Gerald Robinson (Monaco)
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
A la suite de la performance incroyable de John Roberson en Eurocup contre Tenerife avec l’ASVEL (42 points, 11 paniers à trois-points), nous avons contacté Carlos Afonso, espagnol de 24 ans, rédacteur chez Solobasket, un site internet de renom dans le paysage sportif de l’autre côté des Pyrénées. Faisant également partie du département scouting pour une agence de représentation de joueurs de basket espagnole, Afonso avait réalisé l’année passée un article de scouting sur notre Pro A en se focalisant sur les meneurs de jeu intéressants de notre championnat. Nous avons donc cherché à connaître son point de vue sur certains sujets, notamment le basket-ball français.
Que pensez-vous du basketball français ? Sa compétitivité, son spectacle, son style de jeu, sa communication?
De mon point de vue nous n’avons pas vraiment en tête le potentiel du basketball français. Du moins vue d’Espagne, avec une ligue reconnue pour être la meilleure d’Europe qui aurait une certaine facilité à attirer n’importe quel joueur de première division française. Le style de jeu français se caractérise par une grande présence physique des joueurs américains et africains. C’est quelque chose de très caractéristique que nous rencontrons dans les ligues françaises, peut-être que l’absence de concepts techniques et tactiques est compensée par la présence physique des deux côtés du terrain. Je respecte la compétitivité de la Pro A, la France a quelque chose que les compétitions espagnoles n’ont pas. Une compétition d’où chaque année sortent des équipes dominantes distinctes. On l’a vu la saison passée avec Chalon qui est devenu champion mais aussi quelques années en arrière avec Limoges ou Lyon Villeurbanne. J’ai la sensation que même si la compétition a un niveau général moins élevé que la ligue espagnole, elle est plus divertissante et équitable. Par rapport à la communication et au marketing, je pense que l’ACB et l’Espagne sont à des années lumière d’être une compétition attrayante pour le nouveau public. On a vu il y a quelques semaines l’expérience vécue pendant le All Star Game de Paris, avec une arène de 20 000 places remplie (NDLR: en fait 15 905 spectateurs). En ACB, il m’est arrivé de voir des présentations officielles à midi dans un centre commercial. Cela donne à rire pour une ligue qui se prétend la meilleure d’Europe.
John Roberson
Où se situe la ligue française dans le basket européen selon vous ?
Je pense que c’est une compétition qui monte en puissance, nous voyons ces dernières années comment elle sort des joueurs de qualité. Mais ceux-ci cherchent généralement des portes de sorties vers d’autres ligues plus importantes ou filent vers la NBA. Je pense qu’il devrait y avoir un référent local qui attirent davantage les joueurs vers les compétitions locales. Je continue de la voir comme une ligue compétitive comme je l’ai dit précédemment, avec des joueurs issus de la formation, des joueurs contrastés et beaucoup de diversité en général. C’est une ligue avec des joueurs de qualité, ainsi les Espagnols ont été surpris par les 42 points de John Roberson contre Gran Canaria, un joueur qui la saison dernière fut un authentique spectacle à lui tout seul.
Pourquoi faire une revue de scouting sur la France ?
Comme je l’ai affirmé, je pense que la ligue française abrite chaque année des joueurs de grand talent. J’ai toujours voulu m’intéresser aux choses plus en profondeur que dans le quotidien. Et à travers cela, continuer de faire découvrir aux espagnols les nouvelles perles du pays voisin.
Comment voit-on le basketball français en Europe ?
Nous voyons le basketball français comme très fort au niveau des sélections nationales, une sélection qui a su, au fil des années, donner de la joie à ses supporters grâce à une large liste de joueurs de qualité. Beaucoup de joueurs jouent en NBA tandis que d’autres jouent en Euroleague à très haut niveau. Combinée à de bonnes apparitions dans les tournois internationaux, cela contribue à l’excellente réputation du basket français.
Ici il se dit souvent que la ligue française est davantage athlétique que la ligue espagnole qui elle est réputée plus intense, êtes-vous d’accord avec cela ?
Oui pour moi, cela serait une bonne définition des différences entre ces deux ligues. La France possède sans doute le potentiel athlétique et beaucoup de puissance, mais il faut savoir l’utiliser et comment le répartir tout au long du match sur le terrain. Cela ne fait pas tout de sauter le plus haut, charger le plus fort ou courir davantage. Le basket te donne l’opportunité de répartir tes conditions physiques durant le match, il faut seulement les utiliser au moment adéquat.
Pourquoi êtes-vous concentré sur les arrières et non sur les postes intérieurs ?
Le jeu extérieur est quelque chose qui prédomine dans le basket, il y aura toujours des plus petits et des plus grands. Cela me plaisait de montrer à l’Espagne les joueurs de qualité qu’il y avait en France au poste de meneur de jeu. Je pense qu’avec John Roberson, cela s’est vérifié depuis quelques mois déjà, en plus de ce qu’il a fait à Gran Canaria (rires). J’ai également écris sur des joueurs comme Klemen Prepelic qui a fait fortement parler de lui au point de signer au Real Madrid pour la saison prochaine. C’est un garçon qui avait réalisé une grosse saison passée avec Limoges.
Xavier Rabaseda (Gran Canaria)
Si la ligue française devait améliorer deux choses quelles seraient-elles ?
1)Améliorer l’affluence pour les matchs de LNB, il est inconcevable qu’il y ait des salles comme à Monaco où l’affluence est si petite, je pense que cela donne une mauvaise image de la ligue. Pour autant, c’est une mauvaise chose d’avoir des salles de 10 000 places pour seulement accueillir 3000 personnes par match. Il faut trouver un point d’équilibre. 2) Se concentrer sur le fait de maintenir les joueurs locaux dans la ligue d’une manière ou d’une autre. Avoir davantage de référents comme l’Espagne peut en avoir avec certains joueurs de premier plan. En plus de donner davantage de minutes et de confiance aux joueurs français, il est triste de voir certains cinq majeurs exclusivement constitués de joueurs étrangers.
Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qui s’est passé cet été en Espagne par rapport aux montées et descentes entre la liga ACB et la LEB oro ?
Cet été a été historique pour l’Espagne. Je vais essayer de résumer ce qui s’est passé pour les personnes qui ne connaissent pas la situation sur le système de montées/descentes en Espagne. La première division du basket espagnol s’appelle ACB (Asociación de clubes de Baloncesto), elle est totalement indépendante de ce que nous appelons les compétitions FEB (Federación Española de Baloncesto), l’équivalent de la Pro B, NM1 et NM2 en France. Ainsi nous avons un grave problème qui y est que les clubs qui montent de la deuxième division à l’ACB doivent remplir des objectifs économiques totalement déconnectés de la réalité du pays. Ces règles économiques ont fait que de nombreuses équipes qui montaient en première division n’ont pas pu accéder à leur rêve de pouvoir jouer en ACB. Il semble que les normes ont changé et que la ACB permettra aux équipes qui montent de pouvoir voir leur rêve de jouer en ACB se réaliser. Cette saison, l’équipe de Burgos est montée en ACB, une équipe qui avait gagné le droit de monter trois fois de suite et qui ne put le faire jusque-là à cause des prérequis de la ligue. La situation est encore précaire et nous verrons la saison prochaine si deux équipes de deuxième division pourront monter en ACB.
Un dernier mot ?
Ce fut un plaisir pour moi de pouvoir donner mon opinion sur un site web si intéressant et avec tant de perspectives d’avenir. Vous pouvez me suivre sur mon compte Twitter où nous pourrons débattre sur le thème que vous souhaiterez. @CarlosAfonsoH
[armelse]
Que pensez-vous du basketball français ? Sa compétitivité, son spectacle, son style de jeu, sa communication?
De mon point de vue nous n’avons pas vraiment en tête le potentiel du basketball français. Du moins vue d’Espagne, avec une ligue reconnue pour être la meilleure d’Europe qui aurait une certaine facilité à attirer n’importe quel joueur de première division française.
Le style de jeu français se caractérise par une grande présence physique des joueurs américains et africains. C’est quelque chose de très caractéristique que nous rencontrons dans les ligues françaises, peut-être que l’absence de concepts techniques et tactiques est compensée par la présence physique des deux côtés du terrain.
Je respecte la compétitivité de la Pro A, la France a quelque chose que les compétitions espagnoles n’ont pas. Une compétition d’où chaque année sortent des équipes dominantes distinctes. On l’a vu la saison passée avec Chalon qui est devenu champion mais aussi quelques années en arrière avec Limoges ou Lyon Villeurbanne. J’ai la sensation que même si la compétition a un niveau général moins élevé que la ligue espagnole, elle est plus divertissante et équitable.
[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
