Photo d’ouverture : Marko Simonovic – Mega Bemax (photo : Mega Bemax)
Aucun championnat ne permet plus aux U21 de s’épanouir que la Ligue Adriatique, que l’on peut considérer comme le championnat des pays de l’ex-Yougoslavie. Mais si cette ligue domine toujours l’Europe sur ce sujet, certains signes laissent penser à une légère récession.
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Qu’il est doux pour un jeune joueur d’évoluer dans une équipe appartenant à la Ligue Adriatique. Autrement appelée Adriatic League ou Ligue ABA, elle regroupe les meilleures équipes des principaux pays de l’ex-Yougoslavie : Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro. Et sa deuxième division (que nous aborderons plus tard, dans un autre article), complète ce panorama avec la Macédoine (appelée pour ménager la susceptiblité « historique » des Grecs la « Macédoine du Nord »).
C’est un fait, c’est en Ligue Adriatique que l’on trouve la plus grande densité des meilleurs U21 d’Europe. Prenez la saison 2014-15 : y évoluaient en tant qu’U21 des joueurs devenus des professionnels de haut niveau tels que Ante Zizic, Vanja Marinkovic, Marko Arapovic, Karlo Zganec, Nikola Rebic, Ognjen Jaramaz, Nikola Jokic, Rade Zagorac, Nikola Ivanovic, le Français Boris Dallo, Nikola Milutinov ou Gregor Horvat. Des joueurs référencés dans les plus grands championnats européens voire en Euroleague (Milutinov) ou en NBA (Jokic).
Pendant longtemps, ce championnat a également été celui qui donnait plus une chance aux U21, ils étaient ainsi 45 à avoir pu fouler le parquet l’année dernière et, surtout, 32 à avoir disposé de temps de jeu. Ces temps semblent quelque peu révolus. Cette saison, seuls 30 U21 sont entrés au moins une fois en jeu (8e championnat de notre étude) et ils n’ont été que 19 à avoir été responsabilisés (au moins 5 mn/match sur au moins 8 entrées en jeu), soit le 3e meilleur total de notre étude (derrière la Belgique et la France, 21 joueurs chacune).
Et, globalement, on assiste à une décrue du rendement de ces jeunes pousses. Là où l’ensemble des U21 entrés en jeu valait 4,7 points et 4,3 d’éval en 12,4 minutes la saison passée, ils ne pèsent plus que 4,0 points et 3,2 d’éval en 11,3 mn cette année. Des chiffres en retrait mais que certains pays continueraient à aimer afficher pour leurs U21 responsabilisés.
En ce qui concerne justement les U21 bénéficiant de temps de jeu, la baisse est nettement moins flagrante : de 5,7 points et 5,2 d’éval en 15,1 mn l’an dernier, on est passé à 5,5 points et 5,0 d’éval en 15,5 mn. Une baisse donc très relative sur ce point. Et un rendement excellent : sur ces trois critères, seuls les U21 lituaniens font mieux. En outre, on ne peut que constater la hausse sur la durée du niveau moyen de ces U21 responsabilisés, en reprenant les chiffres de 2014-15, où 26 joueurs compilaient 4,9 points et 4,6 d’éval en 15,5 mn.
Autre point remarquable à souligner : 15 de ces U21 disposent de plus de 10 mn/match pour s’exprimer, aucune autre ligue ne fait mieux.
Par ailleurs, si l’on trouvait dans la liste des U21 entrés en jeu la saison passée un Ukrainien, un Géorgien et un Français (Adam Mokoka), ne sont recensés cette saison que des joueurs du « cru » : Croates, Serbes, Monténégrins, Slovènes, Bosniens.
En revanche, un critère donne à (un peu) s’inquiéter sur le renouvellement des forces vives de l’ex-Yougoslavie : s’ils étaient l’an dernier 7 joueurs de 2000 et après à avoir du temps de jeu, ils ne sont que 2 de 2001 et après cette saison, soit le 7e meilleur total de notre étude. Ces très jeunes joueurs évoluent désormais surtout dans les championnats nationaux croate (6) et serbe (24 !), nous le verrons dans des articles ultérieurs.
Quoiqu’il en soit, la Ligue Adriatique reste une force dominante dans la formation, ce que souligne clairement le cinq majeur établi par nos soins.
Le cinq majeur
Si les performances des U21 « ex-Yougoslaves » ayant du temps de jeu connaissent une baisse, il en va autrement pour le cinq majeur. Produisant 11,6 points et 11,2 d’éval en 24,2 mn la saison passée, avec notamment un Goga Bitadze dominant (15,6 points, 19,0 d’éval), celui de l’année en cours vaut 11,6 points et 12,5 d’éval en 24,7 mn. Il faut dire qu’ils sont cette année 4 à dépasser les 10,0 d’éval contre deux l’an dernier – mais « seulement » 3 au dessus de 10 points contre 4 en 2018-19.
Du cinq majeur de la saison passée, trois ne jouent plus en Ligue Adriatique : Goga Bitadze et Adam Mokoka sont partis en NBA et Vanja Marinkovic en Espagne (Valence). Pour leur part, les deux autres membres de ce cinq majeur passé, Borisa Simanic (1998, Etoile Rouge) et Nikola Miskovic (1999, Mega Bemax), ont connu un coup d’arrêt dans leur progression. Le premier est ainsi passé de 7,3 points et 10,0 d’éval en 19,4 mn à 5,9 points et 5,9 d’éval en 14,8 mn, alors que le second, toujours présent dans le cinq majeur (9,5 points et 7,0 d’éval en 25,2 mn) valait l’an dernier 11,6 points et 9,7 d’éval en 23,0 mn.
On notera par ailleurs que deux clubs trustent quasiment ce cinq majeur, avec deux membres du Mega Bemax (la « pouponnière » d’une agence de joueurs) et du FMP Belgrade, accompagnés d’un Bosnien d’Igokea, Dalibor Ilic. Qui est par ailleur le plus jeune joueur de cette sélection, étant né en 2000.
Ce qui semble sûr, c’est que ces cinq joueurs sont promis à un bel avenir, que ce soit en Europe ou de l’autre côté de l’Atlantique. L’avenir nous dira s’ils concrétisent toutes leurs promesses.
Joueur | Poste | Club | Nationalité | Année naissance | Matchs | Minutes | Points | Evaluation |
Marko Simonovic | 5 | Mega Bemax | Monténégro | 1999 | 21 | 29,0 | 16,2 | 18,1 |
Stefan Djordjevic | 4 | FMP Belgrade | Serbie | 1998 | 19 | 20,2 | 12,9 | 14,4 |
Aleksa Radanov | 3 | FMP Belgrade | Serbie | 1998 | 21 | 26,2 | 11,0 | 12,9 |
Nikola Miskovic | 4 | Mega Bemax | Serbie | 1999 | 21 | 25,2 | 9,5 | 7,0 |
Dalibor Ilic | 3 | Igokea | Bosnie | 2000 | 20 | 22,9 | 8,3 | 10,1 |
Moyenne | 1998,80 | 20,40 | 24,70 | 11,58 | 12,50 |
Le MVP : Marko Simonovic
Le nom du MVP de la Ligue Adriatique peut sembler familier aux passionnés français, mais ce Marko Simonovic, pivot monténégrin né en 1999, n’a rien à voir avec son homonyme serbe passé par Pau il y a quelques saisons. Il s’agit de l’un des nombreux prospects que le Mega Bemax polit afin d’en faire d’éventuels premiers tours de draft NBA. Et, considérant le rendement du joueur, on peut se dire que ce Simonovic-là, du haut de ses 2,11m, a tous les atouts en main pour atteindre cet objectif. En effet, il produit peu ou prou des stats similaires à celles de Goga Bitadze la saison passée (16,2 points et 18,1 d’éval contre 15,6 points et 19,0 d’éval pour le Géorgien). Seule nuance, alors que Bitadze évoluait dans une équipe jouant l’Euroleague, le Monténégrin s’exprime avec un club qui vient de réaliser une saison médiocre, terminée à la 10e place (sur 12) de la Ligue Adriatique, avec 6 victoires pour 15 défaites. Il lui faudra sans doute prouver ses qualités dans un environnement plus compétitif avant de songer à la NBA.
https://www.youtube.com/watch?v=Vh0z0lo5zFs
En conclusion
La Ligue Adriatique continue à dominer le continent européen par la place qu’elle accorde aux U21. Mais l’écart avec d’autres ligues (comme la LKL lituanienne principalement) se réduit. Et, surtout, le nombre de U21 responsabilisés a considérablement diminué en une saison, de 32 joueurs à 19. Est-ce le signe que le réservoir des pays de l’ex-Yougoslavie s’assèche ? C’est peu probable. En revanche, il est patent que de nombreux jeunes de ces pays partent tôt pour des pays économiquement plus aisés – on en trouve ainsi une quinzaine évoluant dans des championnats européens majeurs alors qu’un bon contingent (comme le pivot serbe de 2000 Filip Petrusev, prospect de premier plan) a opté pour la NCAA États-Unienne. En outre, depuis la création d’une deuxième division de la Ligue Adriatique en 2017, on constate que les clubs y évoluant font jouer de nombreux U21 (nous l’analyserons dans un prochain article), notamment ceux qui n’ont pas encore le niveau pour s’exprimer à l’échelon supérieur. Il existe donc une certaine « dilution » des forces vives du basket « ex-yougoslave » mais il n’est certainement pas question d’envisager son déclin ou le racornissement de son réservoir, du moins dans un avenir proche.
Prochain championnat étudié : la VTB League
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour l’article sur la BBL allemande , c’est ICI
Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI
Pour l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI
Pour l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI
Pour l’article sur l’A1 League grecque, c’est ICI
Pour la Winner League israélienne, c’est ICI
Pour la Serie A1 italienne, c’est ICI
Pour la LKL lituanienne, c’est ICI
Pour la BSL turque, c’est ICI
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C’est un fait, c’est en Ligue Adriatique que l’on trouve la plus grande densité des meilleurs U21 d’Europe. Prenez la saison 2014-15 : y évoluaient en tant qu’U21 des joueurs devenus des professionnels de haut niveau tels que Ante Zizic, Vanja Marinkovic, Marko Arapovic, Karlo Zganec, Nikola Rebic, Ognjen Jaramaz, Nikola Jokic, Rade Zagorac, Nikola Ivanovic, le Français Boris Dallo, Nikola Milutinov ou Gregor Horvat. Des joueurs référencés dans les plus grands championnats européens voire en Euroleague (Milutinov) ou en NBA (Jokic).
Pendant longtemps, ce championnat a également été celui qui donnait plus une chance aux U21, ils étaient ainsi 45 à avoir pu fouler le parquet l’année dernière et, surtout, 32 à avoir disposé de temps de jeu. Ces temps semblent quelque peu révolus. Cette saison, seuls 30 U21 sont entrés au moins une fois en jeu (8e championnat de notre étude) et ils n’ont été que 19 à avoir été responsabilisés (au moins 5 mn/match sur au moins 8 entrées en jeu), soit le 3e meilleur total de notre étude (derrière la Belgique et la France, 21 joueurs chacune).
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