U21 en Europe : la D2 de la Ligue Adriatique stable dans la qualité

La deuxième division de la Ligue Adriatique mérite l’intérêt que nous lui portons pour sa propension à permettre à de jeunes joueurs de se forger l’expérience qui leur permettra d’évoluer à plus haut niveau. Ce qui attire quelques joueurs étrangers « exotiques » mais surtout une ribambelle de jeunes de l’ex-Yougoslavie pas encore tout à fait au niveau de la première division de la Ligue Adriatique. Et ce championnat dit « mineur » évolue dans la bonne direction.

Pour la quatrième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, nous continuons notre analyse par un championnat national « mineur », en suivant l’ordre alphabétique.

Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.

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La Druga Liga ABA, ou deuxième division de la Ligue Adriatique est, structurellement, l’équivalent de notre Pro B. Avec des clubs d’un niveau logiquement inférieur à celui de la première division de ce championnat régional, que l’on pourrait sans doute positionner entre le bas de tableau de Betclic Élite pour les meilleurs et NM1 pour les plus faibles. Mais ce groupe plutôt disparate reste un tremplin très apprécié par les jeunes joueurs de l’ex-Yougoslavie, pour ceux qui sont trop courts pour le niveau supérieur comme pour ceux qui ont besoin de gagner en expérience.

Depuis trois saisons que nous nous intéressons à ce championnat, on ne peut que constater l’évolution très positive de la place occupée par les U21 dans cette compétition. S’ils ne sont pas forcément plus nombreux (on pourrait plutôt parler de stabilité), ils sont en revanche d’un niveau global plus élevée d’année en année. Ce qui est vrai pour l’ensemble des joueurs entrés au moins une fois sur le terrain comme pour ceux qui ont des responsabilités. En revanche, cet axiome est moins vrai pour le cinq majeur U21 que nous avons concocté, en grande partie parce qu’un joueur du cinq majeur de la saison passée, Kenan Kamenjas, hissait à lui tout seul la moyenne grâce à ses énormes performances.

Même s’il n’y a aucune certitude dans ce domaine, il ne serait pas étonnant de retrouver un ou plusieurs de ces prospects en première division de Ligue Adriatique ou dans un autre championnat majeur dans les années qui viennent.

Les U21 en D2 de la Ligue Adriatique sur les trois dernières saisons

Même si cela n’a pas beaucoup de sens étant donné la large différence existant entre les trois championnats mineurs de notre étude (le croate avec ses clubs européens, le serbe sans les siens avant les play-offs, la D2 de Ligue Adriatique avec des représentants de pratiquement tous les pays de l’ex-Yougoslavie), il est toutefois intéressant de comparer ces trois compétitions. Et de voir que, malgré son niveau supérieur, la D2 de Ligue Adriatique parvient sur certains critères à faire mieux que l’un ou l’autre des championnats locaux examinés.

Le classement de la D2 de Ligue Adriatique face aux autres championnats mineurs en 2021-22

Là où l’on se rend compte de l’intérêt de ce championnat pour les U21, c’est lorsque l’on se penche sur le rendement des 36 joueurs ayant des responsabilités. Presque la moitié d’entre-eux (15) joue plus de 20 minutes par match et ils sont 21 à dépasser la barre des 5 points ou 5 d’évaluation de moyenne. Ce qui représente une densité assez épatante pour ce niveau de compétition.

L’intérêt de la D2 de Ligue Adriatique commence à éveiller l’intérêt de joueurs d’horizons divers. Ainsi, évoluent dans ce championnat un Australien, Anyuarbany Makoi, un Gambien, Ousainou Sarr, et un Américain ! Non pas un professionnel accompli venu gagner sa vie dans les Balkans, mais un joueur de 21 ans, Terry Armstrong, venu en Europe pour effectuer ses premiers véritables pas professionnels et progresser dans un environnement propice au développement des jeunes joueurs.

Le rendement des U21 responsabilisés

Comme sa première division, la D2 de la Ligue Adriatique se caractérise par la confiance accordée aux U21. Sur 60 qui sont entrés en jeu au moins une fois, 36 ont un rôle important, soit une proportion de 60 % tout rond qui ne manque pas d’impressionner, surtout si l’on se souvient que ce championnat oppose 14 équipes entre elles seulement.

Le pourcentage de joueurs responsabilisés

Le cinq majeur

L’une des caractéristiques de la D2 de Ligue Adriatique est le renouvellement constant de son élite. Certains ont rejoint des équipes de première division, d’autres ont montré leurs limites et régressent, tout en restant dans l’anti-chambre de la Ligue Adriatique.

Si, du cinq majeur U21 de la saison passée, le MVP de cette année-là a parfaitement franchi le pas vers la première division, l’adaptation se révèle bien plus difficile pour Igor Drobnjak (2000, l’an passé à Studenski, le SC Derby, 11,7 points et 15,8 d’évaluation, aujourd’hui à Buducnost, 4,9 points et 3,0 d’évaluation) et pour Andrija Slavkovic (1999, 11,1 points et 9,9 d’évaluation la saison passée en D2 et 5,7 points et 3,8 d’évaluation cette année, en D1, toujours avec le SC Derby). Quant à Marko Kovacevic (1999, à l’OKK Podgorica l’an passé pour 12,1 points et 13,9 d’évaluation, mais 9,7 points et 8,2 d’évaluation cette année avec le même club) comme pour Tadija Tadic (1999, à Sloboda en 2020-21, pour 9,8 points et 12,7 d’évaluation contre 7,5 points et 8,9 d’évaluation cette saison à Zlatibor, toujours en D2 de Ligue Adriatique), ils connaissent un gros coup de frein dans leur progression, étant même sur la pente descendante.

Le renouvellement du cinq majeur U21 est donc total. Et le nouveau comporte des joueurs aux trajectoires très différentes – nous évoquerons plus en détail le cas de Petar Vujacic et Matija Belic, les deux co-MVP plus bas dans cet article. Ainsi, Djordje Topolovic ne jouait qu’en Premijer Liga croate la saison passée, pour 8,3 points, 3,8 rebonds, 8,5 d’évaluation. Il y fait bien mieux cette année : 15,5 points, 6,9 rebonds, 15,5 d’évaluation, des chiffres similaires à ceux produits en D2 ABA. Aleksandar Langovic, lui, n’a fait qu’un fugace passage sur les parquets de Ligue Adriatique la saison passée avec le Mega Basket (1,3 point et 1,6 d’évaluation en 3,5 minutes sur 10 matchs) sans que l’on trouve trace de lui dans une autre compétition. Et que dire de Terry Armstrong, arrière américain passé par l’AAU (un championnat nord-américain de petit niveau) avant de se montrer très peu rentable à South-East Meblourne (Australie) en 2019-20 : 0,3 point et 0,5 d’évaluation. Sans trace concrète de son activité, il semblerait qu’il soit resté à Melbourne en 2020-21 pour y travailler son basket avant de venir faire ses preuves dans les Balkans. Où, en tant que jeune joueur, il est venu pour apprendre et montrer ses qualités, ce qu’il fait du reste plutôt bien.

Le cinq majeur U21 de D2 de Ligue Adriatique

Les MVP

Nous avons désigné deux co-MVP, l’un, Petar Vujacic, parce qu’il a rendu la meilleure copie de la division, l’autre, Matija Belic, parce qu’il réalise d’excellentes sorties alors qu’il vient tout juste d’avoir 19 ans (le 16 mai).

Matija Belic (Mladost, Serbie, 2003, 2,00 m, ailier/ailier-fort)

Statistiques D2 ABA : 13,2 points (62,9 % à deux-points, 50,0 % à trois-points), 4,2 rebonds, 3,0 passes en 29 minutes pour 13,6 d’évaluation en 5 rencontres

Matija Belic fait partie des gros prospects serbes, vu comme un potentiel joueur de NBA dans les années à venir. Il faut dire qu’il fait ce qu’il peut pour justifier ce jugement. Outre ses belles prestations en D2 de Ligue Adriatique, il se montre encore plus performant dans le championnat serbe, la KLS : en 14 matchs, 16,4 points (62,2 % à deux-points, 41,3 % à trois-points), 5,4 rebond, 16,4 d’évaluation. Et il se montre en nets progrès par rapport à la saison passée. En KLS, sur 25 matchs, il valait 9,2 points (58,1 % à deux-points, 30,6 % à trois-points), 3,1 rebond, 9,2 d’évaluation et, en D2 ABA, toujours avec Mladost, 8,1 points (58,1 % à deux-points, 16,1 % à trois-points), 2,5 rebonds, 7,2 d’évaluation en 15 matchs. Un joueur très prometteur.

Petar Vujacic (Rogaska, Slovénie, 2000, 1,96 m, arrière)

Statistiques D2 ABA : 18,6 points (61,5 % à deux-points, 35,4 % à trois-points), 2,1 rebonds, 3,6 passes en 35 minutes pour 15,9 d’évaluation en 13 rencontres

Le Slovène a commencé sa formation à Rogaska avant de passer deux saisons à l’Olimpija Ljubljana, la plus forte équipe de son pays natal. Il est revenu à Rogaska en 2020 et il n’arrête pas d’y progresser. Cette saison, en SKL, le championnat slovène, il vaut 16,7 points (55,1 % à deux-points, 30,7 % à trois-points), 2,0 rebond, 2,6 passes pour 12,7 d’évaluation en 33 minutes sur 28 matchs. L’an dernier, dans la même compétition, il produisait seulement 8,5 points (51,9 % à deux-points, 35,5 % à trois-points), 1,8 rebond, 1,7 passe pour 7,1 d’évaluation en 24 minutes en 31 matchs, doublant quasiment ses stats aux points et à l’évaluation. Reste désormais à voir s’il peut franchir le cap de la première division de Ligue Adriatique.

Qu’est devenu le MVP 2020-21 ?

Kenan Kamenjas (SC Derby, Bosnie-Herzégovine, 2000, 2,07 m, pivot)

Statistiques : 14,3 points (64,6 % à deux-points, 0/1 à trois-points), 10,4 rebonds, 1,9 passe en 32 minutes pour 26,2 d’évaluation en 18 rencontres

Nous l’avons vu hier dans notre article consacré à la D1 de Ligue Adriatique, Kenan Kamenjas est passé sans aucun problème de D2 en D1 de Ligue Adriatique, terminant même pour nous MVP U21 du championnat.

En conclusion

Ce n’est peut-être pas le championnat le plus difficile d’Europe, mais la D2 de Ligue Adriatique permet à de nombreux jeunes joueurs de s’y épanouir et de progresser dans des clubs qui leur offrent de nombreuses opportunités de s’exprimer. Et les meilleurs d’entre-eux se retrouvent à des niveaux supérieurs, preuve que cette compétition remplit très bien son rôle.

Prochain article : l’Euroleague.

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Premijer Liga croate, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Betclic Élite française, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur l’Esake grecque, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Winners League israélienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Lega Basket Serie A italienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la LKL lituanienne, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la KLS serbe, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BSL turque, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la D1 de Ligue Adriatique, c’est ICI

Photo d’ouverture : Matija Belic – Mladost (photo ABA – Dragana Stjepanovic), Terry Armstrong – Rogaska (photo ABA 2 – Dragana Stjepanovic), Petar Vujacic – Rogaska (photo ABA 2 – Dragana Stjepanovic) / Montage : Basket Europe

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La Druga Liga ABA, ou deuxième division de la Ligue Adriatique est, structurellement, l’équivalent de notre Pro B. Avec des clubs d’un niveau logiquement inférieur à celui de la première division de ce championnat régional, que l’on pourrait sans doute positionner entre le bas de tableau de Betclic Élite pour les meilleurs et NM1 pour les plus faibles. Mais ce groupe plutôt disparate reste un tremplin très apprécié par les jeunes joueurs de l’ex-Yougoslavie, pour ceux qui sont trop courts pour le niveau supérieur comme pour ceux qui ont besoin de gagner en expérience.

Depuis trois saisons que nous nous intéressons à ce championnat, on ne peut que constater l’évolution très positive de la place occupée par les U21 dans cette compétition. S’ils ne sont pas forcément plus nombreux (on pourrait plutôt parler de stabilité), ils sont en revanche d’un niveau global plus élevée

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