Photo d’ouverture : Paul Eboua – Pesaro (ici sous les couleurs de la Stella Azzura Roma au ANGT 2018) (photo : Euroleague)
Cela fait des années que l’Italie est un parent pauvre de la formation des U21, ne leur accordant que des bribes de temps de jeu en Lega A. Une constante qui se traduit même par une décrue cette saison. Certaines ligues font encore « pire », mais l’Italie figure bel et bien au fond de la classe…
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Les jeunes joueurs formés en Italie ont bien peu d’occasions de montrer leur talent sur les parquets de la Lega A, le championnat de première division du pays. Et ce n’est pas nouveau. Déjà en 2014-15, ils n’étaient que 8 à avoir eu un minimum de temps de jeu, 12,9 minutes/match, pour un rendement de 3,9 points et 2,5 d’éval. Depuis, la situation ne s’est pas vraiment arrangée. L’année passée, 39 U21 avaient foulé au moins une fois le parquet (8e ligue sur 8 étudiées alors) et 8 avaient bénéficié d’un minimum d’exposition (là aussi 8e). Cette saison, la Lega A fait encore moins bien. Ils ne sont plus que 28 à avoir posé au moins une fois les pieds sur le terrain et, parmi eux, seuls 7 ont pu passer plus de 5 mn/match sur le terrain à au moins 7 reprises (la Lega A s’est arrêtée après 22 matchs joués). Ce qui fait de la Lega A la 9e ligue ex-aequo d’Europe pour le nombre de joueurs entrés au moins une fois en jeu et la 11e (sur 11…) pour ceux qui jouent vraiment. En outre, seuls 6 joueurs ont plus de 10 mn/match pour s’exprimer, le plus mauvais résultat de cette étude avec celui de la Grèce (une progression, cela étant, par rapport à la saison précédente où ils étaient 4 dans ce cas…).
Il est toutefois à remarquer un signe peut-être prometteur pour les années à venir : la moyenne d’âge des joueurs étant entrés au moins une fois en jeu situe leur année de naissance vers la fin de l’année 2000 – autrement dit, ce sont dans l’ensemble de très jeunes joueurs, de 19 ans et moins. Cependant, ce ne sont pas ces joueurs qui ont l’occasion de s’exprimer longuement. Ceux qui disposent d’un temps de jeu minimal sont en effet nés en moyenne en 1999, trois sont de 2000 et aucun de 2001 ou plus tard.
Mais que valent les U21 qui jouent en Lega A ? À première vue, on pourrait penser qu’ils ne se débrouillent pas si mal que cela : en 15,0 mn/match, ils valent 4,3 points et 4,0 d’éval, des chiffres qui placent l’Italie respectivement en 3e, 6eet 7e position de notre analyse (une progression intéressante par rapport à la saison passée : 3,8 points, 3,7 d’éval en 13,8 mn). Mais ces chiffres sont quelque peu trompeurs, car avec seulement 7 joueurs pouvant s’exprimer, ces moyennes sont forcément très proches de celles du cinq majeur de Lega A, qui est loin de figurer parmi les meilleurs en Europe.
Le cinq majeur
En effet, le cinq majeur U21 de Lega A génère 4,9 points et 4,9 d’éval en 17,1 minutes, ce qui place l’Italie en 8e position pour le temps de jeu et en 9e pour les deux autres statistiques. Pas de quoi se vanter, donc.
D’autant que les jeunes Italiens ne sont pas à la fête. S’il n’y a que 4 U21 étrangers à avoir foulé au moins une fois le parquet (6 l’an dernier), ils sont 3 (sur 7 !) à disposer de temps de jeu (de même que la saison passée), tous trois se retrouvant par ailleurs dans le cinq majeur, comme en 2018-19. Et, comme vous le verrez plus bas, même le MVP n’est pas italien.
Pis encore, le niveau de ce cinq majeur est en retrait par rapport à celui de l’an dernier, qui valait 5,4 points et 5,4 d’éval en 16,5 minutes, le MVP 2018-19, le Letton Arturs Strautins (1998, Udine) évoluant désormais en Lega A2 (la deuxième division) pour 11,7 points et 9,8 d’éval en 24,3 minutes.
Du côté positif, on notera simplement un rajeunissement de ce cinq majeur, où figurent deux joueurs nés en 2000, Paul Eboua et l’Estonien Henri Drell, qui évoluent tous deux à Pesaro, équipe qui a fini bonne dernière de Lega A (1v-19d, à 6 victoires du 16e– la Lega A ne comptait que 17 équipes cette saison).
La faible place accordée aux jeunes Italiens en Lega A explique aussi en partie les médiocres résultats des sélections de jeunes en championnats d’Europe où elles n’ont récolté que trois médailles lors de ces sept dernières saisons : le bronze à l’Euro U16 2019 et à l’Euro U18 2016, l’or à l’Euro U20 2013.
Joueur | Poste | Club | Nationalité | Année naissance | Matchs | Minutes | Points | Evaluation |
Paul Eboua | 4 | Pesaro | Cameroun | 2000 | 18 | 21,6 | 7,4 | 8,9 |
Andrea Mezzanotte | 4 | Trente | Italie | 1998 | 19 | 16,7 | 5,5 | 4,5 |
Henri Drell | 3 | Pesaro | Estonie | 2000 | 15 | 17,1 | 4,8 | 3,5 |
Alessandro Pajola | 1 | Virtus Bologne | Italie | 1999 | 20 | 12,6 | 3,4 | 4,6 |
Carl Wheatle | 3 | Pistoia | Grande-Bretagne | 1998 | 22 | 17,7 | 3,2 | 3,2 |
Moyenne | 1999,00 | 18,8 | 17,1 | 4,9 | 4,9 |
Le MVP : Paul Eboua
Arrivé en Italie en 2015, le natif de Yaoundé y a fait ses premières armes avec la Stella Azzura Roma (le centre de formation de l’équipe de Rome) avant de passer en 2018 aux Roseta Sharks (Lega A2) puis en 2019 à Pesaro. La progression de ce poste 3-4 a été constante et il a pu montrer l’étendue de ses qualités cette saison, dans une équipe qui a très vite renoncé à toute ambition de maintien et a donc donné la part belle à ses jeunes joueurs (5 entrés en jeu, 3 ayant un véritable temps de jeu, dont l’Estonien Henri Drell, autre membre du cinq majeur U21). Athlétique, mobile, bon rebondeur (5,6 prises par match), il pourrait intéresser rapidement la NBA.
En conclusion
La situation des U21 en Italie est inquiétante, parce qu’ils sont très peu à jouer et parce que la plupart des meilleurs éléments disposant de temps de jeu ne sont pas de nationalité italienne. La tendance n’est guère à une progression à l’heure actuelle. Seule petite lueur d’espoir, les bons résultats des U16 en 2019, 3e au championnat d’Europe (mais leurs prédécesseurs avaient fini 12e). Le renouvellement des cadres ne semble pas faire partie des priorités des clubs de Lega A…
Prochain championnat étudié : la LKL lituanienne
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour l’article sur la BBL allemande , c’est ICI
Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI
Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI
Pour l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI
Pour l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI
Pour l’article sur l’A1 League grecque, c’est ICI
Pour la Winner League israélienne, c’est ICI
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Les jeunes joueurs formés en Italie ont bien peu d’occasions de montrer leur talent sur les parquets de la Liga A, le championnat de première division du pays. Et ce n’est pas nouveau. Déjà en 2014-15, ils n’étaient que 8 à avoir eu un minimum de temps de jeu, 12,9 minutes/match, pour un rendement de 3,9 points et 2,5 d’éval. Depuis, la situation ne s’est pas vraiment arrangée. L’année passée, 39 U21 avaient foulé au moins une fois le parquet (8e ligue sur 8 étudiées alors) et 8 avaient bénéficié d’un minimum d’exposition (là aussi 8e). Cette saison, la Lega A fait encore moins bien. Ils ne sont plus que 28 à avoir posé au moins une fois les pieds sur le terrain et, parmi eux, seuls 7 ont pu passer plus de 5 mn/match sur le terrain à au moins 7 reprises (la Lega A s’est arrêtée après 21 à 22 matchs joués). Ce qui fait de la Lega A la 9e ligue ex-aequo d’Europe pour le nombre de joueurs entrés au moins une fois en jeu et la 11e (sur 11…) pour ceux qui jouent vraiment. En outre, seuls 6 joueurs ont plus de 10 mn/match pour s’exprimer, le plus mauvais résultat de cette étude avec celui de la Grèce (une progression, cela étant, par rapport à la saison précédente où ils étaient 4 dans ce cas…).
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