L’Euroleague acceuille peu de U21 en son sein. Normal, les exigences de la plus forte des coupes d’Europe ne sont gérables que par les meilleurs jeunes joueurs du continent. Leurs statistiques peuvent paraître faibles, mais il faut tenir compte du contexte : l’Euroleague n’est pas une compétition dévolue à la formation et son niveau n’est pas facile à intégrer pour un jeune joueur. De ce fait, ce sont principalement les meilleurs jeunes joueurs du continent qui y ont droit de cité.
Pour la quatrième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, nous continuons notre analyse par les coupes d’Europe, et la première d’entre-elles aujourd’hui..
Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.
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Fort logiquement, il n’est pas simple pour un jeune joueur de faire son trou en Euroleague. Il s’agit de la plus forte compétition d’Europe, avec les meilleurs joueurs évoluant sur le continent. Partant de là, un U21 doit présenter des dispositions très au-dessus de la moyenne pour pouvoir s’y exprimer.
Pour se convaincre de ce constat, il suffit de regarder le nombre de U21 qui ont le droit d’y faire quelques pas : d’une saison sur l’autre, ils restent autour de la trentaine de joueurs. Et ceux qui disposent d’un minimum de temps pour s’ébattre en Euroleague sont plutôt entre 10 et 15 (avec en exception les 19 de la saison dernière). Tout cela pour un rendement moyen plutôt faible : on est loin des statistiques produites par les U21 de certains championnats nationaux.
Pour le reste, difficile de tirer des enseignements des statistiques d’une saison à l’autre, rares étant les jeunes joueurs à s’y exprimer et les progrès des uns et des autres prenant très rarement de grandes proportions. Globalement, les U21 évoluant en Euroleague ont un rendement proche, parfois un peu meilleur, parfois un peu moindre, selon les années. Et si elles sont peu impressionnantes, ces statistiques ne signifient pas que ces jeunes joueurs sont faibles, au contraire, elles montrent que ces jeunes peuvent déjà être un minimum rentables dans un contexte très concurrentiel.
Les U21 en Euroleague sur les quatre dernières saisons
Joueurs entrés en jeu | Joueurs responsabilisés | Cinq majeur | ||||||||||||
Nombre total | Minutes | Points | Evaluation | Nombre total | Minutes | Points | Evaluation | Minutes | Points | Evaluation | ||||
21-22 | 32 | 7,56 | 2,12 | 1,54 | 14 | 11,09 | 3,37 | 2,74 | 14,08 | 5,62 | 5,18 | |||
20-21 | 34 | 5,78 | 1,42 | 0,87 | 19 | 9,02 | 2,45 | 1,99 | 14,28 | 4,12 | 4,02 | |||
19-20 | 30 | 6,06 | 1,78 | 1,37 | 12 | 11,80 | 3,47 | 3,18 | 14,90 | 5,04 | 4,98 | |||
18-19 | 26 | 6,18 | 2,24 | 2,33 | 10 | 10,65 | 4,20 | 4,23 | 12,76 | 5,30 | 6,16 | |||
Nous étudions dans ce dossier les trois grandes coupes d’Europe (Euroleague, Eurocup et BCL), qu’il n’est pas opportun de comparer en ce qui concerne l’utilisation des U21, même si les deux dernières sont très proches. L’Euroleague est en fait un cas particulier, à prendre comme tel. Mais, à l’examen du rendement des U21 y disposant de responsabilités, l’on s’aperçoit à quel point il est difficile pour ces jeunes joueurs de s’y imposer : aucun ne joue 20 minutes, aucun ne marque plus de 10 points ou ne génère plus de 10 d’évaluation. Pas simple de faire sa place dans cette compétition…
Le rendement des U21 responsabilisés
Nbr jt | +10mn | +20mn | +10 pt | +5 pt | +10 ev | +5 ev |
14 | 8 | 0 | 0 | 4 | 0 | 4 |
Nouvelle preuve de la difficulté pour un U21 de s’imposer en Euroleague, ils ne sont que 14 des 32 jeunes entrés en jeu au moins une fois à disposer d’un temps de jeu correct, supérieur à 5 minutes par match. Clairement, c’est peu. Mais c’est l’Euroleague…
Le pourcentage de joueurs responsabilisés
Nombre jt | Nbr res | % |
32 | 14 | 43,8% |
Le cinq majeur
Les jeunes joueurs qui figurent dans le cinq majeur U21 des différentes éditions de notre étude sont des prospects qui deviennent pour la plupart de très forts joueurs. Ceux du cinq majeur de la saison passée le prouvent déjà (Usman Garuba, aujourd’hui en NBA) ou sont bien placés pour le démontrer (Carlos Alocen, Jonas Mattisseck ou notre Matthew Strazel national, un abonné à ce cinq majeur U21 d’Euroleague, où il figure pour la troisième fois consécutivement).
Des cinq membres sélectionnés la saison passée, deux d’entre-eux sont encore présents cette saison, Matthew Strazel, comme nous l’avons vu, et Rokas Jokubaitis. Le premier présente des stats similaires à celles de la saison passée (4,0 points, 0,7 rebond, 1,6 passe, 2,3 d’évaluation en 14 minutes cette saison contre 3,6 points, 1,1 rebond, 1,4 passe, 2,6 d’évaluation en 13 minutes en 2020-21) alors que Rokas Jokubaitis progresse bien, comme nous le verrons plus loin. Ils sont accompagnés par trois « petits » nouveaux à ce niveau, le phénomène Victor Wembanyama, étudié plus bas, ainsi que deux intérieurs très prometteurs : Marek Blazevic vaut cette saison en LKL (le championnat lituanien) 8,2 points, 3,5 rebonds et 8,4 d’évaluation en 14 minutes alors qu’il ne générait que 2,0 points, 1,2 rebond, 2,2 d’évaluation en 5 minutes sur 6 matchs d’Euroleague la saison passée, affichant des progrès notables ; Filip Petrusev, quant à lui, était MVP de Ligue Adriatique la saison passée et cartonne aujourd’hui en BSL turque avec l’Anadolu Efes (15,2 points, 6,2 rebonds en 23 minutes pour 19,2 d’évaluation en 13 rencontres) et se débrouille bien en Euroleague lorsque son coach lui accorde un minimum de confiance malgré ses errances défensives.
Le cinq majeur U21 d’Euroleague
Joueur | Poste | Club | Nationalité | Année naissance | Matchs | Minutes | Points | Evaluation |
Rokas Jokubaitis | 1 | Barcelone | Lituanie | 2000 | 34 | 17,2 | 7,3 | 7,6 |
Victor Wembanyama | 4 | Asvel | France | 2004 | 13 | 17,3 | 6,5 | 5,5 |
Marek Blazevic | 5 | Kaunas | Lituanie | 2001 | 27 | 11,5 | 5,7 | 5,3 |
Filip Petrusev | 5 | Anadolu Efes | Serbie | 2000 | 22 | 9,2 | 5,2 | 5,2 |
Matthew Strazel | 1 | Asvel | France | 2002 | 30 | 15,2 | 3,4 | 2,3 |
Moyenne | 2001,40 | 25,20 | 14,08 | 5,62 | 5,18 |
Les MVP
Impossible de départager les deux joueurs ci-dessous, qui méritent leur titre de co-MVP, pour les beaux progrès qu’il réalise pour le premier, pour les prestations qu’il est capable de réaliser à tout juste 18 ans pour le second.
Rokas Jokubaitis (Barcelone, Lituanie, 2000, 1,93 m, meneur)
Statistiques : 7,2 points (55,6 % à deux-points, 59,5 % à trois-points), 1,6 rebond, 2,8 passes en 17 minutes pour 7,6 d’évaluation en 35 rencontres
Déjà MVP U21 d’Euroleague la saison passée avec le Zalgiris Kaunas à nos yeux, il l’est également cette saison, pour nous comme pour l’Euroleague. Il faut dire qu’il réussit à présenter des statistiques un peu meilleures que celles de l’année dernière (7,0 points (47,7 % à deux-points, 38,8 % à trois-points), 1,7 rebond, 2,5 passes, 6,8 d’évaluation en 21 minutes sur 31 matchs), avec notamment une très belle adresse, dans une équipe de niveau supérieur. Un très gros talent.
Victor Wembanyama (LDLC Asvel, France, 2004, 2,20 m, ailier-fort)
Statistiques : 6,5 points (37,3 % à deux-points, 30,3 % à trois-points), 3,8 rebonds, 0,5 passe, 1,9 contre en 18 minutes pour 5,5 d’évaluation en 13 rencontres
Est-il encore besoin de présenter celui qui est considéré comme le meilleur prospect français de l’histoire (au risque d’oublier un certain Tony Parker ?) ? En tout cas, l’interminable jeune homme progresse d’une manière fulgurante. L’année passée, avec Nanterre, il réalisait 1,3 point, 2,3 rebonds, 1,0 contre pour 2,5 d’évaluation de moyenne en 8,3 minutes sur 4 matchs. Cette saison à l’étage au-dessus, même freiné par diverses blessures, il fait bien mieux. Et il n’est encore qu’au début de ce qu’il peut réaliser, comme le montre son énorme match contre le Zalgiris Kaunas : en 29 minutes, le tarif a été de 14 points à 6/7 aux tirs, 5 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 5 contres (!) pour 23 d’évaluation. Cela à 18 ans. Depuis Luka Doncic, autre phénomène invraisemblable, personne de cet âge n’avait réalisé ce genre de prestations. Bref, un prospect de très très haut niveau.
Qu’est devenu le MVP 2020-21 ?
Rokas Jokubaitis (Barcelone, Lituanie, 2000, 1,93 m, meneur)
Comme vu plus haut, il a récidivé dans une équipe plus forte que le Zalgiris Kaunas où il évoluait la saison passée.
En conclusion
Pour un jeune joueur de très haut niveau, l’Euroleague représente la scène idéale pour démontrer son talent. Mais cela ne concerne qu’une toute petite partie des U21 évoluant en Europe. Des joyaux qu’on ne peut qu’admirer tant qu’ils évoluent en Europe avant, pour les meilleurs, de partir vers la NBA.
Prochain article : l’Eurocup.
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la Premijer Liga croate, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la Betclic Élite française, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur l’Esake grecque, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la Winners League israélienne, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la Lega Basket Serie A italienne, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la LKL lituanienne, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la KLS serbe, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la BSL turque, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la D1 de Ligue Adriatique, c’est ICI
Pour retrouver l’article sur la D2 de Ligue Adriatique, c’est ICI
Photo d’ouverture : Rokas Jokubaitis – Barcelone (photo Euroleague), Victor Wembanyama – Asvel (photo Euroleague), Filip Petrusev – Anadolu Efes (photo Euroleague) / Montage : Basket Europe
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Fort logiquement, il n’est pas simple pour un jeune joueur de faire son trou en Euroleague. Il s’agit de la plus forte compétition d’Europe, avec les meilleurs joueurs évoluant sur le continent. Partant de là, un U21 doit présenter des dispositions très au-dessus de la moyenne pour pouvoir s’y exprimer.
Pour se convaincre de ce constat, il suffit de regarder le nombre de U21 qui ont le droit d’y faire quelques pas : d’une saison sur l’autre, ils restent autour de la trentaine de joueurs. Et ceux qui disposent d’un minimum de temps pour s’ébattre en Euroleague sont plutôt entre 10 et 15 (avec en exception les 19 de la saison dernière). Tout cela pour un rendement moyen plutôt faible : on est loin des statistiques produites par les U21 de certains championnats nationaux.
Pour le reste, difficile de tirer des enseignements des statistiques d’une saison à l’autre, rares étant les jeunes joueurs
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