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La place des U21 en Europe 2020-21 : une France qui stagne

Photo d’ouverture : Yoan Makoundou – Cholet (Photo : BCL) Pour la troisième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, pour notre analyse par ordre alphabétique des grands championnats n

Photo d’ouverture : Yoan Makoundou – Cholet (Photo : BCL)

Pour la troisième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, pour notre analyse par ordre alphabétique des grands championnats nationaux, place à la France.

Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.

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Il fut un temps où la Jeep Élite était le championnat européen majeur où les U21 étaient les plus nombreux. Un temps révolu. Non pas que les clubs français rechignent à mettre ces jeunes joueurs sur le terrain – même si l’on constate une légère décrue – mais plutôt parce qu’ils ont été dépassés par ceux d’autres pays. En outre, ces jeunes, qu’ils jouent peu ou beaucoup, ne figurent pas parmi les plus rentables de notre étude en matière de rendement statistique. Ce qui n’incite pas vraiment les entraîneurs à les mettre sur le terrain. En quelque sorte, le serpent se mord la queue…

Il n’y a guère qu’en Belgique (un championnat impliquant 10 équipes) avec 6 à 10 matchs joués, et la deuxième division de la Ligue Adriatique (7 matchs), de niveau bien inférieur à la Jeep Élite, que l’on a aussi peu joué qu’en France par la faute de ce satané virus : au moment de l’arrêt de nos statistiques, chaque équipe avait joué entre 8 et 13 matchs. Un contexte qui explique en partie la décrue du nombre de U21 ayant eu l’occasion de fouler le parquet : difficile de tenter des expériences lorsque l’on ne sait pas quand on va jouer ni le nombre de matchs total que comportera la saison. À cet égard, le redémarrage du championnat apportera peut-être des évolutions à la tendance ici constatée. Une tendance qui tient aussi au fait que de plus en plus de jeunes joueurs descendent en Pro B pour trouver du temps de jeu et s’aguerrir : rien que depuis le début de cette saison, quatre U21 (Théo Rey, Hugo Robineau, Arthur Bruyas et Essome Miyem, dans le cadre d’une licence ASP pour ce dernier, lui permettant de jouer alternativement avec Strasbourg et Souffelweyersheim) sont partis en Pro B, y rejoignant d’autres jeunes joueurs comme Louis Marnette, Mathis Dossou-Yovo ou Hugo Besson.

Hugo Benitez – Bourg (Photo : Bourg – Jacques Cormarèche)

Cela étant dit, on peut constater que 54 U21 ont foulé le parquet cette saison en Jeep Élite, troisième meilleur total de notre analyse, un chiffre toutefois en retrait par rapport aux saisons précédentes : 63 en 2019-20, 60 en 2018-19. Globalement, leur rendement n’a pas évolué : 1,60 point et 1,49 d’éval (à chaque fois 9e des grands championnats européens de clubs) en 5,62 minutes contre 1,34 pt et 1,41 d’éval en 5,19 mn l’an passé et 1,66 pt et 1,89 d’éval en 5,75 mn la saison précédente. Plutôt jeunes (en moyenne nés en toute fin de 2000), ces U21 Français (on compte cette saison sept étrangers entrés en jeu mais un seul, le Lituanien Arnas Velicka, parti en Allemagne, ayant eu des responsabilités) ne font donc ni mieux ni pire que leurs prédécesseurs.

Matthew Strazel – LDLC Asvel (Photo : LNB)

Ce qui se confirme lorsque l’on se penche sur ceux qui ont eu un vrai rôle (au moins 5 mn/match sur au moins la moitié des rencontres disputées par le club, sauf blessure). Ils sont 20 dans ce cas cette saison (6e meilleur total de l’étude) contre 21 les deux saisons précédentes. Et leur rendement est plutôt en hausse : 3,59 pts et 3,53 d’évale en 11,6 mn contre 3,06 pts et 3,76 d’éval en 10,96 mn la saison passée et 3,2 pts et 4,06 d’éval en 11,07 mn la précédente. Pour autant, la France se classe 8e de notre étude au niveau des points et de l’éval et 9e pour le temps de jeu. Cela dit, les U21 actuels les plus intéressants voient leur temps de jeu augmenter : ils sont 13 cette saison (5e total de l’étude) à jouer plus de 10 mn/match, contre 11 la saison passée et 9 la précédente. Mais un seul joue plus de 20 mn, Arnas Velicka. Le Lituanien est également le seul joueur à avoir tourné à plus de 10 pts et 10 d’éval de moyenne avant de quitter Champagne Basket après 11 matchs disputés. Plus généralement, le temps de jeu et le rendement des U21 français responsabilisés est dans la moyenne de cette étude, se positionnant le plus souvent entre la 4e et la 5e place, avec notamment 7 joueurs à plus de 5 pts et 6 à 5 d’éval ou plus. Rien de bien mirobolant, mais une certaine densité à noter, donc.

Ivan Février – Nanterre (Photo : Eurocup)

Jusqu’ici, la Jeep Élite était réputée pour aligner et faire jouer régulièrement un nombre important de très jeunes joueurs, de 17-18 ans. C’est un peu moins vrai cette saison. Si le phénomène Victor Wembanyama (2004) est le seul de sa classe d’âge à évoluer dans un grand championnat national, aucun 2003 n’a eu l’honneur du parquet alors que seuls trois joueurs nés en 2002 ont eu cette chance, contre, par exemple, 4 en Lituanie et en Ligue Adriatique, 5 en Allemagne, 6 en Belgique.

Le cinq majeur

En ce qui concerne le cinq majeur des U21 de Jeep Élite, ce qui saute tout de suite aux yeux, c’est sa baisse de rendement par rapport à ses prédécesseurs : ceux de la saison passée valaient 6,38 pts et 8,58 d’éval en 18,16 mn, ceux de la précédente 7,38 pts et 8,5 d’éval en 20,66 mn. Contre 6,22 pts et 6,64 d’éval en 16,40 mn cette année. Une décrue constante qui s’explique en grande partie par la sortie du cadre de cette étude des 1998 (ils étaient trois dans le cinq majeur la saison passée) ainsi que par le départ de forts potentiels comme Théo Maledon.

Matthieu Gauzin – Champagne Basket (Photo : CCRB – Teddy Picaudé)

Autre enseignement frappant : alors que le cinq majeur U21 de 2018-19 était celui qui avait le plus de temps de jeu en Europe, celui de cette année est 7e, alors qu’il est 6e aux points marqués et 7e à l’éval. Voilà un autre symptôme marquant du nivellement par le bas de l’élite des U21 évoluant en France (la nuance tenant au fait que certains, comme Théo Maledon ou Killian Hayes, sont déjà en NBA, alors que certains potentiels comme Malcolm Cazalon ou Tom Digbeu évoluent ailleurs en Europe, sans oublier ceux qui s’expriment en Pro B).

JoueurPosteClubNationalitéAnnée naissanceMatchsMinutesPointsEvaluation
Yoan Makoundou4CholetFrance2000815,57,39,1
Hugo Benitez1BourgFrance20011017,24,97,6
Ivan Février4NanterreFrance1999916,86,76,3
Matthieu Gauzin1ccrbFrance20011118,06,25,3
Matthew Strazel1AsvelFrance2002814,56,04,9
         
  Moyenne 2000,609,2016,406,226,64

La constitution de ce cinq majeur appelle quelques commentaires. Tout d’abord sur deux absents qui auraient pu y figurer. Arnas Velicka (1999) aurait fait un beau MVP s’il n’avait quitté le CCRB pour l’Allemagne (11,4 pts et 11,7 d’éval en 25,2 mn). Pour sa part, l’interminable Victor Wembanyama (2,20 m, 2004) a montré de très belles choses (3,0 pts et 6,5 d’éval en 10,0 mn) mais n’a pu jouer que deux matchs avant de se blesser. Nul doute qu’une fois rétabli il continuera à monter en puissance.

Victor Wembanyama – Nanterre (Photo : Eurocup)

Pour le reste, Hugo Benitez, qui avait fini la saison précédente sur les chapeaux de roue (9,2 d’éval en 17,2 mn) a confirmé en ce début de saison, s’imposant comme un élément important de la rotation burgienne. Ludovic Beyhurst, lui, n’a pas validé son excellent passage à Limoges en fin de saison dernière, peinant cette saison à trouver ses marques (2,4 pts et 2,9 d’éval en 13,7 mn), d’où son absence de ce cinq majeur, où figure le bien connu Ivan Février ainsi que deux très jeunes joueurs, Matthieu Gauzin et Matthew Strazel, qui n’en finit pas d’épater en Jeep Élite comme en Euroleague, du haut de ses 18 ans.

Le MVP : Yoan Makoundou

Quant au MVP de ce début de saison, il s’agit sans contestation possible de Yoan Makoundou (2,06 m), intérieur athlétique qui a littéralement explosé cette saison, se montrant capable, surtout sur ses derniers matchs, d’énormes performances : 19 pts, 5 rebonds et 24 d’éval à Strasbourg, 14 pts, 7 rbds, 2 contres et 20 d’éval à Gravelines-Dunkerque. Et il a réalisé des sorties du même tonneau en BCL, démontrant qu’il s’agit d’un garçon réellement très prometteur (lire le portrait que nous lui avions consacré ICI).

En conclusion

Alors qu’elle figurait dans le haut du classement des championnats nationaux il y a deux saisons, la Jeep Élite est depuis rentrée dans le rang. Elle figure toujours parmi les compétitions permettant au plus grand nombre de U21 de s’exprimer. Mais, si le nombre est toujours là, la qualité d’ensemble de ces jeunes joueurs est plutôt à la baisse, pour des raisons que nous avons déjà évoquées. Il faudra voir, dans les prochaines années, si les U21 qui ont été s’aguerrir en Pro B remonteront à l’étage supérieur et pourront rehausser le niveau. En attendant, on constate que la marche entre le championnat Espoirs et la Jeep Élite est toujours aussi haute pour la plupart des joueurs.

Prochain championnat étudié : l’Esake grecque.

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur l’EBL belge, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

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Il fut un temps où la Jeep Élite était le championnat européen majeur où les U21 étaient les plus nombreux. Un temps révolu. Non pas que les clubs français rechignent à mettre ces jeunes joueurs sur le terrain – même si l’on constate une légère décrue – mais plutôt parce qu’ils ont été dépassés par ceux d’autres pays. En outre, ces jeunes, qu’ils jouent peu ou beaucoup, ne figurent pas parmi les plus rentables de notre étude en matière de rendement statistique. Ce qui n’incite pas vraiment les entraîneurs à les mettre sur le terrain. En quelque sorte, le serpent se mord la queue…

Il n’y a guère qu’en Belgique (un championnat impliquant 10 équipes) avec 6 à 10 matchs joués, et la deuxième division de la Ligue Adriatique (7 matchs), de niveau bien inférieur à la Jeep Élite, que l’on a aussi peu joué qu’en France par la faute de ce satané virus : au moment de l’arrêt de nos statistiques, chaque équipe avait joué entre 8 et 13 matchs. Un contexte qui explique en partie la décrue du nombre de U21 ayant eu l’occasion de fouler le parquet : difficile de tenter des expériences lorsque l’on ne sait pas quand on va jouer ni le nombre de matchs total que comportera la saison. À cet égard, le redémarrage du championnat apportera peut-être des évolutions à la tendance ici constatée. Une tendance qui tient aussi au fait que de plus en plus de jeunes joueurs descendent en Pro B pour trouver du temps de jeu et s’aguerrir : rien que depuis le début de cette saison, quatre U21 (Théo Rey, Hugo Robineau, Arthur Bruyas et Essome Miyem, dans le cadre d’une licence ASP pour ce dernier, lui permettant de jouer alternativement avec Strasbourg et Souffelweyersheim) sont partis en Pro B, y rejoignant d’autres jeunes joueurs comme Louis Marnette, Mathis Dossou-Yovo ou Hugo Besson.

Hugo Benitez – Bourg (Photo : Bourg – Jacques Cormarèche)

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