Le « championnat de l’ex-Yougoslavie », comme on pourrait qualifier la Ligue Adriatique, est un formidable tremplin pour les jeunes talentueux, qu’ils soient issus des pays des Balkans ou d’ailleurs.
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La Ligue Adriatique, ou Adriatic League, ou ABA League, regroupe les meilleurs clubs de plusieurs pays de l’ex-Yougoslavie : Serbie, Croatie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Slovénie. Elle a même un temps abrité le Maccabi Tel-Aviv et va peut-être l’an prochain accueillir l’Olympiakos, signe que ce championnat n’est pas circonscrit aux frontières de l’ancien pays balkanique.
Championnat multi-national, la Ligue Adriatique propose un bon niveau de jeu : l’une des équipes de son Top 4 a évolué en Euroleague (Buducnost Podgorica), sans trop de réussite toutefois, les trois autres (Partizan et Étoile Rouge de Belgrade, Cedevita Zagreb) ont atteint le Top16 de l’Eurocup, mais sans parvenir à se qualifier pour les quart de finale de la compétition.
Il est donc loin le temps où ces clubs, ainsi que le Cibona Zagreb ou Split, faisaient trembler tous les grands d’Europe. Guerre civile puis crise économique « aidant », de nombreux joueurs de talent se sont exportés très jeunes vers d’autres contrées plus calmes et plus rémunératrices. Pour autant, ces pays, Croatie et Serbie en tête, continuent à produire une invraisemblable quantité de jeunes joueurs de haut niveau. Pour s’en convaincre, un chiffre : les onze clubs de Ligue Adriatique ont aligné des joueurs de 21 ans et moins (Mornar Bar étant l’exception) en ont fait entrer 44 au moins une minute en jeu, soit plus de quatre joueurs par club en moyenne !
Et la plupart de ces U21 jouent : sur les 22 à 25 matchs joués au moment où nous avons arrêté les statistiques, ils étaient 32 à avoir joué au moins 5 minutes/match sur au moins 6 matchs. Plus fort encore, ils étaient 22 à afficher plus de 10 mn/match en moyenne ! Le tout pour un rendement des plus solides : en 15,1 mn/match, ces U21 produisent 5,71 points et 5,15 d’évaluation, des chiffres équivalents à ceux observés en Lituanie et à peine inférieurs à ceux des championnats serbe et croate, pourtant plus faibles.
Ce caractère « d’usine à champions » de l’ABA League n’a pas manqué d’attirer de jeunes joueurs souhaitant se mettre en évidence tout en bénéficiant des bienfaits de l’école à la dure qu’est la formidable formation « ex-yougoslave ». C’est ainsi que six joueurs issus de pays hors de l’ex-Yougoslavie sont entrés en jeu, en ayant un temps de jeu intéressant. Ils viennent de Géorgie (Goga Bitadze, Mega Bemax puis Buducnost), de France (Adam Mokoka, Mega Bemax, et Luka Asceric, Franco-Serbe au Mega Bemax également), d’Allemagne (Filip Stanic et Kostja Mushidi, Mega Bemax également, ce dernier ayant quitté l’équipe) et d’Ukraine (Issuf Vladlen Sanon, Ljubljana).
Dans une récente interview, Marko Pecarski (2000, Partizan Belgrade, 8 matchs, 7,8 mn, 2,1 points, 2,5 d’éval) se plaignait de son temps de jeu en ces termes : « l’Europe n’est pas forcément un bon endroit pour les jeunes joueurs. Dans mon expérience du moins… Il n’y a pas beaucoup de temps de jeu pour les jeunes joueurs car seuls les résultats comptent ! Il n’y a pas beaucoup de patience avec les jeunes joueurs. Et il n’y a de plan mis en place pour les jeunes. »
Pourtant, lorsque l’on regarde la date de naissance des jeunes de Ligue Adriatique, on s’aperçoit que ceux nés en 2000 et après, comme Pecarski donc, sont 10 à être entrés au moins une fois en jeu et 7 à avoir un rôle intéressant : sur 12 matchs joués en moyenne, ces sept U19 ont joué 10,6 minutes pour 3,31 points et 3,41 d’évaluation. Avec une pointe à 15,4 minutes pour Luka Samanic (2000, Croate, Ljubljana, 6,4 pts, 7,3 d’éval). Pas sûr, donc, que la complainte de Pecarski soit totalement exempte d’une certaine frustration personnelle… Mais en Ligue Adriatique comme partout ailleurs, jouent d’abord ceux qui le méritent !
Le cinq majeur
C’est du reste ce que démontre le cinq majeur des U21 de la compétition : avec 24,2 mn/match en moyenne, ce cinq joue plus que n’importe quel cinq majeur d’un grand championnat national (la Jeep Élite étant 1e avec 23,8 mn/match). Et son rendement est incomparablement supérieur : 11,58 pts et 11,24 d’éval !
Autant dire que ces cinq U21 peuvent être considérés comme des joueurs majeurs de leur équipe, bien qu’un seul d’entre-eux (Vanja Marinkovic, Partizan) soit né en 1997, les autres ayant vu le jour en 1998 ou 1999.
Par ailleurs, ce cinq majeur possède deux particularités. La première, c’est que trois de ces U21 évoluent dans les principaux clubs de la compétition (Étoile Rouge, Partizan, Buducnost) alors que les deux derniers s’activent au sein du Mega Bemax, club géré par une agence de joueurs qui met l’accent sur les U21, peu importe leur provenance, dans le but de les « monnayer », en NBA ou dans de grands clubs européens (il y a ainsi neuf U21 disposant d’un temps de jeu entre 9 et 27 minutes par match au Mega Bemax).
L’autre particularité, c’est qu’en sus de trois Serbes, ce cinq majeur comporte un Géorgien, le golgoth Goga Bitadze (qui fait des ravages en ABA – 15,6 pts et 19,0 d’éval – au point d’en être élu le MVP- comme en Euroleague – 12,1 pts, 16,3 d’éval !) et… un Français, Adam Mokoka (1998, Mega Bemax), parti de Gravelines-Dunkerque pour acquérir du temps de jeu. Ce qu’il a fait, puisqu’il joue 27,1 mn/match pour 11,2 pts mais seulement 8,3 d’éval, la faute à une adresse toujours perfectible (38,2 % au shoot dont 31,9 % à trois points).
Bref, la plupart de ces joueurs (cela ne fait aucun doute pour Bitadze) sont destinés à évoluer à un niveau bien supérieur dans les années à venir…
Poste | Club | Nat. | Ann. | M. | Min. | Pts | Eval. | |
Borisa Simanic | 4 | Etoile Rouge | Serbie | 1998 | 23 | 19,4 | 7,3 | 10 |
Goga Bitadze | 5 | Buducnost | Géorgie | 1999 | 25 | 23,8 | 15,6 | 19 |
Vanja Marinkovic | 2 | Partizan | Serbie | 1997 | 23 | 27,7 | 12,2 | 9,2 |
Nikola Miskovic | 4 | MegaBemax | Serbie | 1999 | 22 | 23 | 11,6 | 9,7 |
Adam Mokoka | 2 | MegaBemax | France | 1998 | 18 | 27,1 | 11,2 | 8,3 |
En conclusion
À l’examen de toutes ces données, difficile d’être d’accord avec Marko Pecarski : en Ligue Adriatique, les jeunes jouent ! Et ils jouent longtemps et bien. Sans doute, seule une petite proportion de ces U21 évoluera un jour dans de grands clubs d’Euroleague ou en NBA, mais une grande partie d’entre-eux rejoindra certainement l’énorme contingent de joueurs issus de l’ex-Yougoslavie évoluant dans les meilleurs championnats européens. Des départs réguliers vers d’autres contrées qui créent un « appel d’air » et permettent aux générations suivantes de se frotter au haut niveau en Ligue Adriatique.
Le réservoir des Balkans ne semble pas prêt à se tarir !
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La Ligue Adriatique, ou Adriatic League, ou ABA League, regroupe les meilleurs clubs de plusieurs pays de l’ex-Yougoslavie : Serbie, Croatie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Slovénie. Elle a même un temps abrité le Maccabi Tel-Aviv et va peut-être l’an prochain accueillir l’Olympiakos, signe que ce championnat n’est pas circonscrit aux frontières de l’ancien pays balkanique.
Championnat multi-national, la Ligue Adriatique propose un bon niveau de jeu : l’une des équipes de son Top 4 a évolué en Euroleague (Buducnost Podgorica), sans trop de réussite toutefois, les trois autres (Partizan et Étoile Rouge de Belgrade, Cedevita Zagreb) ont atteint le Top16 de l’Eurocup, mais sans parvenir à se qualifier pour les quart de finale de la compétition.
Il est donc loin le temps où ces clubs, ainsi que le Cibona Zagreb ou Split, faisaient trembler tous les grands d’Europe.
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Photo: Adam Mokoka et Goga Bitatze (Adriatic League)