La militante Nadya Tolokonnikova, qui a purgé une peine dans la colonie pénitentiaire russe, a qualifié la prison dans laquelle est enfermée Brittney Griner en Mordovie comme « la plus dure » du système pénitentiaire russe.
La double championne olympique a été transférée dans la colonie pénitentiaire IK-2 et selon Nadya Tolokonnikova :
« Les prisonniers d’IK-2 travaillent dans des conditions proches de l’esclavage… Certains prisonniers décident de se suicider, ce qui n’est pas aussi facile dans les conditions d’une colonie pénitentiaire ».
Elle a également raconté les autres conditions de vie brutales auxquelles la joueuse du Phoenix Mercury pourrait être confronté en ce moment, notamment 16 heures de travail pénible par jour, des passages à tabac ainsi que des tortures. Les prisonniers sont également chargés de coudre des uniformes pour l’armée et la police russes.
« Ils partagent également des casernes avec 100 autres personnes, avec seulement 3 à 5 toilettes pour tous, et pas d’eau chaude », et ne sont autorisés à se doucher qu’une fois par semaine.
De son côté, Le Point a effectué un reportage sur place et interrogé Olga Romanova, directrice du Fonds Rous’ Sidiachtchaïa, une ONG spécialisée dans la défense des détenus russes, et qui vit en Allemagne.
« Elle explique que dans les prisons pour femmes en Russie, à la différence des prisons pour hommes, « il n’y pas de castes et de hiérarchie » entre détenus. Par conséquent, les femmes sont davantage livrées à elles-mêmes, selon Olga Romanova. Mais le fait que l’Américaine soit au coeur de pourparlers pour un possible échange change la donne. Tant que des négociations seront en cours, l’administration « prendra soin d’elle », note Olga Romanova. « Mais si les négociations s’arrêtent, elle sera en danger ». Trois facteurs renforcent, selon Mme Romanova, les risques de violences en prison contre Griner : « Elle est lesbienne, Américaine et noire », écrit l’hebdomadaire.