Photo d’ouverture : Kenan Kamenjas – Spars Sarajevo (photo : Liga ABA2)
Depuis 2017, la Ligue Adriatique dispose d’une deuxième division, la Ligue Adriatique 2 (ou ABA2), où s’ébattent quantité de jeunes joueurs de l’ex-Yougoslavie. Un tremplin pour de plus hautes responsabilités.
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On le sait, la Ligue Adriatique (ou Liga ABA) regroupe des clubs de bon niveau de la plupart des pays de l’ex-Yougoslavie. Devant la demande de nombreuses équipes, elle a créé en 2017 une deuxième division (avec processus de montées-descentes avec la première), la « druga ABA » en serbe, la Liga ABA2 de son nom officiel. S’y confrontent des équipes de Serbie, de Croatie, du Monténégro, de Bosnie-Herzégovine, de Slovénie et de Macédoine, avec comme principale tête d’affiche l’historique club de Split (2e du championnat à son arrêt derrière le club serbe de Borac).
L’une des caractéristiques majeures de cette deuxième division, de bon niveau, est que toutes les équipes qui la disputent font largement appel à une jeune main-d’œuvre : ils sont ainsi 63 U21 à être entrés au moins une fois en jeu (moins que dans d’autres « pouponnières » telles que les championnats serbe, croate ou russe – la SuperLeague 1 –, que nous étudierons tous ultérieurement, mais un chiffre très intéressant pour 12 équipes). Et pratiquement la moitié d’entre-eux, 31, dispose d’un vrai temps de jeu. Et il s’agit vraiment pour ces jeunes de jouer : ils sont 27 à bénéficier de plus de 10 minutes par match, dont 5 nés en 2001 ou après.
Dans l’ensemble, ces U21 sont des « produits locaux », natifs des pays de l’ex-Yougoslavie. Cette saison, seuls trois étrangers à ces pays sont entrés sur le terrain, dont le Français David Epondo Ekoume (1999), qui a disputé deux parties pour Lovcen 1947 (1,5 point, -1,0 d’éval). L’accompagnent le Turc Met Akay (2000, Dynamic Belgrade) et le Géorgien Nika Darbaidze (1998) qui a disputé 8 parties avec Lovcen 1947 avant de partir sous d’autres cieux.
Du reste, l’une des curiosités de l’ABA2 tient au fait que 6 joueurs entrés au moins une fois sur le terrain n’ont fait que passer dans leur équipe, dont 3 ayant eu du temps de jeu.
Ça joue !
Un grand nombre de jeunes joueurs s’ébattant dans un championnat de bon niveau (on peut considérer que l’ABA2 n’a rien à envier à notre Pro B), cela donne forcément des chiffres plutôt flatteurs. Et c’est le cas. L’ensemble des U21 entrés au moins une fois en jeu produit 3,9 points et 3,7 d’éval en 10,9 minutes, des chiffres très honorables. Et les jeunes ayant du temps de jeu font évidemment encore mieux : ils génèrent 5,8 points et autant d’éval en 16,4 minutes sur une moyenne de 16,4 matchs joués (sur 22 possibles). Les autres championnats « mineurs » de cette étude (Croatie, Russie, Serbie) font mieux en la matière (sauf la SuperLeague 1 russe) mais l’on peut considérer qu’ils sont d’un niveau général inférieur à l’ABA2 : un club comme Split figure ainsi tout près de Zadar et du Cibona Zagreb, en tête du championnat national et participants à la Ligue Adriatique (respectivement 12e – sur 12 – et 9e).
Le cinq majeur
Le cinq majeur de l’ABA2 présente beau. Pas un de ses membres ne marque moins de 12,6 points par match (et 15,1 points au mieux), pas un ne vaut moins de 14,5 d’éval (et même jusqu’à 19,0 !). Comme nous l’avons vu, ce n’est pas parce que le niveau de l’ABA2 est faible, mais au contraire le signe que les pays de l’ex-Yougoslavie continuent à produire une grande quantité de jeunes joueurs de haut niveau.
Un pays se distingue particulièrement dans ce cinq majeur : en dehors du Monténégrin Milos Popovic, tous ses membres sont Bosniens, évoluant dans des clubs du pays. Dans l’ensemble, ces cinq joueurs sont assez mâtures, quatre d’entre-eux étant nés en 1998 et 1999.
On notera également l’omniprésence de la famille Dreznjak, les frères Mateo (1999) et Dario (1998) méritant de faire partie de notre sélection.
En tout cas, ces U21 se sont déjà imposés comme des joueurs majeurs de leurs équipes, et pas du fait de leur faible niveau : en dehors de Kenan Kamenjas, qui joue pour le dernier du championnat, et Sani Campara pour le 8e, les trois autres évoluent dans des clubs situés dans la première partie du classement, Siroki étant 5eet Lovcen 1947 6e.
Dans de telles conditions, produire 13,7 points et 16,1 d’éval en 29,6 mn est assez remarquable.
Joueur | Poste | Club | Nationalité | Année naissance | Matchs | Minutes | Points | Evaluation |
Sani Campara | 2 | Sloboda Tuzla | Bosnie | 1999 | 22 | 29,9 | 13,4 | 14,5 |
Mateo Dreznjak | 2 | Siroki | Bosnie | 1999 | 21 | 32,8 | 15,1 | 14,9 |
Milos Popovic | 4 | Lovcen 1947 | Monténégro | 1998 | 22 | 30,6 | 14,1 | 16,0 |
Dario Dreznjak | 4 | Siroki | Bosnie | 1998 | 22 | 25,5 | 12,6 | 16,1 |
Kenan Kamenjas | 5 | Spars Sarajevo | Bosnie | 2000 | 22 | 29,3 | 13,5 | 19,0 |
Moyenne | 1998,8 | 21,8 | 29,6 | 13,7 | 16,1 |
Le MVP : Kenan Kamenjas
Le pivot bosnien (2,07m) qui a fêté récemment ses 20 ans semble promis à un bel avenir. L’an passé, il était nommé meilleur jeune du championnat bosnien. Mieux encore, lors de l’Adidas Next Generation Tournament de 2018 (tournoi organisé par l’Euroleague pour les U18), il produisait 13,8 points et 27,8 d’éval en 34,4 mn. Et ses statistiques dans un contexte plus relevé montrent qu’il continue à progresser : 13,5 points et 19,0 d’éval en 29,3 mn. On peut s’attendre à le voir évoluer dans des équipes de plus haut niveau à très court terme.
En conclusion
L’ABA2 n’est pas du niveau des grands championnats européens, c’est une évidence. Mais cette ligue reste d’un très bon standing. Ce qui rend d’autant plus remarquable la place qui y est accordée aux U21, dont les meilleurs d’entre-eux rejoindront certainement à court terme des clubs plus huppés des pays de l’ex-Yougoslavie, voire de clubs européens plus fortunés. En tout cas, il s’agit d’une formidable école pour les jeunes joueurs n’ayant pas encore tout à fait la capacité à évoluer à un échelon supérieur.
Prochain championnat étudié : la Premijere Liga croate
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour l’article sur la BBL allemande , c’est ICI
Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI
Pour l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI
Pour l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI
Pour l’article sur l’A1 League grecque, c’est ICI
Pour la Winner League israélienne, c’est ICI
Pour la Serie A1 italienne, c’est ICI
Pour la LKL lituanienne, c’est ICI
Pour la BSL turque, c’est ICI
Pour la Ligue Adriatique, c’est ICI
Pour la VTB League, c’est ICI
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On le sait, la Ligue Adriatique (ou Liga ABA) regroupe des clubs de bon niveau de la plupart des pays de l’ex-Yougoslavie. Devant la demande de nombreuses équipes, elle a créé en 2017 une deuxième division (avec processus de montées-descentes avec la première), la « druga ABA » en serbe, la Liga ABA2 de son nom officiel. S’y confrontent des équipes de Serbie, de Croatie, du Monténégro, de Bosnie-Herzégovine, de Slovénie et de Macédoine, avec comme principale tête d’affiche l’historique club de Split (2e du championnat à son arrêt derrière le club serbe de Borac).
L’une des caractéristiques majeures de cette deuxième division, de bon niveau, est que toutes les équipes qui la disputent font largement appel à une jeune main-d’œuvre : ils sont ainsi 63 U21 à être entrés au moins une fois en jeu (moins que dans d’autres « pouponnières » telles que les championnats serbe, croate ou russe – la SuperLeague 1 –, que nous étudierons tous ultérieurement, mais un chiffre très intéressant pour 12 équipes). Et pratiquement la moitié d’entre-eux, 31, dispose d’un vrai temps de jeu.
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