U21 en Europe : la Liga ACB espagnole pas au mieux

En Liga ACB, ça ne va pas en s’arrangeant : les U21 qui y évoluent ne sont pas bien nombreux, jouent peu et présentent un rendement très moyen. Qui plus est, la part réservée aux jeunes Espagnols continue à se restreindre, la majorité des U21 un tant soit peu responsabilisés dans le championnat étant de nationalité étrangère. Rien de très nouveau pour le championnat espagnol, mais la situation reste bien morose.

Pour la quatrième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, nous continuons notre analyse par un championnat national « majeur », en suivant l’ordre alphabétique..

Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.

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La Liga ACB espagnole, ou Liga Endesa de son nom commercial, continue de représenter un cas particulier en Europe. Alors que la plupart des championnats nationaux font la part belle à des jeunes du cru, ne donnant du temps de jeu qu’à un à trois étrangers au maximum, le championnat ibérique prend une toute autre direction : comme depuis plusieurs saisons, on voit plus de U21 étrangers qu’Espagnols entrer sur le parquet et jouer. À ce sujet, le tableau ci-dessous est édifiant : il faut remonter à 2018-19 pour trouver plus d’Espagnols que d’étrangers à fouler le parquet alors que le pourcentage d’étrangers bénéficiant d’un temps de jeu n’a cessé de grimper pour atteindre l’énorme chiffre de 65 % aujourd’hui. Plus concrètement, cette saison, 7 U21 espagnols ont eu droit à plus de 5 minutes par match sur un minimum de 9 matchs (chiffres relevés après 29 journées) contre 13 étrangers.

La part des U21 étrangers parmi les U21 de Liga ACB

Plus inquiétant encore, si le nombre global de U21 entrant en jeu reste à peu près stable, leur rendement global n’est pas très brillant (7^e de notre comparatif sur 9 championnats), avec des Espagnols très peu rentables face à des U21 étrangers un peu plus productifs. Et il en va de même lorsqu’on s’arrête aux U21 ayant du temps de jeu : dans aucun championnat majeur on ne trouve si peu de minutes accordées à ces jeunes joueurs, qui figurent parmi les moins rentables du continent. Toujours avec un écart entre locaux et étrangers : s’ils sont pratiquement à égalité pour les points marqués, les étrangers sont loin devant en ce qui concerne l’évaluation. Et le cinq majeur étranger confirme son avantage sur celui des U21 espagnols, avec 2,7 d’évaluation de plus en moyenne, comme le montrent les trois tableaux ci-dessous.

Les U21 en ACB sur les quatre dernières saisons

Le classement de la Liga ACB face aux autres grands championnats en 2021-22 (toutes nationalités)

Un rendement médiocre

Le pis est que ces U21 évoluant en Espagne, qu’ils soient locaux ou non, figurent parmi les moins efficaces des grands championnats du continent. Certes, la Liga ACB constitue sans doute la meilleure compétition domestique d’Europe, mais cela ne suffit pas à expliquer le médiocre rendement de ces U21. Les chiffres ci-dessous expliquent très clairement les raisons de ces faibles productions : deux joueurs seulement disposent de plus de 20 minutes par match pour s’exprimer, le deuxième moins bon total en Europe (seule la Turquie fait « pire »). Partant de là, il n’est guère étonnant que l’Espagne fasse figure de bonnet d’âne (à égalité avec des championnats différents selon les critères) en matière de rentabilité (points marqués, évaluation).

Le rendement des U21 responsabilisés

Au général, au fond de la classe

Bien évidemment, tout ce que nous venons de relever implique que la Liga ACB figure parmi les cancres européens en matière de U21. 6^e au nombre d’U21 responsabilisés, le championnat espagnol se place au 8^e rang (sur 9) en ce qui concerne le rendement de ces joueurs bénéficiant de temps de jeu tout comme en matière de rendement global de tous les U21 entrés en jeu. D’où une « magnifique » 8^e place au classement général…

Une autre donnée laisse augurer d’une évolution peu avantageuse pour les U21 espagnols : sur les 7 Espagnols ayant du temps de jeu, un seul (Juan Nunez, Real Madrid) est né après 2002 (en 2004) alors qu’ils ont 4 étrangers nés entre 2003 et 2006 à être responsabilisés.

Les U21 de Liga ACB au classement général

L’historique du classement de la Liga ACB

Les cinq majeur

Au vu des particularités de la Liga ACB, ce sont trois « cinq majeur » que nous avons composé, l’un constitué de joueurs espagnols, le deuxième d’étrangers, le dernier mixant les meilleurs U21 de toutes nationalités.

En ce qui concerne les U21 espagnols, 3 d’entre-eux, Joel Parra, Jaime Pradilla et Carlos Alocen, faisaient déjà partie « du club » la saison passée. Pour leur part, Sergi Martinez (né en 1999) et Usman Garuba (parti en NBA) ont été remplacés par Javi Garcia et Guillem Ferrado. On notera que, hormis Joel Parra et Jaime Pradilla, les moyennes de points et d’évaluation des autres membres de ce cinq majeur espagnol sont très faibles, sur un nombre de matchs réduit – seuls Parra et Pradilla ayant disputé toutes les journées.

Le cinq majeur U21 espagnol de Liga ACB

Du cinq majeur U21 étranger de la saison passée, aucun ne figure dans le nouveau. Dino Radoncic a passé la limite d’âge (né en 1999), Leandro Bolmaro est parti en NBA, Dovydas Giedraitis en Lituanie, alors que Yannick Nzosa et Aleksandar Balcerowski ont vu leur rendement diminuer.

De ce fait, ils ont été remplacés par des joueurs qui effectuent leur première saison en Espagne (Rokas Jokubaitis, Mario Nakic, Vrenz Bleijenbergh) ou qui ont réalisé de gros progrès depuis leur précédente saison (2,2 points, 1,9 d’évaluation pour Ziga Samar, 2,6 points et 3,2 d’évaluation pour Khalifa Diop). Mais, si Ziga Samar, Rokas Jokubaitis et Khalifa Diop présentent des statistiques flatteuses, ils sont bien seul, les deux autres membres de ce cinq majeur U21 affichant des moyennes plutôt faibles.

Le cinq majeur U21 étranger de Liga ACB

En mélangeant les meilleurs U21 espagnols et étrangers, le niveau du cinq majeur de Liga ACB devient plus homogène, tout en figurant parmi les moins relevés des grands championnats européens (6^e sur 9). Pas de quoi bondir d’enthousiasme, donc, même si ces cinq joueurs se montrent très prometteurs.

Le cinq majeur U21 global de Liga ACB

Les MVP U21 de Liga ACB

Le MVP espagnol

Joel Parra (Joventut Badalone, 2000, 2,02 m, ailier-fort)

Statistiques : 8,5 points (54,8 % à deux-points, 32,3 % à trois-points), 4,1 rebonds, 0,8 passe en 23 minutes pour 9,6 d’évaluation en 31 rencontres

Formé depuis ses plus jeunes années à Badalone, l’ailier-fort a bien progressé depuis la saison passée, où il produisait 3,8 points et 4,7 d’évaluation en 14 minutes. International chez les jeunes des U16 aux U20, il a également été retenu 5 fois, en 2020 et 21, par l’équipe nationale, pour 5,6 points et 3,8 rebonds en 17 minutes.

Les MVP étrangers

Ziga Samar (Fuenlabrada, Slovénie, 2001, 1,97 m, meneur)

Statistiques : 7,8 points (49,1 % à deux-points, 44,4 % à trois-points), 2,9 rebonds, 4,9 passes en 21 minutes pour 11,5 d’évaluation en 27 rencontres

Le grand meneur a été formé à l’Olimpija Ljubljana puis au Real Madrid U18, avant de passer une saison en LEB Silver (D3). Il joue depuis la saison dernière à Fuenlabrada, où il valait 3,1 points et 2,5 d’évaluation en 10 minutes. De beaux progrès pour cette saison, donc. Pour son pays, il a été international U16 et U18, puis a connu une sélection en senior pour les qualifications à la Coupe du monde en 2021 : 8 points et 5 passes en 25 minutes.

Rokas Jokubaitis (Barcelone, Lituanie, 2000, 1,93 m, meneur)

Statistiques : 7,4 points (56,3 % à deux-points, 39,5 % à trois-points), 1,7 rebond, 2,9 passes en 17 minutes pour 8,4 d’évaluation en 28 rencontres

Le grand prospect lituanien réussit une belle première saison en terre catalane, dans un environnement des plus concurrentiels. En plus d’être performant en championnat national, il se révèle également un pion important en Euroleague pour des stats similaires : 7,2 points, 2,8 passes et 7,6 d’évaluation en 17 minutes sur 35 matchs. Formé au Zalgiris Kaunas, il y valait la saison passée 7,3 points et 9,3 d’évaluation en 20 minutes en LKL. International lituanien, il a produit 9,0 points et 3,0 passes en 4 matchs en 2021.

Les MVP de Liga ACB

Difficile de départager les trois MVP espagnol et étrangers précédemment cités. Joel Parra comme Ziga Samar produisent les meilleures statistiques des U21 de Liga ACB alors que Rokas Jokubaitis se montre performant dans une équipe première de la saison régulière et qualifiée pour le Final Four d’Euroleague. Tous trois décrochent donc le titre de MVP U21 de la Liga ACB.

Que sont devenus les MVP 2020-21 ?

Usman Garuba (Houston Rockets, Espagne, 2002, 2,03 m, intérieur)

Statistiques 2021-22 : 2,0 points (43,2 % à deux-points, 25,0 % à trois-points), 3,5 rebonds en 10 minutes sur 24 matchs

Au sortir d’une saison prometteuse au Real Madrid (4,8 points et 6,7 d’évaluation), le bondissant intérieur a été drafté à l’intersaison en 23^e position par les Houston Rockets. Mais le Madrilène n’a guère réussi à faire son trou en NBA, se contentant de 10 petites minutes sur 24 matchs. Il a également joué 5 matchs en G-League pour 9,0 points et 9,0 rebonds en 25 minutes. Parti trop tôt en NBA ?

Dino Radoncic (Saragosse, Serbie/Montenegro, 1999, 2,02 m, ailier/ailier-fort)

Statistiques 2021-22 : 8,1 points (56,8 % à deux-points, 27,3 % à trois-points), 4,3 rebonds et 0,8 passe en 24 minutes pour 9,4 d’évaluation sur 31 matchs

La saison passée, à San Sebastian (relégué en LEB Oro), le Serbe valait 10,4 points pour 12,0 d’évaluation en 28 minutes. Dans une équipe d’un légèrement meilleur niveau (Saragosse est actuellement 13^e de Liga ACB), son rôle a quelque peu diminué, tout comme ses statistiques. Mais il reste un pion important de son équipe. Il est également devenu un pion majeur de la sélection monténégrine (8,3 points et 6,0 rebonds en 31 minutes sur 4 rencontres en 2021, pour les qualifications à la prochaine Coupe du monde).

En conclusion

La Liga ACB continue d’offrir plus de temps de jeu à ses U21 étrangers qu’aux joueurs locaux. Le tout pour des rendements très moyens, voire faibles en comparaison d’autres championnats nationaux de bon niveau. Certes, de gros prospects espagnols tels que Juan Nunez (2004, Real Madrid) ou Michael Caicedo (2003, Barcelone) devraient émerger dans les prochaines années, tout comme Yannick Nzosa (2003, Malaga, République démocratique du Congo) ou James Nnaji (2004, Barcelone, Nigéria), mais la voie vers la Liga ACB semble très étoire pour les U21. Et encore plus pour les Espagnols, même s’ils se montrent performatns dans les compétitions de jeunes. Pas sûr qu’il y ait une relève très dense pour la sélection espagnole dans les années à venir.

Prochain championnat étudié : la Betclic Élite française.

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Premijer Liga croate, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Photo d’ouverture : Carlos Alocen – Real Madrid (photo Euroleague), Jaime Pradilla – Valence (photo Eurocup), Yannick Nzosa – Malaga (photo BCL) / Montage : Basket Europe

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La Liga ACB espagnole, ou Liga Endesa de son nom commercial, continue de représenter un cas particulier en Europe. Alors que la plupart des championnats nationaux font la part belle à des jeunes du cru, ne donnant du temps de jeu qu’à un à trois étrangers au maximum, le championnat ibérique prend une toute autre direction : comme depuis plusieurs saisons, on voit plus de U21 étrangers qu’Espagnols entrer sur le parquet et jouer. À ce sujet, le tableau ci-dessous est édifiant : il faut remonter à 2018-19 pour trouver plus d’Espagnols que d’étrangers à fouler le parquet alors que le pourcentage d’étrangers bénéficiant d’un temps de jeu n’a cessé de grimper pour atteindre l’énorme chiffre de 65 % aujourd’hui. Plus concrètement, cette saison, 7 U21 espagnols ont eu droit à plus de 5 minutes par match sur un minimum de 9 matchs (chiffres relevés après 29 journées) contre 13 étrangers.

La part des U21 étrangers parmi les U21 de Liga ACB

Plus inquiétant encore, si le nombre global de U21 entrant en jeu reste à peu près stable, leur rendement global n’est pas

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