 2,7 pts et 1,8 d’éval en 13,4 mn la saison dernière. Carlos Alocen présente un parcours différent. En 2019-20, il évoluait avec Saragosse, où il valait, en BCL, 7,0 pts et 7,9 d’éval en 23,3 mn. Ses stats diminuent logiquement en évoluant avec une équipe à l’effectif bien plus dense dans une compétition de plus haut niveau.

Le MVP : Rokas Jokubaitis

L’arrière-meneur du Zalgiris Kaunas (1,93 m) confirme d’année en année les espoirs placés en lui par l’emblématique club lituanien. Et sa progression se révèle des plus intéressantes : l’an passé, il valait en Euroleague 2,2 pts et 2,0 d’éval en 6,3 mn alors qu’il joue aujourd’hui plus de 20 mn par match pour 7,3 pts, 1,7 rebond, 2,7 passes et 7,8 d’évaluation. Il manque certes encore de régularité, mais il a visiblement passé un cap et s’impose dans une forte équipe. L’avenir lui appartient.

En conclusion

D’année en année, l’Euroleague hausse son niveau de compétitivité. Ce qui a évidemment des conséquences négatives sur la confiance que les équipes y accordent à leurs jeunes joueurs. Comme, de plus, il n’y a pas tous les ans un prospect de tout premier plan pour réhausser le niveau moyen et que certains jeunes joueurs plafonnent pour diverses raisons, le poids des U21 en Euroleague s’amenuise régulièrement. Jusqu’à ce que de nouveaux phénomènes parviennent, dans les années à venir, à faire remonter toutes les courbes.

Prochaine coupe d’Europe étudiée : l’Eurocup.

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur l’EBL belge, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur l’Esake grecque, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Winner League israélienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Serie A italienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la LKL lituanienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BSL turque, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Ligue Adriatique, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la VTB League, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la D2 de Ligue Adriatique, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Premijere Liga croate, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la SuperLeague 1 russe, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la KLS serbe, c’est ICI

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L’Euroleague n’a jamais été une compétition très accueillante pour les U21. Comme il s’agit de ce qui se fait de mieux en termes de compétitions de club à l’échelle européenne, cette coupe d’Europe ne regroupe que le haut du panier continental, pour qui la lutte est féroce. Pour de jeunes joueurs, sans trop d’expérience, il devient alors bien difficile d’avoir la possibilité de s’y exprimer. Sauf à s’appeler Luka Doncic, Goga Bitadze, Deni Avdija ou Théo Maledon, tous MVP U21 des années passées en Euroleague et tous aujourd’hui en NBA, où le premier a acquis un statut de super-star.

Le souci, c’est que des Luka Doncic, et même des Deni Avdija ou des Théo Maledon, on n’en trouve pas sous n’importe quel panier, l’Europe ne les produit pas à la chaîne. Et, donc, forcément, le niveau des U21 plus ou moins impliqués par leur équipe en Euroleague fluctue. Ce d’autant plus que la plupart de ces clubs n’ont pas une politique de développement des prospects locaux (ou même internationaux) très ambitieuse. Au point que trois des 18 clubs d’Euroleague n’ont pas accordé la moindre seconde à un jeune joueur cette saison : l’Olympiakos, Milan et le Zénit Saint-Petersbourg.

Ce qui n’a pas empêché les 15 clubs restants de battre un record : celui du nombre de U21 qui ont eu droit à au moins quelques secondes le temps d’un match dans cette coupe d’Europe. Alors qu’ils étaient 26 dans ce cas en 2018-19 et 30 la saison dernière, ils ont été 34 à avoir ce plaisir cette saison. Mais leur rendement est inversement proportionnel

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